Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 7 : la mort

(C) Editions Odile HALBERT
ISBN 2-9504443-1-8

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Chapitre VI

  • LA MORT
    1. « On ne meurt qu’une fois »
  • La mort prévolutionnaire
  • Le rôle de l’enregistrement des sépultures dans les registres de catholicité du XVIIIe est la tenue d’un état civil propre à assurer en premier chef les successions. Les prêtres, à ce titre, sont habilités à recevoir les testaments, en vertu de l’ordonnance d’Août 1735, article 15 :

    Les Curés séculiers ou réguliers pourront recevoir des Testaments ou autres dispositions à cause de mort, dans l’étendue de leurs paroisses, & ce seulement dans les lieux o— les coutumes ou statuts les y autorisent expréssement, & en y appellant avec eux deux Témoins; ce qui sera pareillement permis aux Prêtres séculiers, préposés par l’Evêque à la Desserte des Cures, pendant qu’ils desserviront, sans que les Vicaires ni aucunes autres personnes Ecclésiastiques puissent recevoir des Testaments ou autres dernières dispositions.(23)

    Le rituel (23) s’appuie sur le droit coutumier lorqu’il donne les extraits de la coutume de Bretagne, qui domine dans le diocèse de Nantes, et, la formule de testament selon cette coutume. Le rituel précise ensuite qu’une partie du diocèse est soumise à la coutume d’Anjou qu’il convient de suivre dans la région concernée. Les prêtres sont ainsi familiers du droit qu’ils apprenaient, pour ce qui au moins des successions, au séminaire. Ce droit est essentiellement coutumier : il subsiste en 1789 en France environ 300 coutumes différentes applicables à un territoire important. Cette diversité des droits pose bien entendu des difficultés d’ordre pratique et est combattue par la philosophie dominante qui pr“nait l’unification nationale.
    L’enregistrement des sépultures par les prêtres ayant une fonction d’ordre juridique, les prêtres clandestins sont en concurrence avec l’état civil lorsqu’ils enregistrent les sépultures, alors que pour les actes de baptêmes et mariages, qui sont d’ordre sacramentel, ils restent dans le domaine religieux. Dès lors qu’il y a concurrence, il va apparaître une complémentarité des deux types d’enregistrement : le catholique et le municipal. Les populations vont répugner à déclarer leurs morts aux deux pouvoirs à la fois : il leur était difficile de comprendre si la municipalité était capable de répondre juridiquement de tels enregistrements, puisqu’elle s’était éclipsée dès mars 1793. Les populations iront déclarer leurs morts là où le prêtre leur conseillera d’aller, lorqu’il a de l’influence, comme c’était le cas pour René Lemesle.
    L’influence de René Lemesle est relatée indirectement dans une lettre de dénonciation en l’an VII. Cette lettre, qui comme beaucoup de dénonciations, est conservée en série L aux Archives départementales, concerne une période de persécution particulièrement exacerbée. Elle émane d’un concellois qui est nommé et il m’a paru intéressant d’étudier son cas dans le registre clandestin pour voir s’il y figure ou non en tant que pratique de René Lemesle, puisque sont patronyme y est souvent cité.

    « A Saint Julien de Concelles canton du Loroux, maison Copsonnière chez Pichelin aucien juge de la monnaye il y a une société ou réunion assez fréquente sous prétexte de pêche. Cette société est composée en grande partie d’anciens chefs de rebelles, on a invité Debruc ancien rebelle demeurant actuellement à Saint Julien de Concelles à s’y rendre, il a répondu qu’ayant peur d’être guillotiné il ne voulait pas tremper dans aucune conspiration nouvelle. Fait raporté par Biry demeurant à Chebuette en Saint Julien canton du Loroux, ce qu’il a dit à Boutin. Lemesle faisant les fonctions de curé à Saint Julien a reçu une lettre d’invitation de la part des agents de la royauté pour engager les habitants à se rassembler et à se renseigner, lequel prêtre a paru rejetter. Le même prêtre Lemesle a dit la messe publiquement à 9 heures le 16 chez la femme Ve Cheminant à … près la Chef Buette, il y avait beaucoup de personnes surtout des femmes.Rapport de Boutin boulanger à Nantes, 23 ventose An VII » (AD44,L763)

  • La mort clandestine
  • Le nombre de sépultures du registre de René Lemesle est relativement faible (voir chapitre 2). Le rythme annuel des sépultures notées est surprenant, car il se produit une chute brutale au moment de la première période de calme relatif.
    Cette chute est liée au début de notation des sépultures par l’administration civile. Lorsque tout revient dans l’ordre, en 1800, les sépultures sont à nouveau notées par René Lemesle, bien que le taux annuel soit inférieur de plus de moitié au taux prérévolutionnaire. A pertir de ce moment, il n’y a plus concurrence proprement dite, mais une volonté d’une partie de la population de conserver l’enregistrement après la messe de sépulture.

