Assassinat de Pierre Joubert à Toulouse : sa famille tente des poursuites depuis Angers, 1625

L’acte que je vous mets ce jour est d’une banalité incroyable, tellement incroyable que la plupart des chercheurs les laissent tomber.
Il s’agit d’une banale obligation, et il est plus que rare qu’on ait dans un acte les raisons de cette forme de prêt.
Or, ici, les raisons sont données et ce, très explicitement, dans un second acte au pied du premier.
Comme quoi, même les actes les plus bénins peuvent en apprendre beaucoup.

C’est incroyable, j’ai encore rencontré Toulouse dans un acte notarié à Angers, et c’est donc le 4ème acte. Vous avez les autres en cliquant sous ce billet sur TOULOUSE qui est en mot-clef.
Qu’est-ce qui menait les Angevins à Toulouse, je l’ignore.
Pierre Joubert, la victime, est né en 1589 à Angers, dont il a 35 ans, ce qui ne fait pas de lui un étudiant. Il est d’une famille d’avocats et même de docteurs en droit. Certes, il y a également des prêtres. J’ignore pour le moment tout de ce collatéral, car il est frère d’une de mes ascendantes;

Voir mes JOUBERT
Voir mes MAUGARS

Maintenant, en ce qui concerne la violence, j’ai déjà plusieurs homicides trouvés uniquement dans les actes notariés, et j’ai parfois le sentiment que toutes les familles ne parvenaient pas, ou ne souhaitaient pas, en venir devant la justice, mais prenaient des voies de transaction ou même abandonnaient les poursuites. En effet, autrefois, un homicide ne donnait pas lieu à des dommages et intérêts dignes de ce nom. Si on a tant de poursuites de nos jours, ne serait-ce pas parce que ces dommages et intétêts sont désormais élevés.

Et puis, au temps ou même le duel était toléré dans certains milieux aisés, l’homicide était parfois relatif.

Ici, un frère, docteur en droit à Angers, et un beau-frère (mon ascendant Maugars) vont tenter les poursuites, mais vous allez découvrir que cela coût beaucoup d’argent, et si vous rapportez ceci au faible montant d’éentuels dommages et intérêts, vous en concluez que peu de familles pouvaient poursuivre. C’et ma constatation à la lecture de tous ces actes que j’ai dépouillés.
Songez que le montant engagé avant les frais des poursuites est de 1 200 euros, soit la valeur d’une closerie !!!

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 11 mars 1625 avant midi par devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers fut présent en personne soubmis et obligé Me René Joubert docteur en droits, demeurant en cette ville paroisse st Michel du Tertre lequel a recogneu et confessé avoir ce jourd’hui créé et constitué et promis servir payer fournir faire valoir par hypothèque général et universel sur tous et chacuns ses biens rentes et revenus présents et futurs de proche en proche à Me René Maugars sieur de la Grandinière son beau frère, demeurant en la paroisse de Cuillé pays de Craonnoys, à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs la somme de 75 livres tz de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle paiable et rendable franchement et quittement par ledit vendeur audit acquéreur ses hoirs en sa maison chacun an à pareil jour et date que ces présentes, premier payement d’huy en ung an, et à continuer, à laquelle rente hypothécaire a assise et assigné assiet et assigne sur les biens de la succession de deffunt Me René Joubert vivant sieur de la Vacherie son père en ce qui luy en appartient qu’il a assuré et promis faire valoir toutes charges desduites sinon que les droits successifs paternels suffisants et solvables … ; et est faite la présente vendition pour le prix et somme de 1 200 livres tz … » – P.J. « Le 23 mars 1625 Le René Joubert sieur de la Vacherie vendeur nommé dans l’acte de l’autre côté a déclaré que les deniers par luy receuz du prix dudit contrat sont pour employer aux frais des procès et affaires qu’il a tant en cours que ce dont il est menacé à raison de l’accusation par luy intentée pour l’homicide commis en la personne de defunt Me Pierre Joubert son frère en la ville de Tholoze, mesmes au voyage qu’il est en volonté de faire ou faire faire exprès audit Tholoze pour cet effet, et avoir obtenu de ses cohéritiers leur consentement en ce qu’ils sont fondés aux esmoluements de ladite accusation sans approuver par ledit Me René Joubert sesdits cohéritiers dudit homicide… »

