Gillon de Beauverger ne veut pas épouser Michelle Blanche, Angers 1603

Je reviens au fonds « enquête mariage » et non plus aux dispenses de ces derniers jours. Ici les situations sont plus complexes, mais celle-ci s’avère merveilleuse, car la jeune fille a 2 prétendants qui sont carrément en procès les uns contre les autres pour l’avoir. Elle s’est clairement exprimée pour l’un mais surtout préfererait mourir (sic, c’est dans le texte ci-dessous) que d’épouse l’autre.
Et le jugement suit les voeux de la demoiselle !
Merveilleux n’est-ce pas !
Il est vrai que le papa de la jeune fille soutenait sa fille.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G634 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 4 février 1603 entre Pierre Godebrie se disant fiancé avec Gillon de Beauverger demandeur en requeste du 29 janvier dernier et Pierre de Beauverger père et tuteur naturel de ladite Gillon intervenant en cause d’une part, et Michel Blanche deffendeur à ladite requeste comme principal en mariage d’aultre part, et encores ledit de Beauverger et ladite Gillon sa fille demandeurs en autre requeste du 29 janvier et deffendeur audit mariage et ledit Blanche deffendeur à ladite requeste
Veu la requeste présentée par ledit Godebrie ledit 29 janvier par laquelle et pour les causes y contenues il requéroit attendu qu’il est fiancé avecq ladite Gillon du consentement de ses père et mère et que ledit mariage est banni et publié qu’il luy fust permis d’espouser ladite Gillon offrant en tous evennements tels despens et intérests que de raison, et esquels ledit Blanche se trouvera fondé par l’évennement du procès qui est pendant par devant nous sur laquelle aurions ordonné ledit Blanche estre appellé,
l’autre requeste dudit de Beauverger père et tuteur naturel de ladite Gillon dudit 29 janvier par laquelle il requeroit au moyen de la déclaration de ladite Gillon qu’elle n’entendoit estre mariée avec ledit Blanche et qu’elle aimeroit mieux mourir il luy fust permis de marier ladite Gillon avec ledit Godebrie et lever nos deffenses cy davant jugées, appointements donnés entre les parties les 31 de janvier et 1er du présent mois par lesquels leur aurions décerné acte de leurs dires, déclaration, offres et protestations et d’icelles jugées et ordonné que lesdites requestes et appointements seroient mis par devers nous pour le tout veu leur faire droit, notre sentence du 21 janvier dernier par laquelle aurions appointé les parties contraires et tout considéré par notre sentence et jugement ayant esgard aux offres desdits Godebrie et de Beauverger et déclarations de ladite Gillon contenues par lesdites requestes et appointement dont les avons jugés aux arrests cy davant jugés entre les parties et faisant droit en ladite instance de mariage pendante par devant nous entre lesdits Blanche et Gillon, mis et mettons les parties hors de cour et de procès et à elles permis se marier ou bon leur semblera et pour cest effet levé les deffenses cy devant jugées et néantmoings condamnons iceux de Beauverger et sa fille vers ledit Blanche en despens du procès et de ce qui s’en est ensuivi tels que de raison la taxe d’iceux à nous résrevée, sans préjudice des dommages et intérests dudit Blanche pour lesquels il se pourvoira par devant le juge royal tant contre lesdits Godebrie Beauverger que Gillon ainsi qu’il verra bon estre

Mis au greffe le 4 février 1603

De laquelle sentence Me Jehan Menant comme advocat procureur dudit Blanche déclare qu’il est appellant et defaut en a appellé et appelle comme d’abus

Ce qui a esté prononcé audit Godebrye à ce présent ce requérant ledit Menant pour ledit Blanche

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