Titre sacerdotal de Marin Bellanger, Pommerieux 1619

Le revenu annuel des biens qui composent ce titre sacerdotal est estimé à 60 livres par an, c’est à dire de quoi vivre à l’aise largement. Mais regardez bien à la fin, il y a une surprise !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le jeudi 19 décembre 1619 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents et personnellement establis honneste homme Jehan Bellanger marchand demeurant à l’Hommaye paroisse de Pommerieux lequel pour le titre de Me Marin Bellanger son fils aux ordres de prestrise a donné et donne à iceluy Bellanger à ce présent et acceptant
ung grand logis à muraille couvert d’ardoise situé au bourg dudit Pommerieulx avecq 5 hommées de jardin ou environ tout ainsi que ladite maison se poursuit et comporte
Item deux jardins proches dudit logis l’ung devant la grand rue entre deux et l’autre à costé contenant ensemblement 5 hommées
Item ung autre grand jardin proche et joignant le cimetière de l’église dudit Pommerieulx contenant 12 hommées ou environ
Item 5 planches de vigne dans le clos des Murilles contenant ensemblement 10 hommées ou environ
item ung pré appelé le pré du Vioieau contenant sept vingt (140) cordes ou environ joignant d’un costé la pré du Plessis
Item une grande pièce de terre appelée la pièce des Colliers contenant 3 journaulx et demi ou environ joignant d’ung costé à la ruette appelée le Collière tendant dudit bourg de Pommerieulx à Launay
Item une autre pièce de terre appelée la Butte contenant 10 boisselées ou environ, joignant d’ung costé au grand chemin tendant dudit Pommerieulx à Cherippeau
Item une autre grande pièce de terre appelée la pièce de Saint Martin joignant d’ung costé au pré dépendant de la cure dudit Pommerieulx d’autre vosté le chemin tendant dudit Pommerieulx à Launay contenant 3 journaulx une boisselée ou environ avecq les hayes qui en dépendent
et tout ainsi que lesdites choses cy dessus se poursuivent et comportent leurs appartenances et dépendances aulx charges et cens rentes et debvoirs anciens et acoustumés lesquelles choses ledit Jehan Bellanger a assuré et assure valoir du moings de revenu annual la somme de 60 livres tz
et à ce tenir sans y contrevenir s’est ledit estably obligé et oblige luy ses hoirs et ayant cause avecq tous et chacuns ses biens meubles et immeubles présents et advenir renonçant etc foy jugement condemnation
fait et passé audit Angers en présence de Me Nicolas Jacob et Jacques Rogeron praticiens demeurant Angers tesmoins
ledit estably a dit ne savoir signer

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    Et constatez que seul le fils Marin Bellanger signe, et le papa, qui donne tant à son fils, ne sait pas signer. Surprenant n’est-ce pas !

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Un tabouret attribué par la fabrique de Saint-Vénérand, Laval 1691

pour services rendus à l’église, la demoiselle aura un tabouret gratuit dans la nef. Car autrefois, les places étaient attribuées et payantes. Il me semble avoir connu, dans les années 1950, la fin d’un tel système, ou tout au moins des chaises portant une plaque de cuivre gravée du nom de la famille qui y avait sa place.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E20 – Voici la retranscription de l’acte : Le 20 janvier 1691 après midy devant nous François Lebreton notaire réservé du comté pairie de Laval y demeurant ont esté présents de leurs personnes establis et soubmis Pierre Duchemin sieur de la Guimbretière et Paul Plisson marchands procureurs syndics et marguilliers de la paroisse Saint Vénérand de ceste ville y demeurants,
lesquels en considération des bons et louables services que Françoise Ribay fille a rendus depuis un long temps et qu’elle rend encore tous les jours à l’église dudit saint Vénérand, pour d’autant plus l’obliger à les continuer, ont donné et concédé par ces présentes à ladite Ribay demeurant dite paroisse, à ce présente et acceptante, un tabouret ou escabeau avec l’emplacement d’iceluy situé dans la nef de ladite église proche de l’autel de Sainte Anne du costé de l’espitre entre iceluy autel et le banc des enfants du sieur Lebreton archer de la maréchaussée, pour par elle jouir dudit escabeau et emplacement d’iceluy sa vie durant sans qu’elle soit tenue de payer aucune chose pour la présente concession ny de rente par an par ce que pour les raisons susdites ils le luy donnent gratuitement comme aussi pour les mesmes raisons ont quité et déchargé ladite Ribay du paiement des arrérages qu’elle peut devoir de la rente deue à la fabrice de ladite paroisse sur son banc qui est dans la nef de ladite église à costé du chœur proche la sacristie desquels arrérages de rente ils luy font pareillement don gratuit
dont et de tout ce que dessus avons jugé les parties à leur requeste
fait et passé audit Laval en nostre étude ès présence de François Garnier marchand cellier et François Bertin menuisier demeurants audit Laval tesmoins requis ont signé avec les parties

