Travaux de réparation dans le bâtiment à Loiré en 1531, sans TVA mais sous peine d’emprisonnement en cas de défaut

et oui, les marchés étaient plus que contraignants autrefois ! J’avoue que l’emprisonnement pour tout défaut y compris d’ailleurs le retard est une chose qui nous semble de nous jours impensable !

Ce tout petit acte montre que René Furet, qui possède la Vairie en Loiré, entre autres, car il est partout et hyperactif, est venu avec Huot le notaire, qui écrit le marché sur place.
René Furet a une géographie assez vaste, ce qui est rare pour l’époque à ce niveau de marchand, et était plus le cas des nobles, mais qui eux ne touchaient pas aux affaires qui leur étaient interdites.

Ceci dit, je constate que j’ai mis TERRASSIER et aussi TERRASSEUR en mot-clef, et qu’il faut que j’en supprime un mais je ne sais lequel conserver ?

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 23 juin 1531 (Jean Huot notaire Angers) Guillaume Bellair terrassier au village de Louzeais en la paroisse de Saint Julien de Vouvantes comme il dit a promis faire et parfaire de son mesetier bien et duement au lieu de la Vairrye en la paroisse de Loyré les choses qui s’ensuyvent savoir est trois planchers l’un de la salle dudit lieu et deux en une chambre estant au bout de ladite salle contertillés (sic, mais pas compris) en ladite chambre où il sera mestier faire les clouaisons desdites salles et chambre et rabattre les terrasses de la clousture du celier estant près ladite salle, garnira les rasteluères (sic, mais pas compris) des greniers au dessus desdits planchers, blanchira et oudouira lesdites salle et chambre bien et duement, et carrelera ladite chambre bien et duement,
davantage sera tenu terrasser et accoustrer les terrasses de la maison en laquelle sont à présent demourans les mestaiers dudit lieu de la Vayrrye estant près ladite maison, partout où il en sera mestier
et pour ce faire fera son carreau en luy fournissant de bois et bechera la terre pour faire lesdits planchers en tel lieu qu’il vouldra en remplasant les foussés qu’il fera à tirer ladite terre et prendra ses mothes pour faire ladite besogne sur ledit lieu et rendre ladite salle preste dedans le 1er août et le surplus dedans l’Angevine le tout prochainement venant
et pour ce faire René Furet sieur dudit lieu de la Vairrye demourant Angers a promis payer et bailler audit Bellair la somme de 7 livres 10 sols tz sur quoy ledit Furet a avancé content audit Bellair 30 sols dont etc et le reste payable en faisant ladite besogne et fin de besogne fin de payement
et à ce tenir etc se sont soubzmis et obligées lesdites parties soubz la cour royale d’Angers eulx leurs hoirs biens et choses etc et mesmes ledit Bellair son corps à tenir prison comme pour les propres deniers du roy notre sire etc foy jugement et condemnation
présents à ce Pierre Jourdan et Pierre Morissault tesmoings
faut audit lieu de la Vayrye les jour et an susdits

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Réparations des chambres, celliers et greniers de l’hôtellerie Sainte Barbe, Angers 1606

L’hôtellerie sainte-Barbe est restaurée en 1606 par le gendre de François Lemesle. Le marché qu’il passe pour faire faire les travaux donne au moins 6 chambres. On voit que l’inventaire ne donnait pas la description de toutes les chambres et que certaines ne contenaient que des lits, au nombre sans doute de 2 voir plus de lits par chambres.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E10 – Voici la retranscription de l’acte par P. Grelier : Le 23 mars 1606 après midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Pierre Planchenault notaire de ladite cour personnellement establis Pierre Boncahu et Jehan Manjevillain terrassiers et blanchisseurs demeurant en la paroisse St Maurille de ceste ville d’une part,

    attention au mot terrassier et à celui de la terrasse autrefois, que j’ai déjà traités sur un billet qui traite des réparations à l’hôtellerie de la Tête Noire à Angers, voyez ce billet.

