Partages des biens de défunts Nicolas Déan et Renée Pillegaut, Daon 1626

Je descends des Pillegault, et ceux qui en descendent ici sont certainement des collatéraux, car je suis certaine pour les avoir longuement étudiés que tous les Pillegaut d’Anjou ne sont qu’une seule famille.

Dans ce partage, ceux qui étaient déjà mariés étaient très avantagés et donc sont raportables de leur avancement d’hoir. J’ai cru comprendre que la part de chacun tourne autour de 1 000 livres mais qu’ils sont au nombre de 7, ce qui met la fortune des parents à environ 7 000 livres.

collection particulière, reproduction interdite
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J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le lundi 5 janvier 1626 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers feurent présents et personnellement establys honnestes personnes Jehan Dean marchand demeurant au bourg st Samson les ceste ville et Nicollas Dean demeurant à La Chapelle sur Oudon, Me Françoys Dean prêtre prieur de la Madeleine de Daon et y demeurant, François Crosnier héritier propriétaire et mobilière et usufruitier de deffunte Renée Crosnier sa fille de deffunte Renée Dean vivante sa femme, Allexandre Mestereau marchand mary de Jacquine Dean demeurant à Champiré paroisse de Grugé, et Jehan d’Antenaise escuyer sieur de la Vigne demeurant en sa maison seigneuriale du Port Joullain paroisse de Marigné près Daon au nom et comme se faisant fort de Estienne Bellouis et de Simonne Dean sa femme auxquels il promet faire ratiffier et avoir agréable ces présentes et en fournir ratiffication vallable dedans 15 jours prochainement venant à peine de toutes pertes despens dommages et intérests, Nicolas Dean tant pour luy que pour ses cohéritiers ( ? car raturé et illisible), tous lesdits Dean enfants et héritiers de deffunts Me Nicollas Dean et Renée Pillegault leur père et mère, lesquels tant en exécution de la transaction et accords et rapports entre eulx par nous passés le 14 mai 1622 que des apréciations et estimacions faites des biens desdits successions par Me Christofle Lepage notaire et Pierre Bertran marchand à eux convenus ont recogneu et confessé avoir le partage desdits biens fait et accordé ce que s’ensuit,

c’est à savoir que à ladite Simone Dean est et demeure pour son partage desdites successions le lieu et closerie de Raimbault sis es paroisse de Ménil et La Jaille Yvon bestiaulx et sepmances qui en dépendent sans aucune réservation en faire, aulx charges des cens rentes et debvoirs seigneuriaulx féodaulx anciens et accoustumés tant pour le passé si aulcuns sont deubz que pour l’advenir, à la charge de faire rapport auxdits Nicollas et François Dean de la somme de 180 livres tournois dedans 3 mois prochainement venant compris en sondit partage les 121 livres dont elle avoit fait déclaration par ladite transaction cy dessus dattée,

