Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1706)

Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Dans les mois de février et mars 1706, la fille de Mr Grandet cy-devant maire de la ville et conseiller honoraire au présidial et de défunte Dame Jousselin a épousé Mr de Broc de Chemiré : il lui a donné 64 000 livres en mariage
  • Mr d’Andigné des Ecottais, fils de feu Mr d’Andigné des Ecotais et de la dame (blanc) a épouse la fille de Mr Gencian et de la dame Artaud
  • Le 7 mars (1706) mourut Mr Bruneau, avocat
  • Mr Germain Artaud, fils de feu Mr Artaud, bourgeois, et de la Delle (blanc) épousa mademoiselle Ganches veuve de Mr Bachelot assesseur de l’hôtel de ville et subdélégué de Mr l’intendant
  • Mr de Pincé (veuf de la fame de Ribier) a épousé la fille de Mr Grimaudet et de la dame Trouillet
  • Mr de (blanc) a épousé la veuve de feu Mr du Ronceray Bernard président de l’élection
  • Mr Gourreau a épousé la veuve de feu Mr Sicault lieutenant de la prévôté ; elle est fille de Mr Cesbron, avocat
  • Le fils de Mr Audouin de Danne, docteur professeur des droits de l’université de cette ville et de la feue dame Ménage, fille de Mr Ménage, avocat du roy, et de la dame Foussier, a épousé la fille de feu Mr Bault de Villenières écuyer et de la dame Angot
  • Le 1er mai 1706 Mrs Gandon, assesseur de l’hôtel de ville, et Touchais marchand ont été élus échevins
  • Le 4 (mai 1706) Me Ménage, conseiller au présidial, fils de feu Mr Ménage, avocat du roy et de la dame Foussier, a épousé la fille de Mr Louet, conseiller audit siège, et de la défunte dame Blouin
  • Le 11 (mai 1706) Mr de Monplacé fils de feu Mr de Monplacé et de la dame Gueniveau, épousa la fille de Mr de Sorhouet de Pommerieux, et de la dame du Tremblay Frain
  • Le 22 juin 1706 Mr Doublard du Vignau, bourgeois, épousa la fille du Sr de Vaux Legouz, aussy bourgeois.
  • Le même jour,le Sr (blanc) marchand à Nantes, épousa la fille du feu sieur Avril de la Dublière et de Delle (blanc)
  • Dans le même temps mourut la femme de Mr Gilles de Volaines ; elle était veuve de feu Mr Girard de Gatines, duquel mariage il y a des enfants et aucuns du second ; elle était fille de Mr de Cossé, abbé de Bégare.
  • Le 21 juillet 1706 mourut Mr Blanchard, avocat, notre syndic, nommé le 19 may dernier. Il a épousé deux femmes ; de mademoiselle Dugué sa 1ère il a eu une fille, et de mademoiselle Provost 8 enfants tous en bas âge
  • Le 29 (juillet 1706) à 8 h du matin, le tonnerre tomba sur le clocher de l’église des Cordeliers, et en brisa toutes les ardoises, et ensuite rompit le crucifix dont une pièce tomba sur la tête d’une fille âgée de 9 ans du Sr Hernault le Jeune imprimeur, qui la tua sur place
  • Le 29 (juillet 1706) Mr Poirier, de la Cornuaille, cy-devant échevin, fut élu conseiller de ville en la place de Mr Renou de la Féauté, par sa démission.
  • Le 31 (juillet 1706) mourut la veuve de feu Mr Trochon de Champagné, président au présidial de Château-Gontier ; elle s’appelait Sourdrille.
  • Le 7 août 1706 mourut la femme de Mr de la Garde Petit ; elle s’appelait Trochon
  • Le 8 (août 1706) mourut le fils aîné de la dame Trochon de Champagné, veuve de Mr Trochon président à Château-Gontier ; il aimait la fille de Mr Maunoir, assesseur de l’hôtel de ville et il l’aurait épousé ; il lui a donné par son testament 10 000 livres
  • Le 10 (août 1706) la fille de Mr Avril de la Dublière, assesseur en l’hôtel de ville, et de la défunte Delle Provost, épousa le Sr Roblastre, veuf de la Delle Vanbredenbec, dont il a 3 enfants.
  • Dans ce même temps mourut à Pouancé la femme du Sr Saillant de la Mazure ; elle s’appelait (blanc)
  • Le 21 (août 1706) Mrs Valleau et Allard plaidèrent leur première cause
  • Le 9 précédent (août 1706) mourut à Paris Messire Michel Le Pelletier, cy-devant évêque de ce diocèse et nommé à l’évêché d’Orléans
  • Dans ce même temps mourut Mr du Parc Bardin, veuf de la Delle (blanc) duquel mariage est issu un fils qui a épousé Mademoiselle Poullain de la Forestrie
  • Dans ce même temps mourut la femme du sieur Legris, marchand ; on prétend qu’étant dans l’église des Cordeliers, elle fut frappée du tonnerre qui tomba sur le clocher.
  • Le 30 (août 1706) Mr Peyneau de la Giraudière épousa mademoiselle du Puy Cadoret
  • Le 31 (août 1706) le fils de Mr Buret Sr de la Reüe, ancien juge consul, et de la Delle (blanc) épousa la fille de Mr de Lisle Ribault aussy ancien juge consul et de la Delle Berthelot
  • Le 12 septembre 1706 mourut Mr Denyau, curé de St Maurille, âgé de 44 ans ; il avait beaucoup de piété et de mérite.
  • Dans ce mois d’octobre 1706 mourut le sieur Cordon de Longue-Haye, bourgeois.
  • Le 17 (octobre 1706) Mr Michel Poncet de la Rivière, prit possession de cet évêché avec les cérémonies ordinaires
  • Note de Marc Saché : Michel Poncet de la Rivière, fils d’un intendant d’Alsace, nommé à l’âge de 7 ans abbé de Vierzon, grand vicaire de l’évêque d’Uzès, fut appelé à l’évêché vacant d’Angers le 20 avril. La prise de possession donna lieu à une imposante cérémonie dont le registre des conclusions de la mairie conserve le procès verbal avec l’ordre du défilé et la place de chaque corps dans l’église (BB 103 f°147). Le registre du Présidial consigne également la participation des magistrats à la procession et au service (f°161)

  • Le 2 novembre 1706 mourut Mr Doublard, avocat, sans enfants de son mariage avec la fille du feu sieur Ponceau.
  • Le 4 (novembre 1706) mourut la femme de Me de Bonchamps de Maurepas, gentilhomme ; elle s’appelait Boylesve du Planty. De ce mariage sont issus 2 enfants.
  • Il y a eu cette année grande mortalité causée par la dyssenterie, dans les campagnes particulièrement, savoir dans le faubourg d’Azé à Château-Gontier et dans les paroisses de Cantenay et de Mazé.
  • Cette année cy a été abondante en vin et en bled, mais sans commerce à cause de la guerre.
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    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1704)