    Pendant la persécution religieuse, les concellois, comme leurs voisins lorousains, n’ont pas perçu la nécéssité de déclarer 2 fois leurs morts, une fois au prêtre et une fois à l’officier municipal, en particulier leurs morts de mort violente pendant la période d’absence de prêtre et de pouvoir civil en 1793 et début 1794. Par ailleurs, René Lemesle a jugé suffisante la déclaration faite à l’état civil. Il a en quelque sorte passé tacitement la main à l’administration civile sur ce plan. La sépulture n’est pas un sacrement et seule l’extême-onction est un sacrement : à ce titre elle ne figure pas dans les registres de catholicité.
    Nous sommes bien en présence d’une entente, probablement négociée entre les hommes publics et Lemesle. On peut dès lors se demander quel était la personnalité de ces hommes que Lemesle avait en face de lui. Etaient-ils vraiement « en face » ? (voir chapitre les réseaux concellois)
    Dans les registres clandestins, on est frappé du dilemmne qui s’est posé à ces prêtres, et chacun a tenté de trouver une réponse à sa manière. La sépulture n’étant pas un sacrement, devaient-ils ou non continuer sa notation, dès lors que l’état civil jouait ce rôle. La réponse passe évidemment par leur degré de confiance dans cet état civil, donc dans les hommes qui le tiennent. Cette confiance n’a pas un caractère purement politique, elle est aussi et sans doute avant tout une question de méthode : la notation des actes est un savoir-faire que les prêtres maîtrisaient, mais que les officiers municipaux ont du apprendre sur le tas, non sans laisser quelques erreurs … (18).

    Chez René Lemesle, la chute des enregistrements de sépultures correspond à la présence dans l’administration civile d’hommes dans lesquels il a confiance, comme Crouëzaud ou Phelippes. Ainsi, le registre civil de l’An IV commence par la signature de Crouëzaud. C’est lui qui fait noter à la fin du registre des mariages de cet an IV, les enregistrements de déclarations a posteriori de décès des années 1793 et 1794 (voir chapitre morts violentes de l’état civil).

  • Victimes de la guerre civile
  • Le curé constitutionnel Le Couteux est parti se réfugier à Nantes dès le 11 Mars 1793, et il n’y eut pas de prêtre attaché à Saint Julien jusqu’à l’arrivée de René Lemesle en Octobre 1794. Cependant, d’après les baptêmes (voir chapitre la vie) on peut émettre l’hypothèse de passages de prêtres clandestins itinérants, sinon il y aurait eu besoin de baptiser les enfants nés en 1793.
    En l’absence de prêtre, la sépulture en terre chrétienne n’est difficile que lorsque l’on ne peut se rendre au cimetière pour cause de persécution. Mais l’année 1793 le cimetière est libre d’accès, puisque la municipalité s’est exilée. C’est fin 1793 que l’accès des cimetières ne devient pas facile dans les régions de guerre civile. Dans beaucoup de paroisses on a dû enterrer sur place.
    François LEBRUN estime que cet attachement à la sépulture en terre chrétienne est si important (47) que son absence est considérée comme une « infâmie » en Anjou au XVIIIe siècle. A la mort violente s’ajoute donc l’horreur de l’absence de sépulture chrétienne quand on ne peut accéder au cimetière qui est le lieu béni. Le transport des corps vers les cimetières a été tenté par les survivants. Il a parfois été possible, comme à la Remaudière, où on peut retracer le passage des 7 charettes qui ramassèrent les corps au lendemain du passage des colonnes de Cordellier pour les porter au cimetière en présence de tous les survivants.
    L’exemple ci-dessous, extrait du registre d’état civil des Archives Communales de la Varenne, illustre ce qui s’est passé pour une grande partie des victimes. Dans de nombreux cas, les sépultures après le passage des colonnes infernales, seront effectuées sur place, et on tentera parfois ultérieurement de remettre les corps au cimetière. On guettait la moindre occasion d’aller les porter au cimetière, parfois en vain.

