Vente de pierres à affûter rasoirs et faux pour l’Orne, Morannes 1640

Bien sûr, les pierres à affuter les rasoirs n’ont pas les mêmes dimensions que celles pour affûter les faux, mais proviennent ici manifestement de la même carrière. Il faut signaler l’existence d’une façon particulière de tailler les pierres à faux à Morannes.
Par contre, le prix de ces pierres est très peu élevé, compte-tenu du travail de main-d’oeuvre pour extraire, façonner et livrer les pierres à Angers. Je suis même sans voix devant le faible montant de cette transaction.

J’ai trouvé l’acte qui suit aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici ma retranscription : Le 31 juillet 1651 par devant Me Louis Coueffé notaire royal Angers furent présents establis et deuement soubsmis Thomas Prudhomme marchand demeurant en la paroisse de Morannes d’une part
et Guillaume Maunoury aussi marchand demeurant en la paroisse St Clerc de Hailoup pays de Normandie

    Héloup à 6 km S.O. d’Alençon, Orne

lesquels ont fait convenu et accordé entre eux ce qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Prudhomme a vendu et vend par ces présentes audit Maunoury qui a achapté le nombre de 500 pierres à razouère (rasoir, voir ci-dessous la graphie originale) et un trentain de pierres à faulx façon de Morannes qu’il promet luy fournir bailler et livrer en la maison de Jean Nepveu hoste de l’hostellerie où est pendantes l’image Notre Dame forsbourgs St Michel du Tertre de cette ville dans le jour et feste de Toussaint prochainement venant à peine de toutes pertes despens dommages et intérests,
moyennant la somme de 35 livres tz qui est pour lesdites pierres à razouere 15 livres et pour les pierres à faulx 20 livres que ledit Maunoury promet et s’oblige luy payer et bailler lors de la livraison desdites pierres
ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties etc obligent etc
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me Anthoine Charlet et Jehan Lemasson

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir. Et voyez la graphie des pierres à rasouere.

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Transaction des héritiers Guilloteau au sujet de l’office de grenetier de leur père, Château-Gontier 1649

L’acte qui suit est aux Archives Départementales de la Mayenne, série 3E63 – Voici ma retranscription : Le 19 décembre 1649, comme ainsi soit que noble homme Jacques Desmoulins vivant grenetier au grenier à sel de Château-Gontier, originaire de la province de Normandie vicomté de Domfront, eust espousé damoiselle Françoise Boullard veufve de défunt noble homme Jean Guilloteau vivant aussi grenetier au mesme grenier
que pendant leur mariage ils se fussent fait donation mutuelle et que ladite Boullard eust survécu ledit Desmoulins à laquelle les héritiers d’iceluy Desmoulins avoient fait demande de la délivrance de leurs droits et après le décès de ladite Boullard à ses héritiers lesdits droits par eux prétendus consistant en offices de grenetier ancien demy triennal et de premier président au grenier à sel de Château-Gontier dont ledit défunt Desmoulins estoit pourvu et la moitié des effets de la communauté
et que ladite Boullard de son vivant auroit exepté contre lesdites prétentions de sa donation
et ses héritiers après son décès auroient aussi excepté de la mesme donation soutenu que l’office de grenetier dont ledit Desmoulins auroit esté pourvu estoit celuy qui apartenait audit Guilloteau leur père duquel ledit Desmoulins s’estoit emparé sans rien payer,
que celui de président estoit vacant au profit de sa majesté
et que sur les effets de ladite communauté ils debvoient estre remplis de notables sommes contenues en diverses obligations et autres actes mentionnés en l’inventaire des biens de la communauté d’entre lesdits feu Guilloteau et Boullard (je n’ai que le début de l’acte)
En marge : Le 12 avril 1650 après midy devant nous Jean Gilles notaire royal susdit a comparu an personne vénérable et discret Me Jacques Dubois l’aîné prêtre chanoine en l’église St Nicolas de Craon y demeurant, procureur spécial d’Anne Dubois veufve d’Urban Guilloteau, lequel tant pour elle que pour Me Jacques Dubois le jeune, mari de Marguerite Bois, nous a fourni et mis en main acte de ratiffication de la transaction cy dessus passée par Chesnau notaire de Craon le 9 de ce mois consenti par les dessus dits

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Nicolas Durant de Ger achète chez Michel Garande à Angers, 1591

J’ai beaucoup travaillé sur les communes de Ger et de Beauchesne en Normandie, où j’ai des ascendants. J’en avais commencé une route du clou, qui recensait des Normands venus s’installer par ici.

