Réception chez Scheurer industriel, ou remise de prix à Thann : guerre 14-18

En 2009, Olivier Leroy, qui a fait le même devoir de mémoire avec ses papiers de famille que celui que j’ai fait avec nos papiers de famille d’Edouard Guillouard, mon grand-père, me signale qu’il possède des photos qui ressemblent à la mienne, et qu’il intitule remise de prix à Thann.


Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette photo est du fonds d’Edouard Guillouard, mon grand-père, et serait une réception chez Scheurer industriel le 11 août 1918

  • Ressemblances :
  • Les fenêtres sont identiques donc les lieux identiques.

  • Différences :
  • • Le rideau au dessus de la porte
    • Tous les militaires portent leur képi sur la photo Guillouard, ils sont tête nue sur les autres photos.
    • La présence de dames sur la photo Guillouard. Sur les photos d’Olivier on en distingue 2 à droite, mais des chapeaux totalement différents.
    • La présence d’un tapis sur la photo d’Olivier Leroy, nettement placé sous les pieds du premier rang.
    • Le groupe est disposé en fer à cheval autour du tapis sur les photos d’Olivier, mais il est droit sur la photo Guillouard
    • On distingue des enfants sur les côtés, assis sur des bancs, sur les photos d’Olivier, d’où sans doute le titre de remise des prix.
    • On distingue un prêtre en soutane assis au premier rang sur les photos d’Olivier.


    Ces 2 photos sont sur le site d’Olivier, et en cliquant dessus vous verrez que vous êtes bien sur son site, que je vous recommande car il a fait un travail de mémoire comparable au mien.

    Si vous avez des éléments nous permettant d’identifier lieux, faits et dates, merci de nous en faire part dans les commentaires ci-desssous.

    La ferme de Rombois (Meslières, Doubs) pendant la guerre de 14-18

    J’ai sur mon site le carnet de guerre d’Edouard Guillouard, mon grand’père, pendant les 4 années de la guerre 14-18. Il est illustré de toutes les photos qu’il possédait.
    Parmi ces photos, celle-ci en particulier montrait une famille qui l’a hébergée, et j’espérais qu’un jour elle serait identifiée.

  • C’est chose faite. Hier les descendants ont pris contact :
  • Voici d’abors la photo et l’extrait du carnet de guerre dans le Doubls en 1916 :

      13.3.1916 lundi Départ, tout le monde regrette et plusieurs poilus manquent le rassemblement, nous partons par Herimoncourt, puis Meslières, mais comme trop souvent la 3e est mal installé à la ferme aux chiens ou plutôt à Rombois, les gens sont aimables, je loge dans une grande ferme ou les jeunes filles sont même distinguées, nous faisons popote chez Varanchon, il y a également des jeunes filles bien aimables, au règlement de popote Trémulot soulève un incident
  • Voici ce que m’écrit Corine Hoff le 6 janvier 2008 :
  • Je suis tombée sur votre site totalement par hasard … en cherchant un code postal ! En montrant l’article que j’y ai trouvé, ma grand-mere a reconnu une photo de sa famille … je ne vous dis que ça de sa surprise et de sa joie !

    Du coup, je suis retournée sur votre site aujourd’hui en me disant que je trouverai peut-être autre chose. J’ai malheureusement découvert que votre site était vampirisé et que vous ne me répondriez pas. Je veux pourtant vous laisser un petit message d’encouragement. Sachez que je suis totalement solidaire avec vous. J’admire l’immense travail que vous avez fait (je voudrais me mettre à la généalogie de ma famille mais je n’y travaille pas régulièrement faute de temps).

    Je peux vous dire que la dame au milieu est la grand- mere de ma grand-mere. Elle s’appelait Amélie Voireuchon (et non pas Varanchon comme dans le carnet de guerre du soldat). A coté d’elle sont deux de ses filles Irène à sa droite et Jeanne à sa gauche. La photo a été prise à la ferme de Rombois (Doubs). Les hommes derrière le banc sont des soldats.
    En retour, pouvez-vous me dire d’où vient cette photo afin que je contacte le photographe (ou plutot ses heritiers…). Il existe peut-être d’autres photos du passage des soldats dans cette ferme …