    Ils mont déclarée que Renée GAGNEUX agée d’environ 32 ans fille de feus René et Perrine BOSSé a été tuée par Larmée Révolutionnaire dans sa maison au bourg de la Varane le 15 ventose An II que son corre a resté sans pouvoir le transportée pendant quelle que tamps sous les débris de sa maison qui fut aux meme ainstans aincandiée et quansuite quelle que tamps à près il fute transportée par Pierre BRUNET dans le citière (sic) de cette commune…. »

    Mais d’autres dans ce même registre civil n’ont pas eu cette chance :

    « …Jean DURASSIER a été tué part Larmée Révolutionnaire proche sa maison à la pileterie en cette commune le 15 ventose An II que son corre a resté lespace de trois jours sur le lieux et quansuite il a été anterré dans son jardin…(AC de la Varenne, registre d’état civil de pluviose an VII)

    L’ortographe est fidèlement recopiée, elle donne une mesure des compétences de l’officier municipal, mais elle est le reflet exact de ce qu’il a entendu sans déformer, ne serait-ce que pour remettre en bon français. Ceci est caractéristique du niveau dans les petites communes, mais le niveau était tout de même très supérieur à Saint Julien de Concelles, où des hommes cultivés ont tenu le registre.

    René Lemesle n’a pas relevé les victimes sous la forme de témoignages a posteriori de morts violentes. Il n’a relevé que les sépultures auxquelles il a participé physiquement. Seules 2 exceptions notées le 2.8.1795 : Françoise Delaunay veuve de Charles Letourneux, 86 ans, et sa fille Françoise Letourneux 63 ans, massacrées en mars 1794 à la Verrie. Ces 2 décès ne sont pas déclarés à l’état civil (voir chapitre morts violentes). Les témoins qui déclarent ce massacre 15 mois après les faits sont Jean Vivant et Pierre Moreau qui ne signent. Mais les 2 victimes sont des personnalités : elles sont mère et soeur de François-Sébastien Letourneux,

    « qui avait atteint aux plus hautes charges de la République : avocat au Parlement de Bretagne, procureur général Syndic de l’administration du département de Loire-Inférieure en 1790, commissaire du pouvoir exécutif près la même administration en l’An IV de la République, ministre de l’intérieur an l’An VI, régisseur de l’enregistrement et du domaine national en l’An VII, législateur et membre du Conseil des Anciens en l’An VIII, juge à la Cour d’appel à Rennes ensuite » (8).

    Pourquoi René Lemesle n’a t-il pris que ces 2 victimes ? Est-ce une reconnaissance de protection ? Je suis tentée de répondre que cette unique faiblesse de René Lemesle, par rapport à son principe de nonrelevé de témoignages a posteriori, est un aveu de lien avec François-Julien Letourneux. Le rôle ambigu de ce concellois a-t-il joué dans la relative tranquilité dont le prêtre a joui pour desservir pendant 7 ans Saint Julien sans interruption ?
    Le registre de R. Lemesle diffère totalement de ceux deses voisins immédiats tel Massonnet au Loroux-Bottereau relevant les témoignages méthodiquement et non sans un certain savoir-faire qui impliquait un interrogatoire pour éliminer les risques d’erreur.
    Les concellois, privés de la possibilité de déclaration de leurs victimes à leur prêtre,ont éprouvé le besoin de faire la déclaration de leurs morts, en partie du moins, au même titre que leurs voisins du Loroux-Bottereau. Ils avaient besoin de papiers pour les successions !Ces déclarations, qui sont donc probablement incomplètes, figurent à l’état civil de Saint Julien de Concelles. Une grande partie d’entre elles a la particularité d’être à la fin d’un registre des mariages, lui même mal classé parmi les autres années de mariages. Si bien que ces déclarations de décès sont quasiment inaccessibles au chercheur peu curieux raisonnant avec un esprit de classement parfait. Il est vain de penser que l’on ait pu tenir correctement un état-civil pendant la guerre civile ! On a tendance de nos jours à oublier la complémentarité état civil et registre de catholicité en zone de guerre civile pour les recherches généaolgiques et démograhiques. Seuls les registres clandestins sont fiables, grâce à Dieu, auquel on ne mentait pas, et grâce au savoir-faire des prêtres. Si René Lemesle n’a pas noté de témoignages, c’est aussi sans doute qu’il percevait déjà la tendance orale à exagérer les faits et qu’il se méfiait en conséquence des témoignages.
    Les déclarations de morts violentes à Saint Julien de Concelles ont un intérêt en ce sens que l’on ne retrouve dans aucune autre source d’archives la majorité d’entre elles. Ainsi, une partie des victimes concelloises figurait dans l’ouvrage du père Petard (8), qui s’est lui-même inspiré d’Alfred Lallié. Or la liste du père Petard diffère de celle des déclarations de l’état-civil. Les 2 sources s’additionnenent sans se recouper (voir chapitre les morts violentes).

