Compte d’apothicaire, Craon, 1669 : rien que des laxatifs !

Je vous ai déja mis des frais de maladie, mais cela n’a passionné personne puisque je n’ai eu aucune réaction. Je poursuis tout de même, car ils sont rares. Cette fois cela n’est pas un chirurgien mais un apothicaire.

Ici, nous sommes à Craon, dans la seconde moitié du 17e siècle, et René Fouyn dresse facture aux héritiers.

  • Les remèdes sont coûteux, et on comprend que tous ne pouvaient pas se les offrir.
  • On se croirait au rayon d’un super-marché en 2008, avec son top ventes, le laxatif… Au fond, rien de nouveau sous le soleil !
  • Auparavant voici le Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762, pour faciliter la compréhension.

    APÉRITIF, IVE. adj. Terme de Médecine. Qui ouvre & qui débouche le ventre.

    CARMINATIF, IVE. adj. Il se dit en Médecine, des remèdes contre les maladies venteuses.

    CLYSTÈRE. s.m Lavement. Espèce de remède qu’on donne par derrière avec une seringue, pour déboucher le bas ventre.

    CORDIAL, ALE. adject. Propre à conforter le coeur. Breuvage cordial. Potion cordial. Poudre cordiale. Le vin vieux est cordial. C’est un remède cordial.

    CORROBORATIF, IVE. adj. Qui a la vertu de corroborer. Remède corroboratif. Tablettes, poudres, potions corroboratives. Il ne se dit qu’en parlant de remèdes ou d’alimens.
    CORROBORER. v.a. Fortifier, donner des forces à quelques parties de l’animal, principalement de l’homme. Le vin corrobore l’estomac. Cela corrobore le cerveau, corrobore la vue Il ne se dit qu’en parlant de remèdes & d’alimens.

    DRACHME, Acad. DRAGME, Trév. Rich. Port. s. f. [On prononce dragme, et il est convenable de l’écrire de même. Le respect pour l’étymologie et pour l’ancien usage a fait préférer le 1er.] 1°. Espèce de monoie d’argent, dont se servaient les Grecs, et qui pesait la huitième partie d’une once. = 2°. On dit aujourd’hui dragme, ou grôs, pour signifier ce poids. « Une dragme de rhubarbe; deux dragmes de séné.
    La drachme est donnée par le dictionnaire du Monde rural de Lachiver : pour les apothicaires, équivalent du gros. Il y avait 8 drachmes dans une once.

    ÉMOLLIENT, ENTE. adj. Terme de Médecine. Qui amollit. Remède émollient. Emplâtre émollient. Il se dit Des remèdes, employés à l’extérieur ou à l’intérieur, qui ont pour effet de ramollir, de relâcher les parties enflammées. Remède émollient. Emplâtre, cataplasme émollient. La farine de graine de lin est émolliente.

    HYACINTHE. s.f. Plante. Voyez JACINTE. HYACINTHE est aussi Une pierre précieuse d’un jaune tirant sur le rouge. Hyacinthe d’Orient. Hyacinthe d’Allemagne. On appelle Confection d’hyacinthe, Une sorte d’électuaire, dans la composition duquel il entre des pierres d’hyacinthe avec beaucoup d’autres ingrédiens.
    et Le Littré précise : Terme de pharmacie. Confection d’hyacinthe, préparation qui contenait de l’hyacinthe, du safran, des substances absorbantes et des substances excitantes ; aujourd’hui cette confection ne contient plus d’hyacinthe, qui est complétement inerte.

    STOMACAL, ALE. adj. Qui fortifie l’estomac. Le bon vin est fort stomacal. Une poudre stomacale.