    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 14 janvier 1704 le sieur Favrie de la province du Lionnais, veuf de la fille de Mr Cochon, avocat, duquel mariage il y a 3 enfants, épousa la fille du feu sieur Vieil de la Martinière ; ledit sieur Favrie est à présent receveur des Aydes.
  • Le même jour mourut la femme de feu Mr Le Royer de la Baronnière avocat : elle s’appelait Viau : elle a laissé 7 enfants.
  • Le 17 (janvier 1704) mourut Mr Baudry bourgeois. Il a laissé 2 garçons lesquels sont conseillers au présidial ; leur mère s’appelait Bault.
  • Dans ce même temps, mourut la femme de Mr Le Royer, officier au grenier à sel de Candé ; elle s’appelait Poitras.
  • Le 23 (janvier 1704) Mr Gaudicher, fils du sieur Martin Gaudicher, notaire royal en cette ville, fut installé en la charge de conseiller sans licences au siège présidial cy-devant remplie par Mr Rousseau de Pantigné.
  • Le 22 (janvier 1704) Mr Delorme conseiller au présidial, fils de feu Me Jean Delorme, avocat, et de la Delle Daulneau, épousa la fille du sieur Dupaty Gourreau bourgeois et de la Delle Dupas.
  • Le 18 (janvier 1704), le nommé Gaignard, de la paroisse de Rochefort, convaincu d’avoir tué son frère dans son lit d’un coup de fusil, fut condamné de faire amande honorable, d’avoir le poing coupé, et d’être rompu vif, ce qui fut exécuté.
  • Note de Marc Saché : Sur cette peine infamante, qui constituait l’aveu public du crime, Lehoreau nous donne des détails fort intéressants, précisément à propos du cas signalé par Toisonnier. « Lorsque quelque homme ou femme sont condamnés de faire l’amende honorable messieurs de la justice en font avertir le grand doyen. Ce cas arriva le lundy 18 février 1704 pour l’amende honorable que fit un homme de Rochefort pour avoir tué son frère d’un coup de couteau et l’avoir fait à demi brûler pour mieux couvrir son crime. M. Ayrault, lieutenant criminal, fit avertir Mr le doyen et fit rompre vif le criminel. – Lors donc que le criminel arrive vers le placitre (place devant l’église) de la cathédrale, un huissier ou bien un archer de prévôt prend le devant et avertit le valet semainier de se tenir prêt à sonner son arrivée. Le criminel se met de genoux sur le seuil de la porte de la galerie devant le placitre qui est fermé jusqu’à ce que toutes les formalités ordinaires de justice soient faires ; puis on le conduit en prison. Au moment que le criminel paroist dans la cité, le valet semainier de la sacristie tinte neuf coups par intervalle la cloche appelée Maurice pour avertir le peuple d’estre témoin d’une telle action. Ce son est gratuit. » (Cérémonial de l’Église d’Angers, t.III, liv. V, pp. 24, 25). La férocité des mœurs rendait la mort épouvantable ; mais la vue des supplices les plus horribles, comme l’exposition sur la roue du patient qui venait d’être rompu sur la croix, était un spectable apprécié du peuple et auquel, on le voit ici, il était convié.

  • Le 19 (janvier 1704) mourut Mr de Vaux Landevy ; il a épousé la dame Nivard dont il n’a point laissé postérité, ainsy le nom des Landevy est éteint.
  • Le 26 (janvier 1704) mourut Mr de la Carte Coiscault, avocat et syndic des avocats. Il avait épousé en 1ères noces la fille du sieur du Chatelier, chirurgien, à Chalonnes, dont il a deux enfants, et en 2e la Delle Trochon dont il n’a point laissé d’enfants.
  • Le 4 février 1704 mourut la femme du sieur Delmur le Jeune, âgée de 28 ans ; elle a laissé 7 enfants ; elle s’appelait Salmon.
  • Au mois de janvier dernier, Mr Troullet de la Bertière, qui a traité d’une charge de conseiller au Parlement de Bretagne, fils de Mr Trouillet lieutenant particulier au siège présidial de cette ville et de la défunte dame Martineau, épousé Melle Mathée fille de feu Mr Mathée, trésorier à Tours et secrétaire du roy, dont le père était lieutenant général du présidial de Tours.
  • Le 10 mars 1704 Mrs Jauneaux et Alleaume plaidèrent leur première cause.
  • Le 15 (mars 1704) Mr de la Mothe, fils de Mr de la Mothe, cy-devant marchand de soie et banquier, à présent receveur des décimes de ce diocèse, et de défunte Delle Catherine Guillot, sœur de ma femme (note de Marc Saché : voir au 7 janvier 1698), a été installé en la cherge de conseiller au présidial cy-devant remplie par Mr de Grée Poulain.
  • Le 18 (mars 1704) mourut la femme du sieur du Catel ; elle s’appelait Simone Avril ; elle n’a point laissé d’enfants.
  • Le 29 (mars 1704) mourut Mr de Monplacé écuyer.
  • Le 1er avril 1704 Mr de Bonétat écuyer fils de Mr de Bonétat aussy écuyer, et de la dame … épousa la fille de Mr de la Croiserie Grimaudet écuyer et de la dame Verdier.
  • Le 8 (avril 1704) le fils de feu Mr Pichard avocat et de la Delle Bousselin, épousa la fille du feu Sr Trochon de Richebourg et de la défunte Delle Coustard.
  • Le même jour mourut la femme de Mr Lanier de Vernusson ; elle n’a point laissé de postérité ; elle s’appelait Volleige de Vaugirault.
  • Dans ce même temps, Mr Chantelou de Portebize, fut élu conseiller de ville par la démission de Mr de Chanzé Gaultier.
  • Le 26 (avril 1704) Mr François Boylesve seigneur de Goismard conseiller au présidial, fut installé en la charge de lieutenant général de robe courte au présidial de nouvelle création.
  • Note de Marc Saché : La famille des Boylesve de Goismard fournit longtemps des conseillers au Présidial d’Angers. François Boylesve de Goismard, fils de François Boylesve, conseiller au présifial, et de Renée Guinoiseau, était lui-même conseiller. Il épousa, en 1687, Marie Gautier, fille de Jacques, chevalier, sieur de Chanzé, juge au présidial, et de Marie Renou, et en secondes noces, le 13 avril 1693, Madeleine de Méguyon, fille de François, sieur de la Houssaye, et de Marthe Jousselin. Il fut inhumé le 27 décembre 1710 en l’église Saint-Pierre d’Angers. Sa qualité de lieutenant général lui permettait de siéger, l’épée au côté, immédiatement après le lieutenant général avec voix délibérative tant au civil qu’au criminel. (Voir Gontrd de Laynay, Familles des maires, t.II, pp. 112, 113)

  • Le 1er mai 1704 Mr Jarry avocat et le Sr Maugars de la Gancherie ont été élus échevins et Mr de Vaux Davy conseiller de ville, par la démission de Mr Charlot.
  • Le 6 (mai 1704) le fils de Mr Huslin de la Selle écuyer et de la fame Prinquet, épousa la fille de Mr Grandet, écuyer, conseiller au présidial et de défunte dame Françoise Jousselin.
  • Le 25 (mai 1704) mourut Mr Guérin de la Pyverdière, doyen de Mrs les conseillers au présidial ; tous les avocats assistèrent à la cérémonie en robes et bonnets à cause de sa qualité de doyen. Il a été longtemps malade d’une hydropisie tympanique et ensuite mort de phtysie. Il avait beaucoup de mérite ; il laisse 4 garçons.
  • Note de Marc Saché : Jean Guérin de la Piverdière, fils d’Alexandre Guérin de la P., et de Françoise Pâquereau, né le 12 février 1652, était petit-fils d’un apothicaire d’Angers. Il était sieur du Grand-Launay en la paroisse d’Andard. Il épousa, en 1675, Elisabeth du Fraisier, et reçut ses provisions d’office de conseiller au Présidial le 9 février 1674 (voir Bibl. d’Angers, man. 123-anc. 1005, vol. I, p. 553 ; Gontard de Launay, t. III, p. 153 ; état civil des paroisses Saint-Martin, Saint-Maurille et Saint-Pierre)