François Peu, natif de Château-Gontier, est étudiant à Toulouse : 1609

Voici le cas d’un étudiant de Château-Gontier, parti faire ses études à Toulouse, et ayant fait une dette, que le messager de Toulouse à Angers porte sur lui pour se faire rembourser par le père.
Contrairement à ce que pensais il ne s’agit pas d’une famille PEJU de Château-Gontier, car il a bel et bien existé une famille PEU (voir ci-dessous le commentaire de Luc).

Ce n’est pas le premier étudiant à Toulouse que je vous mets, et je suis chaque fois admirative devant ces déplacements si longs à l’époque.

Le messager demeure paroisse notre Dame du Taur à Toulouse. Allez voir cette page car l’église est magnifique, et il y a des peintures réalisés par un artiste dont le nom me dit quelque chose.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 novembre 1609 après midy en la cour du roy notre sire à Angers endroit par davant nous (Chuppé notaire) personnellement establys Nicolas Estey messager ordinaire de l’université de Thouloze en ceste dite ville d’Angers et pais de Bretaigne et le Mayne demeurant audit Thoulose paroisse de notre dame du Thaur, estant de présent en ceste ville d’une part, et Me Jean Ledevin docteur régent en droit en l’université dudit Angers et y demeurant paroisse de saint Maurille soubzmecttant etc confessent avoir aujourd’huy fait et font la cession et transport tel et en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Estey a quitté céddé délaissé et transporté et par ces présentes quitte cèdde délaisse et transporte audit Ledevin qui prend pour luy ses hoirs etc scavoir est la somme de 19 livres tz deue audit Estey par cedule de Me Charles Peu escolier, estsudiant à présent à Thoulose, natif de Chasteaugontier en Anjou, et fils de François Peu sieur de Faverye ?? marchand dudit Chasteaugontier, ladite lettre escripte dudit François Peu père dudit Charles Peu, et est faite ladite cession cy dessus pour et moyennant pareille somme de 19 livres payée auparavant ce jour audit Estey par ledit sieur Ledevin, font il s’est tenu à comptant et en a quitté et quitte ledit Ledevin et tous autres, et luy a baillé ledit Estey à veue de nous ladite cédule escripte dudit Charles Peu en date du 22 septembre dernier, et la lettre dudit François Peu père dudit Charles Peu, dont il s’est tenu à comptant et en a quitté et quitte ledit Estey, et au cas que ledit Ledevin ne se peust faire payer de ladite somme de 19 livres ledit Estey promet et demeure tenu luy payer et bailler ladite somme de 19 livres audit sieur Ledevin avecq tous frais en luy rendant ladite cédule et lettre excriptes, le tout stipulé et accepté par lesdites parties, à laquelle cession et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc obligent etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé audit Angers au collège de Béné ? demeurant dudit Ledevin en présence de (illisible, je vous mets les signatures)

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Lettre de change émise à Toulouse, payable à Paris, à un destinataire d’Angers : 1587

EN CETTE PERIODE ESTIVALE, JE VOUS PROPOSE DEPUIS QUELQUES JOURS DES ACTES ANGEVINS TRAITANT DE PERSONNAGES HORS ANJOU
UN PEU DE VOYAGE EN QUELQUE SORTE
MAIS A L’EPOQUE DES 16 ET 17èmes siècles

Ici, voici une lettre de change émise à Toulouse, payable à Paris, et le destinataire vit à Angers, donc donne ici procuration à un Parisien pour encaisser la somme due.
Les lettres de change de cette époque sont pour moi un mystère financier, car je ne suis pas une financière du tout. Je sais seulement qu’il y en a déjà sur mon blog, et vous les trouvez en mot-clef (tag) au pied de chaque billet, car elles sont manifestement rares à l’époque.

