Dispense de consanguinité, Ampoigné (53), 1749

entre Christophe Coane et Marguerite Chalumeau

Décidément, les dispenses me surprendront toujours, car loin de se ressembler, elles cachent souvent des trésors fort différents :
ici nous avons une note qui suit le procès verbal, car le curé qui l’a dressé a découvert que la vérité était différente.
l’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G

Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 26 août 1749 en vertu de la commission à nous adressée par monsieur le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du vingtiesme du présent mois signé J. Haudubois de la Chalinière, et plus bas par monseigneur Gervais, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Christophle Coanne et Françoise Chalumeau tous deux de la paroisse d’Ampoigné, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties, scavoir ledit Christophe Coane, âgé de 33 ans et ladite Françoise Chalumeau âgée de 22 ans, accompagnez de Renée Coane sœur de l’époux âgée de 26 ans de la paroisse de Laigné, de Marguerite Taunay âgée de 45 ans de la paroisse d’Ampoigné, de Mathieu Chalumeau père de l’épouse âgé d’environ 60 ans, Mathieu Chalumeau frère de l’épouse âgé de 20 ans tous deux de la paroisse d’Ampoigné, qui ont dit bien connoistre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont faits et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit

  • N. Taunay – 1er degré – Marguerite Taunay qui avoir épouse François Tessé
  • Jean Taunay – 2e degré – René Tessé fils de François Tessé et de Marguerite Taunay
  • Renée Taunay – 3e degré – Perrine Tessé fille de René Tessé
    Christophe Coane fils de Renée Taunay, fille de Jean Taunay qui était fils
  • de N. Taunay – 4e degré – Françoise Chalumeau qui veut épouse Christophe Coane, est fille de Mathueu Chalumeau et Perrine Tessé
  • Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du quatre au quatrième degré entre ledit Christophe Coane et ladite Françoise Chalumeau
    A l’égard des causes ou raisons qu’ils sont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ledit Coanne trouve son avantage de son côté en ce qu’étant voisin de ladite Chalumeau, il connoist son humeur et son travail, qu’ils se sont pris d’amitié depuis longtemps, que ladite Chalumeau trouve le sien à épouse ledit Coane en ce que son père qui est avancé en âge et hors d’état de faire valoir un lait, se retirera avec son gendre qui sera pour luy un soulagement dans sa vieillesse, et qu’un ban de leur mariage a déjà été publié sans qu’ils seussent qu’il y eut aucun empêchement entre eux, et comme leur bien qui ne consiste qu’en qelques meubles ne se monte qu’à la somme de 3 ou 400 livres tout au plus, ledit Coane n’ayant que pour 200 livres et ladite Chalumeau aux environs de 160, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommez, et qui nous ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, fait à St Quentin lesdits jour et an que dessus. Signé Dutertre doyen de Craon, curé de St Quentin

    Au verso, le prêtre a ajouté 5 jours après : Depuis le procès verbal fait et arrêté des autres parties, j’ai découvert que les raisons alléguées pour demander dispense sont fausses ; ledit Christophe Coanne a fait publier un ban sachant bien être parent de sa prétandue ; d’ailleurs Mathieu Chalumeau ne doit aller demeurer avec son gendre puisqu’il a pris son lieu pour la Toussaint prochaine, ainsi les parties ne peuvent alléguer d’autres raisons, sinon que ledit Christophle Coane fait la fortune de Françoise Chalumeau ayant environ 1 500 livres en meubles et autres effets quoy qu’il ait déclaré dans le procès verbal n’en avoir que pour 200 livres, voylà la raison de la fille ; l’autre raison du garçon est qu’il a fait cy-devant recherche de plusieurs filles qui l’on relaissé, attentu que sa famille est diffamée. Fait le premier septembre 1749. Dutertre doyen de Craon, curé de St Quentin

    Donc il a déclaré avoir 200 livres alors qu’il en avait 1 500 ! C’est vraiement une grande différence !
    Comme on pouvait donc s’en douter, le serment pris n’empêchait pas de mentir ! Certes, on ne peut pas dire que tout le monde mentait, mais il convient de prendre avec précautions les montants financiers, probablement sous-estimés, et les raisons, qui risquent de masquer une part de vérité.
    Je suppose qu’entre temps ils se sont mariés vite fait ? et que cette note est sans effet.

