Tugal Hiret sieur de la Hée prête à gages 650 livres à Angers : Villepotz 1555

Le vin d’Anjou est très gouté, même si il y a alors des vignes à Armaillé, qui produisent un vin plutôt clairet. La famille de Louise Eveillard, déjà implantée à Angers, consomme le vin d’Anjou. Thugal Hiret et son épouse Louise Eveillard prêtent à gages 650 livres le 25 avril 1555 pour 12 quartiers de vigne aux Fouassières à Angers. La famille Eveillard assurera la surveillance sur place. Les Fouassières [1] « désignent un canton qui s’étend du faubourg StNicolas, au sortir de la porte StNicolas, le long des côteaux de la rive droite de la Maine, jusqu’aux alentours de Pruniers. Ce territoire avait été mis en valeur et était complètement planté en vignes ». Mais le réméré de ces vignes est fait le 27 octobre suivant.

[1] in C. Port, t2 p183

Vous allez voir aussi un impôt typiquement angevin, le GUIBOUR, qui est un impôt seigneurial sur les vendanges.

Je vous invite à voir  avec attention les signatures car elles sont l’image exacte du patronyme HYREL, HYRET, HIRET, DU HYREL etc… et je vous ferai bientôt une synthèse de toutes ces signatures.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

«  Le 25 avril 1555 en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Adrian Leconte notaire de ladite cour personnellement establiz honnestes hommes René Travers marchand de draps de soie et Katherine Thibault  sa femme, de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à tout ce qui s’ensuit, demeurant paroisse Saint Michel de la Palluz de cette ville d’Angers, et Me Jullien Thibault demeurant paroisse de la Trinité, soubmetans eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division, avecques tous et chacuns leurs biens etc confessent avoir vendu et vendent et par ces présentes quitent cèdent délaissent et transportent à honnorable personne syre Thugal Hyret marchand sieur de la Hée et Louyse Eveillard sa femme absente leurs hoirs etc le lieu et closerie appartenant auxdits establyz sise ès Fouassières au clos du Buron autrement dit le clos de Mollières sur le chemin de la Tranchandière entre les 2 closeries de Thomas Leger apothicaire et de Jacques Mingon sieur de Puysansault, composée icelle closerie vendue de maisons jardins et 7 à 8 quartiers de vignes joignant ladite maison jardins et 6 quartiers de vigne d’un côté la rue de la Tranchandière d’autre côté les vignes dudit Mingon aboutant (f°2) d’un bout les rues issues et jardins dudit Mingon d’autre bout les vignes et jardins dudit Thomas Leger et l’autre quartier de vigne joignant d’un côté les vignes de Jehan Dohin d’autre côté les gatz des caillaux aboutant d’un bout les vignes dudit Mingon, icelles choses du fief de St Aulbin en la seigneurie de Mollieres à 4 livres tz de cens ou devoir dus aux festes de Notre Dame angevyne et de St Aulbin premier jour de mars par moitié et de 3,5 guybours[1] de vendange au cours des vendanges de dixme, et de 6 sols 8 d de rente due audit Mingon pour certaine petite portion de jardin baillée à icelle rente pour toutes charges et devoirs franches et quites de tout le temps passé jusques à huy, oultre ont lesdits Travers et Thebault vendu comme dessus audot Me Hyret 4 quartiers de vigne en ung tenant en 4 planches sises au clos de la Pantierre près la Maison Blanche joignant d’ung côté les vignes de la chapelle St Silmeon d’autre côté les vignes de la closerie de la Maison Blanche aboutant d’un bout le chemin tendant de la Croix Pelet à ladite Maison blanche d’autre bout les vignes des seigneurs de la Paroussaye, tenus du fief et seigneurie de la Panterre Leon à 16 sols de cens rente ou devoirs audit terme d’Angevine, chargées oultre de 80 pintes de vin au cours des vendanges de dixme pour toutes charges et devoirs franches et (f°3) quites de tout le temps passé jusques à huy ; et est faite ladite vente pour le prix et somme de 650 livres tz que ledit Hiret a promys payer et demeure tenu rendre et payer auxdits Travers et Thebault ou à l’un d’eux savoir est dedans dimanche prochain 350 livres et le reste montant 300 livres dedans la Toussaint prochaine ; à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir et lesdites choses vendues garantir par chacun desdits Travers et Thibault et ladite somme de 650 livres rendre et payer par ledit Hyret à iceulx Travers et Thibault ou à l’un d’eux etc et ses biens à prendre vendre etc obligent lesdites parties etc avec tous et chacuns leurs biens etc renonçant lesdits establis au bénéfice de division discussion d’ordre et de priorité, et ladite Thibault au droit velleyen et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes etc foy etc jugement et condemnation etc et en vin de marché pour les despends cousts et prozenetes 12 escuz du consentement desdits vendeurs dont ledit Hiret demeure quite et l’en ont quité lesdits vendeurs ; fait et passé à Angers en présece de honneste personne Me Pierre Eveillard licencié ès loix et advocat ; o condition de grâce retenue par lesdits (f°4) vendeurs donnée par ledit acquéreur de pouvoir recourcer et rémérer lesdites choses vendues d’huy en ung an prochainement venant en payant et refondant le sort principal cousts et mises » – en marge « la recousse a été faite le 27 octobre 1555 »

