pour 122 750 habitants, ce qui donne 4,3 épiceries pour 1 000 Nantais (Almanach général des cents mille adresses de la Loire Inférieure, 1890 – sur le site des Archives Départementales de La Loire Atlantique, numérisé espace Presse)
Mais, passé le pont de Pirmil, le quartier de Nantes Sud, dit quartier St Jacques, ne comptait que 12 épiceries, dont 11 rue St Jacques et une seule passé le cimetière St Jacques. Il faut dire que passé le cimetière, on était en ZONE RURALE comme le définissaient les recensements d’alors, c’est à dire uniquement des jardineries de maraîchage, et encore peu d’habitants. Voici ces épiceries de 1890 passé Pirmil (les numéros supérieurs sont à Bonne Garde, car la numérotation part de Pirmil jusqu’au cimetière) :
Cassin Charles (veuve), rue Dos-d’Ane, 30
Ertaud Victor, rue St-Jacques, 26
Fonteneau Jean, rue St-Jacques, 150
Grelet Mathurin, rue St-Jacques, 80
Grésillon Michel, route de Clisson
Houssais Julien (Mlle), rue St-Jacques, 43
Jeannin Alfred, rue St-Jacques, 23
Lebris Jean (Vve), rue St-Jacques, 102
Maraud, rue St-Jacques, 27
Mary Félicité, rue St-Jacques, 168
Naux Charles, rue St-Jacques, 6
Pergeline Jean-Baptiste, rue St-Jacques, 9
Vous pouvez remarquer au passage qu’avant d’être coiffeur, les Mary tenaient épicerie.
Ce mode de vie autrefois, avant Leclerc qui l’a détruit
Née en 1938, là où vous avez encore la Croix des Herses, j’ai connu les courses quotidiennes car pas de frigidaire, et c’est ainsi que maman a élevé ses 6 enfants. J’étais l’aînée, donc c’est à moi qu’incombait chaque matin de me lever 1/2 heures avant les autres, prendre le bidon, aller à l’épicerie, et revenir avec 5 litres de lait et 2 pains de 4 livres.
Ainsi, le reste de la tribu avait chaque matin un bol de lait, et le reste du lait était utilisé à faire du riz au lait ou autre dessert, ou même bouillie, et j’en ai tellement brassé, brassé, et rebrassé, à en user la cuiller de bois.
Je n’aimais pas ce lait, et chaque matin commençait donc par un haut le coeur devant la crême ! Beurk !!! et l’odeur !!!! Beurk !!!! rien à voir avec notre lait pasteurisé conditionné etc…
Les immenses tartines, beurrées et confiturées, constituaient une bonne partie de l’alimentation.
C’était tout de même plus facile de faire des courses alimentaires autrefois qu’avec les grandes surfaces ! Pas besoin de voiture, c’était écologique…