et sire Pierre Guillotin marchand demeurant audit Angers d’autre part soubmetant lesdites parties respectivement eux mesme lesdits Boncahu et Mantevillain eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens confessent etc
c’est à scavoir lesdits Boncahu et Manjevillain ont promis et promettent par ces présentes blanchir, joinctoyer et chausser partout où besoing sera

    chausser vient de chaux, d’ailleurs le métier de blanchir à la chaux est celui de blanchisseur utilisé dans cet acte, et on voit donc que le blanchisseur n’est pas ici un laveur de linge.

et mettre le bois en couleur orange six chambres et deux celliers dépendants de la maison et hostellerie où pend pour enseigne l’image sainte Barbe où est demeurant ledit Guillotin sis sur la rue de la Poissonnerie paroisse St Pierre de ceste ville

    autrefois le bois des maisons à pans de bois était pein de couleur vive

et carreler lesdites chambres réparer les terrasses desdites chambres partout où sera besoing sera
réparer
pareillement les terrasses du grenier étant sur le grand corps dudit logis
et carreler lesdites parties dudit grenier jusqu’à un pied au-delà de l’escalier
plus racommoder et refaire la terrasse les planches et pignon du grenier où on amasse le foing de ladite hostellerie
et pareillement d’un autre grenier estant au bour dudit premier cy-dessus où on met la paille d’icelle hostellerie,
laquelle besogne sera bien et duement faite,
pour cest effet fournira ledit terrassier de toutes matières nécessaires pour faire ladite besogne ce que lesdits terrassiers promettent
et demeurent tenus rendre prest fait et accomply dedans d’huy en ung mois prochainement venant ou plus tôt si faire se peult, et pour cest effet commencer d’huy en huit jours prochainement venant et continuer ladite besogne au plus promptement que faire se peut sans discontinuer jusqu’à parfaite besogne à peine de tous intérests néanmoins etc
fait le présent marché pour et moyennant la somme de 36 livres tz payable et besognant payable fin de besogne fin de paiement le tout du consentement desdites parties
attention, matériaux compris, ce qui met les travaux peu chers ! et le salaire des terrassiers peu élévé !
lesquelles ont respectivement stipullé et accepté ce que dessus et à ce tenir dommage etc obligent lesdites parties respectivement eux mesme lesdits terrassiers chacun d’eux seul et pour le tout sans division, à prendre vendre, renonczant mesme au bénéfice de division de discussion d’ordre etc foy jugement condamnation etc
fait et passé audit Angers au tablier de nous notaire en présence de sire Pierre Leveau marchand et (blanc) demeurant audit Angers tesmoins etc lesdits terrassiers ont dit ne scavoir signer.

Et le 1er mars 1605 après midy, par devant nous Pierre Planchenault notaire royal Angers à l’aultre part ledit Pierre Guillotin de l’autre part nommé lequel a reconnu et confessé que lesdits Pierre Boncahu et Jehan Mantevillain ont fait la besogne qu’ils étaient tenu faire pour luy en la maison et hostellerie de Ste Barbe suivant le marché de l’autre part, fors et excepté une chambre de ladite maison qui est la chambre dedans d’icelle maison en la place de laquelle ils sont tenus en blanchir une autre en l’hostellerie de St Julien pareille de celle qui n’a esté blanchie et de laquelle besogne ledit Guillotin a déchargé lesdits Boncahu et Mangevillain lesquels ont confessé avoir esté payés de ladite besogne fors et excepté de la somme de 8 livres tz fait Angers en notre tablier en présence de Pierre Rocher vigneron demeurant à (blanc) témoins lesdits establis ont dit ne scavoir écrire ni signer ; Signé Guillotin, Planchenault

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l’Hôtellerie de la Tête Noire, faubourg Bressigny à Angers passe marché pour faire faire les terrasses de l’appentis, en 1634

Eh oui, gens de Laval, Angers avait aussi son hostellerie de la Tête Noire ! Enfin, je viens de le découvrir, en interligne ci-après. Il me plaît ce faubourg Bressigny : il y avait l’hostellerie de la Cote de baleine, celle de la Tete Noire… Quel exotisme !

