La miroiterie Marly route de Clisson, Nantes dès 1913

Dans les années 1970-2006, avant que Suma s’agrandisse et que la ville de Nantes restructure le quartier du Clos-Toreau pour le désenclaver, les piétons du Clos Torreau avaient seulement une passerelle par-dessus le boulevard, qui atterrissait rue des Herses, le long d’un immense atelier qui fut la miroiterie Marly, face au grainetier Haury. Ci-contre, le plan en 2023, à gauche en gris Suma, le chemin des Herses n’est plus en ligne droite car il dessert maintenant la traverse vers le Clos-Toreau (à droite) et l’annexe de la mairie.

Histoire des miroirs

Jusqu’en 1691, le miroir est plus que rare car il n’existe alors que le verre soufflé. Depuis, grâce à une invention française, on sait laminer le verre et Louis XIV en fut le premier bénéficiaire avec sa galerie des glaces. Puis la pénétration du miroir dans les foyers est extrêmement lente, uniquement chez les gens aisés, comme j’ai pu le constater dans les multiples inventaires après décès que j’ai retranscrits et mis en ligne. La fabrication de miroirs va bouger dans les années 1835, en particulier à Bordeaux avec Poncet Marly et ses descendants.
« Très rapidement, sa production se développa dans les multiples spécialités de la glace et du verre, depuis la grande glace pour l’agencement des magasins jusqu’à la miroiterie de mobilier et de décoration (glaces pour salle de bains, glaces biseautées pour l’ameublement, verres à vitres, dalles, etc.). » (Les Glaces de Marly, Sud-Ouest, 11.2012)
L’affaire se développe de sorte que Marly essaime « Nantes (1913), Limoges (1924), Toulouse (1930). Très vite, la marque Marly sera présente à partir de 1951 en Afrique du Nord et dans tous les territoires d’Outre-mer, notamment en Algérie et au Maroc. » (idem)

Pour l’histoire du verre, voyez mon site et voyez le Colloque de 2005

La miroiterie Marly à Nantes

Marly s’installe à Nantes en 1913 au n°1 route de Clisson et le directeur est logé à côté en face de la graineterie Haury.

 

La France autorisait encore l’emploi des enfants de 12 ans, comme on le faisait depuis des siècles et même encore plus jeunes avant. Les petites annonces de cette époque sont nombreuses pour les enfants et Marly n’est en aucun cas une exception. L’emploi des enfants existe encore dans le monde, et nous l’oublions souvent dans nos achats à pas cher !!!

Le biseautage nous vient des Vénitiens et les glaces de Versailles sont biseautées. Cette technique difficile donc manifestement couteuse, semble avoir disparu du commerce des glaces à de très rares exceptions près. (J‘en ai 2 mais impossible de photographier le biseau et sur internet les photos de glaces biseautées ne rendent pas plus le biseau que moi)

En 1933, l’entreprise s’est diversifiée dans le sanitaire, et quelques maisons à Nantes St Jacques en furent clients.

En 1936, Nantes, toujours pionnière en matière de grèves, en connu beaucoup. Marly aussi. 

 

En 1938 on n’a plus droit d’embaucher des enfants de 12 ans !

 

 

Et pendant la seconde guerre mondiale l’usine Marly doit même embaucher des retraités faute de main-d’oeuvre.

 

 

 

Toutes les usines Marly fermèrent avant 1982, et celle de Nantes bien avant. Il faut dire que le grand concurrent était alors Saint-Gobain comme le montre cette très ancienne annonce Nantaise.

Les miroirs du meunier du Moulin Vieux : Montmartre Paris 1694

Depuis quelques jours, nous entrons dans l’intérieur du meunier et de la meunière du Moulin Vieux, l’un des 14 moulins de Montmartre, et le plus ancien, et surtout ne regardez pas Wikipedia sur ce moulin : ils le commencent en 1730. Ouille !

Et à travers les biens meubles du meunier, je vous ai témoigné mon étonnement de trouver pour la première fois dans un inventaire des rideaux aux fenêtres :

Le meunier de Montmartre avait des rideaux aux fenêtres : Paris 1694

Et nous sommes alors partis en discussion sur les vitres aux fenêtres, ou plutôt l’abscence de vitres longtemps dans l’immense majorité de la population.

Avant de terminer demain en apothéose surprenante l’inventaire de ce meunier, laissez-moi aujourd’hui vous témoigner d’une autre bien assez remarquable, car infiniement rare en Anjou dans les innombrables inventaires que j’ai pu retranscrire et étudier.
Je veux parler du miroir.
Rarissime dans ce que j’avais déja vu en Anjou.
Et pourtant, le meunier et la meunière du Moulin Vieux de Montmartre, possèdaient 2 miroirs, dont l’un est qualifié de « miroir de toilette ».
Avec beaucoup de malice sans doute, je conclue que madame était coquette !!! Et je suis certaine que vous allez être de mon avis.

A demain, pour la fin de cette étude, et vous allez être surpris !!!
Odile