Expertise très détaillée de la muraille mutuelle entre Guillemine Legentilhomme et Jean Dumesnil, qui est bonne à refaire : Angers 1588

cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 4 décembre 1588 (Jean Lecourt notaire) En l’assignation et inthimation à huy à heure présente d’entre Guillemine Legentilhomme veufve de deffunt Martin Letonnelier d’une part et honorable homme Me Jehan … deffendeur et demandeur d’autre, par davant nous notaire royal Angers soubzsigné appellé par les parties pour faire montrée par gens arbitres à ce congoissant pour voir visiter les choses contentieuses entre lesdites parties suivant l’acte et apointement entre lesdites parties donné par davant monsieur le lieutenant général de la prévosté royale Angers en date du 22 novembre dernier, à laquelle heure se seroient parues lesdites parties au davant des maisons à icelles parties appartenant à ladite Legentilhomme,
et après que icelles parties ont dit et déclaré ne vouloir … et qu’ils nous ont promis en prendre l’offre … appellé Guillaume de Sarres et Jehan Guillot Me architecte en ceste ville d’Angers, et Jehan Dubie ? Me maczon Jehan Gay Me charpentier Claude Parault et Jehan Girard Me couvreurs demeurant en ceste ville d’Angers lesquels après que lesdites parties ont déclaré les avoir à subjectz et auparavant que procéder à ladite monstrée ledit Dumesnil a demandé à ladite Legentilhomme qu’elle fist aparoir des choses dont elle prétend luy monstrer et desquelles elle se plaint, laquelle Legentilhomme luy a fait présentement monstre des trois corps de logis et … appartenant audit Dumesnil dans lesquels logements … et murailles d’entre lesdites maisons … à faulte que ledit Dumesnil a fait de porter ses eaux …

    suivent 12 longues pages étudiant le problème de l’évacuation des eaux et de la muraille entre voisins,que je m’épargne. Mais je souligne le professionalisme de cette équipe d’experts qui va faire écrire 12 pages de détails d’une muraille mutelle, bonne à refaire.

Et le 2 décembre 1588 après diner dudit jour, sont comparus en notre tablier par devant nous Jehan Lecourt notaire royal à Angers lesdits Guillot, Dubié, Gry, Pinault et Girard experts susdits serment d’eulx prins en la manière ont dit scavoir ledit Guillot estre âgé de 40 ans ou environ, ledit Dubié de 44 ans ou environ, Ledir Gry de 31 ans ou environ, ledit pinault de 36 ans ou environ et ledit Girard de 27 ans ou environ, et concordamment ont dit et déclaré avoir bien et duement veu et visité lesdites choses, et ont dit lesdits Guillot et Dubié que la muraille mutuelle estant entre les maisons desdites parties portant lesdits goutières et agoutz dont est question contient de longueur 45 pieds ou environ et de haulteur 14 pieds à prendre en ras le pans ou planche de la boutique de la maison de ladite Legentilhomme et que ladite muraille a d’épaisseur scavoir sur le davant de la rue st Nicolas et au ras dudit pans de boutique 3 pieds et par l’autre bout et derrière desdits logements desdites parties 3 pieds 4 poulces et icelle muraille faite de pierre et mortier de terre et en laquelle longueur de muraille à prendre sur le devant de ladite grande rue y a de longueur de ung pied ou environ estant en bataison du costé de la maison de ladite Legentilhomme de 2 pieds 5 pouces en en surplont du costé de ladite maison dudit Dumesnil de 9 poulces ou environ, et le surplus de ladite longueur de muraille tirant au derrière desdits logements desdites parties est en bataison du costé de ladite Legentilhomme

Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
BATTAISON, subst. fém.
A. – « Fait de battre qqn »
B. – « Fait de battre qqc. »
C. – « Légère inclinaison des murs vers l’intérieur (?) »
D. – Jour des battaisons. « Mercredi des Cendres » (GD, Dupire)

de 2 pouces ou environ, et au mesme endroit surplombe du costé dudit Dumesnil par ledit de 2 poulces, et toute laquelle muraille lesdits Guillot et Dubié ont dit estre fort vituée