    Voir ma route du clou
    Voir le site de Ger

Aujourd’hui, nous voyons qu’ils venaient aussi acheter à Angers, et manifestement s’ils sont venus avec une marchandise à vendre, la vente n’a pas été suffisante pour payer la marchandise qu’ils ont acheté, car il faut s’engager à payer 32 livres.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 15 octobre 1591 après midy en la court du roy notre sire à Angers par davant nous François Revers notaire d’icelle personnellement estably Loys Durant fils de Nicollas Durant dict Prinnoguet marchand demeurant en la paroisse de Ger pays de Normandie évesché d’Avranche ainsy qu’il a dit soubzmettant etc
confesse etc devoir et par ces présentes promet rendre payer et bailler en ceste ville d’Anvgers à ses despens périls et fortunes dedans d’huy en trois sepmaines prochainement venant à honneste homme Michel Guerande marchand demeurant Angers paroisse Sainte Croix la somme de 10 escuz deux tiers pour vendition et livraison de marchandise de ciergier ce jourd’huy auparavant ces présentes vendue et livrée par ledit Guérande audit Durant qui a confessé avoir eue et receue et dont il s’en est tenu à contant et en quicte ledit Guerande par ces présentes,
et pour l’exécution des présentes a ledit Durant esleu et accepté juridiction par devant les juges consuls des marchands d’Anjou à Angers pour y estre traité et poursuivi comme par devant juges naturels et a renoncé à tous delais et fins déclamatoires de juridiction
et aulx fins que dessus a ledit Durant esleu domicile en la maison de Pierre Dubrail hoste en la rue Craonnoise près le Chapeau Rouge et voulu et consenty veult et consent tous commandements exploits et actes de justice qui luy seront faits et baillés audit domicile valent comme si faits et baillés à sa personne et domicile ordinaire
au moyen de laquelle somme de 12 escuz deux tiers s’est ledit Durant obligé comme pour les propres deniers et affaires du roy notre sire luy ses hoirs et ayant cause avecq tous et chacuns ses biens présents et advenir et son corps à tenir prinson par tous pays et territoires et ses biens à prendre vendre etc par défaut etc renonczant etc foy jugement condemnation etc

    nous avons déjà souvent rencontré les biens à vendre, et le corps à tenir prison, mais ici on a jouté par tous pays et territoires, car le débiteur est Normand et non Angevin

fait et passé à notre tablier Angers ès présence de Anthoine Joubert et Michel Lory praticiens demeurant audit Angers tesmoins etc aussy à ce présent Claude Dormetz marchand demeurant au bourg de Beauchesne audit pays de Normandie en l’évesché de Bayeux lequel Dormetz a dit ne savoir signer

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Vente de clous à ardoise, fabriqués en Normandie, Angers, 1607

Mon site vous fait découvrir les cloutiers Normands, et ce jour, en voici un, venu à Angers vendre ses clous, qui sont des clous à ardoise, de taille normale, et de grande taille, aussi à Ardoise.
Je descends bien sûr de cloutiers normands, par contre mes cloutiers savaient tous signer, et celui-ci ne sait pas plus signer que son acheteur.