  • Ma réponse à Corinne :
  • Merci d’avoir pris contact.
    Je me réjouis infiniement que votre grand’mère ait pu identifier sa famille, et je me réjouis qu’elle puisse avoir désormais cette photo. Le soldat, debout derrière à droite, est mon grand’père.
    Hélas, je suis seule dépositaire du fonds photo, et il n’en existe aucune autre. Je vais seulement vous la rescanner avec plus de pixels et vous l’adresser, mais ce sont de toutes petites photos, à peine plus grandes qu’un timbre poste.
    De votre côté, pourriez vous me préciser ce que vous savez de Rombois et de cette période, et ce qu’en sait votre famille. Merci de demander à tous ceux qui connaissent ces faits de laisser un commentaire ci-dessous.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    1914-1918 au 84e R.I.T. carnet de guerre d’Edouard Guillouard, photos Leglaive

    Mon grand père maternel, au front du début à la fin, avait 3 enfants en 1914 ! Ce billet est écrit à la mémoire de tous ces enfants… car cela m’a beaucoup frappée…

    J’ai mis il y a quelques années sur mon site le carnet de guerre 1914-1918 au 84e R.I.T. d’Edouard Guillouard, photos Leglaive. D’une rigueur et précision toute militaire, il m’avait fallu 2 mois pour le tapper et le mettre en pages, d’autant que je n’avais pas de légendes au photos (en vrac dans une enveloppe) et que beaucoup sont encore non identifiées.
    J’avais alors découvert cette guerre comme on ne nous la décrit pas souvent :
    Ils étaient parti pour quelques jours, alors la France n’a pas mis en route la fabrication massive de bottes, capes huilées, casques, etc… et c’est tardivement après des mois dans la boue, la pluie et le froid que ces équipements indispensables leur parviendront…
    Mon grand père circule souvent à cheval, mais prend le train pour les rares permissions, puis apprend la lutte anti-aérienne car l’avion a fait son apparition.
    Un nombre incalculable de nouveautés techniques voient le jour au fil du temps…

  • J 256 (8 mois 12 jours) arrivée des périscopes pour voir de la tranchée, sans être vu et surtout sans s’exposer
  • J 414 (1 an 1 mois 28 jours) : arrivée des casques
  • J 595 (1 an 7 mois 16 jours) : distribution de montres et de pipes
  • J 818 (2 ans 2 mois 26 jours) : arrivée des capes huilées
  • J 1002 (soit 2 ans 8 mois 28 jours) arrivée des masques à gaz
  • J 1126 : Edouard n’a encore jamais parlé de peur, malgré tout ce qui tombe autour de lui, mais manifeste soudain une « grande appréhension ». Il est envoyé suivre les cours de commandant, se doute bien qu’il aura du mal à suivre, faute d’études suffisantes, et craint de décevoir les supérieurs, qui l’ont nommé. Belle grandeur d’âme de ces hommes, que la peur de ne pas être à la hauteur de la mission qui leur est confiée ! Il apprend même la lutte anti-aérienne.
  • J 1378 (3 ans 9 mois 8 jours) : distribution de cigares

  • Voici le cheval, car ce fut sans doute, du moins en Europe, la dernière fois qu’il combattait lui aussi.
    Outre le carnet de guerre, j’ai le cahier d »Aimée Guillot, sa belle-mère, édifiant : Il commence ainsi :
    à la grâce de Dieu ! que nos chers disparus nous obtiennent force et résignation à accepter vaillamment ce qui arrive !

    Suivent un nombre considérable de prières, messes, lessive, jardin, raccomodage, visites aux tombes, etc… ponctuées de mauvaises nouvelles….

    Mais, ce qui m’a le plus frappée lorsque j’ai fait ces pages, c’est qu’Edouard Guillouard avait 3 enfants en partant en 1914.

    En réalité, en partant au août 1914, mon grand père laissait 2 enfants et une épouse enceinte de plus de 5 mois. C’est ma maman qui est née à l’automne 1914, alors que son papa était au front. Elle disait souvent qu’elle ne l’avait connu qu’à 4 ans, et elle avait auparavant un vague souvenir d’une apparition d’un militaire qui lui avait fait peur car elle ne réalisait pas que c’était un papa. Sans doute ce jour de la photo…
    Alors aujourd’hui, je pense à tous ces enfants, privés de papa pendant 4 ans, et encore plus à ceux qui ne l’ont pas vu revenir… car mon grand père eut la chance d’en revenir.
    Mais lorqu’il revint, sa boutique n’était pas en forme : c’est sans doute une chose dont on parle peu, quand on évoque les 4 années 14-48. Il avait un boutique de gros, livrant de Nantes à travers la Bretagne, de la quincaillerie. Les clients, eux aussi au front ou disparus, ne payaient pas ou mal, et les affaires avaient périclité, menées tant bien que mal par son père, alors très âgé. Ainsi, ceux qui étaient partis et en sont revenus, n’avaient pas fait fortune, c’est le moins qu’on puisse dire… et cela aussi il faut le souligner.

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