Noyades collectives ou individuelles en Anjou dans les registres paroissiaux

Autrefois les déplacement sur l’eau étaient nombreux, aussi bien le transport des voyageurs que des marchandises.
Les accidents étaient fréquents sur les rivières encombrées de bateaux transportant marchandises, voyageurs, coupées barrages et pêcheries, moulins flottants et moulins fixes. Le transport de voyageurs était important en période de pélerinages, souvent dans des bacs. Les mentions de noyades individuelles ou collectives ne sont pas rares dans les registres paroissiaux.
Les moyens pour porter secours aux noyés sont souvent inefficaces, voire dangereux. En effet, toute personne ayant tiré un noyé de l’eau doit d’abord avertir les autorités… C’est seulement après procès-verbal que le chirurgien a droit d’intervenir, en pendant par les pieds le noyé pour qu’il régurgite l’eau absorbée, parfois on le saigne. Le noyé, s’il était encore en vie lorsqu’il est découvert, n’avait donc aucune chance de survivre.

• Le 24 février 1622, 24 personnes se noient dans la Mayenne entre Montreuil-sur-Maine et Juigné-Béné, leur bac ayant chaviré.
• En 1653, 2 catastrophes du même genre se produisent à quelques semaines d’intervalle :
• Le 1er et le 2 mai, le curé de Briollay enterre 42 de ses paroissiens, dont 22 femmes, noyés dans les marais entre Sarthe et Loir
• Le 9 juin, un bateau transportant des paroissiens de Chetigné et Courchamps, partis assister au « jubilé de l’année sainte » à Angers, chavire en Loire en aval de Saumur ; une trentaine de pélerins sont noyés, certains corps, repêchés sont inhumés soit aux Tuffeaux, soit à Saint-Lambert-des-Levées.
• Le 24 juin 1692, 24 paroissiens des Rosiers se noient en Loire.
• Le 24 juin 1780, jour de foire au Marillais, le bac de Saint-Florent-le-Vieil, trop chargé, chavire à 12 pas du rivage et une trentaine de femmes et jeunes filles se noient, bien qu’un bateau d’Ingrandes se soit rapidement porté à leur secours.
Ces remarques s’insipirent de l’ouvrage de François Lebrun, Les hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1975

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Mise en place d’une horloge dans le clocher de St Maurille des Ponts de Cé le 25 décembre 1596

il y a plus de 400 ans ! Est ce toujours la même ?

« Le sabmedy feste de la nativité Nostre Seigneur vingt cinquiesme jour de décembre mil cinq cent quatre vingt seize, l’horloge commença à sonner les heures la nuict de Noël, laquelle fut mise et aplacée le mardy vigile de Noël dans le clocher de l’église monseigneur St Maurille d’Esme des Ponts de Cé et ce par Me Gatien Granger Me horloger et par Augustin Nature son serviteur laquelle cousta en principal la somme de quarante escus sans les frais que ledit Granger horloger susdit a fait contre les paroissiens pour estre payé de ladite somme de 15 »

Erreurs d’état civil dans les minutes notariales anciennes

Ce billet fait suite à l’échange relatif au prénom du prieur curé de Cherré en 1632, paru dans les commentaires de mon livre d’or en date du 1er octobre 2009.

    Et fait suite au billet paru sur ce blog le 8 novembre 2009 concernant Louis Pancelot en 1632 devant Louis Couëffé notaire royal à Angers

    Et fait suite à mon étude des familles Pancelot parue sur mon site il y a quelques années

Après la seule vérification qui s’impose, c’est à dire le registre paroissial de Cherré pour voir ce prieur nommé intégralement en tant que parrain et signant sous son nom, voici son prénom tel qu’il le donnait :

Le prieur curé de Cherré est donc bien François Guyet, et Louis Pancelot et ses compères ont donné à Louis Couëffé, le notaire, un prenom erroné, à savoir René.

Un notaire d’alors (j’ignore comment ils procèdent actuellement) devait se contenter de noter les états civils de toutes les personnes nommées, en fonction de ce qu’elles disaient oralement. Si ces personnes sont présentes, il y a peu de chances pour qu’il y ait une erreur sur leur nom et prénom, mais je précise tout de même que leur lieu d’habitation relève aussi de la déclaration orale, donc non vérifiée, et qu’à la limite elle pourrait être parfois erronnée. D’ailleurs, dans certains actes, si vous suivez ce blog, vous aurez remarqué que le notaire après la mention du lieu d’habitation, ajoute la remarque « comme il dit ».

Si les personnes nommées ne sont pas présentes, ceux qui donnent leur identité ont pu faire une erreur. Dans le cas qui nous préoccupe, les marchands, dont Louis Pancelot, connaissent bien leur prieur curé, par son nom de famille, moins par son prénom. Autrefois on n’appelait pas comme maintenant les prêtres par leur prénom ! Ils ont commis une erreur de prénom en disant René Guyet au lieu de François Guyet.

Lorsque je retranscris, je ne peux pas vérifier toutes les identités pour ajouter en exergue une remarque. Si vous-même vous remarquez que le notaire a commis une erreur d’identité, merci de nous le signaler en dessous de la retranscription incriminée, avec preuves, et j’appelle preuves autre chose que Célestin Port, qui n’est pas une preuve car il a fait quelques erreurs, et il est une source secondaire non une source primaire. Une source primaire c’est le document d’origine, ici le registre paroissial détenu en la commune de Cherré.

René Denis de Belligné, détenu en prison à Candé à la demande de sa future épouse qu’il a engrossée sous promesse de mariage, 1669

Charles Gilberge, qu’on dira ensuite meunier à Moiron à La Cornuaille, est ici gardien de prison.