  • Le 31 (mai 1704) mourut le sieur Chaillou, marchand ferron ; il avait été consul.
  • Le 2 juin 1704 mourut Mr Daigremont avocat, conseiller garde-manteau au siège des Eaux et Forêts de cette ville.
  • Le 3 (juin 1704) mourut la femme de feu Mr Varice écuyer, seigneur de Juigné-Béné ; elle s’appelait Catherine Belot ; elle a laissé une fille unique mariée avec Mr Dubois Legouz écuyer.
  • Le 17 (juin 1704) mourut Mr René Pasquereau l’aîné, avocat. Il fut enterré le lendemain dans l’église de St Maurice ; il est mort subitement d’une apoplexie de sang.
  • Le 19 (juin 1704) mourut la femme du sieur Maussion directeur du domaine en cette ville.
  • Le 20 (juin 1704) mourut le sieur du Rocher, garde de maire.
  • Le 1er juillet 1704 le fils du Sr Vaslet de la ville de Beaufort épousa la fille de feu Mr Gontard de la Perrière et de la Delle Boullay.
  • Le 10 (juillet 1704) mourut Mr Artauld bourgeois ; il était de l’Académie française ; il avait épousé mademoiselle … de la ville de La Flèche. De son mariage sont issus un garçon et 2 filles : l’aînée femme de Mr… conseiller au présidial de La Flèche, est décédée ; l’autre a épousé Mr de Villeneuve du Cazeau.
  • Dans ce même temps, le fils du sieur Ducerne notaire et de la défunte Delle Lemasson, épousa la fille du feu Sr de la Normandière Blouin et de la Delle Binet.
  • Le 7 aôut 1704 Mrs Mijonnet et Gilly plaidèrent leur première cause.
  • Dans ce même temps Mr Lejeune de la Grandmaison, président au grenier à sel de cette ville, fils du Sr Lejeune de la Grandmaison ancien juge consul et de la défunte Delle Poisson épousa la veuve du feu Sr Chaillou marchand de fer.
  • Le 22 (septembre 1704) mourut la Delle Lanier femme de feu Mr Boylesve de la Maurousière, maître d’hôtel chez le roy ; de ce mariage sont issus feu Mr Boylesve de la Maurouzière président au présidial, Mr de la Maurouzière marié avec mademoiselle Poisson de Neuville, une fille mariée avec Mr du Saulay Boylesve et une autre avec Mr de Vrie.
  • Dans ce même temps mourut Mr de la Varanne du Tremblier conseiller honoraire au présidial de cette ville.
  • Le 1er octobre 1704 Mr Gencian seigneur d’Erigné, fils de feu Mr Gencian, seigneur d’Erigné et Meurs, et de dame Catherine Artaud, épousa la filel de feu Mr de Chenedé avocat et procureur du roy en l’élection de Paris et de dame Louise Aveline, en conséquence de dispenses de Rome, étant cousins rémuez de germains.
  • Le 2 (octobre 1704) mourut mademoiselle Marie Coueffé fille âgée de 70 ans ; elle avait beaucoup de piété et de mérite.
  • Dans ce même temps mourut la femme du feu Sr Dupas surnommé « major » ; elle n’a point laissé d’enfant ; elle s’appelait Cupif.
  • Le 11 novembre 1704 Mr Dolbeau avocat fut installé dans la place de conseiller de ville, remplie par le sieur de la Gaulerie Brundeau, en conséquence de sa démission, et le sieur Cousin de la Bridraye en la charge d’assesseur de l’hôtel de ville, cy-devant remplie par Mr Bachelot.
  • Les commissions de subdélégués de Mr l’intendant ont été créées en titres d’offices ; Mr Amys du Ponceau en a traité pour cette ville.
  • Note de Marc Saché : On sait que le subdélégué, homme de confiance de l’intendant, exerçait des fonctions qui n’avaient aucun caractère officiel. Le nombre des subdélégués n’avait rien de fixe dans le ressort de l’intendance. L’édit d’avril 1704 créa un subdélégué dans chaque chef-lieu d’élection, le chargeant de recevoir les requêtes adressées à l’intendant et accompagnées de ses avis et de transmettre ses ordres. En fait, cette création d’office n’était qu’un nouveau moyen de vendre une charge. – Amis-Duponceau (François-Gabriel), était fils de n. h. Pierre A., écuyer, sieur du Ponceau, gouverneur de la ville et château de Sablé. Il avait épousé, en 1696, Marie Ganches, fille de feu n. h. Pierre Ganches, sieur de la Fourerie, conseiller au siège de la Prévôté d’Angers, et de Marguerite Avril (voir Bibli. d’Angers man. 1214 bis anc. 1005, vol. II, p. 63 ; état civil de Saint-Michel du Tertre)

  • Dans ce temps, le fils du sieur François Chauveau Me apothicaire et de la dame Buret, épousa la fille du feu Sr Lemaçon et de la dame Lecouz.
  • Le sieur Pelletier mourut au mois d’octobre dernier, âgé de 82 ans ; il avait été autrefois greffier au grenier à sel de cette ville.
  • Cette année a été assez abondante en vin et grains, mais le tout se vend à vil prix attendu la guerre et la rareté de l’argent.
  • Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
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    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1703)

