Jean Blanchard marchand mercier à Vieil Bauge, 1655, Normand de La Ferté-Macé

La ROUTE DU CLOU (c’est ainsi que j’ai intitulé depuis des années la page des Normands que j’ai rencontrés en Anjou et Bretagne) continue, merci à vous si vous en rencontrez de l’alimenter avec moi.
Guillaume Blanchard est né à La Ferté-Macé (Orne, 61) le 14 février 1623, fils de Jean, et de mère omise, parrain Jean Drouin, marraine Marie Patrice, femme de Guillaume Penlou. Il quitte la Normandie avant 1645 date à laquelle il vend un héritage (cf ci-dessous), vente qui signifie dans ce cas qu’il quitte ou a quitté la Normandie pour s’intaller ailleurs.
On le retrouve en 1655, venu vendre un autre héritage à la Ferté-Macé. Il est marié à Marie Testu, et marchand mercier à Vieil Baugé, situé à quelques km S.O. de Baugé en Maine et Loire, soit à 155 km de La Ferté-Macé.
Il entreprend en 1655 un voyage du Vieil Baugé à La Ferté Macé pour vendre un héritage collatétal. Or, à cette époque c’est soit le cheval soit les pieds. Le cheval ne faisait que 40 km par jour, les pieds 20 à 25 km, donc c’est un voyage de plusieurs jours, avec hébergement aussi au moins une nuit à l’hôtellerie à La Ferté-Macé, souvent il fallait même 3 nuits, le temps de nouer les contacts nécessaires (j’y reviendrai, j’ai des éléments).
Devant un tel voyage, il a pris la précaution de se munir chez le notaire de Baugé d’une procuration de son épouse, pour le cas où. Mai, à mon avis cette procuration était vraiement pour le cas où, car l’acte de vente, qui suit, précise bien que c’est lui qui hérite de sa cousine Barbe Clérice, fille de Thomas et Françoise Barberet. S’il est écrit dans la procuration qu’il autorise sa femme, c’est que cette ritournelle juridique est toujours répétée pour les femmes mariées, qui n’ont pas le droit de d’exprimer devant le notaire sans l’autorisation de leur époux.
Quant à Marie Testu, nul ne peut dire à ce jour si elle est normande ou angevine, car actuellement il y a autant de TESTU dans l’Orne que dans le Maine et Loire, et il semble donc qu’un TESTU ait migré dans un sens ou dans l’autre avant 1655. Le registre de Vieil-Baugé commence en 1618 et sera prochainement en ligne, on pourra y chercher leur trace, à moins que vous ne la connaissiez déjà ?
Vous allez retrouver au passage les BOBOT dont je me tue à dire depuis des années que les angevins qui portent ce nom sont venus par la ROUTE DU CLOU de Normandie, comme bien d’autres. A mon avis, il y avait surement une route vers Baugé, car lorsqu’un Normand était là, il attirait les autres, ne serait ce que pour le commerce. Jusqu’à présent j’avais surtout étudié Château-Gontier, Segré, et Châteaubriant.

Les actes qui suivent sont extraits du Notariat de La Ferté-Macé, Archives Départementales de l’Orne. On a d’abord la procuration angevine, puis la vente. Voici la retranscription exacte : Le lundi 5 avril 1655, par devant nous Charles Salmon (s), notaire royal à Baugé y résidant, fut présente personne établie et dûment soumise Marie Testu, femme de Jean Blanchard, marchand mercier demeurant en la paroisse du Viel Baugé au quartier Saint-Nicolas, ledit Blanchard présent en personne et qui a autorisé la dite Testu sa femme par devant nous pour l’effet des ventes, laquelle Testu a nommé et constitué ledit Blanchard son mari, son procureur général et spécial, auquel ladite Testu a donné et par ces présentes donne charge et pouvoir de vendre et aliéner par ledit Blanchard la moitié par indivis de certains héritages qui appartiennent audit Blanchard de la succession de défunte Barbe Barberet sa cousine sise et située au bourg de la Ferté-Macé et aux environs province de Normandie dont l’autre moitié d’icelui héritage a été vendu par ledit Blanchard à Jacques Du Fay, écuyer, sieur des Nöes, demeurant paroisse de la Sauvagère par contrat passé par Perier et Chalmel tabellions en Normandie, de la cour et vicomté de Falaise au siège de la Ferté-Macé, le 13 septembre 1645, montant en principal de 200 L et pour tel prix qu’il verra bon estre au garantie desdites choses y obliger ledit Blanchard ladite Testu sa femme solidairement chacun d’eux seul et pour le tout renonczant au bénéfice de division ordre de discussion priotié et postériorité, et recepvoir par ledit Blanchard le prix dudit contrat