    L’acte qui suit est extrait des Archives de la Mayenne, série 3E1- compte du 15 12 1682 extrait de André Planchenault notaire à Craon du 14 06 1687 Parties fournies pour la veuve de défunt Simon Marsollier

      Du 4 avril 1669 doit pour le reste du compte fait avex son défunt mari 5 L

      Du 18 pour elle un clistère, laxatif, carminatif et appéritif composé 1 L

      Du 11 may pour elle réitéré son clistère composé comme dessus 1 L

      Du 14 may pour son défunt mari un clistère laxatif carminatif composé 16 S

      Du 15 pour sa défunte mère une médecine purgatice et coroborative composée 11 L 10 S

      Du 4 novembre pous sa mère un clistère laxatif et carminatif composé 16 S

      Plus une potion cordial coroboratifve composée 1 L 15 S

      Du 5 pour sa mère, réitéré son clistère 16 S

      Du 30 novembre pour son mari une potion cordiale sthomacale composée 2 L

      Du 2 décembre pour luy, réitéré sa potion comme dessus 2 L

      Du 4 pour luy, un potion somnifère composée 1 L 10 S

      Plus un clistère laxatif et émollient composé 16 S

      Plus pour elle mesme un clistère laxatif et carminatif et apperitif fort composé 1 L

      Du 6 pour luy, réitéré son clistère laxatif 16 S

      Du 26 pour elle un clistère laxatif carminatif et apperitif composé 1 L

      Du 27 pour elle 2 clistères composés comme dessus 2 L 10 S

      Du 21 pour elle une potion cordiale et diurétique 2 L

      Plus réitéré son clistère 1 L

      Du dernier, pour elle réitéré son clistère 1 L

      Plus une dragme confection hyacinthe 5 L 6 S

      Du 1er janvier 1670 pour elle un élixir laxatif carminatif et apperitif composé 1 L

      Du 8 pour elle une médecine purgatifve et coroborative composée 1 L 10 S

      Du 29 avril 1673 pour elle un clistère laxatif et apperitif 1 L

      Du 30 pour elle une médecine purgative et coroborative fort composée 1 L 10 S

    Je soussigné confesse avoir reçu de monsieur Lefrère la somme de 28 livres pour le contenu des parties cy-dessus, dont je l’acquitte
    fait le 15 décembre 1690
    signé R. Fouyn

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    Le baume Henry pour les cors aux pieds

    Voir les autres cartes postales de pharmacies

    Voici la pharmacie de Pouancé (49), à 2 époques différentes :

    Pouancé, la pharmacie au temps de Drouard, passionné de photographie
    Pouancé, la pharmacie au temps de Drouard, passionné de photographie : il vend des produits photographiques (voir au dessus de la porte)

    Ce papier est à en-tête de Drouard, et il y est indiqué: pharmacien, mais aussi éditeur de cartes postales de tous pays ! Ceci serait impensable de nos jours.

    Lorsque Mr Cocaud a acheté la pharmacie de Mr Drouard, il y avait dans le grenier une multitude de plaques photographiques, flacons, récipents etc…, le tout pour la photo. Trouvant que tout ceci n’avait rien à faire dans une pharmacie, il a tout donné à son plus proche voisin, Rosicky qui était photographe et qui lui a su en tirer partie. (souvenirs transmis par les descendants Cocaud, ainsi que les 2 papiers à lettre qui illustrent cet article)
    Pour en savoir plus sur Drouard et la carte postale, consultez le livre de Richard Adam: « Le Pouancéen à travers l’objectif », en pages 9 et 10, beaucoup de renseignements sur Drouard.

    Pouancé, la pharmacie au temps de Cocaud et son baume Henry
    Pouancé, la pharmacie au temps de Cocaud et son baume Henry (voyez sa vitrine)

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    et voici, transmise par Galissonnière (voir le commentaire d’hier), la facture du Baume Henry, datant des années 30. Selon les descendants de Mr Cocaus, c’était une pommade pour les engelures et les gerçures aux pieds.
    La metaspirine est pour les cors aux pieds et les verrues. De nos jours, on trouve encore la pommade Cochon en phamacie, qui est semblable.