    Voir ma page de Normandie
    Voir ma page de la Route du clou
    Voir ma page sur les Forges de l’Orne

Cet acte donne le prix des clous. Par contre j’ignore comment on comptait un millier de clou, sans doute au poids ?
Sur le plan commercial, comme j’ai déjà observé pour d’autres transactions de ce type, c’est le fabricant qui se déplace trouver un acheteur, et je suis en admiration devant ces déplacements d’antant !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 11 décembre 1607 avant midy en la court du roy notre sire à Angers furent establys Laurans Forget marchand cloustier demeurant en la paroisse de Larchant pays de Normandie d’une part

    Larchamp près Tinchebray et Argentan

honneste personne Jehan Rebillard marchand demeurant en la paroisse de la Trinité de ceste ville d’Angers d’autre part

soubmettant etc confessent etc avoir fait et font entre eux le marché qui s’ensuit scavoir est que ledit Forget a vendu et encore par ces présentes vend promet rendre bailler et livrer en ceste dite ville d’Angers audit Rebillard qui a achapté de luy le nombre de 200 milliers de clou à ardoise bon clou loyal et marchand lequel nombre de clou ledit Forget a promis bailler et livrer à ses despens audit Rebillard en sa maison en ceste dite ville d’Angers, avecq le nombre de 24 milliers de grand clou à ardoise dedant 15 jours après la feste de Nouel prochainement venant

et est faicte ladite présente vendition dudit nombre de clou à cause desdits deux cens milliers de clou à ardoise moyennant la somme de 100 livres tournois et desdits vingt quatre millies de grand clou à ardoise moyennant la somme de 13 livres 16 sols
quelle somme de 100 livres ledit Rebillard à payée et baillée en présence et veue de nous audit Forget qui l’a eue prinse et receue en pièces de 16 sols et autre monnoie au poix et prix et suivant l’ordonnance royal et ladite somme de 13 livres 16 sols payable à la livraison desdits clous
a ce tenir etc obligent etc à prendre etc foy jugement etc et le corps dudit Froget à tenir prinson comme pour les propres deniers et affaires du roy notre sire
fait et passé audit Angers en présence de Me Jehan Poullain le jeune et Claude Vaudelay demeurant audit Angers
PS Le 6 janvier 1608 après midy ledit Rebillard a receu sur le présent marché le nombre de huit vingt quatre (192) milliers de clou tellement que ne reste su rladite livraison que 36 milliers tant desdits 200 milliers que 24, desquels huit vingt quatre milliers ledit Rebillard s’est tenu à contant et en quite le dit Froget
PS Le 18 mars 1608 en la court du roy notre sire furent establys lesdits Jehan Rebillard y desnommé et ledit Forget aussi y desnommé, lesquels deuement establis soubmis confessent l’un l’autre avoir eu et receu le contenu au marché cy-dessus savoir ledit Rebillard toute ladite marchandise et ledit Forget le prix d’icelle
Ni l’un ni l’autre ne signent

Argentan, Orne, Collections privées, reproduction interdite
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Un Angevin dans la Manche, Philippe Defaye, 1629

Voici une vente de biens pour cause de départ au loin, plus précisément à Coutances dans la Manche.
L’acte donne miraculeusement le nom de la mère Perrine Boullay et d’un oncle Charles Boullay.

Par contre c’est une vente à rente foncière, payable à Angers. J’ignore si le couple revenait en Anjou chercher son dû chaque année… car je vois mal comment l’argent aurait pu leur parvenir.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 31 juillet 1629 par devant nous Louys Couëffe notaire royal Angers furent présents establis et deument soubzmis honorables personnes Me Philippe Defaye et Anne Dupas sa femme de luy authorisée demeurant à Coutances pays de Normandie d’une part, et honnorable homme Mathieu Doucher marchand demeurant en ceste ville paroisse St Michel de la Pallud,
lesquels Defaye et sa femme chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personnes ni de biens leurs hoirs etc renonçant au bénéfice de division discussion etc confessent avoir fait et font entre eux la baillée de prise à rente convention et obligation suivantes c’est à savoir que ledit Defaye et sa femme ont baillé et baillent par ces présentes et promettent perpétuellement garantir de tous troubles hypothèques évictions audit Doucher qui a pris et accepté audit tiltre de rente foncière annuelle et perpétuelle pour luy ses hoirs,
les lieux et closeries de Nauvet paroisse St Silvin, du Boispin, du Pin et de la Maison Bruslé le tout en la paroisse de Marcé, comme ils se poursuivent et comportent avecq leurs appartenances et dépendances tels qu’ils tons escheus et advenus audit Defaye des successions de défunte Perrine Boullay vivante sa mère et de défunt Charles Boullay vivant son oncle par les partages faits entre luy et Me Pierre Brunsard curateur quand à partages de Jehan Anne Marguerite et Charlotte les Defaye enfants mineurs de défunt Charles Defay et Anne Legoux ses cohéritiers …
et est faite ladite baillée et prise à rente pour en payer chacun an par ledit preneur ses hoirs auxdits bailleurs leurs hoirs ou autre qui aura charge d’eux en ceste ville maison de nous notaire à pareil jour et date des présentes la somme de 90 livres tz de rente foncière annuelle et perpétuelle …
fait à notre tablier présents Me Louys Collet et Jehan Myette demeurant à Angers

