Françoise Maulevault veuve Hiret fait les comptes avec son métayer Marin Boumier : La Pouèze 1644

Les femmes géraient les affaires lorsqu’elles étaient devenues veuves, je vous l’ai souvent mis ici.
Mais Françoise Mallevault aliàs Maulevault sait aussi compter l’effoil des bestiaux, etc… enfin tous les points de dépenses ou de profits d’une métairie. C’est en effet le propre d’un bail à moitié de devoir tout décompter et il faut donc s’y connaître, c’est donc plus compliqué qu’un bail à ferme pour lequel seul une somme est à connaître et toucher.
De son côté le métayer devait aussi compter et se souvenir de tous les profits ou mises, et je me suis toujours demandée comment ils faisaient pour tenir cette mini comptabilité, ne sachant pas écrire.
Françoise Mallevault a de son côté une magnifique signature, c’est une femme éduquée, et je pense pour avoir beaucoup d’actes la concernant que ce bien est de son propre.
La métairie de l’Ouvrardière est située au Nord du bourg de la Pouèze, et Marin Boumier est mon ancêtre, pour lequel j’ai trouvé beaucoup de baux, et la métairie qu’il tient à bail à moitié porte 2 noms différents, soit la Haye soit l’Ouvrardière. J’avais publié cet acte en novembre 2018 mais je le remets ce jours pour insister sur le fait que les baux à moitié concernent closiers et/ou métayers autant que le bailleur, donc on trouve dans les actes notariés beaucoup sur l’histoire de ceux-ci, considérés par certains généalogistes comme trop pauvres pour figurer dans un acte notarié. Et le plus fort dans cet acte est que je descends du métayer Marin Boumier mais que la propriétaire est ma tante par alliance à Olivier Hiret sieur du Drul. Je vous mets ci-dessous la liste, impressionnante, de tous les actes que j’avais trouvé autrefois concernant Marin Boumier mon ancêtre :

La Hée dite « Couraudière »[1] est une closerie à La Pouèze, qui appartient à Françoise Mallevault. Le 30.6.1623[2] Olivier la baille « à moitié » à Marin Boumier laboureur et Jullienne Lemesle sa femme pour 5 ans. Ollivier recevra en sa maison à Angers chaque année à Noël 30 livres de beurre en pot bon loyal et marchand, un coin de beurre frais honnête, à la Pentecôte 6 poulets et à la Toussaint 4 chappons. Ce bail sera renouvelé les  26.11.1627, 27.7.1633 et 27.7.1641 et le 8.6.1644[3] Françoise devenue veuve traite avec son métayer Marin Bommier pour l’argent du bail, des bestiaux, de fûts neufs, et réparation de couverture. Olivier fait les comptes avec Marin Boumier 8.11.1624[4] pour les bestiaux qui sont à présent à la Hée, et ont été estimés par Jehan Landais marchand arbitre à 155 # dont Olivier a fourni 106 #, et le reste est dû par Bommier. Le 21.9.1625 Olivier fait les comptes avec Jehan Landais. Marin Boumier lui doit 83 # 10 s pour les bestiaux le  26.11.1627[5]. Marin Bommier paie le 5.5.1628[6] les 12 # restant de 32 # tz et 2 # dues par Julienne Blanchet. Le 2.12.1632[7] Marin Bommier laboureur à la Hée, et Jehan Esnou métayer à la Babinière mandatent Olivier pour poursuivre leurs instances d’appel en la cour des Aides à Paris.  Le 10.6.1635[8] Olivier prolonge le bail de Marin Lebommier laboureur à la closerie de Louvardière à La Pouëze

[1] Célestin Port ne donne aucune Haye ou Couraudière à la Pouëze, mais Françoise Mallevault reparle de la Couraudière dans son testament

[2] AD49-5E6 Louys Couëffe notaire royal Angers

[3] AD49-5E6 Louys Couëffe notaire royal Angers

[4] AD49-5E6 Louys Couëffe notaire royal Angers

[5] AD49-5E6 Louys Couëffe notaire royal Angers

[6] AD49-5E6 Louys Couëffe notaire royal Angers

[7] AD49-5E6 Louys Couëffe notaire royal Angers

[8] AD49-5E6 Louys Couëffe notaire royal Angers

 

 

