Nicolas Lecourt, élu pour le roi à Provins, prend en location 2 travées de maison, 1598

Introduction

Autrefois de nombreuses ventes et/ou locations de maisons ne portaient que sur une partie de la maison. Souvent il s’agissait d’une ou deux pièces, ou même une moitié de pièce, mais je trouve aussi plusieurs actes qui définissent la partie de la maison concernée en nombre de travées.
Comme vous sans doute, j’avais des difficultés à imaginer ce que cela signifiait. J’ai donc regardé sur le dictionnaire du moyen français et c’est l’espace entre deux poutres, garni par un certain nombre de solives (Dictionnaire du Moyen Français sur ATLIF en ligne)

Nicolas Lecourt est élu pour le roi

Nicolas Lecourt n’est pourtant pas ce qu’on pourrait appeler un pauvre, et je pensais que ces actes concernant seulement une partie de maison était plutôt le sort des pauvres. Donc, nous voyons ici qu’il n’en est rien. Mais ceci dit que pouvait donc bien vouloir mettre dans ces 2 travées Nicolas Lecourt, sans doute des domestiques ? car j’ai du mal à comprendre que c’est pour lui
Je m’intéresse tout particulièrement aux LECOURT de Provins car je descends d’Elisabeth Lecourt épouse Fauchon. Et comme vous l’avez sans doute compris, je reconstitue toutes les familles du même nom, pour mieux les comprendre.

Location de 2 travées de maison à Provins

Le bail de ce loyer de 2 travées de maison est pour 18 ans, et tous les baux à l’époque sont payés à l’année, et le terme de la Brie est le jour de Saint Martin d’hiver.

AD77-1057E424  Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.05.16 vie 147 – Fut présent en sa personne Me Nicolas Lecourt controleur et esleu pour le roy notre sire en l’eslection de Provins lequel recognu avoir prins et retenu prent et retient par ces présentes le tiltre d’administration et pension d’argent de Me Quiriace Charron au nom et comme procureur et recepveur des dames relligieuses abbesse et couvent des Cordelières lez Provins bailleur audit tiltre qui lui a promis garantir c’est à savoir une pièce de pré contenant 3 arpents environ la pièce comme elle se comporte assise en la prairie et proche le moulin de l’estang tenant d’une part à l’héritage dudit moulin d’autre part à l’héritage de la fabrice monsieur st Pierre de Provins d’un bout sur la ruelle de Voulsie et d’autre bout sur le chemyn faisant poincte du reste dudit chemyn la situation ledit preneur a dit bien savoir et s’en tient contant  … jusques à 18 ans 18 payements moyennant 6 deniers de cens payable au censeur desdites relligieuses … et ung escu 2 tiers de loyer au jour et feste de St Martin d’hiver

 

Marion Bureau femme délaissée de Georges Moreau fait un don à l’église St Nicolas de Provins, Lizines (77) 1598

Introduction

L’abscence existait aussi autrefois, et au bout de quelques années les femmes dont le mari avait disparu pouvait retrouver leurs droits. Le terme utilisé ici par le notaire est extrêmement fort, car il la dit « femme délaissée ». J’ai rencontré peu de cas d’abscence dans les minutes des notaires en Anjou, mais tout de même quelques uns.

dons à l’église Saint Nicolas de Provins, 1598

Les minutes du notaire Jacques Delanoe donnent souvent des renonciations, terme qu’il utilise pour ce que je pense être des dons, et en mai 1598 beaucoup de renonciatins en faveur de l’église Saint Nicolas de Provins. Manifestement, cette église honorait une mémoire et un évennement exceptionnel, ou une construction ? donc les donc ont alors afflué.

renonciation de Marion Bureau femme délaissée

On peut supposer qu’elle n’a pas d’enfants et ne s’est pas remariée, mais qu’elle a de quoi vivre ! Donc toutes les femmes seules n’étaient pas pauvres.

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.05.16 vue 145 – fut présente en sa personne Marion Bureau femme délaissée de Georges Moreau de présent absent de ce pays demeurant à Segnolles paroisse de Lisines laquelle recognut avoir renoncé et renonce par ces présentes pour au nom et proffict des vénérables doyen chanoines et chappitre de l’église collégiale monsieur St Nicolas de Provins ce acceptant par stipulant présents Me Mace Marchand doyen Pierre Robinot chambrier Nicolas Grandjean prêtres habitués de ladite église ayant charge dudit chappitre c’est à savoir à tous tels droits parts et portions nom raison fonds propriété possession et autres qui peult compéter et appartenir compète et appartient à ladite céddante es maisons jardins aireaux terres labourables …