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Testament d’Augustin Le Vavasseur, chaudronnier au Mesnil-Garnier (50), 1639

fait à Corzé (49) où il est malade (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E)

Nos ancêtres se déplaçaient, et on les retrouve parfois dans les registres paroissiaux, mais aussi dans les actes notariés. Parmi ces déplacements, celui de nos voisins Normands, constituait une véritable route Normande, que j’appelle LA ROUTE DU CLOU, tant elle elle est liée à tous les métiers de la grosse forge et ses petits produits dérivés.
Bien souvent, dans les métiers de la forge, on retrouve de véritables dynasties, tant le métier était spécialisé, aussi certains noms de famille sont pour ainsi dire réservés, il en est ainsi des Vavasseur, souvent issus de la forge. Je les retrouve à Riaillé etc….
Parfois, le chemin de ces voyageurs, commerçants ou pélerins, s’arrêtait là où la maladie les emportait. Ce chaudronnier aura eu le temps de nous laisser ce bouleversant testament, qui comme tout testament commence par les affaires spirituelles, mais vous allez voir que les affaires temporelles d’Augustin sont importantes, y compris sur le plan généalogique. Donc, augustin Le Vavasseur meurt de l’épidémie, et j’ai ensuite mis en caractères gras sa recommendation de payer ceux qui porterons son corps en terre, cela signifie clairement qu’en période d’épidémie, les volontaires pour porter en terre au cimetière les morts d’épidémie, étaient courageux, et qu’il craignait qu’on ne le porte pas au cimetière.