    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 14 janvier 1703 mourut la femme de Mr Lemarié de l’Epinay conseiller ; elle avait auparavant épouse Mr Trouillet de l’Echasserie dont elle avait eu une fille morte à l’âge de 16 ans ; elle s’appelait Briand, nièce de feu Mr Briand intendant des dames princesses de Carignan, dont elle a été seule héritière, et en a eu 100 000 écus de biens ; elle a laissé 3 enfants.
  • Le 30 (janvier 1703), comme les maires sont à présent électifs au moyen du remboursement fait à feu Mr de la Foucherie Raimbault de sa charge de maire perpétuel, Mr Poulain de la Forestrie a été élu maire en la manière ordinaire. (Note de Marc Saché : François Poulain, siseur de la Grée, de la Forestrie et de Parnay, né le 1er juillet 1650, était fils de François Poulain et de Françoise Bernard. Échevin en 1690, conseiller échevin en avril 1694, il fut élu maire le 30 janvier 1703 et continué jusqu’en 1706. C’est sous son administration que la ville, après avoir racheté la mairie héréditaire, obtint le rachat des charges d’assesseurs et de lieutenant de maire, moyennant une somme de 78 000 livres, obtenue par la prorogation des octrois. Il fit replanter d’ormeaux le Mail, dont les allées furent élargies. Aussi la devise de son jeton consacre-t-elle cet embellissement : Urbis ornamento et deliciis civium. Il avait épousé le 27 avril 1677, Perrine Testard, fille de Pierre T., sieur de l’Auberdière et d’Anne Verdon, et en secondes noces, le 25 février 1699, Geneviève Dosdefer, fille de Julien D., écuyer, seigneur de Parnay, et Geneviève Petit – Voir DE SOLAND, Bulletin historique, années 1859-1860 pp. 179, 182 ; GONTARD de LAUNAY, Familles des maires, t. 1, pp. 145, 147 ; PLANCHENAULT, Jetons, p. 290 ; état civil de Saint Maurille ; BM Angers, manuscrit 1213 bis-anc 1005)
  • Le même jour (30 janvier 1703) Mr de Dane Audouin conseiller au présidial, fils de feu Mr de Dane Audouin, docteur régent professeur ès droits en l’université de cette ville et de la feue dame Ménage, épousa la fille de feu Mr du Planty Frain cy-devant assesseur en l’élection et de la dame Boisard.
  • Le 6 février 1703, Mr Beguyer fut installé dans la charge de conseiller, cy-devant remplie par Mr de la Boussaie Boucault
  • Le 16 (février 1703) Mr Pierre Daburon avocat fils de feu Mr Pierre Daburon aussy avocat et de la Delle Audouis, épousa la fille du sieur Fourreau de Barot et de la demoiselle … ; son frère Georges Daburon aussy avocat a épousé son aînée au mois d’avril 1701.
  • Le 26 (février 1703) mourut Mr Jacques Jarry avocat. Il est issu de son mariage avec la Delle de la Grandinière Maugars Mr Jarry aussi avocat et un autre fils.
  • Le 12 mars 1703 mourut la femme de Mr de la Dothée Foussier écuyer ; elle a laissé 3 enfants ; elle s’appelait du Ponceau Lenfantin.
  • Le 15 (mars 1703) mourut Mr de Neuville Poisson écuyer. Il a laissé plusieurs enfants ; l’aîné a épousé la fille de feu Mr de la Simonnière Herreau conseiller et de la dame Garsenlan ; une fille Mr le chevalier de la Maurouzière Boylesve.
  • Le 9 avril 1703 mourut subitement Mr Durbé Neveu conseiller au parlement de Bretagne.
  • Le 14 (avril 1703) Mr de Crespy fut installé dans la charge de procureur du roy cy-devant remplie par Mr de Crespy de la Mabillière son père.
  • Le 1er mai 1703, Mr Trochon de Mortreux, et Poirier, furent élus échevins.
  • Le 4 juin 1703 mourut la femme du feu Sr Chotard de la Greleraye, âgée de 77 ans ; elle s’appelait Texier ; elle a laissé un garçon et 2 filles, l’une vuve de Mr Rossignon et l’autre qui a épousé Mr Boylesve de la Galaizière le 23 janvier 1702.
  • Le 8 (juin 1703) mourut subitement Mr Georges Dupas avocat au présidial, conseiller et assesseur de l’hôtel de ville. Il avait épousé la Delle Maugin ; il n’a point eu d’enfants. Il était habile, le sens très bon, charitable vers les pauvres et bienfaisant à tout le monde ; le jour du sacre, il fit ses dévotions, assista à la procession générale, fut le lendemain matin à la messe et arrivant chez lui, tomba mort.
  • Le 12 (juin 1703) mourut Mr de Villenières Bault écuyer ; il avait épousé une des filles du feu Sr Angot orfèvre en cette ville, dont il a eu plusieurs enfants.
  • Dans ce même temps mourut la femme de feu Mr Guérin, avocat ; il n’a laissé qu’un fils vivant bourgeoisement ; elle s’appelait Mussault.
  • Le 18 (juin 1703) Me Paul Vollaige de Cierzai fils de Mr Vollaige de Cierzé et de la dame de la Cartrie Talour épousa la fille de feu Mr Maugin cy-devant grenetier au grenier à sel de cette ville et de la Delle Loutraige.
  • Dans ce même temps, Mr Héron conseiller au parlement de Paris, fils de Mr Héron conseiller à la cour des Aydes et petit-fils du Sr Héron, marchand à Paris, épousa la fille de Mr du Saulay Boylesve et de la dame Boylesve de la Maurouzière.
  • Le 19 (juin 1703) mourut mademoiselle Héard fille, âgée de 71 ans ; elle était d’un grand mérite, parlait bien latin, savait la théologie, très charitable aux pauvres et bienfaisante à tout le monde ; elle a donné ses meubles et acquets à l’hôpital général. (Note de Marc Saché : Marie Héard, fille de François H., écuyer, sieur de Boissimon, procureur du roi en l’élection d’Angers, et de sa seconde femme, Marie de Sarra, avait un frère prêtre, François H., qui mourut le 16 avril 1694. Elle avait par testament, laissé de nombreux legs aux pauvres à l’Hôpital général de la Charité ou des Renfoermés ses meubles et acquêts. Ce testament fut attaqué par ses héritiers du côté maternel et prêta à de nombreuses procédures où fut mêlé le célèbre Pocquet de Livonnière. Son instruction, rare alors chez les femmes, ne peut toutefois surprendre, si l’on songe que le latin était langage presque courant dans les classes éclairées et quand on voit dans une séance d’ouverture du palais le lieutenant de roi répondre en latin à une allocution du grand bedeau de l’Université – Voir BM Angers, manuscrit 1215 – anc.1005 t.III f°43 ; Registre du Présidial, p. 61 ; état civil de la paroisse Saint-Samson ; AD49 E2829)
  • Le 20 (juin 1703) mourut la femme du feu Sr Bouquerel marchand ferron ; elle s’appelait Guyet.
  • Le 24 (juin 1703) mourut Mr Robert cy-devant sénéchal de Craon ; il avait épousé en 1ères noces Delle de Crespy duquel mariage est issu Mr Robert, docteur régent en la faculté des droits de l’université de cette ville, lequel a épousé la fille de Mr Hernault de Vaufoulon, et en 2e noces Delle Harangot dont il n’y a point d’enfants.
  • Le 28 (juin 1703) mourut le sieur Boisard, cy-devant marchand confiseur.
  • Le 28 juillet 1703 mourut la 2e femme de Mr Raymbault avocat ; elle s’appelait Trébuchet.
  • Le 30 (juillet 1703) Mrs de la Chevalerie Hunault écuyer, de Gastines Poisson écuyer, Lefebvre président à Ingrandes, de la Gendronnière fils du conseiller au présidial de Château-Gontier, un capitaine de gabelles, 2 valets, un batelier, et 2 chevaux, se noyèrent passant le port d’Ingrandes, un cheval picqué des mouches ayant fait tourner le bâteau en s’agitant. (Note d’Odile : le registre paroissial d’Ingrande (ci-dessous) précise que René Boylesve, l’un des bateliers, devait se marier le lendemain de son enterrement.)


  • Cliquez pour agrandir. Propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire.

  • Dans ce même temps mourut la femme de feu Mr d’Orvaulx de la Beuvrière écuyer ; elle s’appelait Letourneux ; elle a laissé un fils fort dévôt et une fille mariée avec Mr de Bossard en septembre 1702.
  • Le 28 août 1703 mourut le sieur de la Cartrie Talour, bourgeois.
  • Le 6 septembre 1703 mourut Mr Huslin de la Selle écuyer ; il avait été assesseur au siège présidial de cette ville ; il avait épousé une des filles de feu Mr Lasnier de St Lambert, présidient au siège ; de ce mariage sont issus Mr de la Selle Huslin, aîné, et la femme de Mr de Contades.
  • Le 9 (septembre 1703) mourut Mr Eveillon écuyer cy-devant Me des Eaux et Forêts de la maîtrise particulière d’Angers ; étant tombé de cheval, il s’était blessé à la tête, et est mort deux jours après sa chute.
  • Le 12 (septembre 1703) mourut la femme de feu Mr Leclerc de Sautray ; elle s’appelait de Cornetz ; elle a laissé 2 enfants, l’aîné, cy-devant lieutenant civil de robe courte à Paris, et une fille veuve de Mr de Varennes Godde, cy-devant capitaine aux gardes et décédé gouverneur de Landrecy.
  • Le 17 (septembre 1703) mourut subitement le Sr Talva du Verger, marchand
  • Le 26 (septembre 1703) Mr Bault de Villenières écuyer fils de feus Mr Bault de Villenières écuyer et de dame Catherine Angot épousa la fille de feu Mr Roustille et de la Delle Marais.
  • Dans ce même temps, Mr de Cheveigné Aubin, conseiller au présidial, fils de Mr Cheveigné cy-devant Me des Eaux et Forêts d’Angers, et de la dame Garsenlan, épousa la fille de défunt Sr Préjean marchand de soie, et de la dame Yvard.
  • Dans ce même temps mourut la femme de feu Mr de Segré ; elle n’a point laissé d’enfant ; elle s’appelait Lemarié.
  • Dans ce même temps, Mrs Fleuriot frères disputants ensemble d’un petit terrain, et s’étant échauffés, l’aîné tira un coup de fusil au cadet, dont il mourut 3 jours après.
  • Le 4 octobre 1703 mourut la femme de feu Mr Verdier conseiller au présidial ; elle s’appelait Herreau ; elle a laissé un garçon et une fille mariée avec Mr Grimaudet de la Croiserie.
  • Dans le mois d’octobre (1703) mourut le Sr Delaporte, marchand, cy-devant consul et trésorier de l’hôpital général. Il avait épousé la veuve de … dont il n’a point eu d’enfant.
  • Le 13 novembre 1703 mourut Mr Boylesve, chanoine en l’église d’Angers, et prieur de Brion près Beaufort et de Montjean.
  • Le 27 novembre (1703) Mr Robert, fils de Mr Robert avocat, et de la Delle Beslière, auditeur à la chambre des comptes à Nantes, épousa la fille de feu Mr Boulay avocat et de la Delle Daviau.
  • Cette année a été assez abondante en vin, mais il n’est pas d’une bonne qualité, étant extrêmement vert ; il n’y a pas eu beaucoup de bled, abondance de cidre dans le Craonnais, peu de fruits ailleurs.
  • Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Contrat de mariage de François de Vigré et Catherine Angot, Marans et Angers (49), 1674

    Contrats de mariage retranscrits et analysés sur ce blog.