auxdits Nicollas et Françoys est demeuré, oultre et par dessus les 381 livres rapportés par ledit François et les 144 livres rapportées par ledit Me Nicollas, une maison grange celier et cour avecq ung petit corps de logis y joignant sis au bourg de Daon ainsi qu’ils se poursuivent et comportent avecq les meubles pressouer et ustancilles d’iceluy ainsi que lesdits meubles sont spécifiés par l’inventaier fait par ledit Lepage le (blanc) 1622
Item deux petits clotteaulx de terre tenant l’un l’autre joignant d’un costé et d’un bout les vignes des Petits Cloux de Daon et d’autre bout au grand chemin tendant dudit Daon à Angers
Item deux planches de vigne aussy tenant l’un l’autre abouttant d’un bout à l’un desdits clotteaux qui fut en vigne
Item deux autres planches de vigne sis esdits petits cloux joignant d’un costé la vigne de Jehan Oger d’autre costé la vigne de Anthoine Allaire d’un bout à la vigne des hoirs feu Me Mathurin Douard prêtre et d’autre bout la vigne de (blanc)
Item deux autres planches de vigne sises ès grands cloux au trait des Frairyes joignant l’une l’autre abouttantes à la grande raise tendante aulx Possaiz et l’une d’icelle planche abuttant le chemin des Places
Item trois ou quatre mareaulx de vigne sises audit trait joignant d’un costé en partye la vigne de Anthoine Jouin d’autre costé la vigne de (blanc)
Item telles autres portions de vigne si aulcunes sont auxdits deffuncts appartenant esdits grands et petits cloux fors les vignes qui seront cy après déclarées appartenant audit Jehan Dean
Item une petite pièce de terre appellée Moriaude contenant 8 boisselées ou environ joignant des deux costés et d’un bout les terres et boys du lieu de Battereau et d’autre bout audit grand chemin d’Angers
Item 4 boisselées de terre ou environ sis en la pièce appellée la Carrye joignant d’un costé et d’un bout à une aultre pièce de terre dépendant dudit Battereau d’autre costé la terre des hoirs feu René Thoilmer et d’autre bout la pièce de terre de la Rigauderye, avecq droit de chemin pour exploiter ladite terre par sur les terres desdits hoirs Tholmer et la Rigauderie,
Item toutes et telles portions de boys taillis qui auxdits deffunts pouvoient appartenir ès bois taillis de la Bouessellerye et du Clairay
Item le jardin appellé la Cave joignant d’un costé la terre de Jacques Vincent d’autre costé en partye la terre du prieur de Daon et le jardin de Michel Heullet d’un bout le chemin tendant dudit Daon aulx Places
Item le lieu et closerye de la Tremblaye avecq ses appartenances et dépendances bestiaulx et sepmances comme en jouist à présent Symon Cocquonnier closier dudit lieu avecq les droits d’herbage et abreuver les bestiaulx audit lieu ès rivages et queue du grand estang dudit Daon demeure aussy compris audit lieu les vignes situées au cloux des Onglées toutes les dites choses cy dessus situées au bourg et paroisse dudit Daon et comme elles se poursuivent et comportent sans réservation aulcunement aulx charges des cens rentes et debvoirs seigneuriaulx féodaulx fonciers anciens et accoustumés tant pour le passé que pour l’advenir
et oultre leur demeure la somme de 180 livres tz que ladite Simonne leur doibt cy dessus rapporter et encores leur demeure la somme de 96 livres que ledit Jehan Dean laisné doibt et sera cy après chargé leur payer de retour et pareillement la somme de 114 livres tounrois que ledit Mestereau et sa femme doibvent pareillement rapporter attendu l’advancement à eulx fait et dont ils sont rapportables par ladite transaction et qu’il n’y a d’héritage en suffisant pour esgaller les cohéritiers veu les debtes desdites successions desquelles lesdits Nicollas et François demeurent chargés et tenuz acquitter leursdits cohéritiers conformément au mémoire d’icelle entre les parties cy attaché
sauf auxdits Nicollas et François Dean à subdiviser lesdites choses cy dessus et debtes passives ainsi qu’ils adviseront et verront bon estre

et audit Jehan Dean est et demeure tant par son partage des choses censives et roturières desdites successions que advantages qu’il prétendoit des choses hommagées tombées en tierce foy outre et par dessus la somme de 864 livres 14 sols dont il estoit rapportable par ladite transaction,
premier une pièce de terre appellée la Ricotière avecq ung petit cloteau au bout clos à part contenant 80 cordes et demye ou environ
Item une petite nouette de pré sis audit lieu de la Ricotterye contenant 8 cordse demi quart
Item le jardin dessus le pré contenant une corde ung tiers
Item ung mareau de jardin contenant 8 cordes ung quart
Item ung autre petit jardin du four contenant 3 cordes ung sixiesme le tout sis esdits jardins de la Ricotterye avecq les yssues et droits qui en dépendent
Item deux petits lopins de pré sis es prés des Petites Rivières de Daon contenant (blanc)
Item le droit d’herbage au total des prés desdites Petites Rivières en tant que lesdits héritiers y sont fondés
Item ung petit pré clos à part sis sur la rivière de Maine près le port de Daon
Item une hommée de Jardin ou environ sis ès jardins des Ouzerayes
Item le pré ou verger de Lardriller contenant 14 cordes et demye
Item deux planches de vigne sis esdits Petits Cloux joignant la terre des Places contenant 13 cordes demy quart
Item une planche de vigne contenant 10 cordes joignant d’un costé la vigne dudit Allaire
Item une autre planche contenant 9 cordes ung quart
Item une autre planche avecq le bregeon contenant 8 cordes et demye d’un bout les vignes des Rivagaulx et dudit Allaire proche l’eschallier de la pièce des Places joignant d’un costé la vigne desdits hoirs feu Douart
Item une autre planche joignant d’un costé la terre qui autrefois fut en vigne dépendant de la Chapelle Desambles
Item deux planches de vigne en ung tenant avecq un bregeon appellé les Jahannes dans lequel y a ung cormier le tout contenant 21 cordes le tout situé dite paroisse de Daon et comme lesdites choses se poursuivent et comportent sans réservation aulcune aulx charges des cens rentes et debvoirs seigneuriaulx féodaulx fonciers anciens et accoustumés mesme de la rente de deux boisseaulx de bled mesure ancienne de Daon deubz chacun an au seigneur de Forges le tout tant pour le passé que pour l’advenir
à la charge de payer auxdits Nicollas et François Dean ladite somme de 93 livres tz dedans ledit temps d’un moys

