Création d’une rente d’une pipe de vin, Rochefort-sur-Loire 1522

J’ai toujours beaucoup de mal à comprendre pourquoi on créait autrefois de telles rentes en nature. D’autant que la somme de 60 livres touchée pour le principal n’est pas si élevée ! En outre, ici on est dans une région de vin de bonne qualité !
Quand on lit l’acte, on découvre que le vin était livré au cours des vendanges, et cela signifie qu’il est juste sorti du pressoir.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte : Le 36 janvier 1522 (calendrier Julien, donc le 23 janvier 1523 nouveau style), en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement estably Lucas Lambert marchand demourant à Rochefort ainsi qu’il dit soubzmectant etc confesse avoir aujourd’huy vendu octroyé et céddé vend octroye des maintenant et à présent à toujoursmais perpétuellement par héritage à vénérable et discret maistre François Belin chantre et chanoine de l’église collégiale et royal monsieur saint Martin d’Angers qui a achapté pour luy ses hoirs et ayant cause une pippe de vin blanc de rente annuelle et perpétuelle bon vin nouvel en un fut neuf dont ledit achacteur fournira de tonneau rendable et payable par ledit vendeur ses hoirs audit achacteur ou ayant sa cause au lieu de la Belinières assis en la paroisse de Bouchemaine appartenant audit achacteur au cours de vendanges provenant desdites vignes de la Belinière le premier paiement commençant au cours des vendanges prochainement venant
laquelle pippe de vin de rente ledit vendeur a assise et assignée et par ces présentes assigne et assiet dès maintenant à présent audit achacteur à ses hoirs généralement et especialement sur tous et chacuns ses biens immeubles et choses héritaulx présents et avenir quels qu’ils soient et sur chacune de ses pièces seule et pour le tout o puissance d’en faire assiette par ledit achacteur ses hoirs sur tel lieu qu’il lui plaira toutefois et quantes non lui semblera
et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 60 livres payées et baillées contant en notre présence et à vue de nous par ledit achacteur audit vendeur qui les a eues et receues en 30 escuz d’or au merc du soulleil bons et de poids valant ladite somme de 60 livres dont ledit vendeur s’en est tenu par davant nous à bien payé et contant et en a quicté et quicte ledit achacteur
et a promis ledit vendeur faire lier et obliger Anne sa femme à ce présent contrat et iceluy lui faire avoir agréable et en rendre et bailler à ses despens lettre vallale de ratiffication audit achacteur dedans la feste de Pasques prochainement venant à la peine de dix escus de peine commise et appliquée audit achacteur en cas de défaut ces présentes néanmoins demourans en leur force et vertu
à laquelle vendiiton et tout ce que dessus est dit tenir etc et ladite pippe rendre et et les choses héritaulx baillées en assiette de ladite rente garantir etc et aux dommages etc oblige ledit vendeur soy ses hoirs etc à prendre vendre etc foy jugement condemnation etc
présents ad ce discrète personne maistre Jehan Lepoitevyn prêtre curé de sainte Jame sur Loire et Macé Maucousin clerc demourans à Angers tesmoings
fait et donné à Angers

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Querelle autour d’une petite rente impayée, Villevêque 1618

Minuscule querelle, qui a pourtant été au tribunal, et coûté plus de frais de procédures que le jeu n’en valait la chandelle ! En fait, ils sont manifestement en indivis ou en fraresche, et l’un a a payé pour le tout sans être remboursé de sa quote-part par l’autre. Ce type de petite querelle devait être fréquent, car si j’en juge par la copropriété de nos jours, il existe toujours des mauvais payeurs !

J’ai trouvé l’acte qui suit aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription : Le 12 mai 1618 après midi, par devant nous Julien Deille notaire royal à Angers fut présent estably et deument soubzmis Jacques Mesnil marchand d’une part
et Julien Belin aussi marchand, tant en son nom que se faisant fort de Pierre Belin son père, demeurant en la paroisse de Villevesque d’autre part
lesquels confessent avoir par l’advis de leurs conseils et amis fait l’accord et transaction qui s’ensuit sur les demandes que ledit Mesnil a faites audit Belin tant pour remboursement et arrérages de la rente de 23 escus qu’il auroit payée à la seigneurie de Pilvoisin ? dépéndant de la commanderie de Lautin ? hospital d’Angers pour plusieurs années
à quoi ledit Belin défendait avoir aussi payé lesdits aréraiges de ladite rente et outre déffendoit à ladite demande et mesmes demandoit des despens de la sentence par luy aujourd’huy obtenue
c’est à savoir que lesdites parties ont respectivement composé entre eux le prix desdits arrérages et intérests du paiement d’iceux
les parties sont demeurés hors de cours et procès
et au surplus demeurent lesdites parties esdits noms généralement quites les uns vers les autres sans autre recherche pour l’advenir

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