Le pot de vin du curé : Saint Lambert du Lattay 1593

Saint-Lambert-du-Lattay est pays de vigne sur les côteaux du Layon, et quel bon vin ! Savourez-donc ce qui suit, trouvé sur les registres paroissiaux.

Mon blog et mon site vous ont accoustumés aux « vins de marché », à la fin d’un très grand nombre de marchés, en particulier les ventes.

Cette « commission » est parfaitement évoquée dans les dictionnaires anciens :

On appelle Pot de vin, Ce qui se donne par maniere de present, au delà du prix qui a esté arresté entre deux personnes pour un marché fait entre eux. On luy donne tant pour son pot de vin. il a tant eu de pot de vin. il a stipulé qu’ il auroit cent pistoles de pot de vin.

Le terme « vin de marché » dans les actes notariés ne nous heurte donc aucunement, puisque nous avons bien assimilé son sens ancien de commission tout a fait normale, et nous oublions le présent, au sens déformé par le temps.

Mais manifestement autrefois le terme était utilisé pour beaucoup d’autres commissions que celles passées devant notaire, car il était utilisé pour d’autres types de services, et voici le paiement du service de vigiles des morts à Saint Lambert.

Ce passage est extrait du registre paroissial de Saint-Lambert-du-Lattay, registre dit « des sépultures 1575-1674 » qui contient en fait la comptabilité des services religieux appellés « vigiles des morts ».
Lisez en bas, l’avant dernière ligne : Pour le service du 1er mars 1593 le curé a donc touché 10 sols, et il appelle ce paiement un « pot de vin » !!!

Demain, je reste dans le vin, avec son pressoir à Saint Lambert du Lattay.
Odile

Prorogation du bail à ferme de Guy Lemotheux, Marigné 1611

La propriétaire est veuve et probablement contente de son fermier, mais à la fin, j’observe un pot de vin. Je pensais que le vin de marché représentait une rénumération d’intermédaires ayant mis le propriétaire avec le fermier dans un bail, ou le vendeur avec l’acheteur dans un contrat de vente, donc c’est une commission justifiée. Mais ici, le pot de vin, par ailleurs relativement élevée, puisqu’il est de 11 livres, n’est pas justifié par une recherche de mise en relation entre les 2 acteurs, et je ne saisis pas bien pourquoi la propriétaire touche un pot de vin !

Marigné - photo personnelle
Marigné - photo personnelle

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le jeudi 7 février 1611 après midy, furent présents devant nous René Serezin notaire royal à Angers, honorable femme Jacquine Restif dame de la Prestecelière demeurante Angers paroisse St Pierre d’une part,
et Guy Lemotheux marchand demeurant à Marigné près Daon d’autre part
lesquels soubzmis soubz ladite cour ont recogneu et confessé avoir fait entre eulx la prorogation du bail qui s’ensuit s’est à savoir que ladite Restif a du jour de la Saint Jean prochaine jusqu’à 5 ans ensuivant prorogé et continué et par ces présentes proroge et continue audit Lemotheux ce acceptant le bail à ferme des lieux de la Messardière la Tournerye et rentes en dépendant pour en jouir et user par ledit Lemotheux aux mesmes charges clauses et conditions portées et contenues par ces précédents baux et prorogations d’iceulx
et pour en payer et bailler audit terme de Toussaint la somme de 165 livres tz payable au jour de Toussaint le premier paiement commençant à la Toussaint prochaine et à continuer
à ce tenir etc et à payer etc et aux dommages etc oblige etc renonçant etc
fait et passé audit Angers en présence de Me Fleury Richeu et Pierre Gandon tesmoins
et pour le pot de vin de la présente prorogation ledit Lemotheux a payé à ladite Restif la somme de 11 livres tz dont elle s’est tenue contante

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