Du jour et an que dessus (12 avril 1655) fut présent Jean Blanchard (m), fils de feu Guillaume, natif de la paroisse de la Ferté-Macé à présent demeurant en la paroisse et ville de Baugé (c’est une erreur de lecture par le notaire de La Ferté Macé, il est écrit « Vieil Baugé » sur la procuration, et non ville de Baugé), pays d’Anjou étant de présent en ce lieu lequel tant pour lui que au nom et comme procureur général fondé de sa femme Marie Testu, vestu de procuration générale passée devant Charles Salmon notaire royal à Baugé et y résidant en date du lundy 5 avril de ce présent mois et an, duement vers nous pour y avoir recours quand besoin sera, lequel de sa bonne volonté et sans contrainte pour lui et audit nom ses hoirs et ayant cause a vendu à Bonaventure Bobot (m) fils de feu Charles Bobot de la paroisse de la Ferté présent et acceptant pour luy ses hoirs ou ayant cause, c’est à savoir tout ce qui peut compéter et appartenir audit Blanchard de la succession à lui venue parvenue par la mort et trépas de défunte Barbe Clérisse sa cousine, fille et héritière de Françoise Barbrel, sa mère, femme de Thomas Clérisse, tant en maisons, jardins d’arbres, jardins à porée, prés, pastures, terre labourable et non labourable, communs, franche quitte et libérée en toutes choses généralement quelconques sans réservation, ladite vente de la dite succession assise et située au bourg et bourgeoisie de la Ferté, proche le pont Micheline, en la baronnie dudit lieu, … ladite vente faite pour le prix et somme de 120 L (six vingt) (ce prix de la 2e moitié est bien inférieur au prix de la vente de la 1ère moitié qui était de 200 L, et il faut sans doute y voir l’influence de l’usufruit qui oblitère considérablement la jouissance de l’acquéreur) tournois en principal achapt de deniers francs allans de mains dudit vendeur pour et audit nom de laquelle somme ledit vendeur s’en est tenu à comptens et bien payé moyennant le payement que ledit acquéreur luy en a fait tant présentement qu’auparavant le tout en or et monnoye d’écus ayant cours à l’édit et ordonnance du roy ainsi qu’il a confessé par devant nous tellement qu’il s’en tient à comptens et bien payé, par devant lesdits tabellions,
et au vin de marché 10 L (c’est une commission exhorbitante !) dont à pareil ledit vendeur s’est comptenté comme dessus et d’aultant que ledit Thommas Clerisse a la jouissance de ladite vente par usufruit sa vie durant, en ce cas est accordé que ledit acquéreur le laissera (écrit lessera) jouir suivant la coustume dont ils sont demeurés à ung et d’accord par devant lesdits tabellions, et quand à l’entretien et obligation …
présents vénérable et discrete personne Me François Penlou (s), prêtre, curé de la paroisse de la Motte Fouquet et Hebert Drouin de la Ferté (s)

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Une réponse sur “Jean Blanchard marchand mercier à Vieil Bauge, 1655, Normand de La Ferté-Macé

  1. Bonjour,
    J’admire votre site depuis longtemps mais je n’étais jamais allée sur ce forum!
    cet article m’a particulierement interessée car le Bonnaventure en question est mon ancêtre direct du coté paternel(fils de Charles fils de Julien) et cela m’agace beaucoup de ne pas pouvoir relier tous mes « Bobot » à ceux du maine et loire et donc après à ceux le la Loire atlantique!!
    Merci beaucoup
    Cordialement
    Françoise Breton née Bobot

      Note d’Odile :
      les Normands ont émigré loin !
      Et depuis hier, il se trouve que j’ai une pensée particulière pour Elaine Chamberlain, de Nouvelle-Zélande, dont les ascendants sont partis en Nouvelle Zélande il y a plusieurs siècles, et qui descend des BARBEREL de La Sauvagère. Elle les avait trouvés grâce à mes travaux et a son ascendance complète dans l’Orne.
      Ses Normands Barberel avaient fait un tour par Nantes, qui fut le point de départ maritime de tant d’émigrants !
      Je prie pour elle en ces jours de malheurs pour eux ! Je n’ose pas lui demander comment elle va !
      Ils étaient venus en France il y a quelques années et nous avions visité ensemble leur berceau d’origine.

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