    je trouve seulement « viduée » abandonnée

démanbrée ruinée pourie et démolie par vétusté et antiquité et est démolie en plusieurs et divers endroits et mesme davantage du costé devers les maisons dudit Dumesnil plus que du costé de ladite Legentilhomme, et ont dit estre mutuelle entre lesdites parties et avoir des indices tesmoins de mututalité, et tant d’un costé que d’autre, et est de besoing (pli) toute ladite longueur de muraille et icelle refaire tout à neuf et despens par moitié,
et ledit Gry charpentier a dit avoir veu avec les dessus dits les merrains desdites maisons de ladite Legentilhomme et Dumesnil et iceulx porter chacun sur son droit de mutualité fors que de la longueur de 20 pieds prins sur l’avant de ladite grande rue ladite Legentilhomme a suivy la bataison qui verse sur ledit Dumesnil tellement que en quelque endroit les pieds des cheverons ? de la maison de ladite Legentilhomme sont sur la part dudit Dumesnil de 4 poulces ou environ, aussy a raporté que les pousteaux desdites parties estant esdites maisons sur st Nicolas sont à peu près bien plantés sur ladite muraille et ligne de ladite muraille aussy que le poustau de la maison dudit Dumesnil estant au dessus des goutières neufves ne surplombe aulcunement sur la part de ladite maison de ladite Legentilhomme,
et lesdits Pinault et Gerard couvreurs nous ont rapporté avoir veu et visité aussy les goutières et couvertures et agoutz posés sur toute ladite longueur de muraille et y avoir trouvé la longueur de goutières contenant 45 poieds non comprins ce qui est de sallaire sur ladite rue st Nicolas lesquelles goutières qu’ils ont dit y avoir esté aposées depuis ung mois encza ou environ et que lesdites goutières ne sont en droite ligne dont y a de longueur de 20 pieds environ pris sur le devant de ladite grand rue laquelle longueur de 20 pieds est posée et assise scavoir bout de dessus ladite grand rue st Nicolas sur la mutualité les murailles et merains appartenant auxdites parties, et par l’autre bout de ladite longueur desdits 20 pieds la goutière est du tout assise et posée sur la place et appartenances dudit Dumesnil, et ont dit l’avoir veu par … superficie de ladite muraille, et le surplus de ladite longueur des goutières estant sur les derrière desdits logements le long de 25 pieds de long ou environ et on dit avoir trouvé estre du tout sur l’héritage de ladite Legentilhomme fors à l’estimation d’un poulce qui porte sur la place dudit Dumesnil de 18 pieds de long ou environ seulement, laquelle goutière s’estant sur les goutires cy davant mentionnées estant au davant desdites maisons tombant sur ladite rue st Nicolas, aussy ont raporté avoir veu au droit d’icelle goutière … y avoir des restes et bouts de vieilles goutières et ung bout sur la muraille et partie de la maison dudit Dumesnil auquel bout se y escoulle ung canal de plomb qui aporte les eaux du (plusieurs lignes illisibles) …

    et encore 2 pages, mais je cale devant l’effort tant ces goutières me lassent ! car j’ai moi aussi un problème de goutière, et je n’ai pas autant d’experts autour de moi pour écrire autant de détails !!!

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    Olivier Lecerf, maître maçon, construit un parpaing, Angers 1549

    en fait, ce maître maçon est plutôt un maître d’oeuvre qu’un manoeuvre et vous pouvez en jugez par sa splendide signature au bas de l’acte.
    et le parpaing est le terme le plus déroutant, car dans mon esprit, ayant vécu 25 ans dans un immeuble de parpaings avant de vivre depuis 21 ans dans une tour de béton, le parpaing était cette copie de pierre moderne, et bien pas du tout à l’époque du 16ème siècle.

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 9 mars 1548 (avant Pâques qui est le 1er avril, donc 9 mars 1549) en notre la royale du roy notre sire à Angers par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite cour personnellement estably chacun de honnestes personnes sire André Maucousteau et Thomas Chesneau marchands demeurant en ceste ville d’Angers d’une part et honneste personne Ollivier Lecerf maistre maçon demeurant en ceste dite ville d’autre part, soubzmectans lesdites parties d’une part et d’autre leurs hoirs etc confessent avoir fait le marché tel que s’ensuit c’est à savoir que ledit Lecerf a promis et promet par ces présentes faire et faire faire bien et deuement le tout à ses despens et fournir de toutes matières de son mestier de maczon ung parpaing de barauldes et bon tuffeau

    Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
    PARPAING, subst. masc.
    I. – Empl. adj. « Posé de niveau, posé d’aplomb »
    II. – « Pierre de taille posée de niveau et qui traverse toute l’épaisseur d’un mur, parpaing »

    au lieu d’une terrasse et murailles estant entre les maisons desdits Maucousteau et Chesneau sises en la rue saint Noz de ceste dite ville et esquelles ils sont de présent demeurant lequel parpaing sera de la longueur de ladite maison dudit Chesneau et de haulteur jusques soubz la sablière et des chenons de ladite maison dudit Chesneau, et servira ledit parpaing et sera fait en manière qu’il portera et servira pour porter les merrains de chacunes desdites maisons, plus ledit Lecerf mettra et fera soubz les poultres de chacune desdites maisons et chacune un corbeau de pierre dure ? et de taille aussi bien et deument pareillement fera ou fera faire ledit Lecerf ung pillier de pierre dure au davant desdites maisons lequel pillier sera de haulteur d’ung pied pour le moins davantage et sans estage dudit parpaing, et faisant ledit parpaing ledit Lecerf sera tenu …
    et est ce fait à la charge et moyennant la somme de 150 livres tournois que lesdits Maucousteau et Chesneau ont promis et demeurent tenus rendre et poier par moitié audit Lecerf besognant payant …

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    Travaux de réparation dans le bâtiment à Loiré en 1531, sans TVA mais sous peine d’emprisonnement en cas de défaut

    et oui, les marchés étaient plus que contraignants autrefois ! J’avoue que l’emprisonnement pour tout défaut y compris d’ailleurs le retard est une chose qui nous semble de nous jours impensable !

    Ce tout petit acte montre que René Furet, qui possède la Vairie en Loiré, entre autres, car il est partout et hyperactif, est venu avec Huot le notaire, qui écrit le marché sur place.
    René Furet a une géographie assez vaste, ce qui est rare pour l’époque à ce niveau de marchand, et était plus le cas des nobles, mais qui eux ne touchaient pas aux affaires qui leur étaient interdites.

    Ceci dit, je constate que j’ai mis TERRASSIER et aussi TERRASSEUR en mot-clef, et qu’il faut que j’en supprime un mais je ne sais lequel conserver ?

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 23 juin 1531 (Jean Huot notaire Angers) Guillaume Bellair terrassier au village de Louzeais en la paroisse de Saint Julien de Vouvantes comme il dit a promis faire et parfaire de son mesetier bien et duement au lieu de la Vairrye en la paroisse de Loyré les choses qui s’ensuyvent savoir est trois planchers l’un de la salle dudit lieu et deux en une chambre estant au bout de ladite salle contertillés (sic, mais pas compris) en ladite chambre où il sera mestier faire les clouaisons desdites salles et chambre et rabattre les terrasses de la clousture du celier estant près ladite salle, garnira les rasteluères (sic, mais pas compris) des greniers au dessus desdits planchers, blanchira et oudouira lesdites salle et chambre bien et duement, et carrelera ladite chambre bien et duement,
    davantage sera tenu terrasser et accoustrer les terrasses de la maison en laquelle sont à présent demourans les mestaiers dudit lieu de la Vayrrye estant près ladite maison, partout où il en sera mestier
    et pour ce faire fera son carreau en luy fournissant de bois et bechera la terre pour faire lesdits planchers en tel lieu qu’il vouldra en remplasant les foussés qu’il fera à tirer ladite terre et prendra ses mothes pour faire ladite besogne sur ledit lieu et rendre ladite salle preste dedans le 1er août et le surplus dedans l’Angevine le tout prochainement venant
    et pour ce faire René Furet sieur dudit lieu de la Vairrye demourant Angers a promis payer et bailler audit Bellair la somme de 7 livres 10 sols tz sur quoy ledit Furet a avancé content audit Bellair 30 sols dont etc et le reste payable en faisant ladite besogne et fin de besogne fin de payement
    et à ce tenir etc se sont soubzmis et obligées lesdites parties soubz la cour royale d’Angers eulx leurs hoirs biens et choses etc et mesmes ledit Bellair son corps à tenir prison comme pour les propres deniers du roy notre sire etc foy jugement et condemnation
    présents à ce Pierre Jourdan et Pierre Morissault tesmoings
    faut audit lieu de la Vayrye les jour et an susdits

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    François de Rohan, évêque d’Angers, fait construire à Eventard, Ecouflant 1524

    et il achète 200 charetées de pierre, à 12 deniers la charetée franco. C’est donné ! Construire de coûtait pas cher autrefois, et pourtant ici c’est en pierre. Et pour tout dire, je suis atterrée par le prix modique, qui ne devait pas laisser grand chose aux ouvriers !