[1] guibour : en Anjou, grande mesure pour la vendange qui était une unité de prélèvement seigneurial (LACHIVER M., Dictionnaire du monde rural, 1997)

 

Jean Travers, gendre de Guillaume Delestang, vend sa part de la succession, angers 1504

Ce jour je mets 2 actes qui concernent les mêmes personnes.

    Voir mes travaux sur les familles DELESTANG

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 novembre 1504 en la cour du roy notre syre à Angers etc (Cousturier notaire Angers) etabliz Pierre Delestang (le notaire a barré « et Jehanne sa femme ») paroissien de St Michel de la Paluz soubzmectant confesse avoir vendu et octroyé et encores vend à Jehan Travers et Marie sa femme paroissiens de saint Maurille d’Angers, qui ont achacté pour eulx leurs hoirs etc
tout et tel droit part et portion tant d’héritaige que de meubles à luy advenuz et escheuz à cause des successions de feuz Guillaume Delestang et Denise sa femme père et mère dudit Pierre Delestang soient maisons jardins vignes prés pastures boys hayes rentes ayraulx saulays cours et toutes autres choses héritaulx et espèces de meubles debtes deues audit vendeur à cause des successions que autres choses quelconques sans rien en excepter ne réserver quelque par que les biens et debtes d’icelles successions soient situées et assises
lesdits héritages ès fié et aux dues anciens et accoustumés
et et faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 37 livres tz et une paire d’armoueres de la maison du deffunt, dont a esté paié en notre présence la somme de 10 livres tz et le surplus montant la somme de 27 livres tz sont tenuz paier scavoir 10 livres dedans Nouel autres 10livres à Karesme prenant et 7 livres dedans la My Karesme prochainement venant
et aussi faite ladite vendition pour paier et acquiter par lesdits achacteurs toutes et chacunes les debtes en quoi ledit vendeur pourroit estre tenu à cause de ladite succession vers quelconques personnes que ce soient et aussi ledit vendeur quite ledit achacteur des sommes qu’il avoit esté faites par cy davant par lesdits achacteurs audit feu sieur Delestang et autre argent en quoy ledit feu pourroit estre tenu vers lesdits achacteurs
aussi à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc dont etc obligent lesdies parties etc
présents à ce Guillaume Giggart marchand André Guionneau et autres
Suivent les quittances des paiements

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Partages de la succession de feu Guillaume Delestang, Angers 1604

dont nous avons vu ici le testament merveilleurx par toutes les indications qu’il contenait.

