Trop de copies d’erreurs sur Geneanet : exemple de Tugal Hiret époux de Claude de Mauhugeon

En 1999, après 10 années de recherches sur les HIRET d’Anjou, à travers les archives notariales et les chartriers, en me rendant une fois par semaine à Angers (j’habite Saint Sébastien sur Loire et non en Anjou), j’avais pu trouver un millier d’actes des 16 ème et début 17ème siècles les concernant. Je les avais analysés en les retranscrivant d’abord exhaustivement, selon ma méthode. Et, grâce à ces preuves fiables, j’avais pu :

  • infirmer les généalogies précédentes, qui liaient les Hiret du Pouancéen à ceux du Bailleul, qui ne peuvent en aucun cas être liés
  • reconstituer certaines lignées du Pouancéen, mais sans qu’on puisse les lier, même si on peut émettre l’hypothèse d’une souche commune inaccessible à travers les archives limitées avant 1520 en Anjou

Et depuis 1999 j’assiste horrifiée à la multiplication des copies d’erreurs sur les bases de données, et je pense qu’elles partent toutes d’une seule erreur d’un généanaute, allègrement copiée depuis par d’innombrables copistes. Aucun n’a lu mon livre, mais il y en a même qui ont le culot de me citer, sans l’avoir lu et sans avoir visité mon blog pourtant connu sur le web.

La généalogie sur ces bases de données est devenue un système totalement dévoyé, dans lequel les copistes sont majoritaires et ne vérifient strictement rien, leur seul plaisir étant de cliquer pour copier et pour se gonfler d’avoir un grand nombre de données.

La généalogie cela n’est pas la copie, c’est la vérification des preuves de chaque donnée, ce que j’ai traité sur mon site il y a 25 ans, en l’appelant GENEAFOLIE, car je voyais, hélas, déjà des dérives.

Voici une immense erreur recopiée de multiples fois sur Geneanet :

CECI EST TOTALEMENT FAUX CAR IMPOSSIBLE ET JE LE DEMONTRAIS DANS MON OUVRAGE 

J’y analysais toutes les successions de ces familles et la branche de Tugal est noble pratiquant le partage noble, l’autre, celle d’Olivier ne pratique pas ce partage. Donc, j’avais la succession de Tugal Hiret et Claude de Mauhugeon, laquelle est une succession noble, et chez les nobles, en l’absence de ligne directe descendante, on remonte dans la fratrie du défunt etc… Or, c’est le frère de Tugal, prénommé Charles qui hérite et vous avez d’innombrables actes de preuves dans mon ouvrage. Jamais, la branche d’Olivier Hiret ne verra une quelconque part de cet héritage, donc elle n’en descends en aucune manière, même si je reconnais qu’ils sont sans doute issus d’une souche commune qu’on ne peut en aucun car remonter. Je suis certaine que Tugal Hiret et Claude de Mauhugeon sont sans hoirs et j’ai donné les preuves dans mon ouvrage, et je suis horrifiée de lire ces filiations erronées, car les copistes de cette erreur sont nombreux sur Geneanet. Le copiste dont je vous ai mis ci-dessus la vue de l’erreur, cite comme source « Vendée Militaire » qui n’est en aucun cas une source car une source doit être une preuve authentique, donc un acte original consultable aux Archives etc… Mais Vendée Militaire n’est qu’un copiste comme les autres…

Je suis horrifiée de tout ce que je vois comme dérives par la copie en généalogie, et je ne regrette surtout pas de m’être écartée de ces bases de données devant la multiplication des copies dès leur début, et je constate que ce mal a terriblement empiré. 

