Les hardes du défunt serviront à l’usage des enfants, Beauchêne (61) 1744

Julien Chesnais voiturier à Beauchêne meurt à 35 ans laissant 3 enfants de 7, 6 et 1 an à Marie Maloisel sa veuve. Je tiens beaucoup à l’inventaire fait après son décès, car il est frère de mon ancêtre Gilles Chesnais, également décédé jeune et même métier, même village, donc je peux comprendre comment vivait Gilles Chesnais à travers cet inventaire de son frère. Je vais revenir très longuement sur cet inventaire car il retrace son mode de vie, mais ce jour je reviens sur la comptine de Gilles Vrigneault chantée par Catherine Sauvage au célèbre refrain « Quand mon grand papa mourera j’aurai sa vielle culotte … »

Car voici ce qui concerne les vêtements du défunt extait de l’inventaire du jeudi 22 octobre 1744 AD61-4E80/620 Devant notaire à Tinchebray

« Les hardes et habits dudit defunt consistant en un vieil justaucorps de finette de Saint Lo, une veste de pinchinal, une autre veste de tiretaine, 2 vieilles paires de culotte l’une de cuir, l’autre de tiretaire, une paire de bas de laine blanche, une paire de guestres de courtil, une paire de souliers, une paire de sabots, un chapeau, un bonnet, un vieil manteau de camelot, le tout estimé par lesdits parents à la somme de 12 livres à condition que lesdits habits seront employés à l’usage des enfants. »

Les estimations dans cet inventaire sont faites par des parents et non par personnes agréées désignées, mais c’est signe qu’ils s’entendent bien. Donc, ces parents laissent les hardes à la veuve mais elle n’a pas le droit de les vendre, et doit en faire usage pour ses enfants.
J’ai personnellement connu d’incroyables récupérations de vêtements, et même il n’y a pas si longtemps que cela. Ainsi l’une de mes tantes, célibataire, a vécu en retaillant les vêtements de sa défunte mère, et lorsque j’allais la visiter, je voyais la jupe taillée en fait dans le manteau de ma grand mère etc… Nous vivons une époque où j’entends à la télé que tout le monde change de tout presque tous les jours et on change de vêtement tout le temps… alors cette comptine me revient souvent Je suis cependant admirative que cette veuve ait pu récupérer des vêtements dits « vieux », et pourtant je sais que ces tissus d’autrefois étaient bien plus solides que ce que l’on porte de nos jours, et j’ose même ajouter « plus chauds » car le drap de laine d’autrefois était chaud. Pourtant j’ai parfois eu la chance d’acheter solide et  je porte encore parfois l’une des mes jupes qui a plus de 40 ans. Je dois cependant être un cas rare en France.

Coiffe angevine à identifier

Marie, une de mes fidèles lectrices, remercie d’avance ceux qui identifieront la coiffe de cette grand mère inconnue d’elle. Cette coiffe ne figure par sur la page de mon blog des coiffes d’Anjou. 

Mes coiffes d’Anjou (mais pas celle-ci dessus) :

Quelques coiffes d’Anjou à travers les cartes postales dont j’ai les droits privés.
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Cholet – Doué-la-Fontaine


Doué-la-Fontaine – Ponts-de-Cé

Pont-de-Cé, Maine-et-Loire
Pont-de-Cé, Maine-et-Loire
Saumur Maine-et-Loire
Pont-de-Cé, Maine-et-Loire
Segré, Maine-et-Loire
Segré, Maine-et-Loire

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J’aime tricoter et je vais vous conter mes aventures de tricoteuse

Ce mercredi 27 janvier 2021, suite de mon histoire de tricot

J’aime tricoter, et cela m’a valu des moments hauts en couleur que je viens vous conter.

