Testament de Claude Bellier, closier, Gené (49), 1708

ses dettes passives et actives illustrent son mode de vie, en particulier on voit qu’ils font tous plus ou moins des journées rémunérées les uns chez les autres

Un closier tient une closerie par bail à métayage aussi appelé bail à moitié car on partage par moitié les fruits entre le propriétaire et le preneur du bail. Une closerie est plus petite qu’une métairie en Haut-Anjou, et ne fait vivre qu’une famille, alors que pour tenir une métairie, plus grosse, il faut généralement au moins 2 hommes.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire
Voici la retranscription de l’acte : Le 13 octobre 1708, devant Claude Bouvet notaire Royal Segré, Claude Bellier closier à la Petite Fenouillère à Gené, y demeurant, lequel détenu au lit malade, par la grâce de Dieu saint d’esprit pensée et entendement ainsi qu’il nous a apparu, et aux témoins cy-après nommés, craignant de mourir sans avoir testé et ordonné de ses dernières volontés, il nous les nommées, dictées en la forme et manière suivante en révoquants tous testaments et codiciles qu’il pourrait avoir cy-devant fait,
l’âme étant à préférer au corps, il l’a recommande à Dieu le père le priant par les mérites de la mort et passion de son fils Jésus Christ et par l’intercession de la glorieuse vierge Marie et cour céleste du paradis, de lui pardonner ses offenses et la remettre au rang des bienheureux
désire qu’après qu’il aura plû à Dieu séparer son âme d’avec son corps, sondit corps être inhumé au cimetière dudit Gené et y être conduit processionnellement par les sieurs curé et vicaire de ladite paroisse
que le jour de sadite sépulture ou le lendemain il soit dit et célébré un service solemnel de 2 grandes messes chantées
et soit fait pareil service le jour de l’anniversaire de sadite sépulture, il s’en rapporte à la volonté des ses exécuteurs testamentaires cy-après nommés
veut et ordonne qu’il soit aussi dit et célébré 3 grandes messes chantées pour le repos des âmes de défunte Jacquine Quittet vivante sa femme, de René et Jacques les Belliers ses enfants, et de ladite défunte depuis peu décédée
désire aussi ledit testateur être dit et célébré un trentain de messes basses incontinent après son décès dans l’église pour le repos de son âge parents et amis trépassés, pour honoraires desquels services et messes et trentain, il veut et entend que sesdits exécuteurs testamenaires prennent une somme suffisante sur le prix des meubles et autres biens qui resteront après son décès, lesquels il veut être consacré pour cet effet après que les dettes qu’il aurait pu contracteur pendant sa communauté avec ladite défunte Quittet et depuis auront été payées et acquitées
et après avoir disposé de ses affaires spirituelles, il a aussi voulu mettre ordre aux temporelles
déclare ledit Bellier testateur devoir à René Bellier son frère, métayer au Bois-Billé à Gené, 48 livres déduction faire de 11 livres qu’il a dit que sondit frère lui avait passé à compte sur celle de 60 livres qu’il lui devait auparavant pour bled que sondit frère luy aurait fourni
plus, audit René Bellier 6 livres 14 sols restant à lui payer sur les taxes auxquelles il aurait été imposé aux rôles de la taille et capitation de l’année 1700
plus, déclare ledit testateur devoir au sieur Perron tanneur à Angers 15 livres restant à payer sur l’obligation que lui et ladite défunte Quitter auraient contractée audit Sr Perron devant Nre
plus, au nommé Menard chaudronnier demeurant au bourg d’Andigné 4 L pour marchandises de poislerie qu’il lui a vendue
plus à Poitevin meunier au moulin des Pierres à La Chapelle-sur-Oudon 60 sols pour farine qu’il lui a vendue et livrée
plus par Pierre Coudrier menuisier au bourg de Gené 59 sols pour besogne qu’il lui a faites (il a fait travailler Pierre Coudrier à la journée, et nous allons voir ci-dessous que lui-même travaille parfois à la journée pour d’autres)
plus, déclare ledit testateur qu’il lui est dû par Pierre Brochet maçon demeurant à Gené 45 sols pour journées que lui et ses enfants auraient faites pour ledit Brochet lors de la construction d’un puits fait par ledit Brochet audit lieu de la Petite Fenouillère (il est closier de la Petite Fenouillère, mais son bail ne le met pas en demeure de payer les travaux du puits qui sont à la charge du propriétaire, par contre, il a travaillé à ces travaux avec le maçon et est payé à la journée, on ne sait malheureusement combien de journées la somme recouvre)
plus celle de 6 livres par François Gernigon métayer à la ville à Gené tant pour argent prêté que pour fourniture de beurre et journées par lui faites à moins que ladite somme ne soit inserrés sur le taux dudit Gernigon sur lequel il aurait été taxé et cotté
plus, par Jean Bedouet son neveu, métayer à la métairie du Bois à Chazé-sur-Argos, 4 livres 4 sols pour argent prêté depuis quelque temps
plus, par Charles Gernigon métayer aux Marais à Gené 40 sols pour travail qu’il aurait fait pour lui
plus, déclare aussi lui être dû par le nommé Chaillou maréchal en œuvres blanches demeurant au bourg d’Andigné 20 sols pour une pierre de faux qu’il ne lui a pas encore livrée
plus, ledit Bellier nous a aussi déclaré qu’il est dû audit défunt René Bellier son fils tant par Gernigon que ses enfants métayers à la Grande Fenouillère à Gené 7 livres 14 sols par une part, et 60 sols par autre, et celle de 6 sols, pour journées et besogne faites par ledit défunt
plus 30 sols dus à sondit défunt fils par monsieur du Chastelier du Rossay demeurant à Angers la Trinité pour besoigne de son métier de filassier qu’il aurait faite pour lui avec François Thibeau aussi filassier
et pour exécuteurs testamentaires du présent son testament, il a choisi nommé et élu les personnes dudit René Bellier son frère, et de Marin Huau journalier son gendre, lesquels il a prié d’en vouloir bien prendre charge et auxquels il a affecté et affecte tous et chacuns ses biens meubles …
fait et passé au lieu de la Petite Fenouillère maison dudit Bellier gisant au lit malade en présence de Laurent Lelièvre, Pierre Prezelin marchand, Louis Provost tailleur d’habits demeurants audit bourg de Gené témoins