    Eventard, situé à Ecouflant, était la maison de plaisance des évêques d’Angers

      Voir le site officiel d’Ecouflant
    collection personnelle - reproduction interdite
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    J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121– Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

    Le 6 novembre 1524 en notre cour royale à Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement establiz vénérable et discret maistre René Fourmy secrétaire de très révérend père en Dieu monsieur Franczois de Rohan évesque d’Angers ou nom et comme procureur spécial dudit très révérend d’une part
    et Julien Jourdan marchant demourant en la paroisse de Sainct Samxon lez Angers d’autre part
    soubzmectans etc confessent avoir faict les marchés pactions et conventions telz et en la manière qui s’ensuit
    c’est à savoir queledit Jullien Jourdan a vendu et promis rendre bailler et livrer dedans huyt jours prochainement venant audit maistre René Fourmy pour ledit très Révérend, sur la perrière estant près Sainct Cierge (pour « Serge ») que ledit Jourdan tien et axploicte
    le nombre de deux cens charestées de pierre de Mazrant bonnes marchandes pour le bastiment que ledit très révérend fait faire en son lieu d’Eventart estant du domaine dudit évesché
    et est faict ce présent marché pour en paier par ledit maistre René Fourmy pour ledit très Révérend audit Jullien Jourdan pour chacune charestée dudit Mazerau la somme de 12 deniers tz paiables en icelles baillant et livrant
    et dont ledit maistre René Fourmy procureur susdit en a faict et faict son propre faict et debte envers ledit Jourdan
    et en sont demourées les dites parties à ung et d’accord ensemble
    auxquels marchés et tout ce que dessus est dit tenir et accomplir d’une part et d’autre etc et aux dommages l’in de l’autre amandes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condempnation etc
    présents ad ce maistres Pierre de Bieuves Geoffroy Thierry et Noel Thomasseau tous demourans à Angers tesmoings etc
    fait et donné à Angers lez jour et an susdit

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    Marché de travaux au jeu de paume Barrault, Angers 1609

    Autrefois, le délai pour exécuter les travaux signés était très court. De nos jours, il faut parfois attendre longtemps… et non seulement une date était fixée mais des pénalités de retard étaient incluses dans le contrat.
    Le jeu de paume Barrault est déjà sur mon blog, car il avait été agrandi 10 ans plus tôt :

      Agrandissement du jeu de paume Barrault, Angers 1599
      Voir ma page sur le jeu de paume en Anjou
    Le Logis Barrault - Collection particulière, reproduction interdite
    Le Logis Barrault - Collection particulière, reproduction interdite

    J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici ma retranscription : Le 16 février 1609 après midy en la court royal d’Angers endroict par davant nous Jehan Bauldry notaire héréditaire d’icelle personnellement establiz Catherine Deffaie veufve de défunt Mathurin Chastelain demeurant au jeu de paulme Barrault paroisse St Evroul de ceste ville d’une part
    et Michel et Louis les Camus frères terrassiers carreleurs et blanchisseurs demeurant en ceste ville paroisse St Pierre d’autre part,

      attention, nous sommes dans le terme de terrasse qui était en fait un terme des cloisons des maisons à pans de bois, et nous ne sommes pas dans les carreleurs de souliers. Donc, retenez bien les 3 termes que le notaire a utilisé pour ce métier du bâtiment d’antan, qui consistait à savoir faire ou réparer les cloisons et murs, et sols.

