Contrat de mariage Dechallis et Cottereau, Aix en Provence et Angers 1595

et mieux encore, la future a 200 livres en obligations à Nantes ! C’est donc un couple qui a une certaine surface géographique !

Le contrat de mariage contient une clause exceptionnelle et j’entrevoie ici la réaction de Symphorien qui observe que même avec les actes les plus anodins, et après tant de contrats de mariage retranscrits, je trouve encore des choses qui sortent de l’ordinaire.
Donc l’époux, qui vient d’Aix en Province et est marchand, donne 300 écus soit 900 livres à la future pour lui servir de propre patrimoine et matrimoine, alors que d’habitude il aurait été écrit et même c’est prévu par le droit coutumier, que le don de noces reste tout de même le propre du futur !
Alors on peut rêver ! Etait-elle jolie ?

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 7 août 1595 après midy (François Revers notaire de ladite cour) comme ainsy soit que en traitant et accordant le mariage futur estre fait consommé et accomply entre chacuns de Jehan Descallis marchand fils de deffuntz Jehan Descallis et de Catherine Blanche vivant demeurant en la ville d’Aix en Provence d’une part
et Anne Cottreau fille de Mathurin Cottreau et de Jehanne Vivien demeurants Angers paroisse de monsieur st Maurice d’autre
et auparavant que aulcune bénédiction nuptiale ayt esté faite entre les futurs conjoints ont esté faires les promesses accords et conventions de mariage que s’ensuyt
pour ce est-il que en la cour du roy nostre dire Angers endroit par devant nous François Revers notaire de ladite cour personnellement establiz lesdits Jehan Descallis demeurant en ceste ville d’Angers et lesdits Cottreau et sa femme en ladite paroisse monsieur st Maucice d’Angers et ladite Cottreau leur filleen la paroisse de monsieur st Pierre dudit Angers soubzmettans lesdites partyes respectivement elles leurs hoirs etc cnfessent de leur bon gré savoir est ledit Descallis avoir promis et promet prendre à femme et espouse ladite Anne Cottreau comme à semblable a ladite Anne Cottreau avecq le vouloir et consentement de sesdits père et mère promis et promet prendre ledit Descallis à mary et espoux le tout en face de nostre mère saincte église catholique apostolicque et romaine toutefois et quantes que l’un en sera requis par l’autre pourveu qu’il ne se trouve aulcun empeschement légitime
en faveur duquel futur mariaige qui aultrement n’eust esté fait et accomply entre lesdits futurs conjoints a ledit Descallis donné et donné à ladite Cottreau sa future espouse la somme de 300 escuz sol qu’il promet fournir et bailler à sadite future espouse dedans le jour et feste de Nouel prochainement venant, ce fait sera ladite somme de 300 escuz par l’advis desdits père et mère de ladite Cottereau et aultres proches parents baillée et convertye en achapts d’héritaiges ou rentes au profit desdits futurs conjoints et pour le regard de ladite somme de 300 escuz elle sera et demeurera est et demeure dès à présent comme dès lors et dès lors comme dès à présent le propre patrimoine et matrimoine de ladite Cottereau sa future espouse et de ses hoirs et aians cause sans que ladite somme de 300 escuz pouisse entrer par an et jour ne autre temps en la communitté de biens desdits futurs espoux ains sera la première prinse et levée sur les biens meubles et acquests desdits futurs conjoints sur la part dudit Descallis
et a ladite Cottereau déclaré luy estre deu en la ville de Nantes par Philippes Gabory et Pierre Jaunay la somme de 200 livres pour les causes contenues en l’obligation de ce faicte avecques les intérests de deux années envirion laquelle somme de 200 livres et intérests d’icelle ledit Descallis ne pourra recepvoir sans le consentement et présence desdits père et mère de ladite Cottereau ou à leur déffault en présence et du consentement de ses proches parents et amis, pour ce fait icelle somme de 200 livres estre conventye et employée en achapt d’héritaiges ou rentes qui sera censé et réputé pareillement le propre patrimoine et matrimoine de ladite Cottreau car aultrement le présent mariaige n’eust esté fait consenty ne accordé
et a ledit Descallis constitué et assigné constitue et assigne à ladite Cottreau douaire coustumier suyvant et au désir de la coustume de ce pays d’Anjou sur tous et chacuns ses biens présents et advenir cas de douaire advenant
tout ce que dessus a esté stipulé accepté et accordé par lesdites partyes respectivement, auxquels accords promesses de mariage et tout ce que dessus est dit tenir etc dommaiges etc obligent lesdites partyes à l’accomplissement et contenu en ces présentes elles leurs hoirs etc renonczant etc foy jugement condempnation etc
fait et passé Angers maison dudit Mathurin Cottreau en présence de vénérable et discret Me Michel Joubert prêtre, vénéralble et discret Me René Toupelin aussy prêtre vicaire de l’église parochiale de monsieur st Maurice d’Angers, Hercules Crochenei, honneste fille Jehanne Joubert, tous parens de ladite future espouse, honorables personnes Me Robert Dufresne lesné sieur de Minée, Robert Dufresne le jeune advocats au siège présidial d’Angers, Pierre Verger soldat des gens de pied de monsieur de Puicharic gouverneur pour le roy en la ville et chasteau d’Angers, et Pierre Gauldry Me tailleur d’habits demeurant audit Angers paroisse monsieur st Pierre, et Jehan Porcher praticien demeurant audit Angers tesmoins
ladite future espouse, Vivien sa mère, Verger et Jehanne Joubert ont dit ne savoir signer

