Inventaire du chartrier de la seigneurie de Sceaux, 1600

Sceaux : canton de Châteauneuf, Maine-et-Loire, … Le fief formait au 16e siècle une châtellenie, appartenant à la famille de Montalais, et réuni à la fil du 17e siècle à la seigneurie de Sautré. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876

Le même seigneur, ici Marguerite de Thierry, possédait aussi la seigneurie de Sceaux, dont je vous mets l’inventaire pendant à celui ci-dessous, le même jour sur un autre article.
Or, lorqu’un même seigneur possédait plusieurs seigneuries, il est bien évident que les sujets tout comme les officiers de ces seigneuries avaient des mutations de l’une à l’autre, car lorqu’on voulait trouver un poste d’officier pour un office vacant ou un bail pour un métayer ou closier, il est bien évident que c’est l’échelon seigneurial qui était souvent le relais opportun.
Il s’ensuit des échanges humains entre ces deux seigneuries, donc ici, notez bien l’histoire de Vern et Sceaux au 17e siècle, et soyez certains qu’il y a eu des passages humains de l’un à l’autre lieu.
D’aileurs, au passage, je vous ferais gentiement remarquer qu’actuellement aussi, lorsqu’une entreprise, ou l’état, a plusieurs unités, elle peut muter de l’une à l’autre, volontairement ou non, cela est un autre sujet.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Retranscription de Pierre Grelier : Le 27 novembre 1600 inventaire des titres et enseignements concernant la chastellenie, terre et seigneurie de Sceaux et fiefs qui en despendent que haulte et puissante dame Marguerite de Tyerry dame douairière de Ponguy propriétaire de Boisorcault le Pont Rouault Romillé etc met et baille entre les mains de Me Daniel Eveillard voyer des eaux et forests d’Anjou fermier de la terre fief et seigneurie de Sceaulx par bail à luy fait par ladite dame le 10 juin 1600

Et premier un papier relié en parchemin contenant les déclarations de ladite seigneurie de Sceaux et fiefs d’icelle, au premier feuillet dudit livre est escrit Déclarations rendues à l’assise de la chastellenie et seigneurie de Sceaux et fiefs qui en dépendent tenu au bourg dudit lieu en la maison de André et messire Marin les Froger, le mardy 26 juin mil cinq cent soixantes et quinze, audit feuillet est signé Belin et contient ledit papier 8 feuillets escrits au dernier desquels sont signés Bitault, Viel et Belin, le reste dudit livre n’est point écrit, coté A

Item un autre papier non relyé couvert de parchemin contenant les déclarations de ladite chastellenie et seigneurie de Sceaux au premier feuillet duquel est écrit Déclarations rendues à l’assise de Sceaux tenue le 28 juin mil cinq cent trente trois, ledit livre contenant 177 feuillets tant escrits que non escrits au denier feuillet escrit qui est le 153e et iceluy tourné est la déclaration de Pierre Legendre du jeudy 27 avril 1600, signée Legendre, Eveillard, Constantin et Busson, ledit livre coté B

Item un autre papier couvert de veau avec le poil relié contenant les remembrances de Sceaux contenant 46 feuillets tant escrits que non escrits au quatrièmes desquels feuillets est ce qui s’ensuit Premier remembrement de la chastellenie terre et seigneurie de Sceaux et ce qui en dépend appartenant à noble et puissant messire Mathurin de Montalays seigneur chevalier seigneur de Chambellé, et dudit lieu, tenu par nous René Ayrault, licencié ès loix, séneschal le 26 février mil cinq cent trente et quatre, au dernier feuillet et iceluy tourné qui est le 145e sont signées Crochet et de Chevrue du 5 septembre 1596 coté C

