La soule, jouée autrefois à Monnières et Le Pallet (aux marches de la Bretagne sud), tenait plus du hockey sur gazon que du rugby.

En 1666, au décès de son épouse Jeanne Neau, Julien Forget, mon ancêtre, est dit « fermier des moulins du Plessis Guery ». Le moulin était autrefois sur la paroisse de Monnières, et est situé maintenant sur la commune du Pallet. Le moulin du Plessis-Guerry est en effet situé sur la Sèvre, rivière qui sépare les 2 communes.

Le seigneur du Plessis-Guerry, dont le moulin relevait, avait plusieurs droits qui m’émeuvent beaucoup.

Le seigneur du Plessis-Guerry avait droit de pêche sur des km de la Sèvre :

« Le 13 septembre 1544, lettres de maintenue, accordées par Henri duc de Bretagne, fils aîné du roi, reconnaissant à Jean Foucher, seigneur du Plessis-Guerry, le droit de pêche dans la Sèvre, depuis la Pierre-au-Coulon, près de la chaussée de Vertou, jusqu’au dessus de la chaussée du moulin d’Angrevier, près de Gorges, aussi loin que le meunier peut jeter un marteau de fer, pesant deux livres. »

C’est une distance impressionnante ! Je me demande bien comment il pouvait faire respecter ce droit ? Pire, je n’ai pas compris cette histoire de marteau lancé par le meunier pour mesurer la distance. Je savais certes l’existence d’un nombre incroyable de mesures, mais j’avoue que je n’avais encore jamais rencontré celle du marteau lancé par le meunier. Je sens que la prochaine fois que je verrai Alexandra Tavernier, notre championne de France, lancer son marteau, je songerai au meunier du Plessis-Guerry, Julien Forget, mon ancêtre.

Le seigneur du Plessis-Guerry avait des droits sur les mariés :

« Le 21 janvier 1522[1], haut et puissant Tanguy Sauvage fait aveu du domaine et herbergement du Plessis-Guerry à noble et puissant Christophe de Goulaine, seigneur du Pallet. Il est dit que le seigneur du Plessis-Guerry avait tous droits de haute justice, et que, sur sa juridiction, il lui était dû par les mariés de la Pentecôte, treize billards[2] et une soule[3] par le marié de Noël, un éteuf[4] tout neuf et une chanson, chantée par la mariée, à la Pentecôte suivante. »

Puisqu’il y avait 13 billards, c’est-à-dire 13 crosses, avec la soule, c’est que le jeu pratiqué à Monnières ressemblait au hockey sur gazon, enfin une sorte d’ancêtre du hockey sur gazon, car on devait sans doute jouer paroisse contre paroisse, mais je le vois mal ancêtre du rugby qui se joue sans crosse. Vous allez trouver sur internet beaucoup de sites qui donnent des infos variées et différentes, et je m’y suis perdue sans comprendre quelle région pratiquait le jeu à la main et quelle région le jeu à la crosse.

C’est la définition du dictionnaire de Marcel Lachiver qui me semble la plus claire, si ce n’est que Monnières n’est pas dans le Nord, mais bien aux marches Sud de la Bretagne : « La soule[5] : En Bretagne et en Normandie, balle de cuir, remplie de son, avec laquelle on jouait à la balle. Dans le Nord, boule de bois ou d’autre matière dure, qu’on poussait avec une crosse. »

 

 

[1] Paul de Berthou (Clisson et ses Monuments, Etude historique et archéologique, 1910) Extraits de l’Inventaire des archives du château de la Galissonnière.

[2] Un billard était un bâton avec bout recourbé en forme de crosse, pour pousser la boule ou soule. L’usage de ce jeu a persisté en Ecosse plus longtemps qu’ailleurs.

[3] La soule était une grosse boule de bois.

[4] L’éteuf était une petite balle ou pelote rebondissante, pour jouer à la paume.

[5] Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural, 1997

Où est passée Jeanne Neau dans son prétendu mariage : La Haie-Fouassière (44) 1642