Dans les années 1970, ma firme, qui dépendait d’une firme américaine basée à Minneapolis m’y envoya. En bonne tricoteuse qui n’aime pas rester les mains vides, et redoutant la longueur du vol, j’avais pris soin d’emporter mon ouvrage. L’avion se révéla être d’une compagnie américaine, la Wastern Airlines, compagnie aérienne aujourd’hui disparue car revendue en 1983. J’ai une première émotion forte lors de l’embarquement. Le haut parleur de la salle d’attente convoque les passagers, je me lève et me mets dans la très longue file (l’avion était énorme), mon billet d’embarquement à la main. Arrive mon tour, l’hôtesse me refuse le passage, et me fait remarquer, en langue anglaise, que mon billet correspond à la catégorie au dessus. Totalement stupéfaite, je découvre entre parenthèses, que les cadres de ma compagnie ne voyagaient pas dans la classe « économique », mais en classe « affaires » qui était en fait une « 1ère ». Je fais demi tour et retourne alors en salle d’attente, où je dois rejoindre une vingtaine d’hommes d’affaires et je me sens mal à l’aise et impressionnée, car cela n’est pas ma tasse de thé. Parvenue dans l’avion, je découvre des sièges spacieux, hyperconfortables etc… mais stupéfaite, je découvre juste devant moi une porte donnant accès à la 3ème catégorie, la classe « luxe », et lorsque la porte s’entrouve je vois alors un immense espace libre avec bar etc… et moins de 10 passagers. Angoissée à l’idée de tricoter dans cette ambiance assez aisée selon moi, et en tous cas à des années lumière du tricot, je finis par prendre mon courage à 2 mains et je sors mon ouvrage. Remarquez j’avais de la place pour déployer mes aiguilles sans brimer mon voisin, puisque comme je vous le racontais, je n’étais pas en classe rikiki. J’avais à peine fait un demi rang que mon voisin, un homme d’affaires américain au look loin d’être décontracté, entame la conversation.

Respirez un grand coup avant de lire la suite, car ce qui va suivre est absolument incroyable. Ah, et puis non, attendez demain, et entre-temps respirez beaucoup de grands coups !

à demain

Odile

D’une voie très conviviale il entame une conversation de grand-mère tricoteuse :

  • qu’est ce que vous tricotez ? un pull pour une nièce
  • vous tricotez sans patron ? je n’utilise jamais de patron ni modèle
  • vous connaissez autant de points ? j’adore changer et les difficultés
  • vous tricotez souvent ? souvent

Bref, nous voici en train de papoter comme 2 vieilles tricoteuses au coin du feu. Puis, il se présente : « PDG d’une filature américaine ». Et il me laisse tricoter tranquillement toutes ces longues heures d’avion.

Cette improbable conversation de tricoteuses est bien entendu restée en moi tant elle était extraoditnaire et improbable, mais des années plus tard, en 2020 exactement, sur la chaîne de télé Arte, que je regarde souvent, un documentaire sur l’Islande, consacré au tricot Islandais. Et je découvre qu’en Islande les hommes aussi tricotent. C’est pour moi une information tout à fait nouvelle car en France, le tricot n’est pas affaire d’hommes, et pour tout vous dire, j’ai même le sentiment qu’un homme tricoteur serait mal regardé en France, si vous voyez ce que je veux dire.

Bref, à l’issue de ce magnifique documentaire, comme Arte sait les faire, je m’empresse d’aller sur internet chercher les hommes tricoteurs, et là, bouche bée, je découvre des clubs d’hommes tricoteurs au Canada, aux U.S.A. Ainsi, les anglo-saxons sont moins coincés que les Français devant des aiguilles à tricoter, c’est le moins qu’on puisse dire, et c’est édifiant, car la France est très en retard sur ce point de décontraction car le tricot détend et c’est ce que tous ces messieurs anglo-saxons racontent en long et en large sur Youtube etc…

Je savais bien que cela détend, car il y a environ 30 ans, le médecin me trouvant trop tendue, me fait faire la mesure sur 24 h, et me trouve yo-yo, en particulier j’ai plusieurs heures de tension basse le soir, et il me demande ce que je faisais : je tricotais. Depuis, je sais oh combien le tricot me détend, et c’est bien ce que tous ces messieurs anglo-saxons tricoteurs racontent sur internet.

Bref, je reviens à mes recherches sur les modes de vie de nos ancêtres, et ce à travers les recensements, et je découvre ces derniers temps qu’à Nantes Sud Loire le tricot était même le métier de beaucoup de femmes.