Claude Miracle, cordonnier à Orléans, est frère de Jean Miracle marchand à Provins, 1598

Introduction

En tant que Nantaise, j’ai des ascendants à Orléans, car la Loire était la voie d’échange. Ici, pas de fleuve pour relier Provins à Orléans, et pourtant Claude Miracle s’est établi à 180 km de son lieu de naissance. C’était sans doute un cas semblable à mes bretons, c’est à dire, un fils cadet pour lequel il n’y avait pas de place pour la succession au métier du père le plus souvent réservé à l’aîné. Eh oui ! le droit d’aînesse existait bel et bien ! Donc, au cadet, pas de place la plupart du temps, et on allait même jusqu’à lui mettre un ballot sur le dos et le laisser partir chercher fortune ailleurs. Enfin, j’ai écrit « le laisser partir », mais en vérité je pense qu’on le forçait à partir…

les procurations entre cohéritiers partis au loin

Ceux qui sont partis au loin, même en Amérique ou ailleurs, étaient obligatoirement informés lors des successions et/ou ventes des biens de leurs héritages. Ils répondaient alors en envoyant une procuration passée devant leur notaire local, c’est ainsi que j’avais pu remonter des Canadiens etc… bref, c’est fréquent, et je vous mets cet acte pour vous illustrer ces procurations;..

Claude Miracle a eu des descendants 

Et ils sont en panne sur Geneanet, dites leur de voir mon blog et ensuite rechercher à Provins

bail d’une maison ruinée 

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.04.27 vue 122 – Fut présent en sa personne Denis Gaulthier mareschal demeurant à Provins lequel recognut avoir prins et retenu prend et retient par ces présentes à tiltre de rente annuelle et perpétuelle de Jehan Miracle marchand demeurant audit Provins en son nom pour les 3 parts et encores avec procuration de Claude Miracle son frère cordonnier demeurant en la ville d’Orléans et fondé de lettres de procuration dudit Claude passées par devant François Vannier notaire et tabellion royal au chalet d’Orléans en datte du 9 juillet 1595 pour l’effet cy après déclaré et dont est aparu audit juré laquelle est demeurée es mains dudit bailleur lequel esdits noms a promis et promet garantir de tous troubles et empeschements quelconques audit preneur ses hoirs et ayant cause à l’advenir c’est à savoir une maison couverte de thuille de fond en comble du fors ruynée court derrière les lieulx comme ils se comportent assis à Provins rue du Celoison assis près la porte tenant d’une part à Nicolas Prevost à cause d’Elizabeth Basille sa femme d’autre part à une ruelle

Prix d’une jument à Provins en 1598 : moins cher qu’une voiture en 2025 !

Introduction

Autrefois pour se déplacer, outre les pieds, moyen le plus fréquent, il y avait le cheval qui permettait 40 km/jour ou relais cheval dans les relais de poste pour faire plus de 40 km dans la journée.

prix d’un cheval en 1598

La jument est vendue ci-dessous 26 écus, et pour le double on avait une maison ! En 2025 la voiture est vendue en moyenne 35 000 € et vous ne trouverez aucune maison habitable au double, même rarement à 10 fois plus. C’est dire qu’autrefois l’immense majorité n’avait pas les moyens de circuler à cheval et se déplaçait à pieds.

la jument vendu par Jacques Privé, tanneur à Provins 

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.04.28 vue 116 – devant midy en l’etude du juré fut présent en sa personne Edmé Gennel praticien demourant à Monceaux lequel a recognut debvoir et promet payer à Jacques Prive marchand tanneur demourant à Provins absent ou au porteur la somme de 26 escuz sol pour vente d’une jument soubz poils rey gris payable ladite somme à 2 termes et payements esgaulx qui seront en deux jours et à St Martin d’hiver ensuivant

 

Catherine Philippe, veuve de Jean Robinot, bourgeois de Provins (77), accepte ses dettes, 1598

Introduction

Du vivant de leur mari, les femmes autrefois n’avaient aucun droit, mais devenue veuve, elles avaient tous les droits qu’avait leur mari, et même le droit d’hériter des dettes de leur mari ! Car ici, Catherine Philippe, veuve de Jehan Robinot, accepte une sentence rendue contre son défunt mari, pour un impayé, et paye même les arriérés.

la merveilleuse signature de Catherine Philippe

Je suis restée longtemps en admiration devant cette signature exceptionnelle. Certes, j’ai partagé déjà avec vous sur ce blog, les nombreuses signatures de femmes au 16ème siècle à Provins, mais ici, la fioriture qui suit la signature est celle d’un bon bourgeois de Provins, et plus que stupéfiante pour une femme !!!