et pour le regard desdits Mestreau et sa femme attendu qu’ils sont rapportables par ladite transaction de la somme de 1 114 livres tz iceluy Mestreau tant en son nom que comme se faisant fort de ladite Jacquine Dean sa femme se tient pour bien partagé et contant en rapportant seulement la somme de 114 livres tz comme il promet auxdits Me Nicollas et François les Deans à la charge de l’aquiter des debtes desdites successions portées par ledit estat et mémoire sans préjudice de ce qu’il luy est deub par icelles successions comprises audit estat

comme aussy ledit Crosnier audit nom se tient pour bien partagé desdites successions au moyen du rapport de 1 025 livres 17 sols qu’il estoit tenu par ladite transaction et ce que au lieu d’icelle somme il demeure seulement rapportable de la somme de 25 livres 17 sols qu’il promet faire auxdits Nicollas et François les Dean sans préjudice de ce qu’il luy est pareillement deub par lesdites successions compris audit estat comme pareillement sans préjudice auxdits les Deans du rapport que ledit Crosnier est et demeure tenu faire des deniers dottaulx de ladite deffunte Renée Dean sa femme réputés son propre par leur contrat de mariage
et ont lesdites parties consenty que le protocole et minute des notaires desdits deffunts Dean seront mis ès mains dudit Jehan Dean aisné et qu’il en prenne les profits et esmoluments et qu’il en face bonne et sauve garde et à ceste fin ledit Nicollas luy en a présentement baillé la clef du marchepied dans lequel est ledit protocole maison du Lion d’Or rue Lionnaise de ceste ville
ce qui a esté respectivement stipulé et accepté par les partyes tellement que à tout ce que dessus est dit tenir et entretenir de part et d’autre et à s’entre garantir les ung les autres obligent lesdites parties respectivement etc mesme y demeurent spécialement affectés les biens et choses desdites successions ensemble au rapport et payement des sommes cy dessus, et pareillement au payement de la pantion (sic) de 20 livres par chacun an de frère Jacques Dean leur frère religieulx jacopin (sic), renonçant etc foy jugement condemnation etc sans préjudice des autres droits des partyes
fait et passé audit angers maison de nous notaire en présence de honorable homme Françoys Pillegault sieur de la Garrelière marchand demeurant en la paroisse de st Aubin du Pavoil, et Me Jehan Granger et François Chauvière praticiens demeurant audit Angers tesmoings

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Sommations respectueuses, 1755, Mathurine Anne Bellouis et Yves Jallot

suivies de refus, ceci se passe en la maison des Aulnais à Segré (49), où demeurent les parents de la fille

Nous avions vu il y a peu de temps une dispense de mariage concernant ce couple.

Voici encore mieux, le refus des parents de la demoiselle au mariage ; et toujours mieux, cela ne s’invente pas, la demoiselle n’a pas osé affronter directement ses parents, et tandis qu’elle est bien au chaud chez sa tante à Angers, c’est son oncle qui agit en son nom.
J’ai déjà parcouru bon nombre de sommations respectueuses, mais alors là, je suis bouchée bée ! La demoiselle n’a même pas osé affronté ses parents ! Heureusement qu’elle avait mis son oncle dans sa poche, à moins que ce ne soit l’oncle qui ait trouvé Yves Jallot un bon parti, et qui ait arrangé ce mariage. Cela m’en a tout l’air ! Et cela explique que les parents boudent !
Etonnez vous après cela qu’il ait toujours existé des zizanies en famille ! Car nul doute que les deux frères (l’oncle et le père de la demoiselle) n’ont pas du se réconciler de si tôt !
Certains (es) d’entre vous rêvaient de vieilles marieuses romantiques : je crois bien que nous avons là un oncle marieur pour affaires ! Celui-ci est sans doute sans enfants.