Dans le cas qui suit, on peut se demander quelle marchandise et/ou service a bien pu être rendu à Toulouse par cet écolier angevin. Aurait-il aider un colistier étudiant à Toulouse où il serait allé étudier ???

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le vendredi 10 juillet 1587 après midy, en la cour du Roy notre sire à Angers endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement estably honneste homme Jehan Desalleux escolier du pays d’Anjou estant de présent en cette ville d’Angers soubzmectant etc confesse avoir ajourd’huy fait nommé constitué estably et ordonné et par ces présentes fait nomme constitue et establist et ordonne sire Louys Denys marchand demourant à Paris son procureur auquel il a donné pouvoir et mandement et par especial pour recepvoir du sieur Leliepvre aussi marchand demourant à Paris la somme de 50 escuz sol en vertu de lettres de change prinse à Tholoze en dabte du 7 octobre dernier en forme de lettre missive soubzscripte par ces mots « votre fils très humble et très obéissant Charles Leliepvre » escripte au dessus « à monsieur mon père monsieur Leliepvre sieur de Ligne à Paris » seconde et d’icelle somme de 50 escuz en bailler quittance et rendre ladite lettre de change et ce qui en despend, et faire ce qu’il appartiendra, et généralement etc promettant etc dont etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me René Desalleuz sieur la Cuche advocat Angers et y demourant et René Grudé demourant Angers tesmoings

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Louis de la Vallette, archevêque de Toulouse, fait gérer ses biens à Toulouse, Angers 1619

Serait-il Angevin ?

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le lundi 21 octobre 1619 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers fut présent et personnellement estably illustrisimme Monsigneur (sic) messire Louis de la Vallette archevesque de Thoulouze (sic) estant de présent en cette ville logé à l’hostel des Granges

    attention, hôtel est une maison particulière assez remarquable, mais n’est pas une hostellerie. Ce qui signifie que monsieur l’archevêque n’est pas descendu dans une hôtellerie.

lequel a fait, nommé et constitué et par ces présentes nomme et consitue messire Jehan Michel de Saint Sive abbé de Saint Sevrin son procureur auquel il a donné pouvoir et mandement spédial de ouyr les comptes des sieur mercier, Gelaide, Bouesteau, Levergne et tous autres commis par ledit seigneur ou par le sieur Passart son trésorier général, impugner et débattre, ce qu’il verra et jugera ne debvoir estre alloué et passé, closre et arrester lesdits comptes, et outre d’ouir examiner closre et arrester les comptes dudit Passart des années de sa charge et négociation, et impugner et débattre pareillement ce qu’il verra soit en jugement ou dehors, poursuivre et contraindre les dessus dits ou l’un d’eulx et tous autres qui se trouveront avoir touché reçu et manié les fruits fermes et revenuz dudit archevesché abbayes et autres bénéfices dudit signeur (sic), constituant au paiement du reliqua de leurs comptes et de ce qu’ils debveront par toutes voyes et rigueurs de justice deues et raisonnables jusques au réel et actuel paiement, recepvoir lesdits reliqua de comptes et ce qui sera deub et en bailler et consentir tels acquits et quittances que au cas appartiendra que ledit signeur constituant a dès à présent eues pour agréables, ensemble esdits arrests de comptes tout ainsi que si luy mesme en personne les faisoit et consentoit, substituer ung ou plusieurs procureurs pour comparoir en toutes cours et par devant tels juges et commissaires qu’il appartiendra et besoing sera pour l’effet desdites poursuites et rédition desdits comptes tant dudit Passart que dessus dits, eslire domicile aulx fins de l’ordonnance et généralement etc prometant etc font etc
fait et passé audit hostel des Granges présents Me Nicolas Jacob et Pierre Blouin praticiens demeurant Angers tesmoings

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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