    Dispense de consanguinité, Craon et La Selle-Craonnaise (53), 1693 entre René Hunault et Perrine Leseure

    par les Sinoir. Fulmination de dispense après bulle du pape Innocent XII

    La présente dispense est extraite des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G. Il s’agit de fulminer un bulle du pape, donc cela signifie qu’ils ont dû passer par Rome, et souvenez vous de la règle des 2 000 livres de revenu total entre les 2 futurs. Donc, bien que cette somme ne soit nullement mentionnée dans l’acte qui suit, il s’agit bien d’une fortume au moins égale à 2 000 livres.

    FULMINATION. s.f. Terme de Droit Canon. Action par laquelle on publié quelque chose avec certaines formalités. La fulmination des Bulles. La fulmination d’une Sentence Ecclésiastique. La fulmination d’un Monitoire. (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762). En fait, les bulles étaient en latin, et il était indispensable d’en faire une traduction puis la publication de son contenu.

    Voici la retranscription intégrale, fautes y comprises : Par devant nous Jean Dupont prestre docteur en théologie vice gérent à l’officialité d’Anjou juge ordinaire commissaire député en ceste partie par Innocent douze pape à présent séant ont compareus
    René Hunault marchant tissier en touelle (toile) demeurant à St Clémant de Craon
    et Perrine Leseure fille demeurante paroisse de La Selle Craonoise
    lesquels nous ont exibé et présenté une bulle de dispense par eux obtenue de sa Sainteté pour pouvoir contracter mariage ensemble nonobstant l’empeschemant de consenguinité qui est entre eux sur la cause de la petitesse des lieux où ils sont nés et où ils demeurent, nous priant et réquérant humblement voulloir enterriner et fulminer ladite bulle sellon sa forme et teneur
    à quoi obtempérant avons desdits impétrans prins le serment requis et acoustumez, ensuite iceux interrogez sur les faits résultants de ladite bulle de dispense à la forme et manière qui s’ensuit

      Enquis ledit impétrant de ses noms surnoms âge qualitez et demeure

    A dit qu’il s’appelle René Hunault tissier en touelle demeurant paroisse St Clement de Craon âgé de 25 ans

      S’il a donné charge d’obtenir la bulle de dispense qu’il nous a présentée

    A dit que ouy et qu’il en requerre l’enterrinement

      Si l’exposé en ladite bulle est véritable tant à l’égard de la petitesse des lieux d’où luy et l’impétrante sont sortis et où ils demeurent à cause de laquelle petitesse des lieux ils ne puissent pas trouver des personnes sortales à leurs conditions pour se marier qui ne soient pas parents, que pour le quatriesme degré de consenguinité duquel ils disent estre parents

    A dit que luy impétrant et ladite Perrine n’ont peu trouver de personnes sortables à leurs conditions avec qui ils puissent contracter mariage qu’ils ne soient parents à cause de la petitesse de leurs paroisses

      D’où procède le degré de consanguinité

    A dit qu’il provient de ce que luy impétrant est arrière fils de Jean Sinoir et que Perrine Leseurre est arrière fille de Jacquette Sinoir, lequel Jean Sinoir et Jacquette Sinoir estoient frère et sœur

      S’il n’a point forcé, contraint ny enlevé ladite Perrine impétrante pour la faire condescendre et le voulloir épousser (oui, oui, il a mis 2 s)

    A dit que non et qu’elle est plainement consentente

      S’il n’a point entre eux autre empeschement canonique ou civil

    A dit que non

      S’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

    A dit que ouy
    Lecture faite de son présent interrogatoire a déclaré iceluy contenir vérité et a signé

