L’inconstance de la prospérité de ce monde.

Voici quelques extraits édifiants des lectures de nos ancêtres :
J’ai cherché sur le Net, et j’ai trouvé d’autres éditions ou recueils de ces ouvrages, mais pas celui qui suit, dans lequel je vous ai tappé quelques chapitres dignes de réflexion.

Histoires édifiantes et curieuses. Tirées des meilleurs auteurs, avec des réflexions morales sur les différents sujets, Œuvres spirituelles de M. L’abbé B., 1796, 6e édition, Rouen, Labbey éditeur

  • L’inconstance de la prospérité de ce monde.
  • La prospérité mondaine n’est jamais durable, et les faveurs de la fortune sont toujours inconstantes. Ainsi l’homme ne devrait point se laisser enfler par cette prospérité trompeuse ; de même qu’il ne doit point se laisser abattre par des adversités passagères. La fortune, ou plutôt la Providence, élève et abat, bâtit et renverse, glorifie et humilie comme il lui plaît dans un instant, sans qu’on puisse jamais s’assurer d’être fixe et invariable dans son état.
    C’est ce qu’on fit entendre à ce superbe roi d’Egypte, Séfostris, qui, ayant vaincu quatre roix, qu’il rendit captifs, les faisait attacher à son char toutes les fois qu’il sortait de son palais. Un de ces illustres et infortunés captifs regardant un jour une des roues de ce char, et tenant les yeux fixement attachés sur elle, la considérait attentivement. Le roi, orgueilleur, s’en était aperçu, lui demanda ce qu’il pouvait regarder avec tant d’attention. Je regarde, répondit le captif, qu’il y a beaucoup de rapport entre la roue de la fortune et celle de ce char ; je vois que ce qui est au plus haut de la roue passe en un moment dans la boue, et ce qui était dans la boue monte au plus haut dans l’instant suivant. J’ai été grand, je me vois captif, et je puis peut-être remonter encore quelque jour sur mon trône ; et vous, grand roi, vous pouvez craindre de descendre du vôtre par quelque revers de fortune. Ces paroles touchèrent ce prince superbe ; et, faisant réflexion sur la vicissitude des choses humaines, il ordonna de délier ces quatre prince, et les renvoya chargés de présents dans leurs royaumes.
    (tiré de Nicéphore)
    Apprenons à ne pas nous laisser éblouir par l’éclat de la prospérité, qui, peut-être, s’éclipsera bientôt.
    Soyons touchés de compassion sur le sort des malheureux, et pensons que nous pourrons le devenir nous-mêmes.
    Adorons les desseins de Dieu dans quelque état que nous puissions nous trouver, et tenons-nous dans sa soumission aux ordres de la Providence.