  • Les sépultures notées par René Lemesle
  • Malgré leur manque d’exhaustivité, les sépultures du registre clandestin sont curieusement réparties normalement, c’est à dire tout à fait comparables aux sépultures prérévolutionnaires.
    Les jours de sépulture s’échelonnent régulièrement tout au long de la semaine, et René Lemesle ne se repose aucun jour. Pas de repos donc pour un prêtre. Cette répartition est curieuse, puisqu’une grande partie des sépultures n’y figurent pas, et que néanmoins le ryhtme hebdomadaire est régulier. On se rend donc assez facilement au cimetière pendant cette période.
    La répartition des âges au décès est représentative de ce que des études de démographie historique donnent généralement. Ces deux répartitions, par jour et par âge, montrent que décès non enregistrés n’excluaient pas une catégorie, par exemple les enfants en bas âge, qui auraient pû être moins déclarés. La mortalité est plus élevée pour les enfants de moins de 10 ans que pour les autres tranches d’âge et ceci rejoint un profil national de l’époque. Les enfants mouraient-ils plus qu’en temps de paix, du fait des mauvaises conditions de vie ?

    On raconte, dans la tradition orale, que les enfants auraient été décimés par ces conditions difficiles. Le registre clandestin ne permet pas de le déterminer, puisque la sous déclaration est importante et peut avoir majoritairement concerné cette tranche d’âge, malgré le profil régulier de l’histogramme ci-dessus.

  • Jugements
  • Une partie des concellois partis pour galerne en 1793 ont été arrêtés et jugés à Rennes, au Mans.

  • Rennes
  • Pour les personnes arrêtées à Rennes il existe le relevé informatique d’Hervé Tigier « le Jugement des chouans par les commissions militaires d’Ille et Vilaine 1793 » tables des accusés et témoins, 1989 (30). Les concellois y sont relativement nombreux, les voici :

      Joseph Aguesse, 48 ans, marié, 1 enfant, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Antoine Bagrin, 17 ans, fils de François et Julienne Bouquet, vigneron, chouan condamné à mort (OB/P:136, AD35)
      Jean Brevet, 42 ans, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Michel Brevet, 39 ans, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Thomas Brevet, 21 ans, laboureur et bucheur (FV/P:15, AD35)
      Pierre Charbonnier, 23 ans, fils de Mathurin et Jeanne Lallié, marchand de vin en gros (FV/P:15, AD35)
      Pierre Goheaud, 23 ans, pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Jean Guillocheau, 38 ans, marié, 1 fille, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Joseph Huret, 28 ans, fils de Joseph et de Jeanne Gautron, marchand de sardines et de volailles, chouan, condamné à mort, jugement imprimé, p 34 (AD35)
      Jean Lambert, 35 ans, marié, 2 anfants, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      François Limousin, 43 ans, pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Pierre Lorand, 22 ans, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      Julien Pouponneau, 47 ans, laboureur, marié, 2 enfants (FV/P:15, AD35)
      Laurent Pouponneau, 26 ans, garçon, batelier (FV/P:15, AD35)
      Pierre Pouponneau, 20 ans, la Perrière, laboureur et pêcheur (FV/P:15, AD35)
      René Rousseau, 42 ans, fils de René (80 ans), le Plantis (FV/P:15, AD35)
  • Le Mans
  • Pour les personnes arrêtées au Mans il existe à ce jour plusieurs ouvrages basés directement sur les archives départementales du Mans dont l’ouvrage d’Henri Chardon « les Vendéens dans la Sarthe » la révolution dans le Maine, 1927, tome III (31) et le travail récemment informatisé « D’où venaient les vendées du Mans, Fauvy Joël, 1990″(32) qui récapitule toutes les sources disponibles. Les concellois sont les suivants :

      Sophie-Pauline Bougoin, 15 ans, interrogée (L 287, AD72)
      Jean Lallier, 13 ans, intérrogé (L 1978, AD72)
      Madeleine Pageot, 12 ans, intérrogée (L 1978, AD72)
      Jean Pitard, 11 ans, détenu à la Mission (L 287, AD72)
      Jeanne Arouet, 26 ans, détenue à la Mission (L 287, AD72)
      René Babonneau, 16 ans, condamné au Mans (C III,98)
      Pierre Louis Chesnais, 15 ans, condamné au Mans (C III,98)
      Jean Pettard, 14 ans, détenu à Sainte Croix (L 28, AD72)
      Jean Pitard, 14 ans, interrogé (L 287, AD72)
      Nicolas Rousseau, 17 ans, condamné au Mans (C III,98)


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    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

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    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 5

