L’ouvrage que j’ai publié en 1991 sur le registre de catholicité clandestin tenu par René Lemesle à Saint-Julien-de-Concelles s’est mal vendu (le mot est faible). Par contre, jugent bon de contourner mes droits d’auteur pour en faire une bouillie de base de données à leur compte. Je salue leur manque d’éthique et de respect des droits d’auteur de ceux qui oeuvrent dans mon dos !
(C) Editions Odile HALBERT
ISBN 2-9504443-1-8
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MEMOIRE D’AVENT
L’OEUVRE CLANDESTINE D’UN ANGEVIN
RENE LEMESLE (1766-1824)
A SAINT JULIEN DE CONCELLES de 1794 à 1802
Odile HALBERT
DU MêME AUTEUR
AUX SOURCES CITOYENS ! Guide des recherches sur la vie des familles pendant la guerre civile (Editions Odile HALBERT 1990)
Tous droits de reproduction et d’adaption réservés
Editions Odile HALBERT
La Loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part que les ®copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite¯ (alinéa 1er de l’article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal, en ce compris les illustrations de Nadine THOMAS.
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(C) Editions Odile HALBERT
ISBN 2-9504443-1-8
La liberté religieuse bafouée engendre de tous temps l’héroïsme des prêtres tout comme celui des populations. Pendant la guerre civile de la Vendée, de prêtres on oeuvré dans la clandestinité. Ils ont parfois réussi à enregister les sacrements de baptême et de mariage administrés sur des registres.
Des traces de ces registres clandestins de catholicité subsistent parfois encore de nos jours. A travers l’un de ces registres clandestins, on découvre 2 siècles après, la vitalité religieuse en période de persécution. Cet immense hymne à la vie à travers la guerre civile et malgré elle dépasse parfois l’idée que l’on se fait généralement de cette période.
Ces registres sont menacés de disparition. Le but de cet ouvrage est d’en sauvegarder un en attirant l’attention sur ce drrame.
Pour les autres registres, non encore disparus, tout reste à faire, et le lecteur averti saura prendre ses responsabilités.
Odile HALBERT Après avoir débuté comme généalogiste amateur, ellea dépouillé plusieurs registres du XVIIIe siècle au pays lorousain pour en établir les tables. Elle a ensuite entrepris la reconstitution de toutes les familles lorousaines de 1740 à 1886 dans le but de rechercher tous les survivants de la période révolutionnaire à travers toutes les sources d’Archives.
A ce titre, elle s’est intéréssée aux registres de catholicité clandestins, et démontre la fiabilité de ces sources, la vitalité de la population qu’on y trouve, et a observé de nouveaux critères de mesure de la pratique religieuse.
Elle publiera en 1993 l’étude de démographie-historique du Loroux-Bottereau. D’ores et déjà les survivants sont suffisamment nombreux pour infirmer les données connues à ce jour. Le nombre des victimes lorousaines est inférieur à 1000.
« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public » (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 1789, Article 10)
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte ou l’accomplissement des rites » (Déclaration universelle des droits de l’homme 1948, article XVIII)
La France vient de commémorer le bicentenaire de la Révolution française. Elle a officiellement ignoré et rejeté une partie des Français : ceux que la guerre civile a divisés, déchirés. Quels mauvais citoyens étaient donc ceux qui n’ont pas le droit d’être appelés Français ?
– Des tarés ! disent les bons Français, en expliquant la guerre civile de la Vendée par un retard mental des populations.
Etaient-ils moins intelligents que les autres, moins soucieux de solidarité ou de fraternité que les autres, moins capables de patriotisme que les autres ? Etaient-ils ces arriérés mentaux, ces caricatures que certains prétendent ?
Ils se sont battus pour leur Dieu et le Roi. Grande tare mentale en vérité !
J’ai personnellement la chance d’avoir des ancêtres des deux cités : les bons Français et les autres, les Bleus et les Blancs. J’appartiens à ces Français de 1989 qui n’ont honte d’aucun de leurs ancêtres et qui les aiment chacun autant.
La commémoration de la Révolution en 1989 n’était qu’un hymne à la non-mémoire.