    Aujourd’hui je tiens à saluer monsieur le maire de Marans, de mon meilleur souvenir. Bien entendu je ne descends pas des seigneurs de la Devansaye, mais ils font partie de l’histoire locale de sa commune. Je le remercie, ainsi que tous les maires du Haut-Anjou et ailleurs, à inciter ses concitoyens à cliquer sur mon site et blog, et ne pas imprimer ce billet, car mon site a besoin de clics pas de copieurs, alors merci de le soutenir en cliquant pas en imprimant messieurs et mesdames les maires.
    L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5

    La fortune ci-dessous est 10 fois celle de mes ancêtres les plus aisés (avocats, marchands fermiers…), mais à part ce chiffre, et la livrée et les chevaux de monsieur, tout le reste ressemble fort aux autres contrats de mariage.

    Attention nous passons en retranscription donc en orthographe selon le texte original : Le 31 mars 1674, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, fut présent estably et duement soumis

    messire Pierre Crespin chevalier seigneur de la Chabosselaye demeurant en cette ville paroisse de St Jean Baptiste au nom et comme se faisant fort de Madeleine Bernard veuve de deffunt Me Jean de Vigré vivant chevalier seigneur de la Devansaye, à laquelle il promet et s’oblige de faire ratiffier ces présentes et la faire obliger à l’effet et entier accomplissement d’icelles et en fournir entre nos mains ratiffication et obligation valable dans 8 jours prochains, et messire François de Vigré chevalier seigneur de la Devansaye fils aysné desdits sieur et dame de la Devansaye et principal héritier dudit feu sieur son père, demeurant en sa maison seigneuriale de la Devansaye paroisse de Marans, d’une part, (la mère possède chevaux et livrée, et Marans n’est pas si loin. Si elle ne s’est pas déplacée c’est qu’il s’agit d’une réunion d’affaires, dans laquelle il est préférable d’être doué en affaires, aussi elle a déléguée à personne plus compétente qu’elle. Je parle en connaissance de cause, car c’est mon cas, je n’y entends rien en affaires, aussi je la comprends, oh combien !)

    et noble homme Jean Angot cy-devant échevin de cette ville et demoiselle Catherine Angot sa fille et de deffunte demoiselle Charlotte Vaudelain sa femme demeurants audit Angers paroisse de St Pierre, d’autre part, lesquels traitant et accordant le futur mariage d’entre ledit sieur de la Devansaye et ladite demoiselle Angot, avant fiances et bénédiction nuptiale

    ont fait entr’eux les conventions matrimonialles qui suivent, c’est ascavoir que ledit sieur de la Devansaye et de l’advis et consentement dudit sieur de la Chabosselaye audit nom et encore de dame Françoise Lechat veuve de deffunt messire Françoys de la Forest vivant chevalier seigneur de la Forest d’Armaillé, conseiller du roy en sa cour de parlement de Bretagne qui estoit cousin dudit sieur de la Devansaye, et de messire François Pierre de la Forest d’Armaillé prince baron de Saint Melaine son cousin, et la demoiselle Angot de l’advis et authorité et consentement de noble homme Jean Angot son père et de René Bault écuyer Sr de Villanière son beau-frère, se sont promis et promettent mariage et le solemniser en l’église catholique apostolique et romaine sy tost que l’un en sera requis par l’autre, (belles filiations !)

    en faveur duquel mariage ledit Sr de la Chabosselaye audit nom a déclaré qu’il marie ledit sieur de la Devansaye futur espoux, comme fils aysné et principal héritier présumptif de ladite dame Bernard sa mère, aussy bien comme il est fils aysné et héritier principal dudit sieur son père avec tous et chacuns les droits mobiliers et immobiliers paternels apartenant audit sieur de la Devansaye déchargez de tout droit de douaire et d’usufruit qui pouroient apartenir sur iceux à ladite dame Bernard, pour laquelle ledit sieur de la Chabosselaye audit nom a promis et s’est par ces présentes obligé de garantir fournir et faire valoir audit sieur de la Devansaye sesdits droits paternels tans mobiliers qu’immobiliers la somme de 50 000 livres iceux droits compris, et pour ce qui en est de son droit sur les biens de ladite dame Bernard toutefois et quantes qu’elle en sera requise mesme payer l’intérest au denier 20 de ce qui se trouveroit manquer desdites 50 000 livres et jusques au parfournissement de ladite somme à conté du jour de la bénédiction nuptiale desdits futurs conjoints, et acquitter ledit sieur futur espoux de toutes debtes de quelque nature qu’elles soient, dont il pourra estre tenu, jusqu’au dit jour de bénédiction nuptiale sans qu’elles puissent entrer en la communauté des futurs conjoints ny les droits de ladite future espouze estre diminués à cause d’icelles debtes,
    en laquelle communauté qui s’acquerera dudit jour de la bénédiction nuptiale, il entrera 3 000 livres sur ladite somme de 50 000 livres, le surplus demeurera de nature de propre immeuble patrimoine audit futur espoux et aux siens en ses estocqs et lignées, qu’il pourra employer à convertir en acquests d’héritage qui seront censez et réputtez aussy de nature de propre immeuble patrimoine audit sieur futur espoux et aux siens en ses dits estocqs et lignées, (donc, il entre dans la communauté 6 % seulement. Et je reviens ici sur le contrait de mariage que j’ai mis en ligne le 27 août dernier qui mettait 50 % dans la communauté, et avait donc bien un point de vue différent vis à vis de l’argent)

    à l’esgard dudit sieur Angot, il a donné et par ces présentes donne à ladite demoiselle sa fille future espouze 1er sur la succession eschue de sadite mère et sur celle de demoiselle Catherine Vaudelain sa tante aussy eschue et en après sur la sienne à eschoir la somme de 30 000 livres tournois assavoir un logement pour Me et une closerie et des vignes situées au bourg de Saint Lambert du Lattay, et une mestairye appellée la Giraudière située en la paroisse de Chanzeaux aux cens rentes par argent et grains qui u sont deues, le tout pour la somme de 8 000 livres, y compris pour la somme de 100 livres de meubles estant en ladite maison de St Lambert et pour la somme des 50 livres de bestiaux qui sont sur la mestairie de la Giraudière, et le surplus montant la somme de 22 000 livres en contrats de constitution obligations et jugements sur personnes solvables bien et duement garantis qu’iceluy sieur Angot baillera et deslivrera audit sieur et demoiselle futurs conjoints dans le dit jour de bénédiction nuptialle,
    de laquelle somme de 22 000 livres en entrera en ladite communauté pareille somme de 3 000 livres pour y demeurer meuble commun, le surplus sera et demeure de nature de propre immeuble patrimoine à ladite future espouze ou aux siens en ses estocqs et lignées, que ledit futur espoux en privé nom ensemble ledit sieur de la Chabosselaye seulement faisant pour ladite dame Bernard, esdits nom et quallitez et un chacun d’iceux sollidairement renonçant au bénéfice de division etc promettent et s’obligent employer et convertir en acquets d’héritages en cette province d’Anjou, pour tenir à ladite future et aux siens en sesdits estocqs et lignées en ladite nature de son propre immeuble sans que ledit surplus immoblisé les acquests ny l’action ou actions pour les avoir et demander puisse tomber en ladite communauté ains seront et demeureront perpétuellement de ladite nature de propre à ladite future espouze et aux siens en sesdits estocqs et lignées, (elle met la même somme que lui dans la communauté, donc 13,6 % de ses biens propres. En général, chacun met la même somme dans la communauté.)

    et à faute dudit employ en ont des à présent vendu et constitué à ladite future espouze rente au denier vingt que eux et leurs hoirs seront tenuz et contraigns rachepter et admortir deux ans après la dissolution dudit mariage ou de ladite communauté, et dudit jour de dissolution payer et continuer ladite rente jusques audit rachapt, pouront ladite future esouze et ses héritiers renoncer à ladite communauté touteffois et quantes quoy faisant elle et ses enfants seulement dudit mariage reprendront et remporteront franchement et quittement de toutes debtes ses habitz bagues et joyaux, ladite somme mobilizée, et générallement tout ce qu’elle y aura apporté, et luy sera eschu de successions directes ou collatéralles avec une chambre garnye de la valleur de 600 livres, (c’est une belle chambre !)