Et un autre papier couvert de parchemin non relié où sont les remembrances et déclarations de ladite seigneurie de Sceaux contenant 77 feuillets tant escrits que non escrits au premier feuillet est ce qui s’ensuit : Remembrance de la seigneurie de Sceaux, tenue par Pierre de la Court, séneschal pour et au nom de noble et puissant seigneur messire Mathurin de Montalays chevalier seigneur de la Roche Abillant le 7 mars vendredy après reminiscere l’an 1565, au bas duquel feuillet sont signé Cheverue et Blondeau à la requeste de Maillard, ledit jour et an que dessus, au 127e feuillet qui est le dernier escrit et iceluy tourné sont signés Jehan Hunaud, Yvon pour ledit Hunaud, P. Belin pour greffier, et Passedouet pour ledit Hunaud coté D

la Roche Abilen, commune de Saint-Georges-du-Bois, ancien fief et seigneurie relevant primitement de Beaupréau, et plus tard du château du Vieil-Baugé, de Fontaine-Guérin et de Lavau-Fêtu. Acquis de Jeanne de la Roche-Abilen par le chapitre Saint-Maurice d’Angers, il fut revendu vers 1370 à Guillaume Pointeau, mari de Jeanne de Soucelles, dont la fille avait épouse avant 1410 Ambroise de Montalais. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Reminiscere : Deuxième dimanche de carême
Reminiscere miserationum tuarum, Domine, et misericordiae tuae, quae a saeculo sunt ; ne umquam dominentur nobis inimici nostri : libera nos, Deus Israël, ex omnibus angustiis nostris.
Souvenez-vous de vos miséricordes, Saigneur, et de vos bontés : elle datent de toujours ; que jamais nos ennemis n’aient le pas sur nous ; délivres nous, Dieu d’Israël, de toutes nos angoisses.

Item un autre papier relié et qui n’est point sur les tranches, couvert de parchemin, qui est le papier censif de ladite seigneurie de Sceaux avec plusieurs jugements, contenant 285 feuillets escrits au premier desquels est ce qui s’ensuit : Ce sont les cens debvoirs et rentes en deniers qui sont dus aux festes cy-après déclarées à noble et puissant Mathurin de Montalays chevalier seigneur de Chambellé à cause de ses terres et seigneuries de Sceaux, la Filottière, Crispin ?, et la Chevrière au bas du dernier feuillet qui est le 285e est escript Jacques et André les Forger, Pierre Malbeuf, et autres leurs cohéritiers au lieu de feu Macé Bonsergent coté E

Item un autre papier couvert de parchemin relyé contenant 86 fuillets escrits et est un papier censif de ladite seigneurie de Sceaux au 3e feuille est escript : Papier censif des services cens rentes et debvoirs dus chacun an à la recepte de la chastellenie terre et seigneurie de Sceaux et de chacun des fiefs qui en dépendent séparément et au 86e feuillet est escript ledit Desprée, Jehan Favreau l’aisnée filel de feu Jehan Favreau coté F

Item un autre papier couvert de parchemin relyé contenant les remembrances de ladite seigneurie sur la requeste à nous présentée par plusieurs particuliers sujets de ladite seigneurie de Sceaux à ce que le ban de vendange fut mis et assigné à iceux certains en dabte du 23 septembre 1593 signé Grudé et Cormier, au 131e feuillet dernier écrit est ce qui s’ensuit Jehan Douschet marchand demeurant à Angers pour exhiber ses contrats de baillée par déclaration et au bas est signé Foucher pour ledit Douschet ledit papier coté G

Le 27 novembre 1600 par devant nous Mathurin Lepeltier notaire royal Angers personnellement estably sous cette cour ledit sire Daniel Eveillard fermier de ladite terre et seigneurie de Sceaux demeurant en la ville d’Angers paroisse de la Trinité lequel a déclaré recogneu et confessé avoir eue et receue de ladite dame de Ponguy qui luy a délivré et baillé aux fins de la ferme … ci-devant fermier de ladite terre de Sceaux etc ..