    Voir mes travaux sur les familles DELESTANG

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 21 novembre 1504 en la cour du roy notre syre à Angers etc (Cousturier notaire Angers) establiz Jehan Travers et Marie sa femme autorisée d’une part, et Girard Delestang pelletier d’autre part,
soubzmectant etc confessent avoir fait et par ces présentes font entre eulx partages et divisions de partie des choses héritaulx escheus audit Travers et Delestang par le décès de feus Guillaume Delestang et Marie sa femme père et mère de ladite Marie femme dudit Travers, et dudit Girard Delestang, et de Jehanne en son vivant femme de feu Gilles Pouriaz tante maternelle des dessus dits, en la forme et manière qui s’ensuit
c’est à savoir que audit Girard Delestang sont et demeurent pour luy ses hoirs toutes et chacunes les choses héritaulx escheues aux dessus dits à cause de la succession de ladite femme dudit Pouriaz leur tante quelque part que lesdites choses soient situées et assises tant au bourg Saint Michel du Tertre à Pellouaille qu’ailleurs soient maisons jardins vignes terres labourables prés pastures que autres choses quelconques
et audit Travers et sadite femme sont et demeurent pour eulx leurs hoirs etc une maison ainsi qu’elle se poursuit et comporte o ses appartenances et dépendances sise près le braissefourt du Pillory de ceste ville en laquelle demouroit ledit feu Delestang au temps de son décès
et pour ce que ladite maison est plus estimée valoir que les choses du partage dudit Girard, ledit Travers sera tenu paier audit Girad la somme de 70 sols tz à une fois payée,
et paieront les ditse parties les devoirs et charges deues chascun pour ce qu’il luy est demouré par ces présents partages
desquels partages lesdites parties sont demourées à ung et d’accord ensemble
auxquels partages et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc obligent etc renonçant etc foy jugement etc
présents à ce Guillaume Giffart Pierre Trioche Jehan Desmontiz et Jacques Richart
signé Cousturier (le notaire, qui avait coutume de ne pas beaucoup faire signer les parties)

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Gervais Travers, orfèvre, en affaires avec Renée Guillou, Angers 1558

sur 2 actes passés le même jour chez Legauffre.
Je suis très surprise de ne pas voir de signature de Travers car selon moi ce métier savait toujours signer et c’était le haut de gamme des artisans, même des artistes au sens propre.

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 février 1558 (avant Pâques, donc le 9 février 1559 n.s.) en la cour du roy notre sire à Angers par devant nous (Legauffre notaire royal Angers) personnellement estably Loys Legauffre sergent royal ordinaire et sergent d’Anjou paroissien de st Morille d’Angers d’une part et Gervaise Travers orfèvre demeurant audit Angers d’autre part, soubzmetant etc confessent savoir ledit Legauffre avoir vendu ceddé et transporté audit Travers à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs la somme de 21 livres 13 soulz 4 deniers de rente ypothécaire que ledit Legauffre vendeur a droit d’avoir et prendre chacuns ans et est deue par Renée Guillou veufve de feu André Delanoe comme apert par contrat de création de ladite rente qui fut fait et passé soubz ceste cour du 14 janvier 1547 par devant nous notaire soubz signé
et est faite ladite vendition pour la somme de 286 livres tz quelle somme ledit Travers achapteur a promis payer audit Legauffre dedans Pasques prochainement venant, sans que ledit vendeur soit tenu en aucun garantage ne restitution de deniers fors de son fait et pour tout garantage ledit cedant a baillé audit achapteur qui a prins et receu le contrat de création et constitution de ladite rente, à ce tenir etc obligent lesdites parties eulx leurs hoirs et mesmes ledit achapteur ses biens à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé à Angers en présence de Guillaume Thibault et Louys Deschamps tesmoins

  • 2ème cession de rente

Le 9 février 1558 (avant Pâques, donc le 9 février 1559 n.s.) en la cour du roy notre sire à Angers par devant nous (Legauffre notaire royal Angers) personnellement establye honneste femme Renée Huillou veufve de veu André Delanoe tant en son nom que comme tutrice naturelle des enfants mineurs d’ans dudit deffunt et d’elle soubzmectant en chacun desdits noms ung seul et pour le tout sans division etc confesse avoir aujourd’huy vendu ceddé et transporté et par ces présentes vend cedde et transporte à Gervaise Travers orfèvre demeurant audit Angers à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs etc la somme de 10 livres de rente deue à ladite Guillou esdits noms par Me Michel Herault sur et par raison de certaine portion de maison amplement déclarée par le contrat par nous passé entre ladite Guillou et Herault à la charge de la grâce e faculté de recousse et amortissement audit contrat de baillée à rente et est faite la présente vendition pour la somme de 214 livres tz poyée content ce jour en notre présence et à veue de nous par ledit achapteur à ladite venderesse et dont etc à ce tenir etc garantir etc obligent renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé à Angers par devant nous Jehan Legauffre notaire royal en présence de Me Guillaume Thibault et Loys Deschamps tesmoins