      Enquise pareillement ladite impétrante de ses noms surnoms âge qualité et demeure

    A dit qu’elle s’appelle Perrine Leseurre demeurant en la paroisse de La Selle Crannoisse âgée de 29 ans et qu’elle est fille

      Si elle a donné charge d’obtenir la bulle de dispense q’uelle nous a présentée

    A dit que ouy, et qu’elle en requaire l’enterrinement

      Si les causes exposées en ladite dispense dont nous venons de faire mention sont véritables

    A dit que ouy

      D’où procède le degré de consanguinité qui est entre eux

    A dit qu’elle imprétante est arrière fille de Jacquette Sinoir et que ledit René Hunault impétrant est arrière fils de Jean Sinoir lequel Jean Sinoir et Jacquette Sinoir sont frère et sœur

      Si elle n’a point esté contrainte forcée ny enlevée par ledit impétrant pour la faire consentir audit mariage

    A dit que non et que c’est de son bon gré et vollontairment qu’elle le veut épousser

      S’il n’y a point entre eux autre empeschement canonique ou civil

    A dit que non

      Si elle fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

    A dit que ouy
    Lecture faite de son présent interrogatoire a déclaré qu’il contient vérité et a signé

    Est aussy compareu Me Jacques Adam curé de St Clément de Craon âgé de 53 ans, lequel serment presté de dire la vérité, après que luy avons fait lecture du contenu de ladite bulle de dispense a dit qu’il coignoit parfaitement lesdits impétrants, qu’ils sont parents au quatriesme degré conformément à la généalogie par eux déclarée qu’ils sont sortis des lieux où ils demeurent actuellement qu’ils ne seroient trouvez à cause de la petitesse des lieux des personnes sortables à leurs conditions pour se marier qu’ils ne soient parents ou alliés.
    Lecture faire de sa déposition a déclaré icelle contenir vérité et a adjouté que tous les autres articles des précédentes dépositions sont véritables et a signé.

    Est aussy comparu Gabriel Guyon laboureur demeurant dite paroisse St Clément de Craon âgé de 22 ans duquel serment prins après que luy avons fait lecture du contenu de ladite bulle de dispense a dit qu’il coignoist parfaitement lesdits impétrents qu’ils sont parents au quatriesme degré conformément à la généalogie par eux déclarée, qu’ils demeurent actuellement en les lieux et paroisses de St Clément et La Selle Cranoise, et qu’ils ne seroient trouver à cause de la petitesse desdits lieux personnes sortables à leurs conditions pour contracter mariage qu’ils ne soient parents ou alliez,
    lecture faire de sa déposition a déclaré icelle contenir vérité et déclaré dabondant que tous les autres articles des précédentes dépositions contiennent vérité et a déclaré ne savoir signer

    Soit communiqué à Monsieur le vénérable promoteur à Angers le 5 mai 1693. Signé Dupont Vu la bulle de notre saint père le pape Inocent douzième obtenue en l’année 1692 par René Hunault et Perrine Leseure de la paroisse de St Clément de Craon et de celle de La Selle Cranoise portant dispense du quatriesme degré de consanguinité avec les causes y contenues, ensemble le procès verbal fait par monsieur l’official d’Anjou commissaire de notre St Père le pape en ceste partie en date de ce jour 5 may il n’empesche la fulmination de ladite bulle, donné Angers par nous promoteur ledit 5 mai 1693. Signé Moreau prieur de Hermentine

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Dispense de consanguinité, Ampoigné, St Quentin les Anges (53), 1749, par René Delahaye

    entre Pierre Delahaye et Renée Guillet veuve de Louis Pottier (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

    Ce qui suit est une dispense de consanguinité du 4e au 4e degré, avec arbre généalogique dressé à l’époque sur les témoignages oraux par le curé de l’Hôtellerie de Flée. Toutes les dispenses déjà parues sur ce blog sont dans la catégorie MARIAGE de même que les contrats, et pour les retrouver soit vous cliquez sur la catégorie MARIAGE, soit vous écrivez DISPENSE dans la fenêtre de recherche de ce blog, car il est sur base MSQL et cela marche, essayez !.