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

Cession de rentes entre les de la Marqueraye, de Crespy et Gautier du château d’Aiguines, Provence et La Cornuaille (Anjou) 1614

Joseph de la Marqueraye a épousé une Gautier dont j’ignore l’origine, mais ici, curieusement il se trouve que son interlocuteur demeure au château d’Aiguines en Provence, et que ce château appartient alors à une famille Gautier (selon le site de ce château). Serait-ce un lien de famille ? Car ici, il s’agit d’un échange et reprise de rentes entre des familles qui semblent toutes avoir un office à la Chambre des Comptes de Bretagne à Nantes.
Je vous avoue que dans ce petit acte si banal, on retrouve la Provence ce qui n’étonne aucun Angevin !

La famille de la Marqueraye possédait Villegontier, et il y a sans doute plus à nous raconter sur cette famille et ce lieu, merci d’avance.

    Voir ma page sur La Cornuaille
collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le mercredi avant midy 15 octobre 1614 devant nous Jullien Deille notaire royal à Angers furent présents establis et duement soumis noble homme Joseph de La Marqueraye seigneur de Villegontier conseiller du roy et Me ordinaire en sa chambre des comptes de Bretagne demeurant en sa maison dudit Villegontier paroisse de La Cornuaille près Candé, de noble homme Nicolas de la Marqueraye sieur de Loustinière et de la Bataille demeurant Angers paroisse de Saint Denys lesquels chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs et aians cause volontairement confessent avoir vendu créé et constitué et par ces présentes vendent créent et constituent par hypothèque général et universel promis et promettent garantir fournir et faire valoir
à Jacques Chedanne Me chirurgien demeurant en ceste ville paroisse de Saint Maurille présent ce stipulant et acceptant et lequel a achapté et achapte pour luy ses hoirs etc
la somme de 50 livres de rente hypothéquaire annuelle et perpétuelle payable et rendable franchement et quitement par lesdits vendeurs leurs hoirs etc audit achapteur ses hoirs etc en sa maison audit Angers chacun an à pareil jour et date des présentes premier payement commenczant d’huy en ung an prochainement venant età continuer d’an en an à pareil jour et laquelle somme de 50 livres tz de rente lesdits vendeurs et chacun d’eulx l’un pour l’autre ont du jourd’huy et par cesdites présentes assise et assignée assient et assignent généralement sur tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles rentes et revenus quelconques présents et advenir mesmes par hypothèque du date cy après mentionné o pouvoir et puissance audit achapteur ses hoirs d’en faire déclarer plus particulière assiette et audit vendeur et leurs hoirs de garantir
ceste vente création et constitution de rente faite pour et moyennant la somme de 800 livres tz
du consentement desdits vendeurs et eulx se requérant a esté présentement solvée à Me Ollivier Aubert à ce présent demeurant comme il dit au château d’Egnynien en Provence

    je pense qu’il s’agit du château d’Aiguines, qui appartient alors à une famille Gautier, selon la page du site de ce château. Or, Joseph de la Marqueraye avait épousé une Gautier, et je me demande s’il y a un lien ?

estant de présent en ceste ville lequel pour ce aussy estably et soubzmis l’a receue en notre présence en pièces de 16 sols et autre monnaye aians cours suivant l’édit pour payement à scavoir 720 livres pour le rachapt et amortissement de la somme de 45 livres tournois de rente acquise par acte par nous passé le 3 août 1612 réduite à la somme de 60 livres de rente constituée par lesdits vendeurs et deffunt noble homme Ollivier Decrespy sieur de la Mabillière à deffunte Claude Moranne ? mère dudit Aubert par autre cotnrat aussi passé par nous le 14 mai 1594 de laquelle constitution les héritiers dudit sieur de Crespy auroient est deschargés par ledit acte cy dessus daté et 80 livres pour reste des arrérages de ladite rente escheuz à huy, le tout revenant à la susdite somme de 800 livres de laquelle pour les causes cy dessus ledit Aubert se tient contant et bien paié et en a quité et quite ledit Chedanne ensemble lesdits sieurs de la Marqueraye … à leur profit ladite rente pour bien et duement rachaptée et amortye et consent ledit achapteur que lesdits contrat et acte soient par nous notaire en vertu des présentes déchargés et endossés dudit amortissement demeurent néantmoings ledit premier contrat en sa force et vertu pour … ou que ledit Chedanne demeure subrogé du consentement desdits Aubert et de la Marqueraye à l’effet et assurance de la constitution et entretenement desdites 50 livres de rente et sans aucune novation dudit hypothèque jusques à amortissement comme ladite somme de 800 livres soyt par ledit Chedanne ayant en
n’eussent fait audit Aubert
et à ce tenir etc dommages obligent etc mesmes lesdits sieurs de la Marqueraye eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc biens et choses à prendre vendre etc renonçant etc et par especial au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et postériorité foy jugement et condemnation
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Pierre Desmazières et Sanson Legauffre praticiens demeurant audit Angers tesmoings