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    Pharmacies, carte postale

    Voir la pharmacie de Pouancé et le baume Henry

    Les pharmacies n’ont connu l’emballage perdu qu’avec la révolution de l’emballage perdu, parallèlement à la grande distribution, c’est à dire après la 2e guerre mondiale.
    Auparavant tout était en pots, que l’on voit ici sur les rayons, mais j’ai connu les boîtes en métal, dont la Poudre de Kocq avec son célèbre marteau sur la tête, etc… et j’ai aussi connu les rayonnages qui ressemblaient à cette carte postale.
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    Cliquez sur l’image pour l’agrandir :

    Pharmacie de lhôpital de Baugé, Maine-et-Loire
    Pharmacie de l'hôpital de Baugé, Maine-et-Loire

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    Paiement des frais de maladie, Angers, 1572

    dus par les héritiers de feu Catherine Meslet

    Voici un acte notarié curieux car les acteurs ont voulu en fait prendre à témoin le notaire, en lui demandant d’enregistrer leur petit accord sur les frais payés par certains d’entre eux lors de la maladie de leur défunte mère.

  • Les frais sont élevés, assez pour ne pas être anodins pour celui qui les a fait. Ils représentent une allée d’un revenu d’un petit artisan.
  • La règle de partager les frais n’est pas contestée et chacun semble d’accord sur ce point. Par ailleurs les frais de funéraille étaient pris en compte dans les frais de succession, mais ici il y a eu d’autres frais auparavant. On les voit plus rarement.
  • L’acte donne, avec bien d’autres sur cette famille, le nom de chacun des héritiers. En fait ces actes illustrent non seulement les détails de la vie quotidienne, mais sont des éléments importants de filiation.
  • Cet acte est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7. Voici la retranscription de l’acte : Aujourd’huy 29 mars 1572 en présence de nous Mathurin Grudé notaire royal à Angers et des tesmoings cy-après nommés,
    honneste femme Renée Meslet femme de Charles Doysseau marchand demeurant Angers à sommé prié et requis chacun de
    honneste homme René Chevalier Sr de la Deniserye au nom et comme curateur ordonné par justice à la personne biens et choses des enfants mineurs d’ans de defunts André de la Fuye et Catherine Meslet, et
    Pierre Deroucheau maître chirurgien Angers et Perrine Chevalier sa femme et
    Catherine de la Fuye,
    de luy payer et rembourser la somme de 30 livres 5 sols tournois par elle payée et déboursée pour ladite défunte Catherine Meslet lors et durant sa maladie dont elle est décédée, sans préjudice d’autres sommes de deniers qui luy peuvent estre dues par autre part,
    lequel Chevalier audit nom de curateur a dict et déclaré qu’il n’avait que dire ni que empescher que ladite somme ne luy fust payée, vérifiant pour elle luy estre due et qu’il s’en rapportait auxdits de Roucheau et sa femme et à ladite Catherine de la Fuye du payement de la somme,
    lequel Deroucheau a dit qu’il croyait mieulx que aultrement que ladite somme soyt due et que ladite Meslet ne la vouldrayt demander si elle ne lui estait instemment due et qu’il en a vue celler et débourser partye de ladite somme pour ladite défunte Meslet aussu que luy mesme dit avoir déboursé de ses deniers pour ladite défunte Meslet dontil dit n’en avoir esté payé,
    et quant à ladite Chevalier sa femme a dict qu’elle avait connaissance que ladite somme de 30 livres estait due à ladite Renée Meslet et qu’elle avait déboursé pour sadite défunte mère lors de sa maladie ce que pareillement ladite Catherine a déclaré et dit avoir connaissance ladite somme estre justement due à ladite Renée Meslet,
    dont et de tout ce que dessus avons à ladite Meslet décerné cest présent acte et déclaration ce qu’elle nous a requis en présence de honnestes personnes sire Pierre Chevalier Me cordonnier Angers, et Pierre Legaigneux marchand demeurant audit Angers tesmoins les jour et an susdits et nous ont dit ladite Perrine Chevalier, ledit Pierre Chevalier et Catherine de la Fuye ne savoir signer.

