Jacques, Jean et Antoine Lailler vendent la Cruardière et la Turbotière (Niafles, 53), 1622

L’acquéreur est François Gouyn, le marchand fermier du château de Mortiercrolles, et ces fermiers sont aisés, plus aisés que les Lailler nobles. Les 3 frères sont les puinés de Guy, l’aîné, qui est décédé sans héritiers directs. Ils sont criblés de dettes puisque François Gouyn ne leur verse pas les 5 830 livres mais règle leurs dettes, et il est donc chez le notaire encore le lendemain pour passer les actes des paiements de ces dettes.
Cet acte de vente a le mérite de réunir les 3 frères Lailler et leur signature est sans aucun conteste LAILLER.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121 :

Le vendredi 25 février 1622 par devant nous Julien Deille notaire royal à Angers furent présents establys et duement soubzmis Jacques Lailler escuyer sieur de la Roche de Noyant y demeurant paroisse de Noyant la Gravoyère tant en son nom que comme procureur spécial de damoiselle Anne Pierres son espouse par luy authorisée par procuration passée par Me Hurdoys Leroyer notaire royal de la cour de saint Laurent des Mortiers le 13 de ce mois la minutte de laquelle est demeurée cy attachée pour y avoir recours, et Jehan et Anthoine Lailler aussi escuyers sieurs de la Fresnaye et de la Chesnaye frères puisnés dudit sieur de la Roche, demeurant en ladite paroisse de Noyant la Gravoyère, lesquels eulx et chacun d’eulx esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division confessent avoir vendu quitté ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vendent quittent ceddent délaisent et transportent dès maintenant et à présent à tousjoursmays perpétuellement par héritage et prometent esdits noms garantir de tous troubles décharges d’hipoteques … et empeschements quelconques et en faire cesser les causes à honnorable homme sire François Gouyn sieur de la Roche marchand demeurant eu lieu de Mortiers Crosle paroisse de Saint Quintin ce stipulant et acceptant qui a achapté (f°2) et achapte pour luy et pour Marie Gohier sa femme absente leurs hoirs et ayans cause savoir est la terre de la Cruardyère[1] et Turbottyère[2] paroisse de Niafles composée de maisons manables rues issues jardins mestairye et closerye de la Cruardière et mestairye de la Turbottyère boys de haulte fustaye et généralement tout ce qui déppend desdits lieux et ainsi que les mestayers et collons les exploictent à présent et appartenayent à deffunct Guy Lailler vivant escuyer sieur de la Roche de Noyant leur frère aisné par le moyen de la recousse qu’il en auroit faite sur les Boucaults et consorts et lequel vivant en jouissait, mesmes les droits de présentation de chappelle et autres honorifiques qui en dépendent, sans aulcune chose en excepter retenir ne réserver comprins en ladite vendition la moityé des bestiaulx desdits lieux excepté le chef de brebis si aulcunes sont sur le lieu de la Turbottyère que le mestayer tient et le nombre de 10 brebis et leur suite, d’a… de celles qui sont sur le lieu de la Cruardyèren 4 vaches … sur leur moitié, et encores la moitié de 2 bœufs de la valleur de 51 livres le couble (pour « couple ») pour laquelle moityé l’acquéreur leur a présentement payé et remboursé la somme de 25 livres 10 sols dont ils se contentent et partant l’acquéreur demeure subrogé en leurs droits ; (f°3) à tenir par l’acquéreur lesdites choses vendues des fiefs et seigneurie de l’Isle Tizon saint Amadour et aulx charges cens rentes et debvoirs qui sont deus tant auxdits fiefs, à la baronnie de Craon et ailleurs, seigneuriaulx féodaulx et fonciers, antiens (pour « anciens ») et accoustumés que les parties advertyes de l’ordonnance n’ont autrement peu déclarer ne exprimer, que l’acquéreur néanmoins payera et acquittera pour l’advenir quites du passé à l’égard dudit lieu de la Cruardyère depuis ladite recousse si aulcune chose en estoit deue ; transportent etc et est faicte ladite vendition cession et transport pour le prix et somme de 5 850 livres à savoir pour le fonds 5 700 livres et pour lesdits bestiaulx cy dessus la somme de 150 livres, laquelle somme de 5 850 livres ledit acquéreur aussi estably et soubzmis sous ladite court s’est obligé et a promis payer dans lundy prochain en l’acquit desdits vendeurs à Jehan de Souhrette escuyer sieur dudit lieu et de Poubieu ? ayant droit ayant les droits de Jehan (f°4) Doublard la somme de 2 033 livres … suit une très longue liste de dettes