Voici la retranscription de l’acte : Le 6 juin 1755 sur les 8 h du matin, en présence et compagnie du sieur Jacques Bellouis de la Cussonnière demeurant au prieuré de Sainte Jammes d’Andigné (Sainte-Gemmes-d’Andigné), au bourg et paroisse dudit lieu, au nom et comme fondé de pouvoir spécial de Delle Mathurine Anne Bellouis, fille majeure du sieur Mathurin Bellouis de la Houssinaye marchand fermier, et de Delle Jeanne Marie Boury son épouse, demeurante ordinairement avec lesdits sieur et Delle Bellouis ses père et mère en la maison des Aulnais paroisse de la Magdelaine de Segré, et de présent à la maison de la Croix de la ville d’Angers paroisse de la Trinité, suivant la procuration au raport de maistres Thorode et Murault notaires royaux audit Angers le 18 juillet 1754, dont la minute en forme demeure joint à ces présenes, à la requeste de la Delle Mathurine Anne Bellouis,
pour suite et diligence et à la stipulation dudit sieur Bellouis de la Cussonnière son procureur, nous Pierre Joseph Laumaillé, notaire royal à Château-Gontier y résidant, assisté de François Lemanceau marchand tisserant, Jean Trouillet cy-devant hôte demeurant audit bourg et paroisse de Sainte Jammes d’Andigné nos témoins à ce requis et appelés, et en vertu de l’ordonnance sur requête de Mr le lieutenant particulier en la sénéchaussée et siège présidial de Château-Gontier en date du 5 de ce mois, signée Lemasson, et scellée le même jour aussi attachée,
nous sommes transportés au domicile desdits sieur et Delle Bellouis de la Houssinaye sis comme dit est, où étant la Delle Bellouis requérante en la personne comparution et stipulation dudit sieur Bellouis de la Cussonnière son procureur,
après plusieurs réquisitions verbales, s’est mise en devoir de requérir avec toute décence et respect lesdits sieur et Delle Bellouis de la Houssinaye ses père et mère de vouloir bien donner leur consentement au mariage proposé entre la Delle Mathurine Anne Bellouis leur fille, et le sieur Yves Jaslot marchand fermier demeurant paroisse du Bourg-d’Iré, et de fait la Delle Bellouis comparante comme dit est par ledit sieur Bellouis de la Cussonnière son procureur, parlant audit sieur Bellouis de la Houssinaye, l’a très humblement et respectueusement supplié de vouloir bien octroyer leur consentement audit mariage, lui représentant avec une soumission filiale que ce parti est sortable et avantageux pour la Delle Bellouis,
ledit sieur Bellouis de la Houssinaye a refusé,
en conséquence de laquelle réponse à la Delle Bellouis comparant et stipulant comme dit est par ledit sieur Bellouis de la Cussonnière son procureur spécial, a protesté que la présente réquisition respectueuse vaudra consentement,
dont et de tout ce que dessus nous a requis acte à elle octroyé par nous notaire soussigné, souscrit de nous et témoins cy-devant nommés, et du sieur Bellouis de la Cussonnière procureur de la Delle Mathurine Anne Bellouis sa niepce,
fait et passé an ladite maison des Aulnais demeure desdits sieur et Delle Bellouis de la Houssinaye, ledit jour et an que dessus (Archives Départementales de la Mayenne, série 3E)

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Dispense de consanguinité, Bourg-d’Iré (49), 1755, entre Yves Jallot et Mathurine Bellouis, par Georges Blouin

du 4 au 4e degré : étant aisés ils ont dû passer par la bulle du pape

Nous avons vu jusqu’à présent des dispenses de gens peu aisés, qui suivaient donc la filière courte, c’est à dire au niveau de l’évêché, sans avoir à payer les frais de passer par Rome. Dans le cas présent, il s’agit de fermier de campagne (comme Toisonnier aime à les appeler), qui sont des hobereaux aisés. Le parcours était véritablement un parcours du combatant, il fallait aller trouver un banquier en cour de Rome, lequel envoyait à Romes. Puis Rome envoyait, en latin bien sûr, une bulle signée du pape, que l’official (juge ecclésiastique de l’évêché) devait traduire, puis recommencer la procédure à l’évêché.

