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Lorsque j’avais fait ma généalogie Bretonne en 2006, j’avais rencontré beaucoup de mariages de moins de 18 ans voire de moins de 15 ans. Très étonnée, j’avais donc cherché ce qui était alors autorisé, et j’avais publié le droit canonique, en vigueur jusqu’à la Révolution, sur mon blog : L’âge au mariage avant septembre 1792
Je me reposais la question avant hier, et puisque l’âge a un peu affaiblie ma mémoire, je pose la question à Google, dont voici la réponse :
J’ai éclaré de rire, car, non seulement Google me référence, mais il m’encadre.
J’ai éclaté de rire, et vous pouvez en faire autant. Car je peux vous assurer que je n’ai jamais versé le moindre centime à Google, qui fait donc le job bénévolement, tout comme moi, qu’il sait sans doute aussi bénévole.
Donc, avant-hier, replongée dans mes ascendants Bretons, j’avais enfin trouvé le baptême de ma Renée Davy, mariée à 13 ans, enfin, selon l’âge écrit sur son acte de mariage.
Mariage à Merdrignac (22) le 19 février 1678 « Mathurin Moreul, fils de défunts Allain et Helaine Renault, âgé de 30 ans environ, laboureur, et, Renée Davy, fille de Mathurin Davy et de Mathurine Jumel, âgée de 13 ans (sic) tous deux du même village de Boderien en Merdrignac, en présence dudit Mathurin Davy, Pierre Mousset, Janne Gaultier, Guillemete Normant »
Entre le 2 septembre 1665 et le 19 février 1678, il s’est écoulé 4 553 jours soit 12 ans, 5 mois et 17 jours. Donc Renée Davy n’avait pas encore ses 13 ans, et même pas encore 12 ans et demi.
En France, jusqu’au 20 septembre 1792, l’état civil est tenu par l’église catholique. L’église catholique a des règles qui sont fixées par le Droit Canon. Selon le Droit Canon, l’âge pour contracter mariage est de 14 ans pour les garçons, 12 ans pour les filles. Ce n’est que bien plus tard, au 19ème siècle que le Droit Canon sera modifié pour les fixer respectivement à 16 et 14.
Mais, entre le 18 novembre 1640 et le 19 févier 1678, il s’est écoulé 13 607 jours soit 37 ans, 3 mois et 1 jour. Donc, le marié avait 25 ans de plus qu’elle ! Non seulement ce mariage donne ma plus jeune ancêtre, mais aussi il donne le plus grand écart entre époux.
Quand on songe que la France donne aujourd’hui des leçons aux pays qui marient encore les très jeunes filles, je pense qu’elle oublie son passé. Car ce jour je viens de chercher toujours sur le moteur de recherche :
pays qui pratique le mariage des filles très jeunes
et voici les réponses :
Chaque année, 12 millions de mineures sont mariées de force
etc… car le sujet ne manque pas d’articles et publications. Comment avons-nous oublié ? Je pense pour ma part que nous n’avons pas de leçons à donner aux autres, au moins sur ce point.
Bonjour, j’avais en effet vu les mêmes considérations d’âges en faisant mes recherches, et je comprends votre sentiment pour ce qui est de donner des leçons (ce en quoi les Français sont en effet très forts) mais j’y mettrais un bémol : ces très jeunes filles qu’on mariait, en France, ça remonte tout de même à quelques siècles, ce qui n’est hélas pas le cas pour les pauvres petites Afghanes ou autres (souvent plus jeunes que 12 ou 13 ans !). Je raisonnerais comme vous si les pays qui actuellement mettent leur très jeunes filles dans les bras d’hommes, qu’ils soient nettement plus âgés ou non, étaient des sociétés totalement isolées, sans lien aucun avec le monde et ses diversités de pensée, et qui devraient donc évoluer à leur rythme, comme nous l’avons fait. Dans ce cas en effet, nous n’aurions pas de leçon à donner. Mais croyez-moi, les hommes afghans (et d’autres dans d’autres sociétés dont on parle moins) sont très au fait de ce qu’ils font, sauf que, à la différence de ce qui a pu être le cas chez nous, ils ne se posent pas la question de « l’autre » (surtout si cet autre est une femme). Ce qu’on appelle aussi « l’humanisme ». Bien cordialement, de Bretagne aussi, Marie de Bretagne