Trop d’erreurs sur Geneanet, même dans les relevés : mariage d’Olivier Hiret et Françoise Malevault, Angers 1610

Je lis tant d’horreurs sur Geneanet que je ne peux rester muette. Ainsi, on trouve ce jour :

Voici l’acte dont on prétend donner le contenu :
Analyse des erreurs monstrueuses données sur Geneanet :
1-il est monstrueux d’écrire le nom de famille OLIVIER HIRET DU DRUL au lieu de Olivier Hiret sieur du Drul, car le nom de famille est HIRET et le titre de sieur n’est en aucun cas un titre quelconque de noblesse et quand vous écrivez OLIVIER HIRET DU DRUL vous imitez par trop la noblesse et surtout ce n’est pas ce qui est écrit dans l’acte et c’est en aucun cas le patronyme. Cette écriture du nom de famille sur Geneanet est un massacre de la généalogie.
2-manifestement la personne qui a fait ce relevé ne maîtrise pas la paléographie car le nom de l’épouse contient beaucoup d’erreurs. Le patronyme est en aucun cas MOTERNAULT mais MALEVAULT et je vous mets ci-dessous la page de l’ouvrage de GONTARD de Launay qui traite des avocats d’Angers et reprend cet avocat qui était le père de Françoise Malevault, et par ailleurs j’ai beaucoup d’actes notariés concernant Françoise Malevault dont entre autres : Olivier Hiret, aidé de son beau-père, emprunte 300 livres, Angers 1611
3-son père est sieur des Portes, lieu qui existe à 4 reprises dans le Maine-et-Loire, et écrire DU PORTER au lieu DES PORTES montre l’absence de connaissances paléographiques, car il y a bien des S à la fin de DES et de PORTES  
4-la sieurie des Portes du père n’est jamais systématiquement transmise à un enfant, et dans l’immense majorité des familles, il y a division des biens et des noms et même appel à n’importe quelle terre possédée ou non, pour donner un quelconque titre de sieur, et j’observe tant de titres de sieurs portés alors que la terre est vendue depuis belle lurette etc… qu’il est totalement monstrueux de donner à la fille à son mariage le nom de la sieurie. Là encore, le fait d’écrire un nom de famille avec celui d’une terre est une manie des nobles ou ceux qui voulaient paraître nobles mais cette manière d’écrire le nom de famille n’a jamais existé dans la bourgeoisie dans les actes d’état civil.
5-même remarque que pour Olivier sieur du Drul vous n’avez pas le droit d’écrire DES PORTES que vous écrivez même DU PORTER, car vous êtes en train de donner un nom de famille totalement erroné car imitant un peu trop la noblesse et donc trompeur.
Je suis triste qu’il existe de tels relevés, très triste. La généalogie était en dérive totale il ya 30 ans, mais depuis les bases de données ont contribué à un désastre de cette dérive… Je suis heureuse d’avoir pris il y a 30 ans la décision de ne pas adhérer à une quelconque base de données, car elles montraient déjà trop d’erreurs, mais je constate horrifiée que depuis c’est pire. Ainsi, en ne mélangeant aucune de mes données avec d’autres, je suis sure de mon travail. J’avais donc bien pris la bonne décision il y a 30 ans.

Lettre aux Canadiens qui font des erreurs sur l’ascendance de leur ancêtre Jean Juteau époux Desève

Je remets encore ce jour les origines de Jean Justeau qui épouse en 1760 Marie Josèphe Desève car une correspondante veut que je me contente du FICHIER ORIGINE, alors que j’affirme qu’il a fait des erreurs,  et je les commente ci-après avec mon commentaire en rouge. Enfin, je ferme aussi l’accès aux commentaires sur ce sujet.

JOUTEAU / JOUSTEAU, Jean-François Le fichier ne lemnise pas et on ne le trouve donc pas à Juteau/Justeau 242186
Statut Marié
Date de naissance 22-06-1732
Date de baptême 22-06-1732
Lieu d’origine Andigné (St-Aubin) (Maine-et-Loire) 49005 Non, il s’agit de Sainte Gemmes d’Andigné qui n’a rien à voir avec Andigné
Lieu actuel Andigné Non, c’est Sainte Gemmes d’Andigné
Parents Jacques JOUSTEAU et Renée Foucadeau Non, c’est FOUCAUDEAU aliàs FOUCODEAU
Métier du père Forgeron Non, c’est Forgeur en oeuvres blanches, c’est à dire taillandier car à l’époque le forgeron ne voyait que les chevaux et ne fabriquait pas les outils
Date de mariage des parents 14-09-1725
Lieu de mariage des parents Andigné (St-Aubin) (Maine-et-Loire) (49005) Non, c’est Sainte Gemmes d’Andigné

 

Je remets ce jour ce que j’avais publié en janvier 2022 pour répondre à Marie et tenter de voir le Juteau qu’elle signale.