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Cession d’un banc dans l’église Sainte-Croix, Angers 1614

Je pense avoir connu dans mon enfance la fin des chaises (ou bancs) attribués à certaines familles qui en avaient acheté les droits. Autrefois, c’était même une place attribuée selon des règles honorifiques bien établies.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le samedi 6 septembre 1614 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers fut présent et personnellement estably noble homme Florant Gruget sieur de la Fleur conseiller du roy président en l’élection de Château-Gontier, estant de présent en ceste ville, fils et héritiers en partie de défunt Florent Gruget,
lequel a recogneu qu’il a un banc en l’église Sainte Croix de ceste ville contre la muraille d’icelle entre la porte du cimetière et l’escallier du pupiltre que ledit défunt, que ledit défunt son père fist faire estant demeurant en la maison où est de présent demeurant sire Pierre Davyau marchand, pour défunte Jehanne Remon sa femme vivante mère dudit Gruget, et lequel banc a toujours esté et est encores dit appartenant à ladite maison à cause de quoi en icelle n’y seroit compris

    j’ai compris que la famille Gruget n’avait plus de vues sur ce banc, et que l’acquéreur de la maison des parents Gruget avait envie du banc pour lui

ledit sieur de la Fleur tant pour luy que pour ses cohéritiers en a cy-devant et dès la saint Jean Baptiste dernière cédé et encore par ces présentes cèdde tous les droits que luy et ses cohéritiers y pourroient avoir audit Davyau par le moyen de l’achapt qu’il a fait de ladite maison et aussi très bien luy a pleu et plaist sans toutefois qu’il en soit tenu en aulcun garantage ce que ledit Deniau a voulu et accepté ce que dessus pour luy ses hoirs etc
et à ce tenir etc obligent etc renonçant etc foy jugement condemnation
fait Angers à notre tabler présents Me Nicolas Jacob et Mathurin de Crespy praticiens demeurant à Angers
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Parrain et marraine au baptême catholique : rôle et choix au fil des siècles

Autrefois, l’église exigeait le baptême des nouveaux-nés dans les 3 jours. L’enfant était amené à l’église, sur les fonts baptismaux, quelque soit le temps, et le plus souvent à pieds, car la charrette à cheval était rare. Emmailloté comme je l’ai encore connu jusque dans les années 1950 dans un immense lange serré, il faisait donc plusieurs km dès sa naissance. J’y pense souvent quand les baptêmes étaient l’hiver ! et j’y pense de nos jours quand je vois des tout juste nouveaux nés en grande surface ! nouvelle église de la consommation, baptême de la consommation !

  • Pourquoi un parrain et une marraine

Les persécutions des premiers siècles ont donné l’occasion de l’institution de parrains, pour pourvoir à l’éducation religieuse des enfants en cas de décès ou autre défaillance des parents.
Jusqu’en 1580 environ, on prend 2 parrains et une marraine pour un garçon, et un parrain et 2 marraines pour une fille.
Parrain et marraine tiennent l’enfant lors du baptême, et ce sont eux qui répondent aux prières et demdandes du prêtre. D’ailleurs, les signatures présentes sur un acte de baptême sont celles du parrain et de la marraine, quand ils savent signer. Et, pour trouver la signature du père de l’enfant, il faut chercher dans le registre un acte dans lequel il sera parrain, donc signera, s’il sait signer. Même chose pour les femmes, car il est plus fréquent de trouver une signature de femme lorsqu’elle est marraine, qu’ailleurs.
Dans l’acte de baptême, ils sont souvent précédés de « nommé par » car ce sont eux qui présentent l’enfant au baptême et qui lui imposent son nom. D’ailleurs, assez souvent le parrain donne son prénom au garçon, la marraine à la fille. D’où une transmission de prénoms, et lorsque ces prénoms sont rares voire originaux, on doit chercher du côté des parrain et marraine. Mais bien sûr, ceci n’était pas systématique…
On appelait aussi les parrain et marraine « compères », parce que le fait d’avoir tenu ensemble un enfant sur les fonts baptismaux, créait entre eux une alliance spirituelle. Hélas, cette alliance sprituelle était ensuite un empêchement au mariage. Il fallait alors demander une dispense à cet empêchement dit « empêchement spirituel », ce qui était une complication pour les liens matrimoniaux.

  • Choix du parrain et de la marraine

Au premier enfant d’un couple, lorsque les grands parents vivent encore, ils sont choisis. Cette pratique a perduré longtemps puisque je suis née en 1968 et j’ai eu ma grand’mère maternelle et un grand oncle paternel à défaut de grand’père paternel décédé auparavant.
Aux enfants suivants, les pratiques varient, souvent les oncles tantes cousins, mais aussi les seigneurs du lieu etc… et s’agissant de célibataires on évite dans la mesure du possible le risque d’empêchement futur pour affinité spirituelle qui empêcherait le mariage. Pourtant il arrive des baptêmes ou parrain et marraine sont célibataires, et j’ignore comment on s’y prenait pour prévoir qu’ils ne se marieraient pas ensemble ?