Girard Delestang était fils de Guillaume, et frère de Pierre et Marie, Angers 1504

et ici, il vend ses parts de la succession de leurs parents à sa soeur mariée à Jean Travers.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 décembre 1504 en la cour du roy notre syre à Angers etc (Cousturier notaire Angers) establiz Girard Delestang peletier fils de feu Guillaume Delestang et de Marie sa femme demourant à Angers soubmectant etc confesse avoir vendu et octroyé et encores vend à Jehan Travers peletier et Marye sa femme soeur dudit estably paroissiens de St Maurille d’Angers qui ont achacté pour eulx leurs hoirs etc tout tel droit action part et portion tant de meubles debtes choses héritaulx que autres choses qui audit vendeur est escheu et adveneu et qui luy compecte et appartient à cause de la succession de sesdits père et mère quelque part et en quelque lieu que lesdits biens desdites successions soient situés et assis sans riens en retenir ne réserver scavoir maisons jardins vignes prés pastures boys heues rentes et autres choses desdites successions leurs appartenances et dépendances et comme ils se poursuyvent et comportent avecques la somme de 10 livres tz que feu Girard Duboues en son vivant avoit donnée audit vendeur sur la maison où décéda ledit feu sieur Delestang qui fut feu Girard Duboues
es fiez et aux cens anciens
transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 100 livres tz payables dedans 5 ans prochainement venant c’est à scavoir par chacune desdites années 20 livres tz jusques au parfait paiement desdites 100 livres tz
et ne sont comprins les maisons estables jardins et vignes de st Sébastien estans de ladite succession sises ès forsbourgs saint Michel du Tertre, lesquelles choses demeurent pour le tout audit Girard Delestang et les a réservés à luy
et seront tenus lesdits achacteurs paier et acquiter toutes et chacunes les debtes en quoy ledit vendeur pourroit estre tenu à cause desdites successions de sesdits père et mère et en rendre quicte et indempne ledit vendeur vers et contre tous et davantaige a renoncé ledit Girard Delestang au contraire de vendition faite par Pierre Delestang frère dudit estably et de la femme dudit Travers avecques iceulx Travers et sa femme des choses qui luy estoient escheues à cause de la succession dudit feu Guillaume Delestang
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc dommages etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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L’extraordinaire testament de Guillaume Delestang, Angers 1504