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    Achat de vin blanc à Rochefort-sur-Loire (49), 1546

    Achat de vin blanc à Rochefort-sur-Loire (49), 1546

    plaque tournante du commerce du vin d’Anjou (Archives du Maine-et-Loire, série 5E)

      Bonjour et un immense merci aux courageux (ses) qui lisent encore mon blog et sa matière rébarbative, alors que dehors c’est la période estivale. Pour vous récompenser, aujourd’hui encore 2 billets : dans l’un on boit, dans l’autre on quitte l’Anjou.

    Le 23 juin dernier, dans le billet sur l’avaleur de vin, je vous ai promis de vous donner des contrats d’achat de vin. En voici un, en attendant de revenir pour rectifier mon avaleur de vin qui n’était pas un billet au top de ma forme :

    Voici la retranscription de l’acte : Devant Pierre Trochon notaire à Angers, le 10 décembre 1546 en la court royale d’Angers etc personnellement estably Jullien Chuhous marchant paroissien de la Trinité d’Angers soubzmettant soy ses hoirs etc
    confesse debvoir et estre tenu et par ces présentes promet payer la somme de six vingt six livres tournois (soit 126 livres) (le vin était une part importante du budget alimentaire, mais tout de même, ici il s’agit de la consommation d’un cabaret)
    à honneste personne Jehan Toysnon paroissien de Rochefort à ce présent stipullant et acceptant icelle somme savoir est dedant la feste de Lesphanie (Epiphanie) prochaine la somme de 40 livres,
    et le reste à la feste de Pasques prochainement venant

    et est ce faict à cause de la vendition de 20 pippes de vin blanc pur franc nouvel et marchand vendues baillées et livrées par ledit Toysnon audit Chuhous qui l’avoit gousté et de port agréable dont il s’est tenu pour contant et a quicté et quicte ledit Toysnon, à laquelle somme de six vingts livres tournois rendre et payer et oblige ledit estably … faict et passé audit Angers en la maison dudit estably ès présence de Michel Grugeon paroissien de Rochefort et Jehan Binet marchand demeurant à Rochefort… Signé Jehan Binet, Trochon notaire

      Les 20 pipes font 4 464 litres. L’acheteur est un trop gros consommateur pour être un particulier, donc, même si l’acte ne précise par son métier, on peut en conclure qu’il est cabaretier, ou hôtelier. Il vend du vin au détail.

      la pipe n’est pas un fût, mais une unité de vente, comme nous l’avons vu le 23 juin, et le contrat ne parle en aucun cas du contenant (fût), par contre il précise la qualité marchande, l’exemption de taxes (franc), et le lieu de livraison (chez l’acheteur). Donc, le voiturage sur eau (transport par bâteau) et le transport dans la cave de l’acheteur sont payés par le vendeur. Ce qui signifie que l’avaleur de vin est payé par le vendeur.

      D’autres contrats précisent que le lieu de livraison sera le port d’Angers St Pierre, donc dans ces autres contrats l’avaleur de vin sera payé par le client.

      Ce contrat est signé chez le client, et les 2 témoins sont des proches du vendeur, voire marchands de vin. Ils sont donc venus à 3 de Rochefort sur Loire vendre le vin aux cabaretiers d’Angers. Vous avez donc ici les méthodes commerciales.

      Le vin n’est pas commercialisé par les vignerons, mais passe par les tonneliers qui assurent le commerce et deviennent (du moins certains) des marchands de vin.

      Enfin, il est joliement précisé que le client a goûté le vin et l’a trouvé agréable. Cette précision illustre la méthode de vente, dont on se serait douté certes, mais c’est encore mieux lorsque s’est dit.


