Décidément, les Pelault empruntaient souvent !
Malheureusement pour nous, le notaire Huot ne faisait pas signer.
Par contre vous allez découvrir à la fin que l’acte est passé dans l’église. Je reste sans voix devant ce lieu pour passer un contrat financier !
Maintenant, pour les 2 cautions, il est manifeste qu’ils n’ont pas de lien de parenté avec René Pelault, mais bien des liens quelconques d’affaires, voire d’affaires avec Jean Charuau, car l’un des deux témoins, toujours obligatoires et cités en fin d’acte, est un Jean Charuau, sans précision de lieu, or, il y a des Charuau dans le Pouancéen, dont des marchands, dont je descends, sans néanmoins pouvoir remonter aussi haut. Il serait donc possible que René Pelault ait cherché un soutient vers un marchand avec lequel il a affaire. Et, si cela se trouve, c’est pour lui payer une dette qu’il est venu emprunter !
Le 24 mars 1528 (calendrier Julien et Pâques était le 28 mars 1529, donc 24 mars 1529 nouveau style) en la cour du roy notre sire à Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement establiz noble homme René Pelault sieur de l’Espinay en la paroisse de Combrée, soubzmectant etc confesse que à sa grant prière persuasion et requeste pour luy faire plaisir chacun de honnestes personnes Guillaume Chartier marchand houstelier et Noël Labbé marchand chaussetier demourans à Angers se sont ce jourd’huy obligez et soubzmis avecques leurs hoirs biens et choses présents et avenir, en sa compagnie et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne de biens o renonciation du bénéfice de division
en la vendition cession et transport de la somme de 16 livres tz d’annuelle et perpétuelle rente ce jourd’huy vendue et transportée par lesdits Pelault Chartier et Labbé et par chacun d’eulx seul et pour le tout
à messieurs les doyen et chapitre de l’église royale collégiale monsieur saint Martin de ceste ville d’Angers pour la somme de 100 escuz sol payée content par lesdits de Saint Martin ou leurs commissaires à ce présents et à leurs successeurs en icelle église et chapitre, auxdits Pelault Chartier et Labbé ainsi que plus à plein apert par le contrat de ladite vendition passée soubz notre dite cour par Huot
que combien que par ledit contrat il apparoisse et soit contenu que ladite somme de 100 escuz sol baillée pour l’achat d’icelle rente ayt passé par les mains desdits Chartier et Labbé comme par les mains dudit estably, ce néanmoins à la vérité il n’en est aucune chose demourée ès mains desdits Chartier et Labbé ne aucune partie d’icelle tournée à leur proffit et utilité mais est toute icelle somme de 100 escuz demourée entre les mains dudit estably qui icelle a entièrement eue prinse et receue en présence et à veue de nous et tellement que d’icelle il s’est tenu et tient par ces présentes à bien payé et content et en a quicté et quicte lesdits Chartier et Labbé leurs hoirs etc
et partant a promis promet doibt est et demeure tenu par cesdites présentes ledit estably rendre payer servir et continuer pour le tout icelle dite rente de seize livres tz auxdits doyen et chapitre dudit St Martin d’Angers et à leurs successeurs en icelle dite église et chapitre aux jours et termes selon le contenu audit contract de ladite vendition et constitution d’icelle rente et en acquiter et rendre quictes et indempnes lesdits Chartier et Labbé leurs hoirs etc tant en principal que des arréraiges qui en pourroient estre deuz et escheus à l’advenir et oultre admortir icelledite rente faire casser et adnuller ledit contract de ladite vendition et constitution d’icelle et en tirer et mectre hors lesdits Chartier et Labbé leurs hoirs etc et leur en bailler lettres d’admortissement acquit et descharge bonnes et vallables desdits de St Martin tant en principal que des arréraiges qui en pourroient estre deuz et ce dedans ung an prochainement venant à la peine de 50 escuz sol de peine commise et stipulée par ledit Chartier et Labbé et à eulx applicable par ledit Pelault estably en cas de défaut ces présentes néanmoins etc
auxquelles choses dessus dites tenir etc et aux dommages desdits Chartier et Labbé de leurs hoirs etc amendes etc oblige ledit Pelault estably soy ses hoirs etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
présents à ce maistre Pierre Lepaige prêtre demourant à Angers et Jehan Charuau tesmoings
ce fut fait et passé en l’église dudit Saint Martin d’Angers lesdit jour et an susdits
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Dans cet acte, René Pelault est qualifié « sieur de l’Espinay en la paroisse de Combrée ». Qui était ce René Pelault ?