Depuis plusieurs années j’étudie la démographie historique d’une population de ces mauvais Français, les Lorousains. Le Loroux-Bottereau est situé à 20 km à l’est de Nantes, sur le territoire de la Vendée militaire. Toutes les familles lorousaines sont reconstituées à travers une multitude de sources disponibles, y compris dans les paroisses voisines. Cette étude, commencée en 1985, et dont la parution est prévue en 1993, piste plus de 12 000 Lorousains vivants en 1789, survenus et expatriés inclus, et environ 6 000 résidents.
Tureau prétendait en avoir tué 2 500. Il fut écrit sous le socle de la statue de Louis XVI, lors de sa restauration en 1942, qu’ils étaient 4 500 victimes. Le Souvenir Vendéen les estime à 1 500 dans son Guide historique et touristique de la Vendée militaire (Editions du Choletais, 1984). Les survivants dejà retrouvés à ce jour infirment les trois chiffres ci-dessus. Il y a moins de 1 000 victimes.
La généalogie a remis une certaine forme de souvenir familial à la mode. Celui-ci prend sa source dès l’année 1794, date à laquelle la tradition orale des évènements de la Révolution est née, et s’est développée dans dans les familles, s’enflant au fur et à mesure que le besoin d’honneur se faisait sentir, que des oreilles complaisantes se tendaient. Elle a précédé le souvenir collectif, dont le processus est connu par les travaux de Jean-Clément Martin. Immédiatement après les exécutions et massacres, lors des premières veillées, entre voisins dans les hameaux, on a raconté, raconté… ; on a aussi transposé, déformé !
Combien de traditions familiales sont vraies ? Le recoupement des sources permet d’en confirmer, quelquefois d’en corriger, parfois d’en infirmer.
Seule une source se révèle fiable à plus de 99 %, alors que certaines autres ne le sont pas même à 50 %. Mais cette source est du domaine des archives privées et n’est pas protégée par une copie microfilmée ou par un dépôt aux archives. Elle s’amenuise au fil des années, bref, elle est en voie de disparition. Tout s’en mêle : emprunts que l’on a oublié de rendre, fermetures de beaucoup de lieux qui les renferment ayant entraîné leur destruction par le feu ou la benne à ordures, méconnaisance des détenteurs actuels de ce patrimoine etc…
Cette source, constituée de registres de catholicité des prêtres insermentés clandestins, ou, de minutes de leurs actes, est en outre le complément indispensable d’un état civil parsemé de lacunes ou d’erreurs en région de guerre civile. Ces documents sont plus fiables que d’autres : on ne mentait pas à Dieu et ces prêtres savaient prendre en compte la fragilité de la mémoire humaine.
Pour attirer l’attention sur ces registres clandestins de la fin du XVIIIe siècle, je tente, par le présent ouvrage, d’en sauvegarder un en l’imprimant et en illustrant son intérêt. Je l’ai choisi peu connu, assez volumineux, mais non par hasard : il se trouve dans une paroisse voisine du Loroux-Bottereau, celle de Saint-Julien-de-Concelles.
Les connaissances, que j’ai acquises sur une paroisse voisine du Loroux, profiteront aux curieux et aux chercheurs, tandis que j’espère sensibiliser historiens, généalogistes, curés, et maires, à la richesse de leur patrimoine écrit. Puissent-ils entendre cet appel que je leur lance !
Des historiens conscients du problème se sont entre-temps émus. Marius Faugeras, spécialiste du diocèse de Nantes pour la première moitié du XIXème siècle, lance aussi un appel solennel intitulé :
« Pitié pour les archives paroissiales ».
Il constate, comme moi, que tout disparaît dans les cures : registres de catholicité, livres de paroisse, cahiers de fabrique etc… M. Faugeras parle de la Loire-Atlantique ; le drame est plus avancé dans des départements voisins : dans les cures, tout ce qui est antérieur à 1860 a été détruit . Un véritable travail d’iconoclastes est déjà fait et malheureusement se poursuit. Il faut réagir vite pour que ce qui peut être sauvé le soit. Il faut sensibiliser les responsables pour assurer la pérennité de ces documents en péril.
A l’heure où ces lignes paraissent, cet appel à la sauvegarde commence à être entendu. Quelques bonnes volontés se sont manifestées, déjà un mouvement est né.