    Voici la retranscription de l’acte : Le 19 juin 1749 en vertu de la commission à nous adressée par Mr le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 du courant signée l’abbé de Verut vic. gen. et plus bas Gervais pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Pierre Delahaye de la paroisse de St Quentin et Renée Guillet veuve de Louis Pottier de la paroisse d’Ampoigné, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,

      scavoir ledit Pierre Delahaye âgé de 23 ans
      et ladite Renée Guillet âgée de 30 ans ou environ,
      accompagnés de René Delahaye de la paroisse de Mée, de Jean Bilheuc de la paroisse de St Quentin, de Renée Galon mère de ladite Renée Guillet de la paroisse d’Ampoigné, et de Jean Brillet aussi d’Ampoigné tous leurs parens, qui ont dit bien connoître lesdites parties,

    et serment pris séparément des une et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donnée, nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

    René Delahaye

  • Françoise Delahaye mariée avec René Galon – 1er degré – René Delahaye (ils sont frère et soeur)
  • René Galon marié avec René Carie – 2e degré – François Delahaye (ils sont cousins germains)
  • Renée Galon mariée avec René Guillet – 3e degré – Jean Delahaye
  • Renée Guillet veuve de Louis Pottier – 4e degré – Pierre Delahaye futur époux
  • Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du quatre au quatrième degré entre ledit Pierre Delahaye et ladite Renée Guillet veuve de Louis Pottier.
    A l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ladite Renée Guillet étant demeurée veuve dans la métayrie où elle est avec Renée Galon veuve de René Guillet sa mère, a des meubles et les ustenciles nécessaires pour faire valoir la métayrie, ce qui fait un avantage pour le garçon futur époux ;
    ils ont en outre déclaré que ladite veuve ayant deux enfants l’un d’environ 4 ans, et l’autre de quelques mois, est hors d’état de faire la métairie sans le secours dudit Pierre Delahaye qu’elle trouve propre pour cela, et même d’élever ses enfants, (j’ai bien lu « métairie » et je suis étonnée car une métairie était assez grande et il fallait plusieurs bras pour l’entretenir, or manifestement elle est seule. Je ne suis donc pas certaine qu’il s’agisse bien d’une métairie et Mr le curé de l’Hôtellerie de Flée a sans doute fait erreur ?)
    et comme leur bien ne monte qu’à la somme d’environ 100 livres en meubles et ustenciles nécessaires, ledit Pierre Delahaye n’ayant presque rien, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en Cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés, et qui nous ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis, (ce peu de fortune confirme mes doutes sur le niveau de métayer, car les métayers sont bien plus aisés que cela ! Sans doute s’est-il trompé sur le chiffre, qui aurait été de 1 000 livres et cela convient mieux au niveau d’un métayer, et cela n’aurait pas obligé à aller en court de Rome, puisque nous avons déjà vu que le seuil était fixé à 2 000 livres, ce qui était relarivement élevé)
    fait à l’Hôtellerie de Flée, lesdits jour et an que dessus. Signé Allard, curé de l’Hôtellerie

    Cette carte postale est issue de collections privées qui sont publiées sur mon site. Vous remarquerez le clair de lune, absoluement remarquable, et vous trouverez toute une collection de clair de lune sur mon site. Ces effets de nuit furent une mode, et sont bien entendu obtenus par truquage.

    Pas moyen hier et aujourd’hui de se connecter sur le serveur du Conseil Général de la Mayenne, qui est encore en panne. Cela lui arrive souvent, et toujours longuement, c’est à dire des heures et des heures. Espérons que les vacances étant, ils trouveront un technicien de maintenance prochainement ! en attendant de changer de prestataire… par cause de défaillances multiples..