    Ouvrage paru en 1990
    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

    Chapitre V

  • LA FÊTE
  • La fête prérévolutionnaire
  • Les noces traditionnelles villageoises ont lieu le mardi dans la France rurale avant 1789. Pour la période de 1753 à 1789 à Saint-Julien-de-Concelles, 86,8 % des couples se marient le mardi, et 11,4 % le lundi, également considéré comme jour traditionnel. Ces deux jours totalisent 98,2% des mariages (voir graphique p.43).
    Au Loroux-Bottereau pour la période de 1740 à 1789, ces chiffres sont respectivement de 84% pour le mardi et 10 % pour le lundi, soit 94 % pour ces deux jours (24).
    La préférence du mardi s’explique : on prépare le festin le lundi en tuant le cochon, en confectionnant terrines, plats de volailles. Le mardi on fait ripailles, le mercredi on prolonge. Toute la famille et tous les voisins et amis sont réunis, en outre plusieurs couples sont souvent unis le même jour ; ainsi, le record dans la région est de 22 couples le mardi 22.02.1779 au Loroux-Bottereau.
    Les variations saisonnières sont rythmées par l’église et les travaux agricoles. L’église tient pour interdits le Carême et l’Avent. Ces interdits, aussi appelés « temps clos », sont respectés. Le Carême commence plus ou moins tôt selon les années, au plus tôt le 4 février, et se termine au plus tard le 25 avril, d’où un creux étalé sur deux mois. En outre, on se marie moins quand le travail agricole est intense ; à Saint-Julien ce sont les mois du chanvre, de l’osier et de la vigne, c’est à dire septembre et octobre. De même au Loroux on ne se marie guère en septembre et octobre, alors que 27% des mariages y sont célébrés en février.

  • La fête clandestine
  • La fête clandestine est-elle traditionnelle ? Des récits de mariages clandestins et festifs ont été racontés. En voici deux exemples, extraits de mémoires :

    Mon mariage fut arrêté pour le 18 janvier 1796. Il eut lieu en effet ce jour, mais ce fut au milieu des batailles, car à 2 heures de l’après midi, au moment de se mettre à table, une vive fusillade se fit entendre à 3 lieues et nous laissa dans l’incertitude de prendre le repas ou de rejoindre le bataillon aux prises, commandé par MM Douarin frères, officiers très distingués, lesquels, après une heure de combat, poursuivirent l’ennemi jusque sous les murs de la petite ville de Nort d’où il était sorti et dont le canon de la fortification nous annonça la victoire des Royalistes. Un courrier vint annoncer le succès de MM. DOUARIN et l’on se mit à table aux cris de « Vive le Roi ». Nous passâmes la journée joyeusement car, il faut en convenir, par un bienfait de la Providence dans un temps si malheureux, la tristesse était bannie de tous les esprits et, doutant de son existence au lendemain, on conservait cependant une sérénité, une absence de soucis que l’on n’a pas en temps de paix (25).

    C’est Pierre-Michel Gourlet, général de cavalerie à l’Armée de Scépeaux qui commande la région de Nort-sur-Erdre, qui relate ainsi son mariage clandestin dans ses mémoires. L’union est bénie par M. Royer, vice-gérant de Saint-Mars-la-Jaille, après publication d’un ban à Pannecé. Le registre clandestin est de nos jours à l’état civil de Saint-Mars-la-Jaille.

    La Marquise de la Rochejacquelein raconte le mariage de Charles Goguet de la Salmonière pendant la virée de Galerne :

    Il arriva à Fougères une histoire fort comique; la soeur de M. de Bonchamps suivait l’armée; comme elle était brouillée avec la veuve de ce général, elle restait à peu près seule, ou du moins avec des personnes indifférentes. Elle entra, pour une affaire, avec d’autres dames, à l’état-major ; tout en causant, ces dames dirent combien les femmes qui n’avaient point d’officiers pour parents, étaient à plaindre, abandonnées pour les logements et le reste ; on observa en badinant qu’il leur était aisé d’en avoir, qu’elles pouvaient se marier, qu’il ne manquait pas de jeunes gens. Melle de Bonchamps répliqua en riant que le conseil était excellent, mais que les femmes ne devaient faire d’avances et que c’était à ces messieurs à se proposer. Alors, M. de la Salmonière, officier du corps de Bonchamps, lui demanda si elle parlait sérieusement et si elle accepterait une proposition. Cela dépendrait, répondit-elle, de celui qui la ferait. M. de la Salmonière lui dit : « Eh bien, mademoiselle, me voilà, je me propose et serai fort heureux si vous voulez de moi ». Melle de Bonchamps était jeune et, comme je l’ai dit, se trouvait isolée, elle accepta sur-le-champ; ils se marièrent le lendemain ; M. de Talmond, toujours prêt à s’amuser, leur donna des fêtes. (8)

