En 1790 la paroisse de Saint-Sébastien-d’Aigne perdait plus de la moitié de ses habitants

La loi du 14 décembre 1789 a créé 44 000 « municipalités » sur le territoire des anciennes « paroisses » baptisées par la suite « communes ». Mais certaines municipalités en profitèrent pour réclamer à leurs voisines quelques parties de leur territoire de sorte que le découpage administratif lors du passage de la paroisse à la commune entraîna parfois une modifications des limites du territoire. J’ai rencontré plusieurs cas de limites territoriales différentes entre celles de la paroisse et celles de la commune. Le cas le plus énorme, en tant que superficie prise par la municipalité voisine, est bien celui de Nantes prenant la moitié de Saint-Sébastien sa voisine.

Le plan Cacault de 1758 (ci-dessus) donne les Récollets qui étaient la limite sud de Nantes jusqu’en 1790, et au delà c’était Vertais et la prairie d’Amont, Pirmil, Sèvre, Le Lion d’Or, la Gilarderie qui faisaient partie de la paroisse de Saint Sébastien d’Aigne.
Comme ces quartiers de Saint Sébastient étaient loin du bourg, la paroisse de Saint Sébastien d’Aigne avait une fillette, c’est à dire une autre église autorisée à administer les baptêmes, mariages et sépultures : le prieuré Bénédictin de Saint Jacques Pirmil.
Beaucoup de Nantais n’ont pas encore compris cette histoire du Sud de Nantes. Voici comment les historiens ont retranscrit ce conflit entre Nantes et Saint-Sébastien au sujet de leurs limites. (Voir l’ouvrage Du Village à la cité-jardin, Saint-Sébastien-sur-Loire, depuis ses origines, Robert Durand & Coll. 1986, p. 93) :
« Un conflit se développe alors rapidement entre Nantes et Saint-Sébastien. A qui doivent être rattachés les quartiers des ponts ? Les arguments des Sébastiennais sont simples : il faut respecter le décret du 14 décembre 1789. La municipalité de Nantes développe un autre point de vue : Les habitants des cantons susdits ont toujours été regardés comme faisant une partie intégrante de la ville, supportants toutes ses charges et jouissant des mêmes avantages … Et les Nantais, faisant valoir leur point de vue dans les administrations supérieurs vont obtenir gain de cause … Le Directoire, oui le Procureur Général sundic, arrête que les quartiers de St Jacques, Pirmil et Dos d’Âne et Vertais resteront attachés à la Municipalité de Nantes. »
C’est ainsi qu’en 1790 Nantes a acquis de Saint Sébastien ses quartiers ouvriers Vertais et Pirmil.
L’ouvrage « Du village à la cité jardin, Saint-Sébastien-sur-Loire, depuis ses origines, Durand Robert et Coll., 1986 », raconte : (page 117)

« Il faut dire que le découpage administratif de 1790 a été mal compris. On voit encore en 1795 et 1796, les habitants des hameaux de Sèvre, la Gilarderie, le Lion-d’Or, situés théoriquement à Nantes, se dire toujours de Saint-Sébastien. »

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