    soubzmetant eulx leurs hoirs et mesmes lesdits les Camus chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens ou pouvoir confessent avoir fait et font entre eulx ce qui s’ensuit
    c’est à savoir que lesdits les Camus ont promis promettent et demeurent tenus fournir mettre et poser en bonne chaux et sable ung cent de bloc et ung cent de carreau en la place dudit jeu de paulme Barrault ès lieulx nécessaires qui leur seront monstrés par ladite Deffaye, rechaussumer

    chaussumer : fumer un champ avec la chaux. Et. de chaussum, dér. de chaux, et un suff. umen, mot que l’on ne retrouve pas directement mais que l’on retrouve dans chaussumier, nom dialectal du chaufournier (A.-J. Verrier et R. Onillon, Glossaire des patois et des parlers de l’Anjou, 1898)
    chaussumier : dans le Maine, fabricant de chaux (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)

    ledit jeu tout allentour ou besoing sera, et le noircir entièrement et outre réparer tout le logis manable d’iceluy jeu de terrasse et carreau par tous les endroits necessaires mesmes relever le barreau (sic) qui ne se trouvera bon en laquelle réparation de carreau pourront faire servir les pierre de Mazereau qui se touveront bonnes en les posant en chaux et sable comme les autres carreaux
    pour faire toute laquelle besoigne fourniront des matières necessaires fors de ce qu’il conviendra pour chaussumer et noircir ledit jeu dont ladite Deffaye fournira
    et rendront toute ladite besoigne bien et deument faite et parfaite dans 15 jours prochainement venant à peine de tous dommages et intérests
    et est fait ledit marché pour et moyennant le prix et somme de 12 livres tournois que ladite Deffaie a promis et promet payer et bailler auxdits Camus en travaillant payant et en fin de besoigne fin de paiement,
    et à ce tenir etc obligent lesdits establis eulx leurs hoirs etc avec tous et chacuns leurs biens et mesmes lesdits les Camus chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens à prendre vendre renonczant etc et par especial lesdits Camus au bénéfice de division d’ordre et discussion foy jugement condemnation
    fait et passé audit Angers à notre tabler présents Ollivier Mareau et Charles Goderon praticiens demeurant audit Angers tesmoins lesquels establiz ont dit ne scavoir signer

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    Contrat d’apprentissage de maçon, Candé 1692

    Voici un apprentissage assez court, puisqu’il est question d’une seule année, mais par contre très couteux, si on veut bien considérer que l’apprenti paiera 2 fois 10 livres 10 sols, soit au total 21 livres pour une année, mais pire, il devra travailler les 6 mois suivants bénévolement pour son maître, ce qui alourdit considérablement le coût.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E95 – Voici la retranscription de l’acte par Pierre Grelier : Le 31 mars 1692 avant midy devant nous François Guilbaud notaire de la baronnie de Candé ont été présents établis soumis et obligés sous ladite cour René Trimoreau maistre maçon demeurant à la Grée St Jacques paroisse de Vritz province de Bretagne et Urbain Freslon serviteur domestique de noble homme Charles Louis Guestron procureur fiscal de cette cour demeurant chez lui en la ville dudit Candé paroisse de St Denis entre lesquels a esté fait le marché qui suit qui est que ledit Trimoreau promet et s’oblige montrer et enseigner à son possible le métier de maçon audit Freslon à commencer le 15 avril prochain et à continuer prendant lequel temps ledit Trimoreau le nourrira fournira de lit et blanchira son linge et aussy ledit Freslon demeure tenu pendant ledit temps de demeurer en la maison et avec ledit Trimoreau et luy obéir en ce qui concerne ledit mestier et pour pauement par ledit Freslon audit Trimoreau il luy donnera 10 livres 10 sols en commençant et l’année de son apprentissage et encore 6 mois de temps ledit apprentissage après, à commencer dès le lendemain d’iceluiy apprentissage sans récompense sinon ledit Freslon sera nourry blanchy et couché chez ledit Trimoreau et outre à la fin desdits 6 mois après ladite fin donnera encore ledit Freslon 10 livres 10 sols pour le restant de son apprentissage ce qui a esté ainsi voulu consenty stipulé et accepté à ce tenir faire et accomplir de part et autre à l’exécution des présentes y demeurent obligés leurs biens meubles et immeubles présents et avenir même le corps dudit Freslon à tenir prison en cas de défaut de demeurer chez ledit Trimoreau renonçant etc dont etc consenty et passé à Candé maison d’honorable homme Pierre Jouin en présence de luy et d’Hélis Julien marchand demeurant à Candé témoins et ont les parties dit ne savoir signer enquis de ce

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