Et je découvre même des tantes tricoteuses en 1846, les demoiselles Porcher, et là, je m’écroule de rire, à l’idée qu’il y avait dans mon ascendance des affinités tricot. En fait, à cette époque, vous allez découvrir que ces tricoteuses tricotaient pour un peu d’argent faute de retraite, et elles sont donc à domicile en « travail à domicile » des employées de la filature de la rue Dos d’Âne, dont je vais vous conter bientôt ici l’histoire.

En attendant, voici déjà en 1846 mes tantes tricoteuses et leurs semblables. Elles sont toutes des femmes âgées voire très âgées, et aucune n’a de mari vivant car elles sont toutes célibataires ou veuves, autrement dit sans revenus, si ce n’est cette petite occupation de tricoteuses.  Mais ceci dit, les femmes âgées étaient nombreuses à Nantes Sud Loire, soit bien plus que les statistiques sur la durée de vie de l’époque ne donnent, ce qui signifie qu’à défaut d’eau potable non encore arrivée, l’eau de la Loire était plus potable que beaucoup d’eau de puits. Et puis, j’ai moi-même 82 ans et j’aime tricoter alors je pense à elles, car moi, comme vous sans doute  j’ai une retraite  (rue, nom, prénom, âge, métier, lpropriétaire, logement, statut matrimonial C célibataire, V veuve)

Rue Dos d’Âne Porcher Marguerite 70 tricoteuse Porcher 1P rz, 1P 1er C
Rue Dos d’Âne Porcher Marie 78 tricoteuse
Rue St Jacques Banon Vve David 70 tricoteuse Briand 2P rz, caveau V
Rue St Jacques Audineau Vve Geffroy 73 tricoteuse Davessière 2P 2ème V
Rue St Jacques Babonneau Vve Nouette 63 tricoteuse Guilbaud 1P rz dans la cour V
Rue St Jacques Papin Marie 70 tricoteuse Nicaisse B, ar.B C
Rue St Jacques Corgnet Marie 80 tricoteuse Simoneau 1P rz dans la cour C
Rue St Jacques Corgnet Julienne 79 tricoteuse
Rue St Jacques Panhard Rose 72 tricoteuse Panard 1P 1er C
Rue St Jacques Boidron Vve Clement 75 tricoteuse Lebeaupin 3P rz Cr et Hangar V
Rue St Jacques Brillet Vve Moreau 75 tricoteuse
Rue St Jacques Brillet Perrine 70 tricoteuse
Rue St Jacques Chantonnier Ve Babonneau 59 tricoteuse Reneaud 1P 1er V
Rue St Jacques Corbel Vve Huet 58 tricoteuse/institutrice Galpin 2P rz V

 

 

Vêtements de deuil pour veuve coquette, La Cornuaille 1721

coquette certes, mais pas pressé de payer son tailleur d’habits, qui ne sera payé qu’un an après livraison des vêtements de deuil !
Si cela se trouve elle a eu le temps de retrouver un mari entre temps !
Car la somme est rondelette, certes, on découvre à la fin de l’acte que sa fille a aussi eu des vêtements de deuil, mais tout de même cela devait être beau pour le prix !

    Voir ma page sur La Cornuaille
collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 mai 1721 avant midy devant nous notaires royaux à Angers soussignés (Caternault notaire) fut présente damoiselle Anne de Bourgue veuve de n.h. René Charpentier demeurante en la paroisse de La Cornuaille, laquelle a reconnu et confessé devoir
au sieur Joseph Durocher marchand maître tailleur d’habits en cette ville y demeurant paroisse de St Maurille à ce présent et acceptant
la somme de 408 livres un sol 6 deniers pour fournissement et fassons d’habillement de deuil et harde nécessaires faites et fournis à ladite demoiselle esetablye par ledit sieur Durocher dès la fin du mois d’octobre dernier ainsy qu’elle l’a reconnu, laquelle somme de 408 livres un sol 6 deniers ladite demoiselle de Bourgues, tant pour elle que pour la demoiselle sa fille, a promis et s’est obligée payer audit sieur Durocher dans la feste de Toussaint prochaine et audit payement oblige etc renonçant etc dont etc
fait et passé audit Angers en l’étude dudit Ferré l’un desdits notaires lesdits jour et an que dessus