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    Dispense de consanguinité, Durtal, 1734, entre Mathurin Bernier de Bazouges et Marguerite Renier

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

    Je me suis plantée le 23 juin dernier et je vais refaire le billet sur l’avaleur de vin, mais aujourd’hui je n’en ai pas le temps car je suis en famille, alors je vous sors un billet tout préparé, mais tou plein de miel, et il me plaît beaucoup.

    Cette dispense dit avoir dressé l’arbre généalogique, mais ne le donne pas, alors qu’on l’a d’habitude. Mais elle donne un très joli motif, très touchant. Je vous laisse le découvrir :

    Le 7 février 1734 en vertu de commission à nous curé de Notre Dame de Durtal, adressée par monsieur le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 6 du courant, signée Le Gouvello et plus bas Gambier pour le secrétaire, pour informer de l’empêchement se trouvant au mariaga qu’on dessein de contracter Mathurin Besnier homme veuf de la paroisse de Bazouges, et Marguerite Renier aussi veuve de la paroisse de Cré
    des raisons qu’ils ont de demander dispence dudit empechement et du lien précisément que lesdites parties peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdittes parties accompagnées, scavoir ledit Mathurin Besnier d’André Besnard son beau père, de René Heslot son beau-frère, et ladite Marguerite Renier d’Urbain Renier son frère et de Louis Renier son oncle, qui ont dit connoistre lesdittes parties, et serment pris des uns et des autres, sur le rapport qu’ils nous on fait et l’éclaircissement qu’ils nous ont donné, après avoir dressé l’arbre généalogique de leur famille,

    nous avons trouvé qu’il y a un empechement de consanguinité du 4 au 4e entre ledit Mathurin Besnier et ladite Marguerite Renier, (en d’autres termes ils sont cousins issus de germain, aliàs remués de germain)

    à l’égard des raisons de demander dispence dudit empechement ils nous ont déclaré que quand lesdittes parties se sont mises par accord, elle ne scavoient pas être parentes dans les degrés prohibés et que sans cette bonne foy elles ont été publiées deux fois,
    seconde raison c’est que leur peu de bien étant voisins se peuvent mettre l’un avec l’autre,

    la troisième raison c’est que le veuf épousant sa parente dont il connoit la douceur il espère qu’elle aura plus d’amitié pour trois enfants qu’il a et qu’elle les élevera mieux, (c’est merveilleux de lire cela !)

    à l’égard du bien des parties lesdits témoins nous ont assuré que les biens des dittes parties suivant l’inventaire qui en a été fait par Me Havard notaire à La Flèche, ne se monte pour les deux qu’à 700 livres, et par conséquent qu’ils se trouvent hors d’état d’envoier en cour de Rome pour obtenir dispence dudit empechement, ce qui nous a été certifié par les témoins cy dessus qui ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, (nous avons vu ensemble que le seuil pour devoir envoyer en Cour de Rome est fixé à 2 000 livres)

    fait à Durtal en notre presbitaire ledit jour et an. Signé Baumeau curé de Notre Dame

    Ce papa qui aime ses trois enfants avec tant de sollicitude, c’est une témoignage rarissime du passé, car on a peu de traces des sentiments dans quelque acte que ce soit… alors profitez de ce miel…

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    Dispense de consanguinité, Brain-sur-les-Marches (53), 1769, par René Martineau, entre Jean Fadier et Marie Galisson

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

    Bonjour, je suis heureuse que mes relevés de Chamteussé aient été utiles à la Baule… Cela me donne du coeur à l’ouvrage, car je me sens utile.