Ce mois de janvier 2022, relisant tous mes travaux sur les BODARD pour voir si tout avait été bien lu et correctement interprété autrefois, je tombe sur Internet sur une page Canadienne qui nie totalement mes travaux. Voici l’analyse critique de la page de Claude Dupras, généalogiste Canadien, qui ignore totalement comment on fait parler les actes des registres paroissiaux Français disponibles en ligne.

Jean Juteau est depuis longtemps sur mon site et je vous engage à lire ma page

Je vous engage également à lire mon étude BODARD

date de naissance de Jean Juteau

Vous avez écrit sur votre blog

Si vous donnez pour date de naissance « 22 juin 1732 », c’est que vous avez eu connaissance de l’acte de baptême. Ce qui n’est pas possible car l’acte de mariage et les autres sources disponibles au Canada attestent que Jean Juteau n’a jamais possédé sur lui son acte de baptême. Donc, vous avez écrit « 22 juin 1632 » par copie de mon travail, que vous réfutez pourtant dans toute la page sur Internet le 24 janvier 2022. Si vous aviez un acte de baptême ainsi daté vous y auriez pu identifier le lieu de naissance, soyez logique. Donc, en logique avec vous-même supprimer cette date

Et  je suis triste qu’on écorne ainsi une si belle ville de France que celle d’ANGERS. Donc ajoutez un S à Angers

Vous écrivez :

Voici mon analyse :

« Le 11 novembre 1760 après la publication des trois bans sans opposition … Jean Joutau âgé de 28 ans, fils de Jacques Jouteau et de Renée Foucodeau ses père et mère de la paroisse de St Jean diocèse d’Angers d’une part, et Marie Joseph Deceve … »

  • le patronyme de la mère est bien FOUCODEAU et non Furedeau et j’en conclue qu’au Canada les généalogistes n’ont pas l’immense connaissance de la paléographie que beaucoup ont en France, et moi en particulier.
  • pire, le nom de famille FUREDEAU n’existe pas et je suis devant le « Dictionnaire étymologique des noms de famille » de Marie-Thérèse Morlet, p. 434 et aucun nom commençant par FUR ou FOUR ne ressemble même de loin à un tel patronyme, donc il faut totalement l’oublier.
  • il est dit « de la paroisse de St Jean » mais il n’est pas dit « né » ou « natif » de la paroisse de St Jean, donc la paroisse citée est la dernière paroisse dans laquelle il a vécu. Souvent il pouvait être écrit dans les actes « originaire de » et cette notion est bien celle de la dernière paroisse dans laquelle il a vécu et non celle où il est né.
  • la « paroisse St Jean » paroisse où il vivait quand il est parti et non paroisse où il est né, n’est pas uniquement réservée aux noms de communes actuelles commençant par « St Jean », car autrefois, et ce assez souvent, on commençait par citer le nom du patron de l’église de la paroisse avant le nom de la paroisse. Donc on peut seulement en conclure c’est que son dernier lieu de vie en Anjou était dans une église ayant pour patron Saint Jean.
  • la Province que vous citez n’est pas le Maine-et-Loire, mais l’Anjou, et le Maine-et-Loire est le département, et nos départements datent de la Révolution.