de Montalais : famille d’origine angevine et d’ancienne chevaliere,connus pour nous depuis « Monsour Philippe de M. » mari de Thomasse de Chemillé, cité au chartrier de la Roë dès 1312. Les féages de Froges (Châtelain), la terre des Puisiers (Ruillé-Froidfont), puis Fromentières, dont l’église possède une clef de voûte à leurs armes, le Buharay, la Bréteucherie, la Parc d’Avaugour, etc… appartinrent à ses descendants, dont le principal titre était la seigneurie de Chambellay.
Robert, fils de Mathurin de M., seigneur de Chambellay et de Fromentières, et de Renée de Goulaine, partagé par son père en 1534, laissa veuve avant 1567 Françoise du Puy-du-Fou, qui convola avec Jean de Leuamont, connu sous le nom de capitaine de Puygaillard
François, fils du précédent, mari de Louise de Malestroit, fut gentilhomme de la chambre du roi Henri III, 1571, 1584, enseigne de la compagnie du seigneur du Bueil-Fontaine et chevalier de l’ordre de Saint Michel, 1583
Mathurin, frère de Robert, conseiller et aumônier du roi, abbé du Gué de Launay, pourvu de l’abbaye de Saint-Melaine au mois de juin 1575, expose au roi (12 mars 1578) que sa pauvre petite abbaye bretonne a été pillée par les calvinistes. Un de ses successeurs l’accuse d’avoir dilapidé le monastère et d’en avoir fait disparaître les titres, accusation calomnieuse. Il prit part aux Assemblées des etats de Bretagne en 1576, 1588, assista au concile de Tours, 1583, et pendant la période critique de 1590 à 1597, présida à toutes les assemblées des royaux à Rennes, prenant sous sa responsabilité les décisions que rendait nécessaire le service du roi la menace continuelle des ligueurs. Après la paix, il contribua efficacement à l’établissement des Jéuites à Rennes, mourur le 12 janvier 1603, âgé de 78 ans et fut enterré dans son abbaye.
Mathurin, neveu et principal héritier du précédent, seigneur de Fromentières, vicomte de Guer, baron du Plessis de Ker, prit aussi parti parmi les royaux, mais resta catholique. Ses nombreux enfants sont baptisés à Fromentières, tenus sur les fonts par René Du Bellay, baron de la Flotte, Lancelot de Quatrebarbes, Josias de Bouillé etc. Nommé gouverneur du duché de Beaumont par Henri IV, 1605, il l’était encore en 1618, mourait au château de la Cour de Fromentières qu’il avait fait construire le 30 janvier 1631 et était inhumé dans l’église à minuit. Anne Le Voyer, sa femme, accusée par ses enfants d’avoir contracté des dettes en haine de sa famille, interdite, mourut au mois de février 1633.
Françoise, petite-fille du précédent, issue du mariage de Pierre de M. et de Renée Le Clerc de Sautré, fut fameuse mala utique fama, par ses aventures. Attachée avec Mlle de la Vallière, comme fille d’honneur, à Marguerite de Lorraine, puis en 1661, à Henriete d’Angleterre, puis enfermée à Fontevrault pour ses intrigues, en 1662, puis en 1665. Il ne faut pas confondre cette intrigante, qui fut mêlée au procès de la Chambre ardente, avec sa soeur, qui épousa Jean du Bueil, comte de Marans, et veuve, 1665, devint maîtresse d’Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, dont elle eut Julie de Bourbon (1668), femme du marquis de Lassay et la maîtresse de fils du duc de Longueville, le comte de Saint-Pol. Elle vivait encore en 1686, mais ses biens étaient saisis. C’est elle que Mme de Sévigné appelle la méchante fée Mélusine
Anne, soeur de la précédente, élevée en l’abbaye du Pré, par Jeanne de Montalais, sa grande tante, professe en l’abbaye de la Perrine, puis coadjutrice de l’abbaye du Pré depuis 1644, fut nommée abbesse en 1661, consacrée par Philibert-Emmanuel de Beaumonoir le 7 novembre 1666, gouverna sagement l’abbaye et mourut âgée de 72 ans, le 11 mai 1672. (Abbé Angot, Dict. de la Mayenne,)

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Vente de maisons au bourg de Noëllet, 1543

Nous vendons aujourd’hui une maison du bourg de Noëllet, et il est possible qu’elle existe encore ?