Ce travail n’aurait pu voir le jour sans le soutien moral de quelques généalogistes passionnés d’histoire, et soucieux comme moi, de préserver les sources sur l’histoire des familles pendant la guerre civile.
Michelle Friou a effectué une partie des vérifications sur place, tandis que Louis Bossard précisait quelques détails historiques et que beaucoup relisaient.
Qu’ils en soient tous remerciés.
Nantes, le 25.12.1990
L’étude, qui accompagne la présente copie de sauvegarde du registre, illustre la pratique religieuse et les manifestations de la vie par opposition à celles de la mort, trop souvent mise en avant. Elle n’est pas une étude de démographie-historique.
Seul Le Loroux-Bottereau est en cours d’étude de démographie.
SOMMAIRE
Neuville et Grez
Vern-d’Anjou
Chemazé
Vergonnes
La longue marche
Le ministère clandestin
René Lemesle oublié
Dans le silence des clochers
L’attente concelloise
Les non-Lorousains baptisés au Loroux
Le choix du prêtre ?
La continuité dans la pratique
« Pas un prêtre de Liré à Nantes »
Haute-Goulaine
Basse-Goulaine
Landemont
Importance du baptême clandestin
Activité de René Lemesle comparée à M. Robin
Activité concelloise prérévolutionnaire
Le courage des foules
Le baptême prérévolutionnaire et postrévolutionnaire
Le délai de baptême dans la clandestinité
Mode d’expression du délai de baptême
Chercher le prêtre
Les baptêmes clandestins
Loroux-Bottereau
Basse-Goulaine
Saint-Sébastien-sur-Loire
Venus par la Loire
Nombre de naissance par an
Enfant de l’impossible
Prénoms
La fête prérévolutionnaire
La fête clandestine
Rythme hebdomadaire des mariages clandestins
Saisonnalité des mariages clandestins
Rythme annuel des mariages clandestins
Pâques avant les Rameaux
Fille ou fils de « feux »
Veuf et veuve
Fille ou fils de « feux »
Mémoire d’Avent
Ryhtme hebdomadaire du mariage civil
Le délai d’enregistrement
L’enregistrement civil des mariages
Saint-Sébastien-sur-Loire
Basse Goulaine
Le mariage civil seulement
L’enregistrement
La mort prévolutionnaire
La mort clandestine
Victimes de la guerre civile
Les sépultures notées par René Lemesle
Jugements
Rennes
Le Mans
Les 554 hommes Concellois devenus pères de 1794 à 1902
Les Concellois réfugiés au loin
Rennes
Orléans
Les Lorousains du registre clandestin de René Lemesle
La confrérie du Rosaire
Le heurt entre deux réseaux
Les liens personnels
La mémoire des noces
La tradition orale
Perrine Giraud veuve de Laurent Dagondeau
René Hamon
Julien Courgeau
La fiabilité des documents
Morts de 1793 à 1794 déclarés à Saint-Julien
Liste des mortes violentes de l’état civil déclarées en 1797 et 1798
Toutes les cotes données au cours de cette étude par un chiffre, se réfèrent aux ouvrages ci-dessous :
1 – ANGOT A. Abbé, « Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne », 1902 tome 1 p 628
2 – PORT Célestin, « Dictionnaire historique géograhique et biograhique de Maine et Loire », 1878 tome 3 p 688
3 – ANGOT A. idem, tome 4 p 202
4 – RACINEUX Alain, « A travers l’histoire au pays de Pouancé », Mayenne 1983 p 95
5 – de TERNAY Guy, « Vern d’Anjou », Mairie de Vern 1973 p 28
6 – de La ROCHEJAQUELEIN M.L. Marquise, « Mémoires » Edition présentée par André Sarazin, 1988 p 280
7 – AD49-8L31
8 – PETARD R.P.,1898, »Saint Julien de Concelles : histoire d’une paroisse bretonne avant et depuis 1789″
9 – LUSSON-HOUDEMON P. « La vie sacramentelle des fidèles dans l’Ouest à travers les registres clandestins » in Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986
10 – GOURLET Pierre-Michel « Révolution Vendée Chouannerie : mémoires inédits 1789-1824 » 1989
11 – HALBERT Odile « Un prêtre selon leurs convictions : Massonnet au secours des lorousains 1794-1795 » Bull. C.G.O. 1985,46,242-248