L’acte est dans le registre paroissial de Candé, vue 77 : Le lundy 29 avril 1669 ont esté espousés par nous curé de Freigné Missire Charles Guérin, René Denis de la paroisse de Belligné et Perrine Georget de la paroisse de Freigné, attendu que ledit René Denis était détenu prisonnier aux prisons ordinaires de la baronnie de Candé, à la requeste de ladite Perrine Georget, disant qu’il l’avait engrossée sous la promesse de mariage, ce que ledit Denis a recognu estre véritable, et de son consentement l’a épousé en présence d’h. h. Antoine Guyot cordonnier et René Peletier meusnier demeurant au lieu de la Mortrais paroisse de la Cornuaille, de Charles Gilberge concierge et de nous Pierre Guyot notaire de la baronnie de Candé y demeurant et de Georges Bodard praticien, demeurant audit Candé. Signé : R. Denis, R. Peltier, L. Gilberge, G. Bodard, A. Guyot, P. Guyot, L. Guérin, P. Girault

Baptêmes et abjurations de protestants en Anjou

• Voici un Anglais, baptisé à Angers à l’âge adulte car né d’une famille protestante. Cet acte se présente comme un baptême ordinaire plus que sous la forme d’une abjuration. Registre paroissial d’Angers St Pierre « Le unziesme dudit moys et an (mars 1590) fut exorcisé et imbus des aultres rites et scérémonies baptismales selon l’usaige de l’église chatolique apostolique et rommaine Robert Litle John, ou Petit Jehan bien aultrement, natif d’Angletaire de l’aige de vingt et deulx ans fils de Guillaume Litle John ou Petit Jehan et de Jehanne sa femme et espouse de la paroyse de St Thomas de la ville de Wellington en le comté de Somerset, et fut son parrain Me Mathurin Alligot prêtre vicaire de ladite église monsieur St Pierre or ses rites et cérémonies susdites ont ainsi esté supplées pour ce que ledit Robert avoit esté baptisé par les hérétiques durant le shisme et grande persécution en Engleterre et pour tant avoit besoing estant foy ? en l’age de discretion d’estre receu et enrollé en la vraye église de Dieu et lesdites cécémonies ont estée administrées par révérend et discret Me Richard Estiene prêtre Angloys et docteur en théologie assisté par Me Jehan Alligot prêtre aussi vicaire de ladite église St Pierre tesmoing signé Alligot tesmoing Richard Estienne » vue 118

• Un Ecossais à Angers : Registre paroissial d’Angers St Pierre « Ce jourd’huy lundy sixiesme jour du mois de mars l’an mil six cent avons donné et conféré le saint exorcisme et le reste des sainctes et sacrées cérémonies lesquelles précédent et suivent le sainct sacrement de baptesme à noble homme Jacques Skein escoçoys natif de la ville de Edeinburg aagé de dix-neuf ans ou environ baptisé en sondit pays ainsi qu’il nous a dit par les héréticques dont cy-davant le dit Skein avoir tenu les erreus lesquelles cérémonies et exorcismes luy avons administrés en présence de missire Gilles Mochon prestre, d’honorables hommes Jean Cressonnier et Guillaume Seton aussi escoçoys cy après signé – signé Gilles Mochon, J. Skein, Guillaume Seton, Lubert » vue 310

Le fantôme de la Gatelière en Noyant-la-Gravoyère, 1581

Voici extrait des livres de raison, ou chronique de Bouillé-Ménard, tenus de 1578 à son décès en 1590 par Fleury Hallenault prêtre puis curé de Bouillé.
La note qui suit atteste que Fleury Hallenault n’hésitait pas à reporter tout ce qui se racontait. En effet, la vision d’esprits n’est pas à proprement parlé un fait autorisé dans le droit canonique.
Pour ma part, je ne porte pas beaucoup de croyances dans ces phénomènes et je ne me prononcerais donc pas plus amplement, je me contenterais de vous retranscrire ci-dessous la note de Fleury Hallenault.

Le 18 janvier 1581 : « Plusieurs esprits vus par Me Hallenaut et les autres visionnaires »
et en bas de la même page, mais la page est en partie rognée par l’usure ou les souris : « En ceste année 1581 il appareut plusieurs esprits des trespassés et à plusieurs, l’un à la Besqunière en la maison de deffunct Jehan Davy et apparoissait ordinairement à Jehanne Pihu veufve dudit Davy et à Mychelle Cherbonneau sa chambrière, laquelle il appelle par son nom. Deux autres esprits appareurent à une fille de la Gastellière en Noyant, l’un de la mère morte 15 ou 16 ans auparavant et luy donne charge de faire un (rogné) et luy myst une petite croix de pappier au front sur laquelle y demeure 3 ou 7 fils, l’aultre de (rogné) Marin Legaigneux son maistre trespassé depuys un an auparavant et luy donne (rogné) un voiage à sainct René Angers de quoy il auroyt faict veu luy et sa femme (rogné) qu’elle estoit grosse de Me Michel Legaygneux à présent prêtre lequel a accompagné sadite mère à faire ledit voiage et ont porté la première chemyse dudict Me Mychel selon le vœu qu’ils en auroient faict, laquelle chemyse avoit esté toujours gardée et réservée par eulx en un coffre comme ledit Me Mychel m’a raconté luy mesme et plusieurs aultres tesmoings dignes de foy après l’accomplissement desquels voiaiges ils n’ont plus rien veu ni ouy desdits espritz signé Hallenault » (magnifique lettrine en face)

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