  • Sont exclus du parrainage

• Les célibataires ci-dessus, prévoyant un risque d’affinité spirituelle.
• Les excomunniés, interdits et autres personnes ayant commis des infamies (voir ci-après le Rituel du diocèse de Nantes en 1776, malheureusement en latin)
• Les personnes ne présentant pas de connaissance suffisante de la religion. (voir ci-après le Rituel du diocèse de Nantes en 1776, malheureusement en latin). Ces connaissances étaient parfois vérifiées par le prêtre, quand il avait des doutes, et il demandait alors à la personne de réciter le Symbole des Apotres, et posait quelques questions clés sur la religion. Aucun âge minimal n’est fixé, même si ces connaissances dépendent de l’âge de raison, défini pour faire sa communion, mais éminement variable au fil des siècles, et en tout cas jamais directement lié à l’aptitude au parrainage.
Le Symbole des Apotres, c’est bien entendu le Credo, qui avait autrefois, et jusqu’il y a peu de temps, la particularité d’être en latin, et je ne suis pas certaine que la plupart des adultes aient compris ce qu’ils avaient appris par coeur comme un perroquet, car autrefois le catéchisme et la Miche de Pain de notre enfance n’existaient pas.

Voici, en Français, le Symbole des Apotres

  • De patrinis et Matrinis (Rituel de Nantes, 1776)

L’ouvrage est en latin ! Désolée !

Quandé baptismus selemniter confertur in ecclesia, necessarium est patrinorum et matrinatim ministeriam, non autem adhibeatur si baptismus confertur extrà ecclesiam.
Parochus, antequal ad baptizandum accedat, ab iis, ad quos speciat, exquirat, quantum fieri poteris, diligenter, quos susceptores elegerint, qui infantem de sacro fonte suscipiant ; ne plures quam diceat, aut indigni, vel minus apti, accedant.
Ad hoc munus non admittat infideles, aut hereticos ; publicé excommunicatos, aut interdictos ; publicé criminosos, aut infames ; nec eos proetereà qui fana mente non sunt : nec qui ignorant Symbolum Apostolorum, Orationem Dominicam, Praecepta Dei et Ecclesia ; haec enim Patrini eos, quos de baptismi fonte susceperint, ubi opus fuerit, docere senentur. (Rituale Nannetense, 1776)

  • âge record

Je suis née en 1938, et je suis la marraine de l’une de mes sœurs née 46 mois après moi. Oui, vous avez bien lu, je n’avais pas 4 ans ! N’en concluez pas que je savais par cœur mon Credo, et je suis la première intriguée, aussi la seule explication valable est qu’en période extraordinaire (ici 1942) mesures extraordinaires, d’autant que les barrages Allemands ne facilitaient pas la libre-circulation des personnes.
Maintenant, si vous avez plus jeune à nous proposer, je suis toute prête à perdre mon record !

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sainte Sotère, honorée le 10 février

La biographie qui suit est extraite de l’Encyclopédie de Migne, tome de l’hagiographie des saints, abbé Pétin, tome 2

SOTÈRE (sainte), Soteres, vierge et martyre, d’une des plus illustres familles de Rome, renonça de bonne heure à tous les avantages que lui présentaient sa naissance, sa fortune et sa beauté, pour consacrer à Dieu sa virginité. La fuite du monde et de ses vanités, la prière et les bonnes oeuvres, tels furent les moyens qu’elle employa pour rester fidèle à son voeu et pour se disposer au martyre. Après la publication des édits de Dioclétien, en 303, elle fut arrêtée et conduite devant le magistrat, qui, sur son refus de sacrifier, la fit rudement souffleter. Sotère supporta non seulement avec patience, mais encore avec joie, les coups dont on meurtrissait son visage ; ce qui détermina le juge à recourir à de nouveaux supplices, qu’elle endura sans pousser un soupir et sans verser une larme. Elle fut enfin condamnée à être décapitée. Saint Ambroise, qui était son parent, félicitait sa famille d’avoir produit cette illustre martyre, laquelle en était le plus bel ornement. — 10 février.

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sainte Sapience

L’acte que je vous mets ce jour comporte un prénom rare.
Voici sainte Sapience selon l’encyclopédie Migne, Dict. hagiographique des saints, abbé Pétin.

sainte Sapience, sapientia, vierge et martyre, était, à ce que l’on croît, la parente de sainte Ursule, avec laquelle elle souffrit vers l’an 453.
Son corps se garde à Cologne, dans l’église de Saint-Jean-Baptiste.
Elle est honorée le 1er février

martyr de sainte Ursule et ses compagne - cliquez pour en savoir plus
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