Hier nous avions un bail, et le preneur était tenu d’entrenir en bon état de réparation de terrasse, vitre, carreau et couverture. La maison avait vitre et carreau, ce n’était pas le cas de toutes les maisons.
Ne rêvez pas de terrasses modernes, bien dallées devant la maison, ou de culture du riz en Asie. Le terme terrasse qui nous occupe concerne une sorte de torchis, lié aux maisons à pans de bois, comme la plupart des maisons en 1634. Rares étaient les manoirs de pierre, et souvent rare la pierre tout court.
Sur ce sujet, Internet, parfois si décevant, est trés étoffé, car la France fourmille de gens passionnés de ces maisons. Il suffit de tapper maison à pans de bois dans le moteur de recherches. Eh oui, avec ces moteurs, peu intelligents, il faut être soi-même intelligent c’est à dire utiliser le terme exact.

Celui qui fait les terrasses est un terrasseur, ici c’est même un blanchisseur et terrasseur. En effet, vous allez voir qu’il fait aussi un enduit à la chaux. Le chaux étant blanche, il est donc blanchisseur. C’est limpide !

Le 26 avril 1634, devant nous Laurent Chuppé notaire royal Angers furent présents personnellement establis et duement soumis Jean Guibert blanchisseur et terrasseur demeurant en cette ville d’Angers paroisse St Maurille, lequel a volontairement promis et promet à honorable femme Guillemine Bertin veuve feu Pierre Couillaud, demeurant en son hostellerye de la Tete Noire, fauxbourg de Bressigné, à ce présente de bien et dument faire tous et chacune les terrasses de l’appentis construit et basty au derrière de ladite apartenance de la Teste Noire, et levée par Fleury Boyer Me charpentier audit Angers, et chaussumera (en Anjou et dans le Maine, chauler) par dehors lesdites terrasses et rendra ladite besongne faicte et parfaicte dedans le jour et feste de St Jean Baptiste prochain et pour faire toutte ladite besongne fournira ledit Guibert de terre seulement et le surplus desquelles matières sera fourny par ladite Bertin et est ce faict pour en payer et bailler par ladite Bertin aussy dument soubzmise et obligée soubz ladite cour la somme de 50 livres savoir la moitié en travaillant payant et l’autre moictié ung mous après ladite besongne faicte et a ce tenir et obliger lesdites parties respectivement …(AD49).

Vous voyez sur l’image les termes blanchisseur et terrasseur (4° ligne à gauche) et la Teste Noire (en interligne entre 7° et 8e lignes), puis, une seconde fois (dernière ligne à droite).

  • Voici un second marché de terrasse.
  • Le 26 mai 1634, devant nous Laurent Chuppé notaire royal Angers furent présents personnellement establis et duement soumis François Fraudet terrasseur et blanchisseur demeurant en la paroisse de St Germain en St Lo les Angers, lequel a volontairement promis et promet à Louys Guillon marchand demeurant audit Angers parroisse St Martin à ce présent de bareller (de bardeau) et terrasser la harche de l’escallier depuis le hault jusque au bas du logis cy-après déclaré et tout ce qui dépend dudit eschallier, le plancher de dessus la chambre haulte ensemble les deux pants de bois de ladite chambre et lesquille du pignon dudit logis et hérissonnera les murailles faictes à neuf par dedans ladite chambre, ensemble le pand de boys par-dessous et par dedans et ledit eschallier aussy par-dessous et par dedans, et oultre barellera et terrassera un petite chambre qui est audit logis et fera la couette dudit grenier de terre et depotellera tout à l’entour dudit grenier les chevrons de deux pieds de hault seulement et ledit establi fournira de toutes matières pour ce faire fors qu’il se servira du bareau qui est au jardin dudit logis… ledit logis situé au faubourg de Bressigné… (AD49)

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