Voici la retranscription de l’acte : Le 20 octobre 1639 devant Christofle Davy notaire royal à Baugé résidant à Corzé furent présents établis et duement soubmis Augustin Le Vavasseur chaudronnier de la paroisse du Mesnil Garnier (dans la Manche, entre Coutances et St Lô, autrement dit vers la route des poîles et Villedieu) pays de Normandie, étant de présent au bourg de Corzé, étant de présent au lit malade, sain néanmoins en la grasse (grâce bien entendu, car je laisse toujours l’orthographe originale de l’acte, et ceci vaut à mon site d’être qualifié de site bourré de fautes d’orthographe.) de Dieu d’esprit et entendement, ne désirant décéder sans avoir ordonné de ses affaires spirituelles et temporelles, a fait le présent son testament de dernières volontés en la forme qui ensuit, et d’aultanct que les choses spirituelles sont à présent devant les temporelles il a recommandé son âme à Dieu à la glorieuse vierge Marie à tous les saintz et sainctes du Paradis, les suppliant intercédder pour luy vers sa grandeur, à ce qu’il luy plaise lors que son âme sera séparée d’avecq son corps (très jolie formule pour désigner le trépas, formule que je rencontre dans tous les testaments angevins) la recevoir en son paradis ;
Item veult et entend que lors que son âme sera séparée d’avecq son corps sondit corps estre livré à la sépulture iceluy enterré au petit simetière audit Corzé, ou au grand simetière (je sais bien que c’est cimetière, mais une retranscription doit respecter l’original et non le corriger) à l’endroit qu’il plaira à monsieur le curé ;
Item veult et entend que le jour de son enterrage (eh oui ! c’est l’enterrement) ou le lendemain il soit dit et célébré en l’église dudit Corzé ung service solempnel scavoir trois messes à haulte voix et à basse voix aultant, comme il y aura de prêtres habitués en ladite église avecq pareil service huit jours après ;
Item veult et entend qu’il soit dit et célébré incessement après son décès en l’église de ladite paroisse du Mesnil Garnier ung trentain à haulte voix avecq pareil service à la fin ;
Item veult et entend que ceulx qui porteront son corps à la sépulture ensemble ceulx qui le gouverneront en sa malladie soient payés et pour ce faire déclare qu’il donne à la confrairie du Rosaire établie en l’église dudit Corzé la somme de 60 sols à une fois payée pour participer aux prières qui seront célébrées ;
Item veult et entend qu’il a donné et donne par ces présentes aux enfants de Laurent Cavalle et de défunt Germaine Le Vavasseur sa fille, la somme de 100 livres outre et parsus ce qu’il pourra avoir donné à sadite fille en advancement de droit successif lors de son mariage que pour leurs parts et portions qu’ils pourront prétendre en sa succession après son décès, sy mieulx n’ayment ses autres enfants (là, j’avoue avoir eu du mal à comprendre pourquoi il parle de Germaine sa fille, serait-ce un autre lit ?) consentir aux enfants de ladite Germaine Le Vavasseur sa fille partaigent avecq eux suivant la coustume de Normandie (sage précision, car nous sommes alors en pays de droit coutumier, lequel varie d’une province à l’autre, et les différences sont souvent importantes);
Item veult et entend que toutes autres debtes qui se trouveront estre par luy instemment deues lors de son décès soient payées et acquitées
et pour ses exécuteurs testamentaires il nomme Gervaise (autrefois utilisé pour Gervais, car l s’agit bien entendu d’un homme, je n’ai jamais rencontré de femme exécuteur testamentaire, pas plus que témoins dans les actes notariés d’ailleurs) Michel de ladite paroisse du Mesnil Garnier et Pierre Trouillard marchand audit Corzé, qu’il prie en prendre la charge, et exécuter fidèlement selon sa forme et teneur pour ce faire leur a dès à présent céddé quitté et délaissé tous et chacuns ses biens meubles et immeubles qu’il veut et entend estre convertis et employés jusqu’à parfaite et entière exécution d’iceluy, que ledit estably a voulu stipulé etc…
Item déclare ledit testateur ne debvoir aulcune somme ne marchandie à Julien Le Vavasseur demeurant en ladite paroisse du Mesnil Garnier ;
fait et passé au bourg dudit Corzé au devant de la maison Doucher ou est de présent ledit testateur en présence de Me Jehan Piron sergent royal demeurant au fauxbourg Sainct Michel du Tertre d’Angers, Vincent Minot aussi sergent royal

J’ai mis la date en caractères gras, car nous sommes alors en épidémie, et elle emporte durant des mois une grande partie de la population. J’ai déjà mis sur mon site plusieurs dépouillements de cette épidémie, terrifiante, durant laquelle on n’avait parfois des familles entières atteintes et pas le temps de les enterrer au cimetière.
Enfin, le don à sa fille Germaine est remarquable, car normalement tous les enfants ont la même chose, et la phrase, que j’ai fidèlement retranscrite, n’est pas clair, car s’il a d’autres enfants, cela pourrait signifier qu’elle est d’un autre lit… bref, sans doute un élément pour ceux qui en descendraient le cas échéant. On nomme toujours 2 exécuteurs testamentaires, et l’un d’eux est du Ménil Garnier, mais je ne pense pas qu’il soit venu après avoir été prévenu, car l’épidémie ne le permettait pas. Je pense qu’Augustin Le Vavasseur ne voyageait pas seul, et qu’il nomme son compagnon de voyage. Et bien sût le voyage était commercial et ils vendaient chaudrons et poîles…

A demain, pour les émotions rocambolesques dignes de la chasse au trésor.

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