Il y a un siècle la première pompe à essence arrivait en France, remplaçant les bidons

En vous écrivant ces lignes, je souhaite vous exprimer mon grand regret que nous ayons tous oublié en 2020 le centenaire de la pompe à essence. Nous ne pouvons pas ouvrir un média papier ou télé sans qu’on nous rabache pétrole, gaz… mais cet histoire du pétrole pour les sacro saintes voitures, on l’a oubiée !!!

En 1979 j’achetais l’ouvrage de J.A. Grégoire « Vivre sans pétrole » et depuis je l’ai relu plusieurs fois, tant je crois l’histoire du pétrole sous-estimée par les écologistes en voiture. Certes, depuis 1979 on a trouvé du pétrole dans des lieux que J.A. Grégoire ne connaissait pas encore, mais les utilisateurs se sont multipliés bien plus vite et le pétrole est devenu en 2022 un enjeu mondial.
Vous avez sur mon blog depuis 2013 quelques voitures les plus anciennes du département de Loire Atlantique : Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle
Sachant que la première pompe à essence en France date de 1922, et encore toutes les villes n’ont pas eu immédiatement des pompes à essence partout, pire Donges, première raffinerie installée en France n’a été programmée qu’en 1928, alors voici comment ces anciennes voitures s’approvisionnaient en essence .
L’essence arrivait en France par bateaux à Bordeaux puis les bateaux qui faisaient la navette entre les ports acheminaient au port de Nantes les fûts commandés par les drogueries. Car la droguerie ne vendait pas que de la térébenthine et de l’huile de pin, aussi arrivant par la même voie, mais aussi l’essence. Je vous avais parlé sur mon blog de la droguerie MARTINETTI  pour l’huile de pin et la térébenthine, mais je n’avais pas alors encore compris le commerce de l’essence qui était livrée en fûts de métal bien entendu.
Née en 1938, j’ai connu et même joué près de ces vieux fûts rouillés, abandonnés et j’ai une photo de mon enfance près de ces fûts, qui atteste de ce commerce de l’essence jusqu’à l’arrivée des pompes à essence.
A Nantes, il y avait environ 12 drogueries et voici celle qui importait les fûts d’essence, la droguerie MARTINETTI située sur les quais, elle possédait chevaux pour aller chercher les fûts et surtout pour les livrer, car elle livrait loin, même voici ce que j’ai trouvé sur Internet, une trace de livraison jusqu’à Montaigu en 1917, dans les dernières années avant l’apparition des pompes à essence. Et les fûts rouillés dont je me souviens étaient chez FAGAULT à Guérande, donc avant l’apparition de la pompe à essence, FAGAULT livrait la presqu’île en essence.
Donc, après l’apparition des pompes à essence, le commerce ne fut plus tout à fait le même, car le commerce en gros des fûts d’essence rapportait.
Aujourd’hui on ne parle plus de fûts d’essence, mais on parle de baril, car nous copions tout le vocabulaire anglo-saxon. Donc, aujourd’hui le baril est un petit tonneau de 159 litres qui mesure 50 cm de large sur 80 cm de haut.

Cette vue est extraite de la Presse en ligne sur le site des Archives Départementales et montre une livraison de fûts à Martinetty. Les bateaux de navette entre Bordeaux et Nantes étaient alors fréquents, et c’est bien le moyen de transport qui a le plus disparu de nos jours.


Sur cette photo de la droguerie MARTINETTI vous voyez non seulement les fûts et les chevaux mais regardez bien l’un des commis porte un fût sur les épaules. Je suppose que c’est un fût vide pour la pose car je pense bien qu’il fallait s’y prendre autrement pour manipuler et porter les fûts.

Voici ce que j’ai trouvé sur Internet ces temps-ci, qui est un vieux papier sur un site de vente de vieux papiers, et qui illustre une livraison jusqu’à Montaigu.