cet acte illustre les motifs les plus fréquents d’emprisonnement de l’époque : les arriérés de paiement.
Mais il illustre aussi, encore une fois, l’immene solidarité d’autrefois, car 3 proches, dont j’ignore les liens avec Louis Aubron, viennent à son secours, et comment !!!
Le 21 octobre 1659 après midy par en présence de nous Pierre Coueffé notaire royal Angers et des témoins cy après nommés Charles Delamarche escuyer sieur de Prioullaye, René Nicolle sergent royal et Jacques Gillot marchand confiseur tous demeurant en cette ville savoir ledit sieur Delamarche paroisse st Pierre et lesdits Nicolle et Gillot paroisse st Maurille lesquels se sont adressé vers la personne de Me René Buscher notaire de cette cour faisant pour Me René Lezineau advocat au siège présidial de cette ville, lequel ils ont prié et requis de vouloir consentir l’eslargissement et libération de la personne de n. h. Louis Aubron sieur de la Roystière prisonniers ès prisons royaux de cette ville à sa requeste faute de payement de la somme de 156 livres de principal qu’il doibt audit Lezineau par obligation passée par ledit Buscher le 9 avril dernier 1659 offrant lesdits Delamarche, Nicolleet Gillot s’obliger solidairement au payement de ladite somme de 156 livres leur donnant delay de huitaine de ce faire, ce que ledit Buscher a bien voulu pour faire plaisir auxdits sieur Delamarche, Nicolle et Gillot et de fait consenty et consent l’eslargissement dudit Aubron que le concierge en demeure deschargé et que nous notaire en fassent descharge sur le , au moyen de ce que iceux Delamarche, Nicolle et Gillot chacun d’eux seul et pour le tout sans division ne discussion de personne ny de biens leurs hoirs etc renonçant au bénéfice de division d’ordre et discussion etc et ont promis et se sont obligés et s’obligent payer et bailler audit Buscher en sa maison en cette ville dans 8 jours prochains venant ladiet somme de 156 livres à peine etc
et outre s’obligent solidairement comme dessus rendre et payer audit Buscher dans ledit terme de huitaine la somme de 40 livres qu’il leur a présentement prestée en monnoye ayant cours dont ils se contentent et l’en quittent
ce qui a esté stipulé et accepté par ledit Buscher sans desroger à ses autres droits hypothèques et privilèges qui luy sont acquis par ladite obligation, laquelle nonobstant ces présentes demeure en sa force et vertu faute de payement par les obligés cy dessus, à quoy tenir etc s’obligent lesdits Delamarche, Nicolle et Gislot par corps et emprisonnement de leurs personnes comme pour deniers royaux, solidaierment comme dit est, renonçant etc dont etc
fait et passé audit Angers en nostre tablier présents Pierre Renou et Jan Nau praticiens demeurant audit Angers
Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.
Charles de la Marche sieur de la Picoulaie habitait la Picoulaie ancienne maison noble du Louroux Beconnais, mais n’était aucunement écuyer.
Il était fils de René de la Marche sieur de la Riveraye puis de Gaufoulloux, chatelain de Candé, et de Renée Lemesle.
Il avait une demi-sœur prénommée Marie de la Marche, du 1er mariage de son père avec Catherine Sanson. Celle-ci était mariée à François Alasneau sieur de la Pissardière.
Une de ses sœurs, Renée de la Marche était mariée à Louis Aubron sieur de la Roustière dont il est question dans cet acte.
Une autre sœur, Louise de la Marche était mariée à René Doudart écuyer sieur du Prat, conseiller et secrétaire du roi, et habitait le Cousteau à Varades.
Encore une autre sœur, Geneviève de la Marche, était mariée à Marc de Brie sieur de la Giraudière, écuyer.
Ce n’est qu’après avoir 5 enfants que Charles de la Marche se marie à Angers St Nicolas le 3 08 1649 avec Françoise Lelièvre mère de ces 5 enfants, et dont il aura encore 5 enfants après son mariage.
Note d’Odile :
Bonjour
et merci pour ces précisions.
J’ai bien retenu que la famille Delamarche n’était pas noble et que le titre d’écuyer était ici un peu vanité. Mais toutefois elle s’alliait souvent dans la noblesse, et même ce qui est pour moi assez remarquable c’est le fait de marier ses filles à des nobles. Sans doute ces nobles sont-ils des cadets de famille, et on sait que ces cadets étaient fort loin de la fortune de l’aîné.
En conclusion, je me permets de dire que cette famille Delamarche aliàs de la Marche vivait en gentilhomme mais n’en était pas.
Bon soleil
Odile
PS je vous prépare une spécialité nantaise, à paraître dans quelques jours