Remboursement d’emprunt par Jean Allain, Angers, 1594

Cet acte fait suite à la vente de Chancheron par Jean Allain, car il nous donne la destination de la somme, qui est pour rembourser un prêt fait par son beau-père 18 ans plus tôt, qui lui-même avait dû emprunter pour prêter à son gendre.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Notariales de Maine-et-Loire, série 5E7 Vous remarquerez, au passage, que le notaire de cet acte n’est pas le même que celui de la vente ci-dessus. Et cette fois le lieu de Chancheron est écrit Chanseron. Si on veut bien ajouter à cela qu’à la lecture des actes anciens, il est plus que difficile, voir souvent impossible, de distinguer un U d’un N, vous comprendrez combien le nom de ce lieu était difficile à trouver…
  • Voici la retranscription de l’acte : – Le lundy 2 mai 1594 avant midy, en la cour du roy notre sire Angers endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement establis honorable homme Maurice Dumesnil advocat Angers et Françoise de la Chaussée sa femme demeurant en cette ville paroisse de St Michel du Tertre ayant les droits et actions de Me Nicolas de la Chaussée aussi advocat audit Angers soumettant lesdits establis chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc
    confessent avoir ce jourd’huy eu et reçu de noble Jehan Allain lieutenant de Château-Gontier par les mains de honorable homme Me René Verdier Sr de Belleville à ce présent et des deniers dudit Allain provenant de la vendition du lieu de Chanseron comme il a dit a soldé et payé compté et nombré comptant en présence et au vue de nous auxdits establis la somme de 333 escus ung tiers pour le principal et 44 livres 7 sols 3 deniers pour le terme eschu en l’acquit de dame Roberde Bonvoisin veuve de defunt noble homme Me François Lefebvre Sr de Laubrière et en laquelle somme de 333 escus ung tiers ledit défunt de Laubrière estait obligé vers ledit de la Chaussée par obligation passée par devant nous le 3 septembre 1573, de laquelle somme depuis ladite obligation ledit Allain a pareil charge acquitter ledit déffunt Sr de Laubrière vers ledit de la Chaussée comme appert par contre lettre dudit Allain en dabte du 11 octobre 1577 et au moyen de quoy ledit Allain aurait fait payement de ladite somme audit Dumesnil auquel ladite somme aurait esté cédée par ledit de la Chaussée en faveur de mariage de luy et de ladite Françoise son espouse, de laquelle somme de 333 escus ung tiers et intérests d’icelle ledit Allain … dudit feu de Laubrière ses hoirs etc demeurent quicte, à laquelle quittance etc obligent lesdits establis eulx leurs hoirs renonçant au bénéfice de division d’ordre et discussion même ladite de la Chaussée au droit velléin à l’epitre divi adriani à l’authentique si qua mulier et autres droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donné à entendre tel que femme mariée ne peult interceder pour aultruy ni s’obliger avec aultruy même pour son mary si non qu’elle y ait expressément renoncé dont les avons … fait et passé au palais royal d’Angers en présence de Me Macé Germont et René Serezin praticiens demeurant Angers tesmoins

    Pièce jointe à l’acte ci-dessus, qui est reconnaissance de dette de la part de Jean Allain vis-à-vis de François Lefebvre son beau père : Je Jehan Allain soussigné confesse debvoir à monsieur de Laubrière mon beau-père la somme de 1 000 livres tournois qu’il a empruntée de Me Nicolas de la Chaussée laquelle somme je confesse avoir eu et reçue et promet icelle rendre audit de la Chaussée en l’acquit dudit Sr de Laubrière et payer et acquiter les intérêts de ladite somme tant de passé que pour l’advenir. Fait à Angers le 11 octobre 1577
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Vente de la closerie de Chancheron, Andard, 1594

    Voici la suite des articles d’hier. Nous avions vus la vente puis le bail de Champcheron (mes 2 articles d’hier), aliàs Chancheron (en 1594 selon l’acte qui suit), aliàs Chanceron (C. Port), aliàs Chancheron (IGN actuel)

    Chanceron : commune d’Andard, c’est la Chacheron dit une note du 16e siècle – En est sieur René Apvril 1620 (in C. Port)

    Pour simplifier le tout, Chancheron était autrefois sur Foudon et paroisses voisines, lequel Foudon est aujourdh’ui Le Plessis-Grammoire, mais de nos jours Chancheron est sur Andard la commune voisine.

    La closerie de Chancheron a donc appartenu à Mathurin Viredoux sieur de Chancheron, mais par suite de mauvaise gestion des biens de sa femme, celle-ci obtient la séparation de biens et est indemnisée avec la closerie de Chancheron, qu’elle vend en 1585 à son frère Jean Allain pour 800 livres. Celui -ci la revend en 1594 (c’est l’objet de l’article de ce jour) pour 1 100 livres !
    Ainsi, le gentil frère à gagné sur sa soeur la coquette somme de 300 livres ! je suis ahurié ! moi qui le croyait sympa ! En faits de bons conseils à sa soeur, il l’a bel et bien eue.
    L’histoire ne dit pas si Mathurin Viredoux, qui en portait le titre, continua à porter le titre après en avoir été dépossédé. En effet, j’ai observé que les titres se portaient souvent très, très longtemps après avoir perdu le bien en question.