Il est manifeste que les prêtres qui officiaient au Québec avaient des règles certainement plus souples qu’en France concernant les preuves de baptême. En effet, en France, le prêtre devait s’assurer de l’acte de baptême, et pour cela il questionnait les futurs mariés sur leur lieu de naissance, puis écrivait au curé de la paroisse de naissance pour recevoir la copie de l’acte de baptême. Mais au Québec, il était impossible d’écrire en France pour attendre l’acte de baptême, et les questions aux futurs mariés étaient beaucoup plus simples et l’acte de baptême n’était pas exigé, on était trop heureux d’unir un couple devant Dieu.

Si je sais tellement que lorsque il est écrit « de » ou « originaire de » dans un acte de mariage c’est que lors de mes débuts dans mes recherches, j’ai vu rapidement un ancêtre qui se remariait avec une telle mention. Je m’étais donc empressée de chercher son baptême dans la paroisse citée, en vain. Je me souviens d’heures et heures, et journées après journées, en vain. Puis j’ai compris que je devait sans doute remonter la paroisse en question depuis la date du mariage qu’il demandait, et là j’ai compris qu’il avait vécu dans la paroisse en question mais pire, uniquement 2 ou 3 ans, et j’y trouvais uniquement le décès de la précédente épouse. C’est en cherchant longuement dans toutes les paroisses voisines que je trouvais le mariage du couple précédent, puis il avait encore une fois un remariage et la même mention « de » pour exprimer d’oû il venait. Et rebolote, j’étais encore partie pour de longues recherches. Cet ancêtre m’avait demandé tant de recherches, que j’avais bien compris que le principal pour le prêtre était de savoir d’où il venait pour questionner le curé de la paroisse en question sur ce qu’il avait de lui, en fait c’était la justification de son état civil, que l’église était tenue de tenir, du moins en France.

Donc, amis Canadiens, oubliez le raisonnement par lequel vous croyez que Jean Juteau est né dans une paroisse dont le nom commence par « saint Jean »

 

René Faucillon s’est bien marié à 15 ans, Challain-la-Potherie 1631

Les recherches comportent beaucoup de données fiables et d’autres moins fiables. Je vous en ai déjà souvent parlé et je reviens encore aujourd’hui sur l’âge au mariage autrefois. En effet, dans mes nombreux ancêtres Bretons, j’ai souvent des mariages à 15 ans, mais je n’avais jamais rencontré un tel cas en Anjou, où cette situation était rare, et probablement la suite du décès des parents et la nécessité de tenir un foyer.

Bref, vous avez sur mon blog :

L’âge au mariage avant septembre 1792

On mariait des filles de 12 ans autrefois en France – La France l’a oublié !

On a aussi une âge au décès plus qu’approximative, et je vous ai aussi déjà longuement expliqué qu’autrefois on n’avait pas la notion d’anniversaire car seul l’anniversaire du Christ était autorisé, et pas celui des hommes et femmes avant 1762, même Louis XIV ne fêtait pas son anniversaire. Bref, sur l’âge au décès vous avez déjà sur mon site :

L’anniversaire de la naissance d’un individu est une fête récente : autrefois il était donc difficile de connaître son âge et celui de ses proches.

Mathurine Bodard n’est pas décédée à 106 ans, car l’âge n’était pas connu autrefois : Andigné 1670

René FAUCILLON pour sa part est dit sur son décès en 1673 âgé de 67 ans, ce qui le mettrait né vers 1606. Or ses parents se sont mariés en 1615 et ont encore des enfants en 1627, mais le registre de Challain est lacunaire pour les baptêmes de 1616 à 1620 et s’il existe bien avant il ne donne aucun enfant à ses parents avant leur mariage. Enfin, René FAUCILLON se marie en 1631, et cette fois on a de la chance car on a à la fois l’acte de fiancailles et l’acte de mariage, et l’acte de fiançailles est toujours bien plus parlant que l’acte de mariage, et c’est vraiement une chance quand on le possède, même si je reconnais que cette chance est bien rare dans les faits. Bref, je viens de repasser une troisième fois dans ma vie, plusieurs jours sur ce cas, sachant que j’ai fait beaucoup aussi de tables exhaustives des bapêmes de Challain, et je reste donc formelle ; c’est l’acte de décès qui surévalue l’âge au décès de René Faucillon, et il ne peut être que né en 1616 en plein dans les lacunes du registre, et il s’est bien marié à 15 ans, âge qui ne me surprend pas compte-tenu de mes connaissances en recherches dans les registres de Bretagne, mais qui est bien exceptionnel en Anjou, où on se mariait généralement un peu plus tard.