Cette dispense fait 15 pages au lieu de 3 habituelles, mais à chaque paragraphe il est vrai que l’official commence par aligner sur plusieurs lignes tous ses titres… etc… Je dirais volontiers que ce type de dispense illustre le mariage entre gens du même milieu social, qui a eu cours durant des siècles… et il est vrai que plus on montait, plus c’était difficile de trouver, même si, à mon avis, il y a un gros mensonge, car avec ce rang social on possédait cheval et voiture à cheval, et on pouvait trouver une épouse à 35 km à la ronde, au moins… donc l’arguement de la petitesse des lieux est un énorme mensonge à mon avis, et il ne faut pas le prendre à la lettre, mais bien comme un moyen d’obtenir la dispense.

Voici la dispense : Par devant nous Joseph Houdbine prêtre docteur en théologie chanoine de l’église d’Angers vicaire général au spirituel et temporel de monseigneur l’illustrisime et révérendissime évêque d’Angers, official d’Angers, ont comparu Yves Jallot et Mathurine Anne Bellouis, lesquels nous ont représenté une bulle apostolique en forme de dispense de mariage par eux obtenue de notre St père le pape Benoist 14e à présent séant au St Siège à nous adressée, que nous avons receue avec toute la révérence à nous possible et nous ont très humblement supplié et requis de vouloir bien accepter la commission à nous donnée par notre St père le pape, ce faisant faire procéder en les formes ordinaires à la fulmination de ladite bulle et les faire jouir et user de la grâce à eux accordée par icelle, sur quoi, lecture faire de la bulle, dont est question, nous avons accepté avec respect la commission à nous donnée par notre St père le pape, donné acte aux parties de leur présentation dires et réquisition avant de faire droit ordonnons que ladite bulle sera transcrite de mot à autre à la suite des présentes pour y avoir recours en temps lieu que lesdites parties comparaîtront devant nous pour prêter serment de déposer vérité sur les faits par eux annoncés dans ladite bulle pareillement que témoins pour aussi prêter serment et déposer vérité sur la connaissance qu’ils pourraient avoir des faits pour le tout communiquer au vénérable promoteur afin qu’il prit telles conclusions qu’il avisera et par nous statué ce qu’il appartiendra, donné à Angers par nous official juge susdit ayant avec nous maître Germain Leroy notre greffier ordinaire le 30 mai 1755 Signé Yves Jallot, Mathurine Anne Bellouis, Houdbine
Suit la bulle en latin … (à partir d’ici je fais court car on y serait encore dans 15 jours, avec les 15 pages de cet acte)

puis, le 1er juin, toujours devant le même, Yves Jallot, impétrant, duquel serment pris de dire vérité sur les faits résultants de la bulle de dispense de mariage qu’il nous a présentée et de laquelle lui a été fait lecture, a déposé comme s’ensuit : a dit se nommmer Yves Jallot, âgé de 28 ans, marchand fermier, demeurant paroisse du Bourg d’Iré – a quel degré il est parent ou allié d’Anne Bellouis impétrante, a dit qu’ils sont parents du 4 au 4e degré de consanguinité comme s’ensuit (en italique mes notes complémentaires et remarques)

Georges Blouin (époux Claude Le Breton)

  • Françoise Blouin – 1er degré – Anne Blouin
  • Marie Lechamp – 2e degré – Louise Créhon (il semble qu’avec les aller retour à l’évêché et à Rome, le passage des noms du français en latin puis refrancisé, il y a pas des transformations dans les patronymes et les prénoms : Cochon est devenu Créhon, Marie (Chevallier) devenue Renée, Marie Anne (Bellouis) devenue Mathurine Anne) (Mariage à Montguillon (49), le 23 août 1695, de honnêtes personnes René Chevalier marchand, fils de Mathurin Chevalier et de Jeanne Deserrée, et Louise Cochon, fille de défunt h. h. Jean Cochon vivant marchand et d’honorable femme Anne Blouin … en présence d’honorables personnes Mathurin Chevalier marchand et Jeanne Deserrée père et mère dudit Chevalier, Anne Blouin veuve de h. h. Jean Cochon vivant marchand mère de l’épouse, Ambroise Blouin Sr de la Balangeraie oncle maternel, et Mathurin Bellouis cousin germain de ladite Cochon.) (On note au passe que Mathurin Bellouis est bien dit cousin de Louise Cochon en 1695)
  • Mathurin Belouis – 3e degré – Renée Chevalier (d’après la généalogie les Chevallier-Chantepie par le Général de Peyrelongue, manuscrit, AD53 : Marie Chevallier x Yves Jallot était fille de Mathurin et Jeanne Dezerée, il s’est visiblement trompé d’un génération. Les Chevalier sont issus du Ménil (53) paroisse que le Général, décédé en 2005, avait longuement étudiée)
  • Mathurine Anne Bellouis – 4e degré – Yves Jallot (cet arbre est simplifié car je n’y vois pas les alliances des parents, enfin on passe des Blouin aux Bellouis… qui se ressemblent bien mais diffèrent…)
    1. si à cause de la petitesse des lieux de naissance de l’impétrant et de l’impétrante, l’impétrante ne peut trouver homme de l’état et condition pareille à la sienne avec qui elle puisse se marier qui ne lui soit parent ou allié :