    Le mariage religieux fut probablement écrit sur une feuille volante et ne nous est pas parvenu, si ce n’est par le récit de la marquise de la Rochejaquelein, qui a tout lieu d’être véridique, même si la marquise n’est pas toujours fiable.
    René Lemesle assista probablement à ce mariage festif en plein coeur de la Virée de Galerne, à Fougères. En tous cas, la marquise ne cite pas le nom du prêtre qui a béni cette union, donc il ne devait pas être connu.
    Comme dans les contes, les époux furent heureux et eurent des enfants à Saint-Julien-de-Concelles. Il y font baptiser le 24.08.1801 leur fils Charles, né le 02.08.1801. Le parrain est l’aîné des enfants, Auguste Charles. La cérémonie réunit trois prêtres : Veillard, Fremont, et René Lemesle.
    Le couple fait enregistrer le mariage civilement le 19.07.1800 à Saint-Julien-de-Concelles : il réside à la Salmonière. Ce mariage civil aurait pu être qualifié de « républicain » car sans son équivalent religieux. Il est donc vain de comparer les mariages civils aux mariages religieux dans le but d’en conclure que les mariages uniquement civils sont le fait de bons républicains.

    Rythme hebdomadaire des mariages clandestins

  • On compare ci-contre la période de 1753 à 1789 à Saint-Julien, à la période clandestine.

    Les mariages clandestins ont maintenu la tradition du mardi et du lundi. L’érosion du mardi est en partie reportée sur le lundi. Ces deux jours représentent 88,3 % des mariages clandestins.
    L’érosion de ces deux jours est plus importante quand la persécution s’accentue. Ceci est surtout sensible pour les non-Concellois.

    L’année 1795 est une année sans difficultés : le profil hebdomadaire est identique au profil prérévolutionnaire pour les Concellois, mais deux Sébastiennais se marient le jeudi.
    Beaucoup de couples sont parfois unis ensemble un autre jour que le mardi ou le lundi. Ainsi, on observe cinq mariages clandestins le mercredi 13.09.1797, trois le jeudi 28.09.1797, deux le dimanche 12.11.1797 et deux le jeudi 26.04.1798. Pour la plupart de ces mariages collectifs, René Lemesle était manifestement situé dans un village proche du Loroux et de La Chapelle-Basse-Mer. On ne peut pas conclure qu’il s’est rendu au Loroux car il y toujours des couples concellois le même jour.
    Par contre, il s’est rendu à Basse-Goulaine le 27.01.1795 pour marier dans l’église deux couples de Saint-Sébastien.
    Il est aussi à la Gagnerie en Saint-Sébastien ou quelques Sébastiennais festoient le lundi 23.11.1795 : cinq couples de Sébastiennais et de Concellois se pressent dans la Chapelle de la Gagnerie « pour éviter les poursuites des révolutionnaires ennemis qui nous environnent ». Les personnes présentes sont au minimum 27, en ne citant que les époux et les témoins, auxquelles il faut ajouter le prêtre et les épouses des hommes présents comme témoins. Car, si ce sont les hommes qui sont témoins et laissent leur nom dans le registre, on doit admettre
    que leurs épouses n’étaient pas restées à la maison, d’ailleurs dans toutes les études de la pratique religieuse en période révolutionnaire, elles sont donnés généralement comme majoritairement présentes aux messes clandestines (18,19).
    Le lundi est jour de mariage festif avant la Révolution, même si cela est de fa‡on secondaire. Il le reste pendant la guerre civile et l’analyse des mariages bénis ce jour-là par R. Lemesle est significative : ce sont très souvent des mariages collectifs : cinq les 14.09.1795, 23.11.1795, 23.01.1798 et 12.11.1798, quatre les 16.02.1795 et 23.05.1796, trois les 18.01.1796 et 08.02.1796, deux les 26.06.1796, 13.11.1797 et 22.10.1798.

  • Saisonnalité des mariages clandestins
  • Les mariages clandestins à Saint-Julien-de-Concelles respectent les temps clos. Le graphique de saisonnalité (voir p.28) montre nettement le creux des mois du mois de mars et celui du mois de décembre. La saisonnalité est identique chez M. Robin à la Chapelle-Basse-Mer, avec cependant une légère différence : René

    Lemesle bénit plus d’unions que M. Robin pendant les mois de travail agricole. Pour voir si la saisonnalité de René Lemesle diffère vraiement d’une saisonnalité connue, on compare ci-contre à celle du Loroux prérévolutionnaire. On constate à nouveau que R. Lemesle bénit un peu plus que d’autres pendant le travail agricole ? Or, ce travail est collectif, lors de rassemblements importants autant que festifs. René Lemesle, qui avait 28 ans en 1794, est capable de se déguiser en ouvrier agricole.