Extraordinaire à plus d’un titre.
1 – ce testament, écrit en 1504, a plus d’un demi-millénaire !
2 – il dit qu’il est vieux, ce qui n’est pas fréquent en 1504. Mais à cette époque où l’espérance moyenne de vie est inférieure à 50 ans, alors que nous voguons vers les 100 ans, je ne sais quel âge lui donner, et je dirais probablement 50 ans ou plus de 50 ans. En tous cas, impossible d’avoir à cette époque des registres paroissiaux permettant des précisions, car les sépultures, même à Angers, commencent bien plus tardivement.
3 – Les nombreux testaments que j’ai déjà exploités pour les 16 et 17èmes siècles, sont muets par rapport aux plus proches parents, notamment les enfants, mais se contentent de donner aux domestiques ou aux religieux, qui eux, ne seront pas prévus dans le droit coutumier de la succession, exclusivement réservé aux enfants légitimes autrefois, et de nos jours encore, en incluant les illégitimes, et en leur fixant un quota minimal, alors qu’autrefois ils avaient la totalité et même sans impôts de succession à payer ! Or, ici, Guillaume Delestang donne non seulement le nombre d’enfants, mais il les cite tous.
4 – mais après cette mention rarissime, suit une longue clause, qui précise que Pierre Delestang, l’un des 3 enfants, est un vilain petit canard, et je vous laisse donc lire l’acte pour avoir les explications du père mourant, tentant de faire la part des choses entre les enfants méritants et le vilain…
5 – il semble avoir une affection bien plus grande pour son gendre que pour ses fils, et c’est même son gendre qui est nommé exécuteur testamentaire. Vous me direz ce que vous ressentez à la lecture de ce long testament et si vous êtes d’accord avec mes soupçons. Il semblerait que ce vieux monsieur soit allé vivre ses vieux jours chez sa fille, donc chez son gendre, car il liste les meubles qu’il y a apporté. Et il a probablement été bien soigné par eux !
6 – donc, Pierre Delestang était particulièrement doué en mauvais coups dans les affaires, mais cela se corse singulièrement, car je descends personnellement d’un Pierre Delestang que je cherche à raccrocher, et ce, sur Angers même, et dans un milieu socialement comparable. Seulement, le mien serait un peu âgé pour être né vers 1470, et donne cet âge à ce Pierre Delestant, compte tenu qu’il a donc plus de 25 ans et quelques années de mauvais coups, dont il est proche de 30 à 35 ans, donc né vers 1470. En vérité, je reste sur ma faim, et soit je descends d’un fils de Pierre Delestang, le vilain canard, soit de son frère Girard Delestang, soit tout bonnement d’un neveu de Guillaume Delestang ! Bref, je reste vraiement sur ma faim, tout en sentant bien que je brûle !