[1] Cruardière(la), f., c de Niafle. — Fief vassal de la baronnie de Craon, avec chapelle et maison seigneuriale dont le premier étage a été supprimé récemment. — Cass. — Dans la chapelle, bâtie dans l’enclos du manoir, vers 1669, par René Gouin, seigneur de la Cruardière, fut desservi pendant quelque temps le bénéfice de Sainte Catherine, fondé, 1542, en l’église par Hélie Lallier, curé de Niafle. — Seigneurs : Guillaume Lallier, qui y demeurait, 1532,1559. — François Lallier,1560, eut en 1562 « la teste tranchée au quarray du Pilori (à Angers) pour avoir porté les armes contre le roy, assisté comme les autres à la prise de la ville et de l’église SaintMaurice par les huguenots ». — René Gouin, écuyer, secrétaire du roi, seigneur de Livré,1669. — René Bélocier, chevalier, trésorier général de France, mari de Renée Gouin,1682. — Claude Bélocier, seigneur de Vallière, décédé en la maison seigneuriale,1697. Catherine Bélocier de Vallière y mourut,1717, et Pierre Guérin en 1736. La métairie appartient actuellement à la famille Daudier, qui se propose de rendre au culte la chapelle.

[2] Turbottière(la), f., c de Niafle. — A Jean de la Fléchère, marié à Niafle à Madeleine Hullin,1559. — Mise en vente nat, le 29 fructidor an IV, sur Louis-André, Louis-Charles-Maurice et Louise-Hyacinthe de Lantivy.

Jean Gouyn, le cordonnier, avait une splendide signature : il devait fabriquer de bien belles chaussures : Angers 1526

Les Gouyn ont fait l’objet d’un ouvrage de Gilles d’Ambrières « Les cinq premières générations de la famille Gouyn d’Angers », dans lequel il étudie à travers actes notariés et chartriers la position sociale de cette famille. Je dois beaucoup à cet ouvrage, paru en 1993, qui m’a conforté dans ma méthode de recherches sur les familles.
Des années plus tard, je devais découvrir, à travers mon ascendance CADY que je descendais des mêmes GOUYN que M. Gilles d’Ambrières.
Dans son ouvrage, il avait, comme je le fais aussi, laissé une place en fin d’ouvrage, aux familles non rattachées. Et, parmi ces Gouyn non rattachés Gilles d’Ambrières cite bien Jean Gouyn, fils de Jean et Gillette Remembras, et maître cordonnier à Angers. Et bien sûr, il s’agit d’un fabriquant de chaussures et je dois dire que sa signature est vraiement splendide, et aussi tout à fait originale par 2 points :

    par le fait que le floriture, habituellement placée en fin de signature, occupe ici une place centrale entre le prénom et le nom,
    par le fait qu’il écrive en toutes lettres son prénom, car habituellement le fait d’écrire en toutes lettres son prénom est le fait des nobles et des femmes, ces deux derniers cas sans floriture.

Ici, il vend des vignes situées aux Ardillers.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 janvier 1523 (avant Pâques, donc 9 janvier 1524 n.s.) en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement estably honneste personne Jehan Gouyn marchand cordonnier demourant en la paroisse de sainct Michel de la Paluz de ceste ville d’Angers soubzmectant confesse avoir ajourd’huy vendu et octroyé et encores vend et octroye dès maintenant et à présent à tousjoursmais perpétuellement par héritaige à honorable homme et saige Me Jehan Bressouyn licencié ès loix sieur de la Templetey qui a achacté pour luy et Nicolle sa femme absente leurs hoirs etc le nombre de 2 quartiers et demy de vigne ou environ sis et situés aux Ardeilliers en la paroisse de St Samxon les Angers lesquels il a naguères retirez de Pierre Doysseau marchand apothicaire demourant à Angers, joignant d’un cousté aux vignes dudit Doysseau et d’autre cousté à ung champ qui fut feu Me Françoys Binel abouctant d’un bout au chemyn tendant d’Angers au boys l’abbé et d’autre bout aux vignes dudit Doysseau, ou fyé de l’abbé de St Cierge et St Bach lez Angers, et tenuz de là à 13 sols tz de cens rente ou debvoir paiables par chacun an au jour de l’Angevine pour toutes charges quelconques, réservé la dixme ; transportant etc et est faicte ceste présente vendition pour le prix et somme de 60 livres tz que ledit vendeur confesse avoir euz et receuz dudit acheteur de paravant ce jour en escuz d’or au merc du solleil bons et de poids valant la somme de 60 livres tz ainsi que ledit vendeur a confessé par devant nous estre vray, et dont ledit vendeur s’en est tenu par devant nous à bien payé et content et en a quicté et quicte ledit achacteur ses hoirs et tous autres ; à laquelle vendition et tout ve que dessus est dict tenir etc et à garentir etc et aux dommaiges etc oblige ledit vendeur soy ses hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnaiton etc présents à ce Jehan Huot lesné clerc et Jehan de Montortier demourans à Angers temsoins, fait et donné à Angers les jours et an susdits

Transaction Verdier, autres que ceux de la Miltière, 1601

La famille Verdier de la Miltière a été publiée par Bernard Mayaud. A son étude il convient d’apporter une rectification concernant le mariage de René avec Françoise Cormier et dite avoir laissé deux enfants. Françoise Cormier est décédée sans hoirs, comme je l’ai par ailleurs démontré, avec preuves à l’appui, dans mon étude de la famille Cormier, réalisée conjointement avec Pierre Grelier, puisque sa succession est uniquement collatérale.