    desquelles debtes ladite future espouze et ses hoirs seront acquitez par hipoteque de ce jour par ledit sieur futur espoux et ses hoirs et ayant cause, combien qu’elle y fust personnellement obligée, en cas d’alliénation des propres des futurs conjoints pendant ledit mariage, ils en seront respectivement raplacez et récompensez sur les biens de ladite communauté, ladite future espouze par préférance et en deffault sur les propres dudit sieur futur espoux aussi de l’hipoteque de ce jour, quoy qu’elle eust parlé et consenty auxdites aliéniations sans stipullé ladite récompense laquelle action de récompense tiendra à ladite future espouze et à ses dits héritiers en sesdits estocqs et lignées aussy de nature de propre immeuble,

    ce qui eschera cy après auxdits futurs conjoints de successions directes collatérales ou autrement demeurera aussy de nature de propre à celuy ou celle de l’estocq et lignée dont il procédera, fors les meubles meublans les debtes de la succession préalablement payés et acquités, ledit sieur Angoy acquittera ladite demoiselle sa fille aussy de toutes debtes de quelque nature qu’elles soient dont elle poura estre tenue jusqu’audit jour de bénédiction nuptialle sans qu’elles puissent entrer en ladite communauté,

    aura ladite future espouze douaire sur les biens dudit sieur son futur espoux cas d’iceluy suivant la coustume dans qu’elle puisse prétendre douaire du vivant de ladite dame Bernard, mais après son décez elle l’aura tout entier sans aussi que ledit douaire puisse estre diminué par le remplacement des propres aliénez de ses deniers dotaux ny par les debtes dudit sieur futur espoux ny par l’aliénation qui’il pouroit faire de sesdits propres, quoy que ladite future espouze y eux part, le survivant des futurs conjoints aura hors par de communauté scavoir ledit futur espoux ses armes chevaux et livrées et les habitz et hardes à son usage et ladite demoiselle future espouze aussy ses habitz et autres choses à son usage, avec ses pierres bagues et joyaux, le tout jusques à concurrence de 600 livres pour chacun d’eux, et au moyen des dons et advancement ainsy faitz par ladite dame de la Devansaye et par ledit sieur Angot, ils jouiront chacun à son esgard des parts afférantes à leursdits enfants dans les successions desdits feu sieur et demoiselle leurs père et mère, et demeurent leurs pensions et entretennementts comprins avec les revenuz de leurs biens paternel échu audit sieur futur espoux et maternel échu à ladite damoielle future esouze, et lesdits sieur et dame leurs père et mère deschargez de leur en rendre compte,
    et se sont lesdits sieur de la Chabosselaye audit nom et Angot chacun à son égard réservé le droit de réversion des choses par eux données en cas que lesdits futurs conjoints décèdent sans enfants ou leurs enfants sans enfants, sans néanmoings que ladite réserve puisse empescher auxdits futurs conjoints la disposition desdites choses donénes par donnation, ou autrement, ny les usufruits en cas de décès de leurs enfants, le tout suivant et au désir des coustumes de Bretagne et d’Anjou, comme aussy ledit sieur futur espoux s’est réservé la faculté de partages en propriété le sieur son frère puisné tellement que auxdites conventions matrimonialles et tout ce que dessus est dit tenir s’obligent lesdites parties respectivement etc… ledit sieur de la Chabosselaye seulement en ladite qualité de procureur et se faisant fort de ladite dame Bernard, biens et choses à prendre vendre etc renonçant etc… (j’aime bien la référence à la Bretagne quand c’est utile pour venir renforcer l’Anjou ! Deux coutumes valent mieux qu’une ! Dire qu’on est en train de tout nous aligner en Europe, ou presque ! Avouez que c’était tout de même pas mal autrefois de pouvoir piocher dans plusieurs droits)

    fait et passé audit Angers maison et demeure dudit sieur Angot en présence d’illustrissime et révérendissime messire Henry Arnault conseiller du roy en ses conseils évesque d’Angers et abbé de St Nicolas en cette ville, Messire Charles de Beaumont de Miribel chevalier seigneur d’Autichamp lieutenant du roy en la ville et chasteau d’Angers, Messire Louis Boylesve chevalier seigneur de la Gillière conseiller du roy en ses conseils lieutenant général en la sénéchaussée d’Anjou et siège présidial dudit Angers, monsieur Meguy de la Bigotière Sr de Perchambault prêtre conseiller du roy audit siège présidial, Messire René Le Chat chevalier seigneur de la Haye de Brissarthe conseiller du roy en sa cour de parlement de Bretagne, Jacques Bault escuyer sieur de la Marre, Maurice Goureau Sr du Pont et autres… (beau monde à commencer par l’évêque dans une réunion d’affaires !)