Je ne crois pas qu’il était celui qui était ou devait être l’époux de Perrine de Chazé et seigneur de Bois-Bernier. René Pelaud, sieur de Bois-Bernier, était marié le 20 mai 1530 lorsqu’il rendit foi et hommage pour le fief de Bois-Bernier (René de l’Esperonnière, Histoire de la baronnie de Candé, page 198).
Le 15 avril 1540, Adrien Pelaud rendit hommage pour le fief de l’Épinay en Combrée. Si René Pelaud, seigneur de Bois-Bernier, était seigneur de l’Épinay en Combrée en 1529, comment expliquer que ce fief de l’Épinay soit passé du frère cadet au frère aîné ? Car ce fief était déjà dans la famille Pelaud depuis plusieurs années; au moins depuis 1450 (Célestin Port).
Hors un René Pelaud rendit foi et hommage pour le fief de l’Épinay en 1498 et en 1513 (C. Port). C’est probablement lui qui passa cet acte du 24 mars 1529. Ce René Pelaud était aussi seigneur de la Guyonnaye.
Ce René Pelaud ne peut être celui qui fut seigneur d’Érigné, le fils d’Antoine, car il est décédé bien avant 1529. En effet, sa fille unique Lucette, transmit le fief d’Érigné à son fils Jacques de Montbron avant 1530 (C. Port). Si le fils d’Antoine avait été le seigneur de l’Épinay près Combrée, ce fief serait passé comme celui d’Érigné à sa fille unique Lucette.
Ce René Pelaud est le frère d’Antoine Pelaud. Thorode nota l’existence de René Pelaud, frère d’Antoine. Il est mentionné dans un acte du 6 novembre 1488.
Il était l’un des 48 hommes d’armes sous monsieur de Laval qui fut présent à la montre et revue faite à Lenvolon en Basse Bretagne le 15 juin 1491, (Mémoires pour servir de preuves à l’Histoire ecclésiastique et civile de … Par Pierre-Hyacinthe Morice, Tome III , 1746, Bas de la page 698, 2ième colonne et haut de la page 699, 1ière colonne, Rôle de la montre et revue faicte à Lenvolon en Basse Bretagne le 15 juin 1491, Chambre des Comptes de Paris).
Ce René Pelaud serait donc le fils de Désiré Pelaud et d’une demoiselle Le Gras. Son frère Jean lui donna les fiefs de l’Épinay près Combrée et de la métairie de la Guyonnaye. Ce dernier était seigneur de l’Épinay près Combrée en 1450 et de de la Guyonnaye en 1451. René Pelaud aurait transmis ces fiefs à son neveu Mathurin Pelaud qui les légua à son fils aîné Adrien.
Il est probablement le René Pelaud, oncle de René Pelaud, père, seigneur de Bois-Bernier, mentionné dans l’acte du 10 mai 1617 chez Deille notaire Angers, AD49-5E121, (acte transcrit sur votre site) passé entre Guy Laillier et René Pelaud, fils, seigneur de Bois-Bernier.
Réponse d’Odile :
Merci pour cette analyse pertinente, à laquelle je me range totalement.
Puis-je me permettre d’ajouter malicieusement, que l’oncle a sans doute transmis au neveu son prénom par parrainage.
Avez vous connaissance de la Marie Pelaud qui suit ?
elle est citée par Bernard Mayaud dans son étude des Phélippeaux :
Olivier Phélippeaux sieur de Huraudières, avocat à Saumur, et Elisabeth Bonneau, son épouse, eurent 11 enfants, dont la 3ème, Elisabeth Phélipeaux, baptisée à Saint Pierre de Saumur le 17 décembre 1626, a pour marraine Marie Pelaud, épouse de Pierre Phélippeaux, dont Bernard Mayaud n’avait pu déterminer la place dans son travail sur les Phélippeaux.