  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8bis
  • Voici la retranscription de l’acte notarié : Le 10 mars 1594 après midy, en la cour royal d’Angers davant nous notaire d’icelle (Samson Legauffre) personnellement estably honorable homme René Verdier enquesteur en ceste ville d’Angers et y demeurant paroisse saint Maurille procureur spécial et duement dondé de procuration de noble homme Jehan Allain lieutenant général à Château-Gontier, et damoiselle Marguerite Lefebvre son épouse, que ledit Verdier à cy apparue en grosse de parchemin, passé sous ladite cour de Château-Gontier par devant Guillaume Mabon notaire d’icelle cour le dernier jour du mois de fevrier dernier, de laquelle copie sera insérée au bas des présenes suiant laquelle ledit Verdier audit nom a soumis et oblige et oblige lesdits Allain et Lefebvre et chacun d’eux sul et pour le tout sans division de personne ne de biens leurs hoirs etc
    confesse avoir ce jourd’huy vendu quitté cédé delaissé et transporté et encore par devant nous au contenu des présentes vend quicte dède délaisse et transporte du tout dès maintenant et à présent perpétuellement par héritage à Me René Garnier notaire royal Angers et Françoise Lebreton son épouse, demeurant paroisse saint Maurice, à ce présents et acceptants, lequel a acheté et achepte audit Verdier audit nom pour eux leurs hoirs etc
    le lieu et closerie appartenances e dépendances de Chancheron situé en la paroisse de Foudon et aux environs composé de maisons ayreaux pressoirs jardin de 2 journeaux de terre, 6 quartiers de vigne ou environ en divers cloux en endroits, ainsi que ledit lieu se poursuit et comporte et qu’il appartient auxdits Allain et sa femme à titre d’acquet qu’ils en ont cy-devant fait de Jeanne Allain sans aucune chose par ledit Verdier pour lesdits Allain et sa femme en retenir ne reserver et comme ledit Allain et sa femme et Clavier leur fermier en ont jouy et en jouissent à présent lesdites choses
    tenues des fiefs et seigneuries de la Forest Saint Aubin et du Temple et aux devoirs anciens et accoustumés que les contractants ont vérifié ne pouvoir déclarer enquis et advertis de l’ordonnance royale néanmoins vend ledit Verdier esdits noms lesdites choses quite desdits devoirs jusqu’à huy transportant etc
    et est faite la présente vendition cession delays transport pour le prix et somme de 366 escus sols deux tiers évlauée à 1 100 livres tournois payée baillée et nombrée manuellement comptant en présence et à vue de nous par lesdits Garnier et Lebreton audit Verdier esdits noms, qui a eu prise et recue ladite somme en 1 300 quarts d’écus et le reste en francs bons d’argent et de poids le tout de présent ayant cours suivant l’ordonnance royale et dont et de laquelle somme de 336 escus deux tiers d’escu (ils l’ont acquise 9 ans plus tôt 800 livres !)
    ledit Verdier s’est pour lesdits Allain et Lefebvre suivant leur procuration tenu et tient à comptant et bien payé et en acquicte et quicte lesdits Garnier et Lebreton ce acceptant
    qui ont dit que la somme cy-dessus par eux payée il en provient 183 escus ung tiers que ledit Garnier aurait reçu de Jehan Allain marchand drapier Angers son oncle pour la vente que ledit Garnier lui aurait faite d’une quarte partie d’une closerie nommée la Crestiennerye qui estait de ses anciens propres patrimoniaux et matrimoniaux par contrat passé par Salomon notaire de ladite cour, et pour ceste cause font le présent contrat pour des choses d’iceluy tenir lieu de la présente quarte partie dudit lieu de la Crestiennerie jusqu’à la valeur de ladite somme de 183 escus sol ung tiers, laquelle par lemoyen des présentes et dès à présent comme dès lors dudit contrat demeure réputé du propre patrimoine et matrimoine dudit Garnier ainsi que ladite quarte partie dudit lieu par luy vendue estait et sinon l’espérance qu’il avait de faire ledit emploi de deniers n’eust vendu ladite quarte partie du lieu ainsi qu’il et ladite Lebreton ont déclaré et ainsi a esté consenty par ladite Lebreton que la moitié dudit lieu cy-dessus demeurera audit Garnier ce acceptant pour tenir desdites choses par luy vendues, (cet échange de terre concerne le couple Garnier Lebreton et est correctement et longuement explicité afin que chacun du couple connaisse ses droits)
    et en faveur du présent contrat ledit Verdier suivant son pouvoir a cédé et cède audit Garnier ce acceptant tous tdroits que auxdits Allain et sa femme compètent et appartiennent contre ledit Maurice Clavier fermier précédent dudit lieu pour les dommages et intérests contre ledit Clavier prétendus à faute d’avoir suivant son marché de ferme bien fait faire les vignes réparé les maisons plants d’arbres et autres choses devant faire ou faire faire par le bail à ferme desdites choses dont ledit Verdier promet bailler copie audit Garnier toutes fois et quantes et l’a subrogé au lieu desdits Allain et Lefebvre pour ce fait et susbtitue et constitue ledit Garnier leur procureur général et spécial quanté à ce qui a esté par ledit Garnier sstipulé et accepté (ici on découvre que le fermier a fait une mauvaise gestion de CHancheron)
    tellement que à laquelle vendition tenir etc garantir les choses sus vendues de tous troubles desbats et empeschements vers et contre tous toutefois que mestier sera oblige ledit Verdier audit nom les biens de sa procuration qui est desdits Allain et femme chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne de bien renonçant pour lesdits Allain et Lefebvre, ils ont renoncé par ladite procuration au bénéfice de division ordre et discussion de priorité et postériorité et pour ladite Lefebvre au droit vellein à l’épitre divi adriani et autres droits … et a ledit Verdier le domiciel desdits Allain et Lefebvre en sa maison pour recepvoir tous exploits requis pour le fait et circonstance du présent contrat qui seront et dès à pressent comme estant déclarés valloir comme fait à la personne et domicile naturel …
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.