Pour moi, c’est merveilleux de lire ces détails de la vie, et tous ces échanges pratiques entre eux… qui nous restituent leur vie quotidienne.
Ce qui m’a le plus frappé dans ce testament, c’est le paiement des journées de travail au puits avec le maçon, car en fait c’est le puits de la closerie qu’il occupe, mais on voit bien qu’il n’est pas tenu par le bail d’entrenir le puits et que les frais sont à la charge du propriétaire, et son closier se fait payer ses journées de travail sur ce puits.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

9 réponses sur “Testament de Claude Bellier, closier, Gené (49), 1708

  1. Report des commentaires parus dans mon ancien blog :
    Elisabeth VAILLEN, le 13 mai : La lecture des testaments ne donne pas toujours autant de précisions (dettes passives et actives), c’est pour cela que certains généalogistes sous-estiment ce type d’acte notarié … alors qu’il est bien un acte majeur de la vie de nos ancêtres. Pour savoir ce que Claude Bellier, closier, a légué à ses enfants, il nous faudrait trouver les actes relatifs aux partages et inventaires après décès.

    Du Périgord à La Baule, le 13 mai : Merci pour ces précisions quant au closier et au métayer : à Grez-Neuville et à Thorigné, nombreux sont les ascendants de mon époux qui professent ce métier … J’avais trouvé en Eure-et-Loir, ces dettes actives et passives et j’ai mis quelque temps avant de comprendre de quoi il retournait !

  2. Bonsoir

    En parcourant vos familles étudiées, descendant de 2 familles drouet l’une originaire de SGA (Lézin Drouet) l’autre de Chazé sur Argos (Michel Drouet) finissant toute les 2 sur Chazé sur Argos, j’ai donc regardé votre étude Drouet

    Votre ancêtre Françoise Bellier (ép de Jean Drouet) est la fille de Jean Bellier et de Renée Oudin, elle avait 19ans à son mariage
    je descends de sa soeur Jeanne Bellier épouse de Jacques Thibault(mariage 15/01/1660 à la Jaillette) et dcd à SMB le 24/09/1666
    leur soeur Jacquine Bellier s’est mariée le 20/01/1671 à Gené avec Charles Gernigon et est dcd le 23/02/1673 à Gené
    Françoise Bellier est citée comme marraine de François Gernigon né à Gené le 25/01/1672
    Mariage de leur frère Jean Bellier le 01/03/1683 à Louvaines
    Jean Drouet y est mentionné comme frère
    je mets mon commentaire sous ce testament car un Claude Bellier apparait au mariage Gernigon/Bellier
    Cordialement
    Stéphane

  3. Suite
    Probabilité que Claude Bellier époux Quittet et René Bellier époux Gernigon(tous 2 mariés à Gené 1677 et 1669), fils de Guillaume Bellier et Louise Chalumeau, né également à Louvaines 1648 et 1649
    Mariage Bellier / Chalumeau le 04/07/1643 à Louvaines
    soit les neveus de Jean Bellier et de Renée Oudin

  4. Merci
    J’ai donc pu raccorder mes deux tronçons ensemble. Et je vous ai cité.
    Avez-vous la filiation de Marguerite Belier qui semble être épouse de Simon Prochomme car elle est marraine d’un enfant Drouet et réciproquement Françoise Belier est marraine d’un enfant Prodhomme ?
    D’avance merci si vous l’avez.
    J’ai mis en ligne une version améliorée des Belier, mais non définitive.
    Odile