« La Haie-Fouassière le 22 janvier 1642 Jullien Forget de la Haute Goulaine avec Janne Piotec/Potier ? de cette paroisse, présents Julien Bastard et Jean Bretin »
Je ne déchiffre certes pas très bien le nom de l’épouse, mais dans tous les cas je n’y vois pas de Jeanne Neau. Pourtant de nombreux généalogistes l’on vue !!! Ou plutôt, l’un a cru la voir et les autres ont copié sans regarder !!!
D’ailleurs cela donne une étrange descendance car le couple n’aurait pas eu d’enfants avant 1654 puis soudain plusieurs… Certes, ce Julien Forget peut être le même que celui qui a épousé plus tard Jeanne Viau, mais dans ce cas, Jeanne Viau n’est qu’une seconde épouse et non la première et il est tout à fait hypothétique de la mettre mère de Pierre, celui qui serait né vers 1654 et serait le premier enfant.
En outre, je lis dans l’acte de 1642 ci-dessus que ce Julien Forget demeure à Haute Goulaine en 1642 car il est dit « de la Haute Goulaine », ce qui ne signifie pas qu’il y est né, mais qu’il y demeure en 1642 sans qu’il soit précisé s’il est né à Haute Goulaine ou ailleurs. Car, dans un mariage à cette époque c’est le dernier domicile qui compte.

Transaction avant saisie par suite d’impayés contre Joseph Bouyer, Monnières 1754

avec échelonnement du paiement des impayés, et caution de Pierre Richard. Encore une forme de caution solidaire en s’engageant à payer les dettes d’un tiers !
Ces impayés sont réclamés par le gendre de Marie Gobin, à laquelle ils sont dus. Il exerce un métier certainement fréquent dans un port comme Nantes, mais c’est la première fois que je le rencontre, aussi j’attire votre attention : il est voilier.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique – 4E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 28 octobre 1754 après midy par devant nous notaires des cours royales de Nantes et de la chatellenie de Clisson soussignés (Bureau notaire Clisson) avec soumisson à chacune d’icelle et prorogation de juridiction y juré etc ont comparu honorable personne Jean Esleue maistre voilier comme mary et procureur de droit de Jeanne Audoüin agissant pour damoiselle Marie Gobin sa belle mère demeurant à l’isle Feydeau paroisse de Sainte Croix de Nantes, Joseph Bouyer, et Anne Allard sa femme demeurant au village de la Prévaudrée paroisse de Monnières, et Pierre Richard demeurant à Courbay dite paroisse de Mosnières ladite Allard dudit Bouyer son mary bien et duement authorisée pour la validité des présentes d’une et d’autre part,
lequel dit Richard sur ce que ledit Esleue en la susdite qualité estoit sur le point de faire procéder par l’exécution en les meubles desdits Bouyer et femme pour parvenir au payement de la somme de 69 livres d’une part de principal adjugée à ladite Gobin sa belle mère par sentence du siège consulat de Nantes du 5 octobre dernier et de 16 livres 9 deniers pour les dépens adjugés par ladite sentence que retrait droit au retrait et signification a domicile à la déduction sur le tout de 35 sols receue à valoir, s’est mis volontairement par lesdites présentes caution desdites sommes et a promis et s’est obligé de les payer ou faire payer à ladite Gobin, en 3 termes scavoir 30 livres dans quinzaine à compter de ce jour, la moitié du surplus desdites sommes de ce jour en un an et le restant de ce jour en 2 ans à compter dudit jour le tout sur l’hypothèque et obligation de tous et chacuns ses biens meubles présents et futurs quelconques par exécution saisie criée et vente d’iceux estre faite suivant l’ordonnance une exécution n’empeschant l’autre sans sommation précédante se tenant des à présent pour sommés et requis
ce qui a esté accepté par ledit sieur Eleue audit nom qui a renoncé à faire mettre ladite sentence à exécution estant payé dans les termes cy dessus et a retenu ladite sentence pour luy servir de priorité de debte et hypothèque et se sont lesdits Bouyer et femme solidairement l’un pour l’autre un seul pour le tout renonçant au bénéfice de division ordre de droit et de discussion de personnes et biens sur tous leurs biens meubles et immeubles présents et futurs quelconques par exécution saisie et criée et vente d’iceux estre faite suivant l’ordonnance une exécution n’empeschant l’autre sans sommation précédente se tenant dès à présent pour sommés et requis, libérer garantir et indemniser ledit Richard des obligations par luy contractées pour eux par ces présentes en outre s’oblige comme dit est lesdits Bouyer et femme de mettre grosse des présentes à leurs frais aux mains desdits Esleue et Richard, ce qui a esté ainsy et de la manière voulu et consenty stipulé et accepté par lesdite parties
fait et passé à Clisson estude de Bureau notaire royal l’un des notaires soussignés sous les seings desdits Esleue et Boyer et sur ce que le autres parties ont déclaré ne scavoir signer elles ont fait signer à leur requeste scavoir ledit Richard à maistre Pierre Perere et ladite Allard à maistre Joseph Hermouet les deux dudit Clisson sur ce présents le dit jour et an que devant