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Les hardes de Renée Besson, Angers 1606

J’aime beaucoup fouiller les hardes d’autrefois, en voici, manifestement confisquées, que la malheureuse Besson a bien des difficultés à recouvrer, même si elles sont pauvres. Mais réjouissons nous, car dans son malheur, Serezin lui-même, le notaire important, vient faire le constat des hardes ! Comme quoi on pouvait être un grand notaire et traiter soudain de petites choses, sans doute pour rendre service à une voisine ! Car ce type d’acte était normalement le travail du sergent royal, qui n’a pas laissé d’actes, donc réjouissons nous de voir ici les hardes qui suivent :

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le 5 juillet 1606 après midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous René Serezin notaire d’icelle fut présent Renée Besson demeurant Angers laquelle a recogneu et confessé que Annibal Daudin luy a baillé présentement les hardes cy après spécifiées
scavoir ung cotillon d’estaulet ? viollet bordé de tripe de velours (voir commentaire) tel que tel
5 chemises de brin en réparon mi usées
ung corps de sarge noir bordé de velours presque neuf

corps : corset extérieur composé d’une piqûre, recouvert d’un tissu choisi par la cliente. La piqûre était faite d’une double toile très forte, ou « bougran », et de baleines de la hauteur du buste, placées côte à côte, et maintenues par des piqûres apparentes, d’où le nom. Il se fermait par un laçage, devant ou derrière ; le laçage de devant était dissimulé par la pièce de coprs. Les paysannes ont porté le corps en costume de cérémonie jusqu’à la Révolution. (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)

ung autre Vieil corps aussi de sarge noire
6 quouvrechefs empesés
6 colletz
ung méchant manteau noir
2 cousteaux avec les pendens

    Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir. Et voyez les quouvrechefs empesés, que je pense être des couvrechefs, mais voyez aussi les cousteaux avec les pendens, et là je n’ai pas compris du tout, mais une chose est certaine ce sont bien des hardes :

dont et desquelles hardes cy dessus ladite Besson s’est tenue contante et en a quicté et quicte ledit Besson (sic) ensemble des autres hardes qu’elle a receues et dont délivrance luy auroit esté faite faisant l’inventaire des hardes de ladite Besson, sans préjudice de ses autres hardes spécifiées par ledit inventaire qui sont :
ung cotillon noir
ung gardrobe de toile de lin teint en noir

garde-robe : tablier de toile que mettaient les femmes du peuple pour protéger leurs vêtements (idem)

ung autre gardrobe de toile de brin blanc
et ung autre méchant gardrobe de brin en réparon aussi teint en noir
une coiffe de linge à usage de femme
lesquelles hardes elle a sommé et requis ledit Daudin de les délivrer suivant et au désir du jugement donné en la juridiction temporelle du chapitre de l’église de saint Maurille d’Angers en date du 22 juin dernier duquel elle a présentement fait apparoir audit Daudin protestant ladite Besson à faulte que ledit Dauldin faire de les luy délivrer présentement de toutes pertes despens dommages et intérests à l’encontre de luy
lequel Dauldin a fait réponse que ce qui se trouvera de reste spécifié par ledit inventaire représenter à ladite Besson à luy délivré qu’il offre les bailler et délivrer dedans demain et ce qu’il feroit présentement sinon que l’absence de sa femme qui a les clefs des coffres où se peuvent estre les hardes qui restent à délivrer à ladite Besson du contenu audit inventaire
et partant proteste de nullité de la sommation de ladite Besson dont et de tout ce que dessus avons auxdites parties ce requérant décerné le présent acte pour leur servir à ce que de raison
fait et passé en la maison dudit Dauldin en présence de Me Pierre Boutet et Pierre Savary praticiens demeurant audit Angers tesmoins à ce requis et appelés
et a ladite Besson déclaré ne savoir signer

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Coiffes d’Anjou, cartes postales

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Cholet – Doué-la-Fontaine


Doué-la-Fontaine – Ponts-de-Cé

Pont-de-Cé, Maine-et-Loire
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Segré, Maine-et-Loire
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