    Voici la retranscription d’une dispense, dans son orthographe originale : Le 7 novembre 1769, en vertu de la commission à nous adressée par monseigneur l’évêque d’Angers en date du 3 octobre 1769, signée Caqueray vicaire général, et plus bas Boulnoy secrétaire, pour informer de l’empeschement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Jacques Fadier et Marie Galisson tous deux de la paroisse de Brain sur les Marches, des raisons qu’ils ont de de mander dispense dudit empeschement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties, scavoir ledit Jacques Fadier, fils de feu Jacques Fadier et de Renée Dolboy absente pour cause de maladie, et consentante, âgé de 30 ans, et ladite Marie Galisson, fille de deffunct Pierre Gallisson et Jeanne Martineau présente et consentante, âgée de 26 ans accompagnez de René Dolboy oncle du garçon, demeurant à Brain, François Pipart, cousin du garçon et de la fille, demeurant à Brain, Jean Curris beau-frère demeurant en la paroisse de Rouge, Jacque Martineau parent du côté du garçon et de la fille demeurant à Brain, François Nepveu beau-frère du garçon, demeurant aussi en Brain sur les Marches, qui ont dit bien connaître lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits sont ils seront enquis, sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

    Souche commune : René Martineau, duquel sont issus :

  • Michelle Martineau mariée à Fiacre Fadier père de – 1er degré – René Martineau père de
  • Jacques Fadier, père de – 2e degré – René Martineau père de
  • Jacques Fadier, père de – 3e degré – Jeanne Martineau mariée à Pierre Galisson, mère de
  • Jacques Fadier, qui veut épouser Marie Galisson – 4e degré – Marie Galisson du mariage de laquelle il s’agit
  • ainsi nous avons trouvé qu’il y a un esmpeschement de consanguinité du quatrième au quatrième degré entre ledit Jacques Fadier et ladite Marie Galisson

    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empeschement, ils nous ont déclaré que ladite Marie Galisson est fille, âgée de plus de 25 ans, sans avoir trouvé d’autre parti qui lui convient,

    que ledit Fadier et ladite Galisson sont nez en la paroisse de Brain si petite que les habitans sont presque tous parents, ou alliez,
    que depuis longtemps ils se sont recherché pour le mariage à cause de la grande amitié qu’ils se portent l’un à l’autre

    quant aux biens que possèdent lesdits Jacques Fadier et Marie Galisson, nous avons vérifié par les déclarations qu’ils nous ont faites, et celles des parents ici présents et cy-dessus dénommez

    que ledit Jacques Fadier ne possède aucun bien fond tant du côté paternel que maternel, qu’il peut seulement avoir tant en meubles qu’en argent la somme de 400 ou 500 livres gagnez par son travail et industrie.
    que ladite Marie Galisson n’a aucun bien meuble outre les hardes à son usage, ayant jusqu’à présent travaillé uniquement au profit de la communauté de sa mère, frère et soeurs, qu’il peut y avoir dans la communauté envirion 500 à 600 francs de biens meubles, et environ 100 livres de rente en biens fonds et acquets, dont la moitié appartient à la mère actuellement vivante, outre ses droits matrimoniaux, douaire de l’autre moitié, et restant partageable entre ledite Marie Galisson et 6 autres frère et soeurs

    Ainsi, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empeschement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins cy-dessus dénommez, et qui nous ont déclaré ne scavoir signer, de ce enquis, fors les soussignez avec nous, fait à Fontaine-Couverte les susdits jour et an que dessus. Signé : F. Pipard, Jacque Martineau, Jean Curie, Marie Gallisson, Julien Marie Legault prieur curé de Fontaine-Couverte

    Pour obtenir les dispenses, vous prenez ci-contre, colonne de droite, la catégorie MARIAGE, ou bien vous tappez DISPENSE dans la fenêtre de recherche. D’ailleurs vous pouvez tapper n’importe quel mot ou patronyme dans cette fenêtre, et si ce blog en parle vous avez la réponse.