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    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1695 : juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 10 juillet (1695) mourut mourut Mr Fleuriot avocat. Il avait épousé la défunte Delle Cordier. Il a laissé trois garçons et trois filles, un garçon mort prêtre, et une fille mariée avec le sieur Guyonneau fils du feu Sr Guyonneau lieutenant au duché de Brissac et de la Delle Bienvenu.
  • Le 12 (juillet 1695) Mr Louet escuyer, fils de feu Mr Louet, escuyer, seigneur de la Mothe Dorveaux et de la dame Grimaudet, épousa la fille de Mr Cesbron avocat et de la demoiselle Richer
  • Dans ce même temps, Mr Gontard Sr du Pin, avocat, veuf de la demoiselle Chotard fille de Mr Chotard aussy avocat et de la Delle Romain, épousa la fille de feu Mr Racault aussy avocat et de la Delle Gasard
  • Le 22 (juillet 1695) mourut la femme du sieur de la Bouchetière Aubin ; elle a laissé deux enfants ; elle était fille de feu Mr Margariteau Sr de Lizière, avocat et de la défunte demoiselle Garciau.
  • Le 26 (juillet 1695) le fils de défunt Mr Cupif de la Béraudière avocat et de la demoiselle Dootel épousa la fille de défunt Mr Pichard aussy avocat et de la Delle Bousselin.
  • Le 2 août (1695) le fils de feu Mr Poisson de Gastines, écuyer, et de la feue dame Lefebvre de Champboureau, épousa la fille de défunts Mr d’Héliand de la Gravelle président au présidial de Château-Gontier, et de la feue dame Cazet.
  • Le 10 (août 1695) le sieur Pannetier des Brosses, fils du défunt Sr Pannetier et de la Delle Bariller, veuf de la Delle Neveu, fille du Sr Neveu, docteur en médecine, duquel mariage il y a trois enfants, épousa la fille du Sr Deniau conseiller au présidial de Château-Gontier et de la Delle …
  • Le 11 (août 1695) Mr Lefebvre de la Guyberdrie, fils de feu Mr Lefebvre de la Guyberdrie et de la défunte dame Guedier, fut tué d’un coup de fusil par le fils du sieur Duroger Dangenay conseiller honoraire au siège de la prévôté de cette ville ; c’est un effet du ressentiment de ce que le Sr de la Guyberdrie l’ayant trouvé l’année dernière chassant sur sa terre de la Roche paroisse d’Ecuillé, il luy aurait tué son chien et l’aurait beaucoup maltraité. (Note de Marc Saché : Louis Lefebvre de la Guiberderie, écuyer, sieur de la Roche d’Ecuillé, fut tué à l’âge de 35 ans, le 13 août, dit l’état civil d’Ecuillé, et inhumé le lendemain dans l’église de cette paroisse. Il était fils de Claude Lefebvre, écuyer, sieur de la Guiberderie, gentilhomme ordinaire de la maison du roi, et de Françoise Guédier, sa troisième femme. )
  • Dans ce même temps, Mr Loyant avocat et sénéchal de Châteauneuf, fils de feu Mr Loyant, aussi avocat au siège présidial de cette ville et de la défunte Delle Malville, épousa la fille de feu Mr Ferrand docteur en médecine et de la défunte demoiselle …
  • Le 20 (août 1695) Mr Ayrault, fils de Mr Ayrault sénéchal de Vihiers, et de la Delle … plaida sa 1ère cause.
  • Le 22 (août 1695) Mr de Chenedé, écuyer, conseiller et échevin perpétuel de l’hôtel de cette ville, fils de défunt Mr de Chenedé écuyer conseiller honoraire au siège présidial de cette ville, avocat et procureur du Roy en l’élection de Paris, et de dame Louise Aveline, veuf de la défunte dame Marguerite Lefebvre, fille de Mr Lefebvre de la Guyberdrie et de la défunte dame Marguerite Foussier, duquel mariage il y a deux filles, épouse dame Anne Menoust, veuve de feu Mr Avril conseiller au siège présidial de cette ville, duquel mariage il y a un enfant.
  • Le 27 (août 1695) mourut Mr Beguyer avocat garçon voulant tirer un fusil extraordinairement chargé le fusil creva le blessa à la main gauche ; dont il est mort.
  • Le 31 (août 1695) mourut le sieur Chauvin, marchand de draps de soie. Il n’y avait que deux mois neuf jours qu’il était marié avec la fille du Sr Jollivet marchand de draps de laine et de la dame Jarry ; elle est grosse (Nous avons vu le drap il y a quelques jours. Il est de laine lorsque cela n’est pas spécifié et ici Mr Toysonnier ajoute la précision).
  • Le 13 septembre (1695) mourut la femme du sieur Geslin marchand de soie en cette ville ; elle s’appelait Rodayer ; elle a laissé plusieurs enfants.
  • Le 19 (septembre 1695) mourut monsieur d’Andigné chevalier seigneur de Vezins, de Pordic et autres lieux.
  • Le 28 (septembre 1695) mourut le sieur Galisson marchand Me orphèvre.
  • Le 10 octobre (1695) mourut Mr René Paytrineau garçon, fils de feu Mr Paytrineau avocat au présidial de cette ville et de défunte Delle Magdeleine Hyret. (Catherine Hiret, et non Madeleine, fut la soeur d’un de mes ancêtres, et je n’avais trouvé à ce jour aucune branche descendante, maintenant je sais que je devrais chercher les notaires fin 1695 pour voir la succession sans hoirs à cette date avec le décès de ce fils unique et célibataire. Mais courage, car il y a environ 35 notaires simultanément à Angers, et encore toutes les minutes n’ont pas été conservées ! Normalement, cette succession revient par moitié aux Hiret et par moitié aux Pétrineau)
  • Le même jour mourut le sieur Avril marchand libraire en cette ville.
  • Le 11 (octobre 1695) le fils du feu sieur Barbotin et de la Delle Commeau épousa la fille du feu Sr Mingon marchand et de la dame Renault.
  • Le 15 novembre (1695) mourut la femme de Mr Louet des Longschamps conseiller au présidial ; elle a laissé cinq enfants ; elle s’appelait Blouin.
  • Dans ce même temps mourut Mr Le Marié des Longschamps ; il avait épousé la Delle Bérault. (en Anjou, on rencontre ce patronymé Berault, ici écrit avec l’accent, preuve que le patronyme était bien différent de Brault. J’ai ce patronyme Berault dans mes ancêtres, et un aimable correspondant m’avait un jour fait remarqué que j’étais, selon lui, dans l’erreur, car il s’agissait de Brault. Je n’ai jamais rencontré l’orthographe Brault pour cette famille, preuve qu’elle faisait bien entendre oralement le é)
  • Le 6 (novembre 1695) mourut la femme du sieur Loyseau Me paulmier du jeu des Halles ; elle s’appelait … Elle a laissé plusieurs enfants. (le jeu de paumes était donc en plein centre de la ville, et celui qui le tenait un notable)
  • Dans ce ce même temps mourut Mr Gallizon bourgeois. Il a laissé deux garçons et une fille, l’aîné docteur en Sorbonne chantre de St Martin de Tours, l’autre chanoine de St Martin, et la fille mariée avec Mr de Quatrebarbes des Monceaux.
  • Le 8 (novembre 1695) le fils de feu Mr Lefebvre de Chamboureau, auditeur des comptes à Nantes, et de la dame …, fut tué à la porte de l’église paroissiale de Versailles, par Mr du Coudray Monbault. Il a obtenu des lettres qui ont été enterinées.
  • Dans ce même temps mourut le sieur Phelipeau bourgeois ; il avait épousé la Delle du Laurens. De ce mariage sont issus deux filles, l’aînée mariée au sieur Huet de Mongonne et l’autre au Sr Le Vasseur.
  • Cette année (1695) a été abondante en grains et vin. Le vin néanmoins d’une assez mauvaise qualité ; ils se vend 25 et 60 livres. On a levé cette année dernière la capitation et les ustanciles ; j’ai été taxé à 40 livres pour la capitation et à 20 livres pour les ustanciles qui étaient pour la somme de 38 000 livres. On a encore levé pour les eaux et fontaines dont la taxe était le quart de celle de la capitation. Il n’y a presque point eu de fruits cette année et ils sont de très mauvaise qualité, l’été ayant été trop pluvieux. (Note de March Saché : La capitation, établie par déclaration du 18 janvier 1695, était une taxe imposée en principe par tête, et dont personne, pas même les princes, n’était exempt. Ce fut tout d’abord un impôt de classe, les contribuables étant répartis en vingt-deux classes, chacune soumise à un impôt uniforme allant de 2 000 livres pour la première à 1 livre pour la dernière. Supprimée en 1698, elle fut rétablie en 1701 sous la forme d’impôt de répartition ; elle fut augmentée de 2 sous par livre en 1705, et de 2 autres en 1741. On peut remarquer qu’elle devint, pour les taillables, en pays de taille personnelle, un supplément de taille et n’eut une existence distincte que pour les non taillales, à savoir les nobles et privilégiés, les habitants de villes exemptes et pour les pays de taille réeille, c’est à dire la taille gravant les biens et non les personnes. )
  • La guerre qui continue toujours avec chaleur nous menace de grands malheurs et d’une désolation générale. En effet on ne pourra soutenir toutes les taxes imposées et à imposer, chacun étant déjà presque épousé. Dieu sur tout. (Note de Marc Saché : La guerre de la Ligue d’Augsbourg. Malgré les victoires remportées par Catinat et Vendôme et la prise de Barcelone, la lassitude et l’épuisement s’étaient emparés du royaume aussi bien que de l’Angleterre et de ses alliés continentaux.)
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

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    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1691 : janvier, février, mars, avril, mai, juin