12 – HALBERT Odile « Louis Bureau, dit Sanssoucy 1640-1711 », Bull. C.G.O. 1985,43,105-108 (AD44 ou CGO)
13 – HALBERT Odile « Table des baptêmes, mariages et sépultures du registre clandestin de Haute Goulaine » (AC)
14 – C.G.O. « Tables des mariages de St Julien de Concelles 1672-1802 » (AD44)
15 – COUSIN Bernard « Prêtres et la‹cs : les sacrements dans la clandestinité (Avignon 1793-1801) in Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p194
16 – HALBERT Odile « La recherche clandestine des sacrements en pays lorousain 1794-1800 » Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et Loire-Atlantique, 1990,125, 125-146
17 – GUIBERT Abbé « Les colonnes infernales » dans la bulletin paroissial, prebytère du Loroux-Bottereau, début XXème siècle
18 – HALBERT Odile « Aux Sources Citoyens : Guide des recherches sur la vie des familles pendant la guerre civile », 1990
19 – THOMé Jacques « Douceur angevine ? naŒtre, vivre et mourir à Avrillé 1532-1980 » 1986
20 – DURAND Yves « Vivre au pays au XVIIIème siècle » 1984
21 – MARTIN Jean-Clément « La Vendée et la France » 1987
22 – MARTIN Jean-Clément « Une guerre interminable » 1985
23 – Rituale Nannetense, 1776 (Joseph Vatar éditeur)
25 – KERVAREC Michel « Rezé pendant la révolution et l’empire » 1982
24 – DURAND R. et Coll. « Du village à la cité jardin : Saint-Sébastien sur Loire depuis ses origines », 1986
26 – JARNOUX A. « Vertou, 15 siècles d’histoire », presbytère de Vertou, 1986
27 – JAULIN « Registre de catholicité clandestin de Haute-Goulaine » (à paraŒtre aux AC de Haute goulaine)
28 – Registre de catholicité clandestin de Carquefou
29 – Registre de catholicité clandestin de la Chapelle Basse Mer
30 – TIGIER H. « le Jugement des chouans par les commissions militaires d’Ille et
Vilaine 1793 » tables des accusés et témoins, 1989.
31 – CHARDON H. « les Vendéens dans la Sarthe » la révolution dans le Maine, 1927, tome III (31)
32 – FAUVY J. « D’o— venaient les vendées du Mans, table informatique 1990″(32)
33 – Association des parents d’élèves de l’Ecole Publique de Grez-Neuville « Grez-Neuville à l’époque de la révolution 1789-1799 », 1989
35 – Mairie de Haute Goulaine, « Haute Goulaine hier, aujourd’hui, demain », 1989
36 – BERTRAND R. « Haute Goulaine », 1987
39 – HENRY L. « Techniques d’analyse en démographie historique », 1980
40 – BERTAUD J.P. « La vie quotidienne en France au temps de la révolution 1789-1795 », 1983
41 – LAUNAY M. « Le diocèse de Nantes sous le second empire », 2 tomes, 1982
42 – CHATELLIER L. « Vie associative et confréries, rapport au Colloque « Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p521
43 – MOULINET D. « Etude de deux registres de confréries en Bourbonnais à l’époque révolutionnaire », in Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p564
44 – MONTAGNES B. « La reconstitution de la confrérie du Rosaire après la Révolution », in « Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p564
45 – Archives Municipales de Rennes, série I
46 – Archives Municipales d’Orléans, série I
47 – LEBRUN F. « Les hommes et la mort en Anjou au x XVIIe et XVIIIe siècles », 1975
51 – PINSON F.J. « Dictionnaire des lieux habités de Loire Inférieure », 1822 (AD44)
Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.
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Je suis originaire de Saint Julien de Concelles et fait des recherches généalogiques et je suis intéressée par le document « les colonnes infernales » del’Abbé GUIBERT du Loroux Bottereau.
Pouvez-vous me dire comment je pourrais me le procurer ?
Avec mes remerciements.
Maguitte PASQUIET
Réponse d’Odile : Adressez-vous aux Archives Départementales de Loire-Atlantique