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Déclaration du nombre d’enfants laissés par feu Achille Rolland Barrin de la Galissonnière, Monnières 1743

cet acte est assez curieux, mais en fait les notaires ont toujours beaucoup de mal à dénombrer et rechercher le nombre exaxte des héritiers. Même si avec tous nos moyens modernes, cela est encore assez peu facile parfois, j’ai toujours pensé qu’autrefois c’était plus dificile.
Ici, il s’agit donc de la déclaration de témoins.

collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E18 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 28 novembre 1743 après midy, devant nous notaires royaux de la cour et sénéchaussée de Nantes résidant à Clisson avec soumission et prorogation de juridiciton y jurée, ont comparus messire Rolland Michel Barrin chevalier seigneur marquis de la Galissonnière capitaine de vaisseaux de sa Majesté demeurant en son château de la Galissonnière paroisse de Monnières, messire Pierre Claude de Bruc chevalier seigneur du Cleray demeurant à son château du Cleray paroisse de Vallet et messire Charles de Coutellier de Penhoüet, chevalier seigneur de la Sebinière demeurant à son château de la Sébinière dite paroisse de Monnières, les tous de présent en cette ville de Clisson
lesquels sont certifié et certifient avoir parfaitement connu messire Achille Rolland Barrin chevalier seigneur du Pallet, Vallet, Mouzillon et autres lieux, lequel au jour de son décès arrivé le 2 décembre dernier n’a laissé qu’onze enfants de son mariage avec dame Marquise d’Anthenaise sa veuve et communière

    l’expression est remarquable, surtout de nos jours, où les fraties de 11 enfants ont tendance à disparâitre.
    Le partage noble donne deux tiers à l’aîné, dont les 10 autres se partagent le troisième tiers, et ils ont donc chacun un trentième de la succession

scavoir dame Marie Louise Barrin majeure, veuve de messire Hervé Claude Marie Du Bot
Janne Marquise épouse de messire Anthoine Paul de Tavignon chevalier seigneur de Ktanguy
Charlotte Elisabeth épouse de messire Charles Jacques Du Bot chevalier seigneur dudit lieu, officier de vaisseaux du roy
demoiselle Anne Henriette âgée de 26 ans,
messire Achille Marc Barrin, majeur, capitaine au régiment de Berry Cavalerie
demoiselles Constance Eulalie, Perrine Bernardine,
messire Charles Barrin officier dans le régiment du roy infanterie
demoiselles Marie Pulchérie, Félicité Vincente, et Agathe Lucie,
les 6 derniers mineurs et les tous actuellement vivants ses seuls et uniques héritiers purs et simples,
que ledit seigneur Achille Marc Barrin capitaine au régiment de Berry Cavalerie est son héritier principal et noble
lesquels dits seigneurs comparans ont en outre certifié qu’après le décès dudit seigneur il n’a été fait aucun inventaire des biens et effets dépendants de la succession,

    l’inventaire après décès était rarement fait, et vous voyez ici que même en cas de fortune, on ne l’a pas fait.
    J’insiste ici sur la rareté des inventaires après décès car certaines publications récentes laisseraient à penser que tout chercheur va trouver tous les inventaires après décès de ses ancêtres, ce qui est loin, très loin, encore plus loin, d’être le cas, car ils sont fort rares.

laquelle déclaration ils affirment véritable et offrent la répéter en justice toutes fois et quantes,
de tout quoy ils nous ont requis le présent acte que nous avons raporté sous leurs seings et les notres à nous dits notaires
fait et passé audit Clisson en l’étude de Duboüeix notaire royal lesdits jour et an que devant

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Vente de partie de la Rambaudière, Montfaucon 1743

pour la somme assez peu élevée de 500 livres, ce qui est peu payé pour l’époque, et j’ai eu le sentiment que l’acquéreur faisait une affaire. Les vendeurs avaient une obligation à amortir, et étaient sans doute contraints.