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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  • Le 8 janvier (1691) Mr Romain, fils de feu Mr Romain avocat au siège présidial de cette ville, veuf de la Delle Lezineau, duquel mariage il n’y a point d’enfant, épousa la fille de madame Duport veuve. (Je me permets d’insister, lourdement, sur ces couples sans enfants, qui sont nombreux lorsqu’on lit Toysonnier, car, en généalogie, on les occulte le plus souvent, alors qu’ils ont joué un rôle important dans les successions, tant ils ont été une mane pour leurs neveux, je crois que j’y reviendrai pas des exemples)
  • Le 15 (janvier 1691) la fille du sieur Pouneau marchand à Saumur et de la dame Pigeon veuve du feu Sr Carré fils de Mr Carré notaire et de la défunte dame Chesneau, duquel mariage il n’y a point eu d’enfant, épousa le sieur Hary Me apothicaire en cette ville.
  • On a commencé de ce jour (15 janvier 1691) à lever la somme de quarante et deux mil sept cent cinquante livres sur les habitants de cette ville, à laquelle elle a été taxée pour être déchargée des ustanciles de gens de guerre pendant le quartier d’hyver. Le rôle s’est fait sur un chacun suivant ses biens et facultés, mais toujours d’une manière fort inégale. Ce qui donne lieu à plusieurs plaintes. (Note de Marc Saché : L’ustencile désignait les fournitures dues à la troupe par les gens qui la logeaient ou l’impôt de remplacement. Pour le répartir, on faisait le recensement des habitants. Injonction est adressée par le maire à tous les particuliers non taxés ou qui ne l’ont pas été suivant le prix de leurs baux, voire même à ceux qui sont en pension et jouissent de leur bien, de faire leur déclaration à l’hôtel de ville sous peine de voir tripler la taxe imposée (Arch. Mun. BB 98, f°28). On envoyait même des garnisaires chez ceux qui refusaient de payer la taxe (Ibid, BB 99 f°37))
  • Ce même jour (15 janvier 1691) monsieur Dupont fils de Mr Dupont avocat à ce siège, et Mr Margariteau, fils de défunt Margariteau aussi avocat au siège présidial de cette ville, plaidèrent leur première cause.
  • Le 17 (janvier 1691) mourut madame Lezineau femme de monsieur Lezineau docteur régent ès-droit en l’université de cette ville. Elle a laissé quatre enfants. Elle s’appelait René Bouard fille de feu monsieur Bouard avocat au siège présidial de cette ville et de la demoiselle Renard. Elle fut enterrée le lendemain dans l’église de St Michel du Tertre.
  • Le 19 (janvier 1691) mourut la femme du Sr de la Touche barbier perruquier en cette ville ; elle n’a point laissé d’enfant. Ledit Le Touche avait épousé en premières noves la dame Jarry dont il y a quatre enfants.
  • Le 22 (janvier 1691) mourut la femme du feu Sr Lejeune marchand, âgée de 75 ans ; elle s’appelait … Elle a laissé plusieurs enfants ; une fille a épousé le Sr Sailland des Mazières, le Sr Lejeune de la Grandmaison, le Sr Lejeune de la Vincendière marchand à Nantes qui a épousé la fille du sieur de la Plante Mauvif marchand de laine en cette ville, et un garçon.
  • Le 28 (janvier 1691) le fils de monsieur Gilles Sr de Volaine, maître des Comptes à Tours, capitaine d’infanterie, épousa la veuve de feu Me de Gastines dit Bras d’argent, dont il y a cinq enfants.
  • Il y a trois mois que le sieur Gaspard Geslin chirurgien mourut âgé de 84 ans dans sa maison de Savigné. Il avait laissé un fils mort depuis quelques années qui avait épousé une nommée Goisbet, et une fille morte qui avait épousé le Sr Camus, duquel mariage il n’y a point eu d’enfants.
  • Le 3 février (1691) mourut la femme de monsieur Fleuriot avocat au siège présidial de cette ville, âgée de 54 ans. Elle a laissé plusieurs enfants ; elle s’appelait Cordier.
  • Le 5 (février 1691) mourut la femme du sieur Aubert marchand de soie en cette ville ; elle a laissé 7 enfants ; elle était âgée de 45 ans ; elle s’appelait Le Maçon.
  • Le 8 (février 1691) le fils aîné de feus monsieur de Chemant et de la dame Crespin épousa la fille de la dame veuve feu Mr de Chevreüe.
  • Le 18 (février 1691) mourut le Sr Bessonneau cy-devant marchand de soie en cette ville âgé de 80 ans. Il a laissé plusieurs enfants, un garçon chanoine à St Martin, l’autre marchand droguiste.
  • Le 19 (février 1691) le fils de Mr Jarry avocat, et le fils de Mr Reimbault Me apothicaire, plaidèrent leur première cause.
  • Le 21 (février 1691) la fille du sieur Boisard marchand confiseur en cette ville épousa la fille du Sr Lepage marchand tanneur.
  • Le 23 (février 1691) mourut monsieur Cherot avocat au présidial de cette ville, âgé de 54 ans. Il avait du mérite et plaidait avec beaucoup de netteté. Il était d’une humeur fort agréable et fort enjouée. Il n’a que deux filles, dont l’aînée est veuve de monsieur de Louzil Avril conseiller au présidial.
  • Le même jour (23 février 1691) mourut le Sr Potry, notaire royal en cette ville.
  • Le 26 (février 1691) monsieur Boulay, avocat au siège présidial de cette ville épousa la fille du feu Sr Dupré de Forge.
  • Le 14 mars (1691) mourut monsieur de Lorchère Varlet. Il avait autrefois été avocat au siège présidial de cette ville.
  • Le 9 avril (1691) mourut la dame Guillotin ; son mari avait été cy-devant messager de cette ville à Tours.
  • Dans ce temps, on a commencé à bastier la porte St Blaize et le Collège. On a aussi planté d’ormeaux la place Martineau devant le couvent des dames religieuses de la Fidélité.
  • Le 24 (avril 1691) Mr Constantin bachelier en théologie et recteur de l’université de cette ville, mit la première pierre du Collège. (Note de Marc Saché : Ce fut en effet Joseph Constantin qui posa la première pierre. A la fin de mars 1690, le maire, Grandet de la Plesse, et le procureur de l’hôtel de ville, Daburon, furent délégués auprès de l’intendant pour arrêter, de concert avec de Sainte-Marthe, supérieur général de l’Oratoire, l’emplacement du nouveau collège « tant pour la commodité de la ville et des écoliers que pour lui donner une décoration telle qu’il convient à un pareil établissement. » Après de nombreux démélés des Oratoriens avec les Ursulines, qui ne voulaient point de ce voisinage, l’adjudication des travaux fut faire pour 37 000 livres à l’architecte de la ville, Lecomte, le 5 août 1690. Mais le chiffre fut bien dépassé. (Arch. Mun. BB 98 f°40, 42, 55). On sait que la mairie actuelle occupe les bâtiments de ce collège)
  • Le 27 (avril 1691) monsieur Grandet, maire de cette ville, posa la première pierre de la nouvelle porte St Blaise. (Note de Marc Saché : Un arrêt du conseil autorisait la construction d’une porte de ville au bout de la rue de l’Hôpital, rue qui partait de l’hôtel de Lantivy, hôtel actuel de Chemellier, et se terminait à la place du Lion-d’Or, détruite par le prolongement de la rue Lenepveu. La porte ouvrait du côté des Minimes. On dut racheter, au prix de 1 200 livres, des maisons pour le dégagement de la nouvelle construction. Le 24 février 1691 le corps de ville décida qu’avec l’assentiment du lieutenant du roi « on fera graver sur une lame de cuivre, pour estre encastrée entre deux grandes pierres de marne et mise à ladite porte », une inscription commémorative composée par Frain du Tremblay (Voir le texte de cette inscription BB 99 f°14 in Bulletin historique et monumental, années 1867-1868, pp. 9, 10)
  • Le même jour (27 avril 1691) mourut subitement Mr Bault d’Aubdré, s’étant, dit-on, échauffé à la chasse.
  • Le même jour mourut la femme de feu Mr Allard droguiste ; elle s’appelait Phelipeau.
  • Le premier may (1691) furent élus échevins messieurs de la Blanchardière Gourreau conseiller au siège présidial et Bachelot bourgeois de cette ville.
  • Le 7 (mai 1691) monsieur Drouet de Grasigné se fit installer dans la charge de conseiller au siège de la prévôté de cette ville, qu’occupait Mr du Roger Dangené son beau-père.
  • Le 8 (mai 1691) Mr Blanchard avocat veuf de demoiselle Barbe Dugué, duquel mariage il y a une fille, fils du feu Sr Blanchard et de la dame Loyseau épousa la fille du feu Sr Provos ancien juge consul et de la feüe dame Barbereau.
  • Le 21 le fils de Mr de Grée Poulain conseiller au siège présidial de cette ville épousa la fille du feu Sr …
  • Le 4 juin (1691) mourut la femme de feu Mr Board avocat elle s’appelait Renard ; elle a été malade pendant neuf mois d’un cancer au téton. Elle n’avait qu’une fille morte depuis quelques mois femme de Mr Lezineau, docteur ès-loix.
  • Le 7 (juin 1691) mourut la femme du Sr des Brosses Panetier bourgeois ; elle a laissé trois petits enfants. Elle s’appelait Neveu, fille de Mr Neveu docteur en médecine.
  • Le 12 (juin 1691) le fils de monsieur de Grée Poulain, doyen de messieurs les conseillers au siège présidial de cette ville, épousa la fille de la dame de la Chenaye Béritault.
  • Le 25 (juin 1691) le fils de monsieur Le Clerc, assesseur au siège présidial de cette ville épousa la fille du Sr du Laurens.
  • Le 23 (juin 1691) Mr Airault prêtre fils du feu Me Ayrault lieutenant criminel et de la dame Lefebvre, prit possession de la cure de St Michel du Tertre.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

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