    a répondu que l’impétrante à cause de la petitesse du lieu de sa naissance et de celle de l’impétrant ne peut trouver d’homme de l’état et condition pareille à la sienne avec qui elle puisse se marier qui ne lui soit parent ou allié –

      s’il n’a été fait aucune violence à l’impétrante pour la faire consentir à se marier avec lui impétrant :

    a dit que non si il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine : a dit que oui lecture à luy faire de nos présents interrogatoires et de ses réponses a dit que ses réponses contiennent vérité et a signé

    Suit le même interrogatoire pour Mathurine Bellouis

    Suit Jacques Bellouis de la Cussionnière, âgé de 57 ans, marchand fermier demeurant à Ste Gemme d’Andigné, … a dit qu’il les connaît et qu’ils sont parents du 4 au 4e degré de consanguinité … mêmes questions

    Suit Jacques Poilièvre, âgé de 48 ans, marchand tanneur demaurant à Angers paroisse de la Trinité, … mêmes questions

    Suit Charles François d’Andigné, comte de Ste Gemmes, âgé de 60 ans, demeurant à St Michel de la Palud (Angers) … mêmes questions (tant qu’à faire prendre des témoins, autant en prendre qui ont du poids, car bien sûr il ne s’agit pas d’un parent.)

    Suit Joseph Claude Fontaine de Mervé, âgé de 44 ans, prêtre chanoine de l’église collégiale St Pierre (Angers) … mêmes questions … y compris s’il fait profession de la religion catholique… (on n’est jamais trop précis ! s’agissant d’un chanoine ! la question me semble saugrenue… mais atteste d’une certaine rigueur dans la méthode. Je fus chimiste et j’en conviens il faut toujours tout vérifier…)

    Et enfin la dispense signée G. Louet promoteur, puis Joseph Houdbine official (soit 15 pages). Ouf ! Même après avoir reçu la bulle de Rome, il aura fallu se rendre tous en choeur 2 jours à Angers… et si vous voulez bien vous en souvenir, pour les dispenses courtes que nous avons déjà vues, on ne se déplaçait, au pire que chez le curé voisin de sa paroisse… En somme, mieux valait ne pas posséder… enfin, j’entends pour la dispense…

    Ces Jallot ne sont pas les miens, mais je les ai beaucoup travaillés car ils sont voisins des miens. Mes travaux ont mis en lumière un milieu social certes équivalent aux miens, qui étaient tous marchands tanneurs, mais à la profession différente : d’abord marchands de fil puis marchands fermiers. Notez bien que tous ces métiers constituent les hobereaux de campagne… un peu plus riche que la moyenne, mais à la campagne seulement, car en ville ils auraient fait petite mine face à la grande bourgeoisie… D’ailleurs Toisonnier nous aide à découvrir ce clivage… Souvenez-vous qu’il utilise même le terme fermier de campagne

  • Voici la généalogie connue :
  • Georges Blouin sieur de la Blancheraie, épouse Claude Le Breton, dont 4 enfants

      Ambroise x Marie Juffé
      Perrine x Julien Le Mercier
      Anne x Jean Cochon
      Françoise, alliance ou descendance inconnues
  • génération 2 : Anne Blouin, épouse Jean Cochon, dont 2 filles
    1. Anne Cochon x Mathieu Bodin
      Louise x 1695 Montguillon (49) René Chevallier, marchand fermier de la Bourgonnière (la généalogie Chevallier-Chantepie ne leur donne qu’un fille Claude, il semble donc qu’ils aient eu Renée x Jallot parent d’Yves)

    d’après généalogie Chevallier-Chantepie (par le général d’Auber de Peyrelongue) ce René Chevallier avait une soeur : Marie Chevallier x d’Yves de Jallot, qui d’après la dispense pourraient être les parents de Yves Jallot qui épouse sa couine Mathurine Anne Bellouis

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