Cette vente est sur les terres de la province d’Anjou, mais passée par un notaire royal résidant en Bretagne, à Monnières près Clisson. Un notaire royal avait droit de passer acte concernant un bien immeuble sur tout le royaume de France. Donc, dans les villes frontalières entre provinces on peut trouver des actes des provinces voisines.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E18 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 juin 1743 après midy, devant nous notaires de la cour royale de Nantes et du marquisat de la Galissonnière résidant à Clisson et Monnières, avec soumission et prorogation de juridiction à icelles, ont comparu en leurs personnes damoiselles Michelle et Janne Foucaud filles majeures et tutrice de Jeanne Charlotte Foucaud leur petite nièce demeurantes ensemblement au bourg et paroisse de Monnières, et le sieur Jacques Foucaud demeurant à se maison du Vinier paroisse de Monnières,
lesquels ont ensemblement jointement et solidairement les uns pour les autres seul et pour le tout o renonciaiton faite au bénéfice de division ordre de droit et discussion de biens et personnes etc vendu, cédé, quité, délaissé et transporté et par ces dites présentes vendent cèddent quitent délaissent et transportent à jamais par héritage au temps à venir avec promesse de bon et vallable garantage et jouissance paisible vers et contre tous mesme de tous troubles débats évictions et autres empeschements quelconques sur l’hypothèque et obligation de tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et futurs etc
à Julien Diley laboureur à bœufs demeurant à la métairie de la Rembaudière paroisse de Montigné aussi présent et acceptant pour luy et les siens hoirs successeurs et causayant à titre de propriété incommutable
scavoir est audit lieu de la Rembaudière dite paroisse de Montigné en Poitou, la moitié d’un logis et appartenances fait à cha (sic, mais pas compris), joignant au logis des héritiers Allards et Jamain,
plus la moitié d’une petite chambre de maison joignant au four dudit lieu avec les rues et issues qui en dépendent ainsi que le tout se poursuit et contient
plus par le devant, une petite grange et appentis, et aussi avec les rues et issues
Item la moitié d’une pièce de terre appellée la pièce de la Bastardière contenante ladite moitié 12 boisselées et demie à la prendre vers la Bastardière, l’autre moitié appartenante auxdits héritiers Jamain, joignant aux terres de la métairie de la Bastardière et des dits Jamain
Item la moitié d’un pré appelé le Grand Pré Verron contenant 3 journaux ou environ, l’autre moitié appartenante auxdits héritiers Jamain, joignant d’un coté terre de Julien Drouet et pré des héritiers Jan Allard,
Item les trois quarts du Bas Pasty contenant 8 boisselées l’autre quart possédé par lesdits héritiers Jamain, joignant aux terres desdits Drouet et Jamain
Item les trois quarts dans une pièce appellée la Grande Tonnelle contenant 9 boisselées l’autre quart appartenant auxdits héritiers Jamain joignant aux terres desdits héritiers Allard et au ruisseau
plus deux chambres de maison joignantes aux logis dudit Drouet,
plus un petit toit joignant audit four
plus 5 boisselées de terre en plusieurs endroits situés au grand jardin dudit lieu
Item une pièce de terre appellée les Couprolles contenante 20 boisselées joignant d’un coté terre dudit Drouet et d’autre au chemin qui conduit aux Basses Couprolles
Item le pièce de la Fontaine contenante 16 boisselées joignant terres de la métairie de la Frapinière et dudit Drouet
plus une autre pièce de terre appellée le Haut Clozet contenante 4 boisselées joignant aux terres dudit Drouet et desdits héritiers Jamain et au chemin des Couprolles
plus une autre pièce de terre appellée la Petite Tonelle contenante 2 boisselées joignante au jardin dudit lieu chemin entre deux et la pièce de la Grande Tonnelle
plus deux journaux de pré appellé le Petit Pré Verron joignant terre dudit Drouet
plus et finalement la moitié d’un pré appellé le Pré Graissain l’autre moitié appartenante auxdits héritiers Jamain joignant aux terres du lieu de la Frapinière
toutes lesquelles choses sont situées et font par dudit lieu de la Rembaudière et Petit Tumeau son annexe en ladite paroisse de Montigné toutes lesquelles choses ledit aquéreur a dit bien savoir et connoistre et renoncé à en demander autres debornements spécifiques
à la charge dudit acquéreur et aux siens de payer et acquiter à jamais au temps à venir quite du passé toutes et chacunes les rentes seigneuriales et foncières dues et accoutumées être payées sur lesdites choses même la dixme à l’église à la manière accoutumée des fruits croissant par labour, et de tenir et relever icelles dites choses du fief et seigneurie de la Barboire d’où elles relèvent prochement à foy hommage et simple et devoir de rachapt et d’y faire les certes et obéissances de seigneurie ainsi que le fief a droit et le requiert
au surplus a été la présente vente et transport ainsy faite à gré desdites parties pour et moyennant la somme de 500 livres tournois laquelle somme ledit acquéreur a présentement payée comptant réellement et devant nous auxdits vendeurs aux espèces de 5 louis d’or de 24 livres, écus de 6 livres, pièce et menues pièces et monnoye ayant cours jusqu’à la concurrence de ladite somme de 500 livres laquelle dite somme ledites damoiselles Michelle et Janen Foucaud ont prise et receue et ce du consentement dudit sieur Foucaud et s’en sont contentées et en ont quité et quitent ledit acquéreur généralement et sans aucune réservation o quittance etc
laquelle dite somme de 500 livres lesdites damoiselles Michelle et Janne Foucaud ont déclaré être pour aider à franchir et amortir un contrat de constitution dû à la dame veuve Guillermo et au sieur Mathurin Rodrigue et femme qu’ils sont porteurs sur elles leurdite mineure et ledit sieur Jacques Foucaud
partant et en ce moyen se sont lesdits vendeurs démis désaissis dévestus et départis de la propriété fond et jouissance desdites choses vendues pour et au profit utilité et intention dudit acquéreur et des siens qu’ils l’en ont vestu saisy et fait auteur et propriétaire irrévocable pour en joüir user et disposer en toute propriété comme de ses autres propres biens et anciens revenus,
et pour lequele mettre et induite en la réelle et actuelle possession desdites choses vendues ont lesdits vendeurs nommé et institué pour leurs procureurs généraux et spéciaux les notaires soussignés ou autres les premiers sur ce requis auxquels ils donnent tout pouvoir pertinent quant à ce sans révocation en faire
tout quoi a été ainsy et de la manière vouly et consenty stipulé et accepté par lesdites parties, promis juré obligé renoncé jugé et condamné
fait et passé au bourg de Monnières au tabler de Praud l’aîné l’un des notaires soussignés