Et le 19 mars 1621 avant midy par devant nous Jullien Deillé notaire royal susdit fut présente et personnellement establie et deument soubmise Marie Cauchette veufve dudit deffunt Chesdanne acquéreur nommé au contrat cy devant escript, tant en son nom que comme mère et tutrice naturelle des enfants dudit deffunt et d’elle et en chacun desdits noms seule et pour le tout laquelle a receu contant en notre présence dudit Joseph de la Marqueraye escuier sieur de Villegontier l’un des obligés la somme de 466 livres 10 sols et de Charles Chauvin tailleur d’habits en l’acquit dudit Nycolas de la Marqueraye sieur de Loustimière la somme de 333 livres 10 sols le tout en pièces de 16 sols et autre monnaye …

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

Crespin d’Anjou… et de Provence

Les Ducs d’Anjou, Comtes de Provence, ont entraîné des Angevins dans leur suite.

Raymond Ripert me signale :

« qu’une stèle de l’église collégiale de Tarascon (Bouches du Rhône) représente un chevalier armé de toutes pièces et dont la légende stipule qu’il s’agit de Guillaume CRESPIN de la ville de Château-Gontier en l’évêché du Mans, Capitaine du château de Tarascon, décédé le 25 juin 1440. Guillaume fut Gouverneur du château (construit en 1400 par le Duc Louis II et propriété des Comtes de Provence) sous Louis III et le Roi René. Il portait, semble-t’il, suivant les armes gravées sur la stèle « d’azur à la bande d’or, à trois roses placées en bande 2 et 1 de même. Malheureusement je n’ai rien trouvé sur son ascendance ou sa descendance. J’ai relevé aussi que Robert CRESPIN, Conseiller du Comte de Provence, est viguier de Marseille en 1471 et 1473. »

A la Révolution, l’Anjou a été amputé d’une partie Nord au profit du « département de la Mayenne ». Ce sont donc 2 centres d’Archives Départementales qui pourraient détenir des sources éventuelles… non disponibles lors des études précédentes. Je pense cependant que s’il existe des sources éventuelles c’est aussi bien en Provence…
La famille Crespin, noble, qui vit dans la région de Château-Gontier au 15e siècle, a été étudiée par le plus grand érudit de la Mayenne, l’abbé Angot, et je cite les bribes qu’il a retrouvées dans mon étude Crespin en ligne, en mentionnant duement ma source. Si cet érudit n’a pas donné le lien de cette famille avec la Provence, c’est qu’il ne l’a pas rencontré dans les Archives de la Mayenne à la date de ses travaux, fin 19e siècle.
La famille Crespin du Maine-et-Loire, pour sa part, a été publiée par Bernard Mayaud, Angevin, et ne donne rien de plus sur d’éventuels liens en Provence.

Moi-même, j’ai étudié les CRESPIN dans les deux départements de Mayenne et Maine-et-Loire, depuis plus de 25 ans, dans les notaires et chartriers, à fonds, et ce d’autant plus que je descends moi-même d’un CRESPIN des environs de Château-Gontier, aisé, qui aurait fort bien pu être un cadet de famille noble, mais aucune source ne permet d’étayer cette hypothèse qui reste donc totalement vaine.

Enfin, le patronyme CRESPIN est très répandu. Mon interlocuteur lui-même n’a fait aucun lien côté Provence entre les Angevins d’origine et ses CRESPIN.
Il est donc vain de vouloir tenter des recherches historiques plus poussées sur ce point. D’autant qu’il s’agit là de toute autre source que les notaires ou chartriers, que j’ai coutume d’exploiter et maîtrise. Je ne me lancerai dans aucune recherche plus poussée que la mienne sur les CRESPIN, laquelle a duré 25 ans et je l’estime complète.

Compte-tenu du vol de mes travaux sur Geneanet et autres bases de données marchandes, JE NE FAIS PLUS AUCUNE RECHERCHE A LA DEMANDE. Le vol tue la création et la recherche ! Voilà ce à quoi les voleurs sont parvenu. Veuillez vous en prendre à eux, ils peuvent être fiers d’eux !

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.