Les Phélippeaux en question sont une famille notable du Saumurois, et il serait fort possible que cette Marie Pelaud se rattacha à nos Pelaud ?
E.3583.(Carton.)-9 pièces,papier;1 pièce,parchemin.
1614-1757.-PHELIPPEAU.
-Constitution par René et Charles Phelippeau,bouchers,d’une rente de 36 livres au profit de Pierre Delhommeau,conseiller en la Sénéchaussée de Saumur;-acquêt par Gabriel Phelippeau,contrôleur au grenier à sel de Saumur;,d’une rente de 40 livres sur Raoul Chalopin,sieur de La Plesse;-aveu rendu à Gabriel Phelippeau,sieur du Grand-Taunay,pour le fief du Pont-de-Varenne;-requête de Jean Oriot,marchand,à l’appui des droits d’Anne Phelippeau,sa femme,dans la succession de Jean Mingon et de Judith Lecercler;- mémoire pour Pierre Rontard,contre Charles Phelippeau,son beau-père,pour lui retirer l’administration des biens de ses enfants,dont il touche l’usufruit;-constitution par Anne Maugars,veuve de Pierre Phelippeau,marchand de draps de soie,d’une rente de 80 livres au profit de Charles Phelippeau,son fils,pour sa promotion aux ordres sacrés.
(Série E.Titres de famille.AD du Maine et Loire.C.Port.)
Voir Famille Maugars.
Claude-Anne Maugars X Pierre Phelippeau.
Blog Mme O.Halbert.
Dans mes familles,
Un Jacques Maugars X Marguerite Allain le 3 11 1620 à Corzé
lui,fils de déf Jacques Maugars et de déf Guillemine Hervé
elle, fille de def Michel Allain et de Estiennette de La Porte,à présent femme de Thomas Le Boucher. (vue 2 )
Une Urbaine Chalopin x Anthoine Georges le 16 7 1663 à St Sylvain,fille de Raoul Chalopin et de déf Urbaine Sallay, Sallayer ? (vue 90 )
Un frère Gabriel Chalopin.
(Les prénoms Raoul et Gabriel,peu courants,m’interpellent ?)
J’ignore qui est cette Marie Pelaud, épouse de Pierre Phélippeaux en 1629.
Le seul lien que j’ai trouvé avec les Phélippeaux est le suivant:
Dans « Inventaire sommaire des archives départementales d’Indre-et-Loire antérieures à 1790 » Louis Loizeau note à la page 244 que le 15 octobre 1634, à Bourgueil, Marie Pellault, fille de Monsieur de Boisbernier, fut marraine de Jean Du Berle, fils de François, capitaine du château de Bourgueil, et de Jeanne Vigneau. Le parrain fut Jean d’Estampes de Valencay.
Le Monsieur de Boisbernier en question est Jean Pellault qui se fit passer pour le fils de René Pelaud et de Renée du Buat.
J’ignore qui est cette Marie, fille de Jean Pellault et de Renée Amirault. Je n’ai trouvé aucun autre acte la concernant. Les filles connues de ce Jean Pellault sont Catherine, Renée, Urbane, Françoise et Jeanne nées entre 1619 et 1629. Cette Marie est peut être née entre 1610, année du mariage de Jean Pellault et Renée Amirault, et 1619. Les registres de Saint-Nicolas de Bourgueil ne débutent qu’en 1614 et ceux de Brain-sur-Allonnes, manquent de juillet 1604 au 12 mai 1613. La première apparition de ce couple dans ces registres fut le 10 avril 1615 alors que Renée Amirault fut marraine.
Or le beau-frère de ce Jean Pellault, René Amirault, sieur du Chastelier, conseiller du roi, sénéchal de Bourgeuil et époux de Marie Amirault, avait certains liens avec Me Jean Phelipeau, notaire, sergent royal à Bourgueil. Le 28 novembre 1643, René Amirault fut le parrain de René, fils de Me Jean Phelipeau.