héritage de le sentence rendue contre son défunt mari

AD77-1027E424 Jacques Delanoe notaire à Provins

1598.04.01 vue 105 – fut présente en sa personne honneste femme Catherine Philippe veuve de feu Jehan Robinot lesné vivant bourgeois de Provins laquelle tant en son nom que soy faisant fort des enfants dudit deffunt et d’elle laquelle a consenty et accordé consent et accorde que la sentence cy devant et dès le 27 mars 1597 rendue au proffict des vénérables doyen chanoines et chapitre de l’église collégiale Notre Dame du Val de Provins à l’encontre dudit deffunt Jehan Robinot son mary, Claude Robinot et autres des autres ses … au baillage de Provins signée Defontaires pour raison de la somme de 40 sols de rente annuelle et perpétuelle dont sont chargés plusieurs héritages situés et assis au finage de Gouaix et es environs, soit à l’encontre d’elle exécutoire comme elle estoit contre ledit deffunt son mary saus son recours déclarant qu’elle a payé les arriérés de ladite rente en son regard au jour de St Martin d’hiver dernier qui est le terme de payer ladite rente

 

 

Nicolas Langlois, laboureur à Augers (77) acquiert des terres payées comptant, 1598

Introduction

Avec persévérance, je poursuis l’indexation de quelques liasses des notaires de Provins, et si je trouve très peu de choses concernant mes ascendants, je glane cependant des petites pistes qui feront un jour un lien et une parentèle.

les Langlois d’Angers en Brie

Les contrats de mariage sont souvent peu bavards en matière de filiation chez ces notaires. Ainsi, mon ascendant Valentin Langlois est seulement dit d’Augers en Brie et avoir pour frère Nicolas. Donc, tout ce qui concerne Nicolas Langlois à Augers est pour moi une petite piste pour apporter un peu d’eau à mon moulin. Or, ici, non seulement Nicolas Langlois acquiert une terre mais elle est importante, et payée comptant pour une somme assez élevée. Or, la plupart des ventes foncières sont alors des ventes à rente annuelle et perpétuelle, et non des ventes payées comptant. Nicolas Langlois peut donc être considéré comme un riche laboureur, comme celui dont nous parlait Jean de La Fontaine.
En outre  l’acte raconte qu’il aurait aussi acheté une autre partie de ces mêmes terres d’un certain Jacques Langlois procureur. Or, ce Jacques Langlois a un fils prénommé Edmé, et moi, je fais tout ce travail de recherche pour remonter Edmée Langlois mon ascendante, qui avait épousé mon Fauchon apothicaire à Provins. Si j’ai bien maintenant le nom de son père, je n’ai pas la mère et les grands parents…

Nicolas Langlois paye comptant 40 écus  

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.03.27 vue 96 – Nicolas Prevost marchand demeurant à Provins et Elizabeth Basille sa femme à caude d’elle, de luy suffisamment auctorisée pour faire et passer ce qui s’ensuit, lesquels de leur bon gré sans force ne contrainte aulcune recognurent avoir vendu céddé et par ces présentes vendent cèdent promis et promettent garantir de tous troubles et empeschements à Nicolas Langlois laboureur demeurant à Augere présent achapteur pour luy ses hoirs c’est à savoir la troisième partie en la moitié de 27 arpents de terres labourables et prés ou environ en plusieurs pieces situées et assises audit finage d’Augers et es environs et généralement tout tel autre droit part et portion qui auxdits vendeurs à cause et du propre de ladite Basille peult compéter et appartenir compète et appartient tant par le décès de feu son père en quelque sorte et manière que ce soit et appartient par indivis avec ledit achapteur auquel le reste desdits héritages appartient à cause des acquisitions qu’il en a faites de Claude de Bondreville ayeule de ladite venderesse de Estienne Gauthier et de sa femme et de Me Jacques Langlois procureur l’estimation desdits héritages ledit achapteur a dit bien savoir et connaître et s’en est tenu pour bien contant en censive du Sr de Monglas et chargées …, ceste vente faite moyennant le prix (f°2) et vin de 40 escuz sol argent franc auxdits vendeurs qui les ont eu et receu dudit achapteur et à eulx payé, et lesdits vendeurs ont dit estre pour employer au payement de partie de la somme deue à Jehan Ramboullet fils de Jehan par le reliquat du compte rendu de la charge de tutelle que deffunt Gervais ? Ramboullet mary de ladite Elisabeth venderesse auroit eu de ses corps et biens