Vous ne serez pas surpris de constater que l’acte est passé à Angers, et non à Noëllet, comme je vous ai déjà maintes fois expliqué : beaucoup d’actes n’étaient pas passés sur place.

    Voir ma page sur Noëllet
    Voir ma page sur la famille Eveillard
    Voir toutes mes familles étudiées

J’ai beaucoup de choses par la suite sur les Eveillard Sr de la Croix, qui ne sont pas mes ascendants, mais que j’ai étudiés pour leur appartenance au Haut-Anjou, et leurs alliances fréquentes avec mes collatéraux.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5– Voisi la retranscription de l’acte : Le 8 novembre 1543 après midy, en la court du roy notre sire Angers devant Boutelou notaire Angers fut personnellement estably honneste personne Jullian Goupilleau recepveur des traictes et impositions foraines d’Anjou Angers, demeurant audit Angers, soubzmettant etc confesse avoir ce jourd’huy vendu quité céddé délaissé et transporté et encore vend quite cèdde délaysse et transporte
à honneste personne Perrot Eveillart marchant paroissien de Noillet comme il dict à ce présent (j’aime beaucoup la petite phrase comme il dit, qui signifie bien que la carte d’identité a du bon, et que je me demande comment on fait dans les pays qui n’en ont pas) qui a achapté et achèpte pour luy ses hoirs etc
deux maisons couvertes d’ardoise tenant l’une l’autre sises au bourg de Noillet avecques les rues et yssues d’icelles maisons et lesquelles Jehan Marquet exploite et y demeure à présent joignant d’un cousté à une vieille touche de l’église dudit Noëllet au presbitaire d’autre cousté et aboutant d’un bout à la maison et jardin de messire Regné Regneu prêtre d’autre bout au chemin tendant de Combrée à St Julien de Vouvantes ;
Item a vendu ledit Goupilleau audit Eveillart 16 hommées de jardin ou environ sises en une piecze de jardin appéllée le Boys Gaudin lesdites 16 hommées de jardinestant en 3 pieczes
et avecques ce vend comme dessus 8 boisselées de terre labourable ou environ tout en ung tenant joignant d’un cousté la terre de Jehan Burot à cause de ses enfants d’autre cousté aux pré et terres des Chappelleryes aboutant d’un bout à ung petit chemin par lequel l’on va du bourg de Noyellet à la terre du Boys Gaudin et au Petit Moullin, tenues lesdites choses du fief de la Roche Normant savoir est lesdites maisons à franc debvoir et ladite terre et jardins à 12 sols 6 deniers de cens rente ou debvoir pour toutes charges et debvoirs et tout ainsi que ledit Goupilleau les avoit acquises dudit Jehan Marquet par cy davant et du 11e jour de febvrier l’an 1541 comme est apparu par le contrat passé soubz la court de Segré par Pierre Drouault et Guillaume Chacebeuf notaires
et laquelle vendition Georges Marquet fils dudit JehanMarquet avoit ratiffiée et s’est obligée au garantage desdites choses vendues transportant et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 100 livres tournois que ledit achepteur esdits noms a veue de nous baillé payée comptée et nombrée audit Goupilleau qui l’a eue prinse et receue et dont il s’est tenu pour contant et bien poyé et en a quicté et quicte ledit achapteur ses hoirs etc
aussi est faite ceste vendition à la charge dudit achepteur de tenir et entretenir audit Marquet la grace à luy donnée et prorogée par ledit Goupilleau qui encore a encore droit de recousser lesdites choses, et pour tout garantage desdites choses ledit Goupilleau a baillé audit Eveillart ledit contrat cy dessus mentionné …
fait et passé à Angers présents honorables hommes Me Jacques Eveillart et Jacques Le Baillif licenciés ès loix advocats audit Angers tesmoins

Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.
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