Alors, allez-voir la mise à jour de mon étude CADOTS qui est le nom de sa mère, mariée en 1615, car je viens d’y faire beaucoup de compléments, même si ces compléments n’aboutissent à rien, ils démontrent qu’on ne peut surement allez plus loin

 

 

Il arrivait parfois que notaire et/ou curé écrivent trop vite « ne sait pas signer » avant de faire signer : exemple de René Bodard Le Lion d’Angers 1659

Je poursuis mon travail sur les Bodard 

Et je tombe sur un cas que j’ai déjà rencontré, à savoir que dans un acte René Bodard meunier au Lion d’Angers signe et dans un autre il est dit « ne savoir signer » et ne signe pas. Comme quoi il est parfois difficile de conclure qu’un individu ne sait pas signer, car qui sait, c’est sans doute que le notaire et/ou le curé était un peu pressé.

Actes des Archives du Maine-et-Loire 5E5– Voici ma retranscription rapide mais efficace  :

Le 4 avril 1659, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers furent présents establis et deument soubzmis noble homme Me Jacques Basourdy sieur de la Licorne demeurant en cette ville paroisse St Pierre d’une part, et René Bodard meulnier de la Hisnebaudière y demeurant paroisse du Lion d’Angers d’autre part, lesquels ont fait entre eux le bail à ferme conventions et obligations suivantes, c’est à savoir que ledit sieur Basourdy a baillé et par ces présentes audit Bodard ce acceptant audit tiltre de ferme et non autrement pour le temps et espace de 6 années et 6 cueillettes entières qui ont commencé dès la Toussaint dernière et finiront à pareil jour, scavoir est une pré appelé le pré de Loyseau autrement Lablymere situé proche lesdits moulins de la Hynebaudière, et tout ainsi qu’il se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances, sans rien en réserver, que ledit preneur a dit bien savoir et cognoistre pour en avoir cy devant jouy, à la charge par lui d’en jouir et user durant ledit temps comme un bon père de famille doit et est tenu (f°2) faire sans tien démolir, de le tenir entretenir et rendre à la fin dudit bail bien clos des haies et fossés ordinaires, ne souffrir y estre fait aulcune entreprinse ni chemin. Ce bail fait et convenu  outre lesdites charges pour en payer de somme par ledit preneur audit sieur bailleur en sa maison en ceste ville par chacunes desdites années au terme de Toussaint la somme de 45 livres 2 bons chapons et 2 oisons aussi par chacun an, premier payement commençant à la Toussaint prochaine et à continuer sans par ledit preneur pouvoir céder ni transporter le présent bail à autres sans le consentement dudit sieur bailleur, auquel il fournira à ses frais copie des présentes dans 8 jours prochains, et par exprès convenu entre lesdites parties que ledit preneur fera à ses frais un fossé à un costé de ladite prée, parce qu’ainsi ils ont le tout voulu consenty stipulé et accepté et à ce tenir etc dommages etc s’obligent lesdits establis chacun d’eux solidairement comme dit est, bien et choses à prendre vendre (f°3) renonçant etc, dont etc fait audit Angers en nostre estude présents Me René Moreau et Louis Godier praticiens demeurant audit Angers tesmoings »