    Il a donc pu bénir des couples au milieu du travail. Le père Petard raconte que cela se produisait quelquefois au milieu des champs (9 p.247). Les champs sont le meilleur espace discret, puisque le rassemblement est justifié par le travail. René Lemesle ne ménage pas pour autant le cérémonial. Il aime une certaine solennité qu’il sait, avec bonheur, concilier avec la réalité quotidienne. S’il se transforme facilement en ouvrier agricole, son voisin, C. Massonnet, refuse de « se déguiser » en otant sa soutane. R. Lemesle montre ainsi que très t“t il a su retirer sa soutane, sans doute dès 1791, pour se fondre dans le paysage agricole ou artisanale. Cette aptitude à se glisser parmi la population témoigne d’une certaine faculté d’adaptation pour ce fils du forgeron issu d’une lignée de marchands de fil.
    En période de persécution, la population reste donc attachée à la forme traditionnelle des noces, et fait la fête à ses risques et périls. En effet, les 411 couples unis en 8 ans représentent un déplacement considérable de population.
    On peut donc se poser la question des allées et venues de toutes ces familles sans se faire remarquer, d’autant plus que les mariages le même jour sont nombreux, jusqu’à cinq ou sept, comme avant la Révolution.

  • Rythme annuel des mariages clandestins
  • Le registre de René Lemesle contient 411 mariages, et sa moyenne annuelle est très supérieure à la moyenne prévolutionnaire avec 50 contre 31. Mais il y a des variations. On observe une pointe trés élevée pour 1795 et 1796, puis un retour progressif aux chiffres prévolutionnaires, avec cependant une chute en 1799, non significative : avant 1789 les variations annuelles sont supérieures. Elle traduit cependant la difficulté à trouver le prêtre durant 1799.

    En 1795 et 1796, René Lemesle bénit trois fois plus de couples que la moyenne prévolutionnaire.
    Le nombre élevé de mariages en 1795 traduit à la fois la pacification et le fait que les couples ont attendu longtemps : les mariages sont d’autant plus nombreux qu’auparavant on en était privé. La reprise d’armes par Charette en juin 1795 et par Stofflet en février 1796 ne contribut pas à faire chuter le nombre des mariages de l’année 1796. On peut tenter d’en conclure que les Concellois n’ont sans doute pas beaucoup suivi cette reprise.
    Les années 1795 et 1796 traduisent également l’affluence des non-Concellois.
    Ces derniers ne viennent plus faire bénir leur union à partir de 1800, donc les années 1800 à 1802 restent élevées pour des mariages de Concellois seulement.
    Les mariages de Concellois, de 1795 à 1802, n’auraient pu être aussi nombreux si la moitié de la population avait disparue en 1794, comme cela a été raconté au Père Pétard (9). La majorité des Concellois a effectivement survécu et le taux annuel de mariages vient renforcer l’hypothse émise à partir des baptêmes, pour estimer le nombre de survivants à environ 2952 (voir p.36).
    Le décompte exact des mariages concellois est délicat, car les couples de Concellois avec non-Concellois sont fréquents avant 1789, comme pendant la guerre civile. Or, un couple de de Concellois avec non-Concellois peut aussi bien concerner une paroisse voisine, dans laquelle le nouveau couple créé s’installe.

  • Pâques avant les Rameaux
  • Avant la Révolution, le premier enfant nait généralement environ 12 à 16 mois après le mariage religieux (26,27). Cette moyenne est loin de refléter la situation individuelle car les écarts sont très élevés : quelques couples ont un enfant moins de 9 mois après le mariage, d’autres 2 ans et plus après le mariage. Le laboratoire de démographie historique considère comme « normale » la période 9 à 30 mois. Passé les 30 mois, c’est qu’une naissance entre temps a pu échapper à l’attention.
    En l’absence de prêtre insermenté entre 1791 et 1794, les couples en ont cherché, parfois vainement, un pour faire bénir leur union. La première naissance du couple est donc un paramètre qui pourrait montrer l’impatience à trouver le prêtre. Elle peut être rapprochée de la date d’union religieuse ou bien de la date d’union civile, lorsque celle-ci a précédé l’union religieuse.
    Citons : Michel Bergalome, marié le 26.09.1796 à Louise Amiot, qui ont un enfant le 06.02.1797 etc…
    Le délai de première naissance n’a pu être établi que pour un nombre assez limité de couples : une bonne partie des enfants ne sont pas des premiers nés.
    L’intervalle entre naissances a pu être évalué dans les baptêmes clandestins pour quelques couples qui ont trois ou quatre enfants pendant cette période. Il se rapproche de la normale prérévolutionnaire.

    En conclusion, en période de privation de prêtres, une partie non négligeable des couples a dû faire Pâques avant les Rameaux.