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    Dispense de consanguinité : méthode de calcul des degrés au 18e siècle

    La méthode de calcul est simple. Suivez bien :

    Le plus important est de compter à partir de l’ancêtre commun (et non l’inverse comme on tente généralement de le faire) :

      Ses enfants sont le 1er degré : ils sont frère et soeur

      Ses petits enfants sont le 2e degré : ils sont cousins germains

      Ses arrière petits enfants sont le 3e degré : ils sont cousins issus de germain, aliàs remués de germain

    On dit de 2 cousins issus aliàs remués de germain, qu’ils sont parents du 3e au 3e degré.
    On dit de 2 cousins germains qu’ils sont parents du 2e au 2e degré.

    Voici un exemple paru le 19 mai dernier ici

    Julien Robineau qui est la souche

      Julien Robineau – 1er degré – Jeanne Robineau
      Julienne Robineau – 2e degré – Julien Renier
      Renée Anger – 3e degré – Julienne Renier
      Jean Avranche – 4e degré

    Dans le cas ci-dessus, ils étaient parents du 4e au 3e degré, donc l’un est l’enfant d’un cousin issu de germain de l’autre. Lorsque je vous publie ici des dispenses, je mets toujours le nombre de degrés ainsi, tels que les prêtres les calculaient, et tels qu’ils apparaissent dans les dispenses.

    Tout n’a pas toujours été aussi simple depuis le 11e siècle, et voici une brève histoire de ces calculs, telle que je l’ai publiée ici le 19 janvier sous le titre MARIAGE ILLEGITIME :
    Le mariage pouvait être décrété illégitime en cas de consanguinité découverte après coup, probablement par dénonciation…, entraînant les enfants issus de ce mariage dans l’illégitimité. Cette règle fut organisée au 4e siècle. Elle a été étudiée par Jack Goody dans son ouvrage l’évolution de la famille et du mariage en Europe, Armand Colin, 1985, préface de Georges Duby. Voici le résumé :
    Stimulés par les ethnologues et les démographes, les historiens depuis vingt ans se sont mis à scruter l’histoire des réalités familiales en Europe. Jack Goody refuse les idées reçues. Guidé par son expérience d’anthropologue acquise en Afrique, il entreprend d’interroger sur la longue durée les modèles de parenté, soucieux notamment d’expliquer les différences qui ont clivé le bassin méditerranéen au IV » » siècle. Il souligne ainsi le rôle déterminant joué par l’Église dans l’Occident médiéval.
    Secte minoritaire, elle devient alors une organisation dont les intérêts exigent qu’elle constitue et défende un patrimoine elle va ainsi construire un système de règles où sont proscrites des pratiques telles que l’adoption, le divorce, le concubinage, les unions entre proches. Prenant en main les institutions du mariage, des donations et de l’héritage, elle favorise la mobilité de la terre, son aliénation, donc sa dévolution éventuelle à l’Église, et l’accumulation du capital entre ses mains. Le mariage sur consentement mutuel, la liberté de tester, les préceptes de la morale conjugale qu’elle impose assurent son pouvoir spirituel mais aussi temporel, celui du plus grand seigneur foncier.
    Traduit d’un ouvrage tout récent, cet essai « remarquable et dérangeant « , selon Georges Duby, fournira aux historiens et aux anthropologues un cadre rigoureux de réflexion et il séduira par l’originalité de ses perspectives le public des non spécialistes désireux de mieux connaître l’évolution de nos structures familiales.
    Jack Goody, ancien directeur du département d’anthropologie de l’université de Cambridge et récemment chargé d’enseignement à l’École des hautes études en sciences sociales, est mondialement connu pour ses recherches africanistes et son effort pour concevoir les modèles familiaux dans leur complexité et leur universalité.

    Cet arbre de consanguinité, dressé au 11e siècle, est l’une des multiples représentations de la consanguinité à l’époque.
    L’actualité veut qu’un Colloque international ait lieu les 24-26 janvier 2008 à l’ENSSIB École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques Écritures : sur les traces de Jack Goody autre aspect de son œuvre.

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