Les LERIDON de Segré : tous artisans

Lors de mes recherches, et vous aussi sans doute, j’observe que les métiers se transmettaient souvent même si je n’en dirais pas autant des apothicaires, chirurgiens, avocats, notaires etc…, mais je constate cette transmission dans l’artisanat, et bien sûr dans les métiers de l’exploitation agricole.

Je viens de mettre ainsi mes LERIDON à jour, et je fais cette constatation : tous artisans, et de père en fils on se transmet le métier, enfin on transmet à l’aîné, car lorsqu’il y a plusieurs garçons, les puinés doivent aller voir ailleurs trouver fortune.

Or, vous voyez en page 12 une branche qui exerce le métier de « tailleur de pierres », et même « tailleur de pierres, entrepreneur de travaux publics » (sic) selon son acte de mariage. J’en conclue que ces tailleurs de pierres travaillent aux pavés des rues de Segré, et aux quais de la rivière. Il s’agit donc d’un métier d’artisanat ayant un apprentissage et des compétences certaines et non d’ouvriers carriers des carrières de pierre. Or, le livre « L’Eglantine et le muguet » de Danièle Sallenave, évoque les perreyeurs pour ses ancêtres, comme des ouvriers, alors qu’elle descend en fait des « tailleurs de pierres » de Segré, que vous avez bien en page 12 de mon étude LERIDON. Je ne comprends pas son livre, car elle semble parler de ses ancêtres alors même qu’elle ne les a surtout pas recherchés, et elle se contente de les voir tels que ses idées politiques les veulent voir. J’ai appris dans toutes mes recherches que nos ancêtres ne sont en rien une image politique telle que nos idées personnelles les voudraient.

Il existait différentes pièrres  et perrières en Anjou, voyez l’article publié sur le site Persée :

Romain Brossé Mines et carrières en Anjou : cadre géologique, modalités d’exploitation Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest  Année 1997  104-3  pp. 11-18

 

 

Un licenciement par consentement mutuel, Angers 1602

qui commence avec un contrat d’embauche dans lequel seul le prix du salaire mensuel figure, puis quelques semaines plus tard rupture du contrat.
Pourtant, ils sont plusieurs confrères tailleurs de pierre à assister au contrat d’embauche, donc ils devaient plus ou moins connaître le garçon embauché, à moins que l’un de ces aimaibles confrères n’ai débauché le garçon en lui offrant quelques sols de plus par mois ?
J’ai admiré les signatures de tous ces tailleurs de pierre, qui manifestement sont des artistes plus que des artisans.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er octobre 1602 avant midy, en la cour royale d’Angers endroit par devant nous Jehan Bauldry notaire héréditaire d’icelle personnellement establiz Macé Breon Me tailleur de pierres d’une part
et Michel Lemercier âgé de 22 ans comme il a dit, travaillant à l’état de maczon, demeurant en ceste ville d’autre part
soubzmectants respectivement eulx leurs hoirs etc au pouvoir etc confessent etc avoir fait et font entre eulx ce que s’ensuit, c’est à savoir que ledit Breon a promis et promet avoir et tenir en sa maison ledit Lemercier par le temps d’un an à commencer du jourd’huy et finir à pareil jour l’an révolu, et pendant ledit temps le nourrir et loger et luy fournir de giste et luy monstrer et enseigner bien et deument comme il appartien l’estat et mestier de tailleur de pierres et fournit d’oustils pour travailler dudit estat pendant ladite année, sans autre entretennement, lequel Lemercier de sa part a aussy promis et promet faire bon et loyal service audit Breon et se tenir actuellement à la besoigne ainsy qu’il luy sera commandé par ledit Breon sans qu’il puisse vaquer hors de sa maison sans son congé et permission, et pour ce que ledit Lemercier scait ja travailler dudit estat ledit Breon luy paiera la somme de 20 soubz tz par chacun mois outre sa nourriture, ce qu’ils ont stipulé et accepté et dont ils sont demeurés d’accord et à ce tenir etc dommages etc obligent lesdits establiz d’une part et d’autre eulx leurs hoirs etc avec tous et chacuns leurs biens etc à prendre vendre etc et encores ledit Lemercier son corps à tenir prison comme pour les propres deniers et affaires du roy renonczant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Claude Porcher et Pierre Berthelot praticiens, Claude Besnier Me tailleur de pierres et Pierre Soutif Me maczon et Magdelon Soutil aussy tailleur de pierres demeurant audit Angers tesmoins
ledit Besnier a dit ne savoir signer

Et le 14 novembre après midy audit an 1602, en ladite cour par devant nous notaire susdits, ont esté présents duement establis et soubzmis lesdits Breon et Lemercier, lesquels ont voulu accordé et consenty veulent accordent et consentent que le marché cy dessus soit et demeure nul et résolu et comme non advenu et y ont resdit et resdissent, et se sont quités et quittent l’un l’autre de tout ce qu’ils ont eu affaire ensemble de tout le temps passé jusques à huy, ce qu’ils ont stipulé et accepté, fait audit Angers à notre tablier présents René Cotin tailleur de pierres et Pierre Berthetlot praticien demeurant audit Angers tesmoins

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