  5. Bonsoir

    J’avais le Baptème de Marguerite mais je n’avais pas ce mariage, mais je l’ai trouvé
    Un peu comme les familles Tabourdeau qui sont de SAP, ou les Maurice Thibault ou les Olivier Ménard qui sont plutot du Lion et de M/M
    pour moi les familles Prodhomme c’est également SAP, donc j’ai axé mes recherches sur cette commune le mariage a donc eut lieu le 10/01/1668 à SAP, il n’est pas filiatif
    le 1er enfant retrouvé(pas de B pour année 1668) est Marguerite Prodhomme née à sap le 01/06/1670, René Bellier est Parrain
    En mettant ce Simon Prodhomme dans mon arbre, je me suis apperçut qu’il y en avait déjà un, né à Bouillé Ménard le 10/10/1644, c’est le frère de Jeanne Prodhomme épouse Tabourdeau(le monde est petit)

    Merci, vous me permettez de retravaillé sur certaines familles

    Cordialement
    Stéphane

      Note d’Odile :
      Merci, car vous mer permettez réciproquement de retravailler certaines familles, mais vous avez omis de me préciser le baptême de Marguerite Belier. Si vous l’avez, merci de ne pas m’oublier.
  6. Je viens de vous mettre les sépultures Oudin et Beaumont, ainsi que celle de ma Françoise Belier, décédée jeune.
    Et j’ai mis en fin de matinée les enfants Oudin et la sépulture de Jean Belier.

  7. Bonjour

    Marguerite Bellier est la soeur de René et Claude Bellier, elle est née à Louvaines le 20/07/1644
    Jean Bellier(ép Oudin), suite au dc de Guillaume Bellier le 30/04/1658, a sans doute pris le relais en aidant ses neveux et nièce. Cela explique pourquoi les 2 familles sont ci proches.
    Marguerite Bellier est marraine au 1er enfants bellier/gernigon ; Charles le 20/01/1671 à Gené

    Renée Oudin dcd le 16/12/1669 à Louvaines
    Mathurine Bellier dcd à Louvaines le 03/10/1666(fille bellier/Oudin)
    Je savais pour Jeanne, Mathurine et Jacquine qu’elle était dcd jeune(27ans, 18ans et 21ans) je l’ignorais pour Françoise
    Je jetterai un coup d’oeil à votre fichier dès qu’il sera en ligne
    Merci

      Note d’Odile :
      c’était en ligne, mais c’est rassurant nous trouvons la même chose.
  8. Bonsoir

    J’allais réalisé ma fiche sur la famille Drouet / Bellier(fiche:mariage-naissance decoulant de ce mariage-deces des enfants non mariés-dc des 2 époux si pas de remariage), et oui je suis encore au papier/crayon!!
    Quand j’ai peut être remarqué un indice sur la famille Drouet
    Avez vous remarqué le prêtre du mariage Drouet / Bellier en 1666
    c’est un certain Jean Ménard prêtre à M/M? Quand un prêtre officiait dans une autre commune il le faisait souvent pour un membre de sa famille
    Ce Jean ménard je l’avais dans mon arbre(descendant de Perrine, Claude et François Ménard ses Soeurs et Frère), il est donc le fils de François Ménard et de Jeanne Drouet
    j’avais associé à Jeanne Drouet un frère qui était Metayer à Louvaines : un certain Jean drouet epoux de Jeanne Bellier
    je n’ai pas remarqué ce Jean Ménard au autre mariage Bellier, il est peut être là pour Jean Drouet

    Voir votre étude Ménard
    Naissance de François Ménard le 26/03/1625 à m/m
    marraine jeanne bellier épouse de Jean Drouet Metayer à la Rondière de Louvaines

    Comme Jean Drouet et Françoise Bellier

    naissance de Jean Drouet le 13/07/1634 à Louvaines
    Jean Drouet x Jeanne Bellier vers 1626

    Cordialement
    Stéphane

      Réponse d’Odile :
      j’avais omis de mettre en ligne les Drouet, mais j’ai effectivement avancé dessus, et je me réjouis de constater que vous arrivez aux mêmes hypothèses, mais je n’ai pas eu le temps de peaufiner car le jardinage presse ces temps ci, et pire, j’ai un problème de voisinage avec un chat, qui veut entrer chez moi, et les répulsifs sont sans effet.
      Je demeure pourtant au 7ème et dernier étage d’une tour, mais les chats adorent l’équilibre en hauteur, et passent pas dessus.
      Je vais tout de même tenter de vous faire le point cette semaine sur les DROUET
      Bonne semaine
      Odile
      PS : j’ai regroupé vous commentaires
  9. J’ai encore consacré plusieurs heures aux Drouet, en vain.
    J’ai seulement fait apparaître la possibilité d’un lien, mais seulement sous forme d’hypothèse et non de lien assuré.
    Désolée
    Odile

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