Le 8 janvier 1669 après midy, en présence de nous François Crosnier notaire royal à Angers et des témoins cy après nommés a comparu René Bodard marchand meulnier demeurant au moulin de la Hinebaudière paroisse du Lion d’Angers, lequel s’est adressé à la personne de honnorable homme Henry Martin marchand ferron … demeurant audit Angers paroisse de Saint Maurille, curateur aux personnes et biens de Perrine Durand enfant mineure de défunt Me Pierre Durand et demoiselle Jeanne Gaudin sa femme, ledit Martin trouvé en notre estude auquel parlant ledit Bodard l’a prié et requis de consentir l’élargissement de la personne de Michau Gaudin establi sur ses meubles et autres choses sur luy saisies à la requeste dudit Martin audit nom par Duarme huissier par procès verbal du 24 mars dernier faute de payement de la somme de 560 livres tz pour 4 ans échus à la Toussaint 1667 des fermes du lieu et mestairie de … appartenant auxdits mineurs dont ledit Bodard est fermier sans préjudice de l’année qui courait échue à la Toussaint dernière, montant la somme de 148 livres tz, offrant ledit Bodard payer personnellement audit Martin la somme de 120 livres à déduire tant sur toutes les fermes que frais faits au recouvrement et représenter (f°2) en la maison de nous notaire dans 6 sepmaines les acquits et payements faits … Lesdits Bodard et Gaudin ont dit ne savoir signer »

 

Mathurine Bodard n’est pas décédée à 106 ans, car l’âge n’était pas connu autrefois : Andigné 1670

Il ne vous a pas échappé que j’avais remis mon travail sur les Bodard car j’en ai dans mes ascendants, et comme certains d’entre vous le savent, quand je me remets au travail déjà fait au peigne fin, c’est plus que sérieux et minutieux.

Mais il vous a probablement échappé que j’avais publié il y a longtemps une étude sur l’interdiction autrefois par l’église de connaître son anniversaire, et j’avais intitulé : L’anniversaire de la naissance d’un individu est une fête récente : autrefois il était donc difficile de connaître son âge et celui de ses proches.

L’expemple le plus connu de cet âge inconnu car les dates anniversaires étaient inconnues, est celui de Jallot mort à 107 ans, qui avait certainement en fait 20 ans de moins environ.

Il ne vous a pas échapé que dans les actes de décès avant la Révolution, le plus souvent le prêtre écrivait « environ » car il savait très bien que l’âge était très approximatif, et à vue d’oeil en regardant la personne.

Voici le cas de Mathurine Bodard, qui a des enfants dès 1602 mais aussi son dernier en 1621. Pour moi, sachant que les anniversaires étaient autrefois inconnus, même de Louis XIV, l’âge est tout sauf exact, et Mathurine Bodard a dû se marier jeune donc être née vers 1584, donc elle a certainement 20 ans de moins à son décès que ce qui est écrit :

« Mathurine Bodard vivante veufve de deffunt René Letourneux demeurante à la Picoulière, âgée d’environ 106 ans, décéda hier au matin 23 de may 1670, inhumée par nous curé soussigné dans nôtre église où elle a fondé une messe d’anniversaire à jamais au service St Mathurin Xème dudit mois et pour ce elle a affecté un petit jardin aux Mostiers joignant d’ung costé au puy Guion d’autre bout et costé ledit Mostel des Gastines, dont les héritiers jouiront en baillant ledit jour et célébration de ladite messe audit jour et à faulte qu’ils ne payront lesdites sommes curé et prêtres en jouiront en faisant ledit service, dont l’acte a esté passé par Me Mathurin Jaslot notaire au bourg de La Chapelle-sur-Oudon »

Mathurine Bodard est inhumée « âgée de 106 ans », et cet âge semble peu crédible car elle aurait eu son fils dernier enfant à l’âge de 57 ans !  Je maintiens qu’elle avait certainement 20 ans de moins environ. Et je vous engage à relire attentivement tout ce que j’ai expliqué autrefois concernant l’interdiction faite par l’église autrefois de connaître son anniversaire, c’est à dire sa date de naissance, car seule la naissance du Christ était célébrée, aucun humain.