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    Les cochons de ville autrefois : du recyclage des déchets verts à l’orgue à cochons de Louis XI

    J’ai eu la chance il y a 15 ans de faire partie de l’équipe bénévole qui retranscrit les délibérations municipales de la ville de Nantes au 16e siècle. C’est ainsi que j’ai pris conscience de l’hygiène des villes d’alors, en particulier de l’égoût à ciel ouvert que constituaient les ruelles, et des cochons qui allaient et venaient librement. J’avais écrit un article sur ce sujet énorme, et je vous le publierai bientôt, c’est promis.
    Ainsi, une grande partie des ordures, étaient recylées directement ! Ne parlons pas de l’hygiène, inexistante !

    Plus récemment, toujours à Nantes, j’ai travaillé à la Biscuiterie Nantaise, alors située place François II, c’est à dire proche du centre ville. Une ancienne ouvrière me racontait avoir connu les cochons place François II, rassurez vous, ils n’étaient pas sur la place François II elle-même, mais sur la terrasse de l’usine. En effet, toute industrie alimentaire, autrefois comme de nos jours, génère des déchets exactement comme toute ménagère. Donc, je peux témoigner que jusqu’au milieu du 20e siècle, les cochons étaient encore sur place…

    Ceci dit, les cochons, largement utilisés dans ce but de recyclage par nos ancêtres, ne sont pas silencieux. Et c’est ainsi que j’en arrive à l’anecdote célèbre de Louis XI et les cochons. Cette anecdote suit le jour maudit de la fête de la musique, diversement apprécié en France : béni par certains, mais maudit et très mal supporté par d’autres, dont je suis, car peu amateur de décibels imposés. Les plus chanceux ayant la possibilité de choisir alors une éclipe sur la côte… pour fuir le bruit…

    Or donc, Louis XI aimait prendre des bains de foule à travers la France, et vint souvent en Anjou, pas uniquement à Béhuard, comme nous l’avons vu hier. Il aimait alors passer par dessus ses conseillers, et questionner directement les notables du coin, histoire d’entendre par lui-même les problèmes des Français… Sur ce point, il ne lui a manqué que la télévision pour être plus moderne que les autres….

    Louis XI, importuné du grognenement des cochons qu’il rencontra dans une de ses promenades angevines, en allant de Beaugé ou de Segré à Pouancé, dit, en plaisantant, à l’abbé Baigné qui le suivait ordinairement « faites-nous donc quelque belle harmonie avec le chant de ces oiseaux ». L’abbé n’y manqua par, et fit construire une vaste machine imitant l’orgue, mais élevée sur une base divisée par cases, dans lequelles il logea des porcs, depuis le cochon de lait jusqu’au pourceau. Des pointes de fer placées sur ces cases et mises en jeu par un clavier, piquant ces animaux, leur arrachaient des cris qui ressemblaient pas mal aux sons de l’orgue de cette époque reculée. Cette singulière invention amusa le roi, et, par conséquent la cour. Louis XI récompensa l’abbé, mais l’histoire nous dit que l’ayant rencontré peu après, il lui redemanda l’abbaye qu’il lui avait donnée depuis quelques années ; l’abbé Baigné répondit au roi qu’ayant été quarante ans à apprendre les deux premières lettres de l’alphabet A, B, il le priait de lui accorder autant de temps pour apprendre les deux suivantes C, D (abbé cédez). Le roi, enchanté, lui accorda sa demande et y ajouta d’autres bénéfices. (selon J. Bouchet, Annales d’Aquitaine, t77). »

    Ouf, la fête de la musique 2008 m’a épargnée car la municipalité avait opté pour d’autres quartiers cette année… Pour celle de 2009, mon plan sera soit l’hôtel extra-muros, soit la voiture au vert, soit le casque anti-bruit… Les municipalités devraient distribuer gratuitement des casques antidécibels… ou un hébergement au vert…

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    PS : voici la vache tueuse (relevée par Marie), rue Toussaint à Angers, 1650 :