  • Fille ou fils de « feux »
  • Les père et mère des époux sont toujours, qualifiés de « feu » s’ils sont
    décédés. Cette qualification est assez fiable dans les registres de catholicité du XVIII e siècle. Elle fait partie d’une méthode d’enregistrement des actes soigneusement apprise au séminaire : questions précises à tous les témoins avant d’écrire.
    Les témoins sont moins précis dans l’état civil, à moins que ce soit les
    officiers municipaux qui ne savent pas les questionner. Tous les recoupements des fiches de familles des Lorousains révèlent ces différences de fiabilité, même sur un point de détail comme celui-ci.
    On peut donc suivre avec une grande précision le nombre de parents survivants au moment du mariage de leurs enfants. Pour 411 couples, il y a 1644 parents, dont 1049 sont décédés, soit 63,8%.

  • Veuf et veuve
  • Les remariages sont fréquents au XVIIIe siècle. Ainsi on observe à Saint-Aignan en Loire-Atlantique, 8,6% des hommes et 17,4% des femmes pour la période 1674-1742,(27). A Avrillé dans le Maine-et-Loire, Jacques Thomé constate observe une pointe à 31% chez les hommes et 20% chez les femmes dans le premier quart du XVIII e (28).
    Dans le registre clandestin de Saint-Julien-de-Concelles les remariages
    touchent 13,8% de veufs et 19% de veuves pour 67,2% de premiers mariages. Le taux de remariages est normal, c’est à dire qu’il ne permet pas de dire qu’il y avait plus de veuf ou veuves du fait de massacres.

  • Mémoire d’Avent
  • Tous les Concellois ont respecté les temps clos de l’église pendant la guerre civile. Pourtant, ces temps clos faisaient parfois l’objet de dispenses avant la Révolution. Ces dispenses étaient rares et concernaient surtout les mariages entre veufs. Sur les 6000 actes de mariages du XVIIIe siècle que j’ai déjà dépouillés dans cette région, quelques veufs ne suivent pas le profil traditionnel. Ils acceptent très souvent les mariages hors du mardi ou lundi, et pendant les temps clos. Ils ne refaisaient pas la fête traditionnelle en attirant tout le ban et l’arrière ban. Ceci se comprend étant donné la fréquence relativement élevée des veuvages au XVIIIe.
    René Lemesle a accordé lui-même une dispense du temps de l’Avent à Jean Gautier, veuf de Marie Clestras, et Anne Bretagne, veuve de Michel Chatelier, tous deux Sébastiennais, qui se sont mariés le lundi 07.12.1795 « après la publication d’un ban canoniquement faite et sans opposition au pr“ne de la messe paroissiale de Saint Sébastien, la dispense des 2 autres bans, du temps de l’Avent et d’un empêchement de consanguinité du 4 au 4ème degré donnée par nous en vertu des pouvoirs re‡us des supérieurs légitimes… ». Jean est laboureur à la Goulonnière en Saint-Sébastien et ne fera enregistrer civilement ce mariage que le 25.06.1809 à Saint-Sébastien, soit 13 ans et 6 mois après la cérémonie religieuse (voir p.49).
    Ce couple est l’unique cas de mariage pendant l’Avent sur les 411 mariages. Il s’agissait de laboureurs sébastiennais, qui avaient probablement connu René Lemesle dans la division de Lyrot. Ils avaient « galerné » avec lui et avaient connaissance de sa présence toute proche.
    Ils assistaient probablement à ses messes célébrées en Saint-Sébastien, et dont il est question dans les prônes des mariages de Sébastiennais : « après publication au prône de la messe paroissiale de Saint-Sébastien… ». En effet, R. Lemesle, comme ses confrères, cite toujours la paroisse dans laquelle a été publié le seul ban qui reste souvent ; lorsque le ban a été publié par un confrère, il cite l’autorisation de ce confrère et le nomme, ainsi de M. Robin ou D. Guillet.
    Ces messes sébastiennaises et basse-goulainaises cessent de 1796 au 7.01.1799, date à laquelle il marie encore un couple sébastiennais. D’autres prêtres clandestins ont donc très probablement dit la messe dans ces paroisses pendant cette période.
    René Lemesle est jeune, et comme la plupart de ces contemporains, il est rompu à la marche : en 1800 il va même baptiser une nièce à Vern, à 50 km de Saint-Julien. Pour desservir Saint-Sébastien ou Basse-Goulaine, il résidait parfois à la Vrillère qui est aux confins de ses deux paroisses, à l’Ouest de Saint-Julien. Le père Pétard cite la Vrillère, dans son ouvrage, comme ayant été l’un des lieux où R. Lemesle s’est caché.

    Ouvrage paru en 1990
    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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