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le vendredi 8 juin 1644 avant midy par devant Louys Couëffe notaire royal à Angers, furent personnellement establis et eument soubzmis honorable femme Françoise Mallevault veufve de Olivier Hiret vivant sieur du Druil advocat au siège présidial de ceste ville, y demeurant paroisse st Michel Du Tertre d’une part, et Marin Boumier métayer de la Hée autrement l’Ouvrardière appartenant à ladite Mallevault paroisse de la Pouëze, lesquels ont présentement compté les sommes de 83 livres 10 sols par une part, 35 livres 12 sols 6 deniers par autre que ledit Boumier debvoit à ladite Mallevault par contrat et obligation passé par devant nous les 26 novembre 1627, 10 juillet 1633 et 27 juillet 1641, qu’elle a entre mains, d’autant que ledit deffunt sieur du Druil et ladite Mallevault auroient reçu le tout de l’effoil des bestiaux dudit lieu depuis l’année 1633 icelle comprise jusque à ce jour, rentes payées par iceluy deffunt Hiret à cause dudit lieu pour ledit Boumier, deniers que ledit Bommier auroit pareillement reçu pour le tout de l’effoil des bestiaux, autres deniers qu’il auroit pour les cens dudit lieu et pour l’extinction d’icelle depuis ladite année 1633 date du cordelage fait entre les cofrarescheurs jusques à l’année dernier, icelle comprise, et depuis l’année 1624 jusques à l’année 1633 tant de ce que ledit Boumier auroit trop payé de ladite rente pour sa part, et en ce qu’il auroit déboursé pour la façon des futs neufs qu’il auroit fait faire sur ledit lieu comme despens, outre le nombre qu’il en doit par ledit bail dont il demeure quite jusques à ce jour, et pour la réfection et couverture à neuf d’ung appentit estant sur ledit lieu de la Hée, et ledit Boumier s’est ainsi trouvé devoir à ladite Mallevault 107 livres 2 s sur lesquels elle luy a volontairement déduit et remis 7 livres 2 s et des frais qu’elle auroit à sa charge l’acquitte, et il promet l’acquitter de ce qu’il peut devoir en la maison de ladite Mallevault à Angers dans le terme de Toussaint prochaine »

Olivier Hiret, aidé de son beau-père, emprunte 300 livres, Angers 1611

eh oui ! la famille et les proches en général, cela sert de caution souvent ! Pourtant la somme n’est pas considérable et l’emprunteur est avocat. Pourtant il ne remboursera le sort principal que 15 ans plus tard.
Olivier Hiret est issu des HIRET DE LA HEE que j’ai publiés dans mon ouvrage l’Allée de la Hée des Hiret. Il est un de mes innombrables oncles, mais celui-ci sans enfants, viendra souvant soutenir Charlotte Hunault, ma grand mère, sa belle soeur, veuve tôt.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 14 septembre 1611 avant midy devant nous René Serezin notaire royal à Angers, furent présents et personnellement establis honorables hommes Me Pierre Maulevault sieur des Portes, Me Ollivier Hiret son gendre advocat et Françoyse Maulevault sa femme de luy deuement et suffisamment par devant nous authorisée quant à ce demeurant en la paroisse St Maurille et Me Philippe Bouslet aussy advocat demeurant audit Angers dite paroisse, lesquels soubzmis soubz ladite cour eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens etc ont recogneu et confessé avoir ce jourd’huy constitué et par ces présentes vendent créent et constituent perpétuellement à honorable homme Me Luc Aveline sieur de la Saullaye advocat à Angers y demeurant par Me Fleury Richeu à ce présent stipulant et acceptant lequel a achapté et achapte pour ledit Aveline absent la somme de 18 livres 15 sols de rente annuelle et permétuelle rendable et paiable et laquelle lesdits vendeurs ont et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division promis rendre servir et continuer audit Aveline en ceste ville en sa maison franche et quite par chacun an au 14 septembre, le 1er paiement commençant le 14 septembre prochain que l’on dira 1612 et à continuer, laquelle rente lesdits vendeurs ont assise et assignée et par ces présentes assignent et assient sur tous e chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et advenir de chacun d’eulx solidairement et sur chacune pièce seule spécialement sans que la généralit et la spécialité puisse desroger nuire ne préjudicier l’une à l’autre en aulcune manière que ce soit avecq puissance audit acquéreur de demander et faire faire particulière et spéciale assiette en tel lieu qu’il luy plaira et toutefois et quantes que bon luy semblera suivant la coustume promettant lesdits vendeurs solidairement garantir de tous troubles les choses sur lesquelles ladite assiette sera faire et les descharger de tous autres hypothèques et empeschements quelconques, la présente vendition et constitution de ladite rente faite pour le prix et somme de 300 livres tz paiée baillée manuellement comptant par ledit acquéreur auxdits vendeurs qui icelle somme ont eue prise et receue en présence et à veue de nous en espèces de pièces de 16 sols et autre monnoie au poids et prix de l’ordonnance dont ils se sont tenus comptants et en ont quitté et quittent ledit acquéreur, à laquelle vendition cession et constitution de ladite rente tenir etc et à paier etc et aux dommages etc obligent lesdits vendeurs eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc renonçant etc et par especial au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et postériorité etc foy jugement et condemnaiton etc fait et passé audit Angers maison de nous notaire présents Me Estienne Mastault praticien demeurant Angers

  • contre-lettre

Le 14 septembre 1611 avant midy, devant nous René Serezein notaire royal à Angers furent présents et personnellement establis honorables hommes maistre Pierre Maulevault sieur des Portes, Me Ollivier Hiret son gendre advocat et Françoise Maulevault sa femme de luy deuement et suffisamment par devant nous autorisée quant à ce demeurants Angers paroisse st Maurille, lesquels soubzmis soubz ladite cour eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens etc ont recogneu et confessé que ce jourd’huy auparavant ces présentes à leur prière et requeste et pour leur faire plaisir seulement maistre Philippe Bouslet aussi advocat demeurant audit Angers à ce présent s’est avecques eulx solidairement mis et constitué vendeur en la somme de 18 livres 15 sols de rente hyothéquaire envers honorable homme maistre Luc Aveline advocat à Angers pour la somme de 300 livres tz …

  • amortissement

Le 30 décembre 1626 ledit Aveline a reçu contant au veu de nous dudit Hiret la somme de 300 livres tz en pièces

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