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Procuration de Marie-Marquise d’Anthenaise pour la vente de l’office de conseiller au Parlement de Bretagne de son défunt époux Achille-Rolland Barrin, Vallet 1743

Selon l’ouvrage de Frédéric Saulnier « Le Parlement de Bretagne 1554-1790 », la vente eut lieu à Rennes le 6 mai 1747 devant Berthelot notaire, pour la somme de 20 000 livres, à La Motte-d’Aubigné. On peut donc en conclure qu’elle ne fut pas immédiate et que l’office fut vacant durant 5 années.
En effet, Achille-Rolland Barrin est décédé à Vallet le 2 décembre 1742, soit 6 mois avant cette procuration de sa 3ème et dernière épouse, et 5 ans avant la vente. Il avait épousé en 3ème noces à Vallet le 8 février 1712 demoiselle Marie Marquise d’Anthenaise, fille unique et seule héritière de messire Charles, baron d’Anthenaise, seigneur de Port-Joulain, et de dame Jeanne Olivier, née à Marigné en Anjou le 30 octobre 1694.
Les Barrin ont donné plusieurs conseillers au Parlement, et curieusement pour moi, plusieurs avaient un office non originaire, c’est-à-dire non Breton. Je découvre ce point avec beaucoup de stupeur, car nombre de ceux qui avaient l’office non originaire, dont Achille-Rolland fut le dernier, possédaient des biens en Bretagne.
Je croyais, naïvement sans doute, que l’office « non originaire » était réservé à ceux qui étaient natifs et possédaient la majorité de leurs biens hors de la Bretagne !

collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite
    Ce château n’est pas celui des Barrin qui étaient à Fromenteau, mais c’est la seule carte postale que je puisse vous montrer de Vallet, et il est remarquable, toujours de nos jours.

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Le 7 juin 1743 après midy, devant nous notaires royaux et apostoliques de la cour de Nantes soussignés résidents à Clisson évesché dudit Nantes en Bretagne, et prorogation de juridiciton y jurée, a esté présente en sa personne dame Marie Marquise d’Anthenaise, veuve et communière de messire Achilles Rolland Barrin vivant chevalier seigneur du Pallet, Vallet, Mouzillon et autres lieux, conseiller au parlement de Bretagne, demeurante en son château de Fromenteau paroisse évesché dudit Nantes province de Bretagne,
laquelle a nommé et par ces présentes nomme au roy notre souverain seigneur la personne de Me Cristophle Pitteau avocat au parlement de Bretagne demeurant à Rennes rue Basse Baudrairie à l’effet de payer aux Revenus Casuels de sa Majesté le droit de survicance de l’office de conseiller du roy non originaire de ladite cour de Parlement de Bretagne dont étoit revestu mondit sieur Barrin son mary, suppliant sa Majesté et Monseigneur le chancelier d’agréer la nomination dudit sieur Pitteu, et luy de l’accepter, luy donnant par lesdits présentes tout pouvoir pertinent quant à ce sans révocation car elle l’a ainsy et de la manière voulu et consenty, sans y contrevenir, promis, renoncé, juré, jugé et condemné,
fait et passé au raport de Duboueix l’un des notaires royaux et apostoliques soussignés sous le seing de ladite dame veuve Barrin lesdits jour et an que dessus

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