Revenons aux Verdier qui font l’objet du présent article. Ces Verdier ne semblent pas liés aux précédents. J’ai trouvé sur eux un imbroglio successorale, qui fait 22 pages dont je vous fais grâce pour ne vous laisser que la substantifique moëlle, à savoir la page qui donne les personnages, donc les liens.

Nous avons vu le coût des copies d’actes il y a environ 3 semaines, dans un compte. Je peux donc vous assurer que le coût n’était pas anodin pour les intéressés. Partant, je me suis souvent demandée comment tous les collatéraux d’une succession pouvaient s’y retrouver… sans photocopie, enfin, vous m’avez comprise sans copie du document. Enfin, je parle bien entendu des familles qui savaient lire… les autres s’en remettaient pleinement aux notaires… belle confiance !

Sans copie, seul l’un des cohéritiers pouvait avoir les justicatifs. Or, dans ce qui suit, il semble que tout le monde y ait perdu le fil des possesseurs de telle ou telle parcelle, et que nous soyons dans un imbroglio. Rassurez vous, je vous l’épargne.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 12 février 1601 (Prevost notaire Angers), parce que Me Samson Legauffre notaire royal Angers père et tuteur naturel de Marie et Samson les Gauffres enfants mineurs de luy et de déffunte Magdeleine Verdier sa femme, se seroit immisser en la jouissance des choses héritaulx et droicts escheuz à sesdits enfants par partage fait entre ledit Legauffre esdits nom, Claude Gouyn et Renée Verdier sa femme, Me René Verdier sieur de Belleville enquêteur et advocat au siège présidial d’Angers curateur quant à pargages de René Verdier, et discret Me Jacques Verdier curateur à la personne et biens et François Verdier lesdits les Verdiers enfants et héritiers de défunts honnorable homme Jehan Verdier sieur du Plessis et de Marie Joyau sa femme et par représentation d’honneste homme Maurice Joyau et de dame Jeanne Apvril sieur et dame de Mauvinet père et mère de ladite Joyau par devant monsieur le juge et garde de la prévôté royale d’Angers le 26 juin 1600 et il aurait trouvé aucuns desdits héritages être possédés scavoir 10 boisselées de terre sises au lieu appelé le Turmaye paroisse de saint Mathurin sur la levée par Pierre Louis y demeurant, et voulant recueillir et s’en faire payer du nombre de 20 boisseaux de blé moitié froment et moitié seigle et d’un chappon de rente annuelle et foncière deue par les détempteurs de certains héritages situés audit lieu de Turmaye par une part, de 14 boisseaux trois quarts de bled aussi de rente foncière deue par les détempteurs de Montlière en la paroisse de Saint Mathurin, le tout mesure de Beon par lesdits détempteurs tenant desdites 10 boisselées de terre, que autres subjects auxdites rentes, et auroient fait (demande) de luy payer la ferme de ladite terre et les arrérages de deux années à luy deues desdites rentes, escheues à la feste saint Michel dernière en auroit Louis Justeau acquis lesdits 10 boisselées de terre de défunt François Prau sieur du Mottay et de Perrine Boureau sa femme demeurant à Beaufort, comme aussi ledit Louis et autre détempteurs desdites terres de Tourmays subjets à ladite rente de 20 boisseaux de bled froment et seigle et ung chappon auroient protesté avoir admorty ladite rente auxdits Piau et Bourreau qui sont désormais seigneurs et pour le regard de la rente de 14 boisseaux trois quarts deue sur les terres de Montliereu Michel Vattet auroit soutenu en être seigneur par le moyen de l’acquêt qu’il en auroit fait desdits Piau et Bourreau qui s’en disoient aussi seigneurs, etc…

    1. Claude Gouyn °vers 1570, fils de Simon et de Perrine Querchon, avait épousé (par contrat devant François Revers notaire, le 6 septembre 1596) Renée Verdier. Cette famille Gouyn n’a pas de lien connu avec les Gouyn étudiés par Gilles d’Ambrières. (selon son ouvrage,

Les cinq premières générations de la famille Gouyn d’Angers

    , 1993)

Ah, j’oubliais, les Gauffres, ainsi parlait-on en 1600, sont un peu partout sur mon site-blog, en particulier dans le livre de raison de Jean Cevillé.

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