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Vous trouverez tous les testaments qui sont déjà sur ce blog, en cliquant ci-dessous sur la catégorie TESTAMENTS, et si vous souhaitez naviguer dans mon classement vous les trouverez aussi en utilisant la fenêtre ci-contre à droite CATEGORIES, qui donne un menu déroulant qui est le plan de classement, et les testaments sont à POPULATION, puis DECES, et TESTAMENTS, car dans ce qui concerne les décès, j’ai séparé les successions, fort nombreuses, des testaments.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 25 avril 1504 après Pasques, (Cousturier notaire Angers) Au nom du père du fils et du st Esprit Amen. Sachent tous présents et avenir que je Guillaume Delestang peletier estant en mon bon sens et entendement continuel et fermes propos, considérant et atandant la fragilité de humaine nature qui chaque jour s’amenuyse en trainant chacun à sa fin et qu’il n’est chose plus certaine que la mort, ne chose plus incertaine que leure (sic) d’icelle et aussi que je suis ja vieulx et anxien, espérant de tout mon cœur non décéder intestat de cest seule en l’autre (sic, mais je n’ai pas compris) fays et ordonne mon testament et dernière volonté des biens temporels qu’il a plust à Dieu mon créateur de donner en ceste vie mortelle, en la forme etmanière qui s’ensuit
et premier que l’âme de homme et femme est à préférer devant toutes choses je recommance mon âme au glorieux roy de paradis et à glorieuse vierge Marie sa doulce mère, à monsieur st Michel Ange, monsieur saint Jehan Baptiste, saint Pierre et saint Paoul, à Marie Magdalaine et à toute la cour céleste de paradis, en les priant et suppliant humblement que ains (sic, pour comprendre « lorsrque ») pouvre et dolente âme comme elle départira d’avecques mon corps, ils veulent estre garand et deffence contre l’horrible et exécrable force de l’ennemi prince des ténèbres d’enfer et icelle madite âme conduire et mener avecques les sainctes âmes bien envers ou benoist royaume de paradis
et après ce que madite âme sera séparée d’avecques mon dit corps je veulx iceluy mondit corps estre baillé et livré à la sépulture de notre mère saincte église au cymetière de sainct Maurille d’Angers dont je suis paroissien
Item je veulx et ordonne estre dit vigiles de mors au jour de mon obit (au Moyen-âge signifiait « trépas ») avecques 15 messes dont y en aura 3 à diacre et soubzdiacre et autour de sepmaine pareil et semblable service de vigiles de mors et 15 messes
Item veulx et ordonne que chacun de mes enfants qui sont troys c’est à savoir Pierre Delestang absent, Girard Delestang et Jehan Travers mary de Marie ma fille, lesdits Girard Travers et madite fille à ce présents, facent dire au lieu de la Vasinete ? par les religieux prêtres qui seront audit lieu, chacun autant de messes qu’il y aura de religieux prêtres audit lieu, ils feront dire lesdites messes tant pour l’âme de moi et de mes amys trépassés et ce dedans ung an après mon décès en donnant par chacun de mesdits enfants pour chacun service une buce de vin bon pur net et marchand, qui sont 3 buces pour lesdits 3 services
Item veulx avoir du luminayre à la volonté des mes exécuteurs cy après nommés tant à mon enterrement que septime
Item je veulx et ordonne mes debtes estre loyaument payées par mesdits héritiers lesquelles s’ensuivent :
c’est à savoir à Gervaise Travers frère de mon gendre la somme de 20 livres tz qu’il me presta
Item à maistre Raoul Brunaut la somme de 7 livres tz qu’il me presta
et autres debtes qui seront trouvées estre justement et loyaument deues
Item proteste que ledit Pierre Delestang mondit fils a esté en plusieurs nécessités et affaires tant par son mauvais gouvernement de solz marchands que autrement, à l’occasion de quoy je l’ai tiré à mes despens et propres deniers de prinson, payé ses gaiges et meubles qui ont esté pris par exécution et tellement que j’ai mis pour luy de mes deniers et biens meubles jusquèes à la somme de 60 livres tz et plus, par quoy je veulx et ordonne que ledit Travers mondit gendre et sa femme et ledit Girard mondit fils aient et prennent premièrement sur tous mes biens chacuns la somme de 30 livres tz avant estre pareille somme de 60 livres tz que ledit Pierre y pigne (pas compris ce que cela signifie) riens et au surplus qu’ils départent mesdits biens par égales portions et qu’ils paient mesdites debtes aussi par égalles portions selon la coustume du pays, laquelle somme de 60 livres tz sera et est pour rembourser madite fille et son mary et ledit Girard mondit fils des avantages que j’ai faits audit Pierre Delestang qui se montent ladite somme de 60 livres tz et plus
aussi je déclare et est vray et certiffie sur ma foy les choses dessus dites et que ledit Pierre a eu et partaigé avecques moy les biens qui luy appartiennent à cause de la succession de sa feue mère et n’en ay riens eu ne retenu
Item je déclare que ledit Travers mondit gendre comme il fut marié avecques madite fille aporta en la maison où suys de présent les meubles qui s’ensuivent
c’est à savoir une paire d’armouères à deux guichets fermants à clef, et 2 liettes
Item ung grand coffre à soubassement
et ung petit coffre fermant à clef et clavures
Item ung banc à reigle
une table et 2 treteaux
une betinse et ung charnier fermant à clefs
Item ung lict garny de couete traverslit chacun à deux souilles ung couverte de toile ung charlit avec une courtine neufve
12 dras de lit, 3 orillers garnis chacun de 2 souilles
7 tenailles 2 pacestes d’assier à queue
7 écuelles un plat une pinte une tierce 2 quarts le tout d’estain
ung petit chandelier 2 escabeaux et un marchepied à monter au lict
et ung rouet à filer fil
lesquels meubles je veulx estre rendus à mondit gendre et sadite femme sans ce que mes autres héritiers y puissent riens demander
Item je nomme etre mes exécuteurs mes chers et biens aimez ledit Jehan Travers mondit gendre et Guillaume Giffart marchand auxquels je prye supply faire et accomplir l’exécution de ce présent mon testament en tous points et articles et en prendre les charges
auxquels je transporte la saisine et possession de mes biens pour iceulx employer jusques au parfait de ma dite exécution suppliant à la garde des sceaulx des contrats d’Angers mettre à ces présentes le scal desdits contrats pour plus grande application de cesdites présentes
fait et ordonné par ledit testateur ès présence de Jehan Aultremet marchand Jehan Duchesne ledit Travers et sa femme, Girard Delestang et autres

    L’acte n’est malheureusement signé que du notaire

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