Jean Felot sieur du Ponceau, médecin, baille des closeries : Le Lion-d’Angers 1559

Sur mon blog vous avez d’autres actes concernant Jean Felot docteur en médecine médecin de la reine de Navarre.  Transaction entre les héritiers et la veuve de Jean Felot, Le Mans 1596  et  Partage des biens de Jean Felot et Marie Gernigon Il est décédé très âgé, signe qu’il s’appliquait de bonnes pratiques médicales… Bien qu’il vécut au Mans, il possède des biens au Lion-d’Angers et environs dont les closeries qu’il baille dans l’acte ci-dessous.
Il n’a pas laissé de fils, et le patronyme semble éteint, et je me demande s’il n’est pas un descendant de ces FELE du Lion-d’Angers qui possédaient la Roche au Fêle au Lion d’Angers, et vous avez sur mon blog des articles sur cette terre de la Roche au Fêle. Altération des noms de lieux : au Lion-d’Angers (49) la Roche au Fesle curieusement transformée en Roche aux FéesYves Brundeau, fermier de la Roche aux Fels, vend des parts de la succession des défunts Bordier et Blouin, Le Lion d’Angers 1631Bail de la Roche aux Felles aliès au Fesle : Le Lion d’Angers 1621 Tout ce que j’ai déjà trouvé semble bien plaidé en ce sens, et Jean Felot pourrait bien être un descendant de cette famille FELE.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5 :

Le 39 mars 1559 avant [erreur du notaire car en 1559 Pâques était le 26 mars] Pasques en la cour royale (Herault notaire royal Angers) personnellement estably honorable homme messire Jehan Felot docteur en médecine seigneur du Ponceau demeurant au Mans d’une part et Me Jehan Gauchet licencié es loix demeurant audit Angers d’autre part, soubzmectans etc confessent scavoir ledit Felot avoir baillé et baille par ces présentes audit Gauchet qui a pris de luy à tiltre de ferme et non aultrement pour le temps de 3 ans entiers et parfaicts commeczans ce jourd’huy et finissant à pareille jour lesdites 3 années et cueillettes révolues le lieu et closerie de la Rivière Mouton sis en la paroisse du Lyon d’Angers et la quarte partie par indivis du lieu de la Gautterye paroisse de la Ferrière (f°2) … pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur en ceste villle d’Angers par chacune desdites 3 années au terme de Noël la somme de 45 livres  …

Inventaire après le décès de Perrine Menard épouse de Jacques Lemesle, La Haute Folie 1721

Je descends de ce couple, donc aussi bien des LEMESLE que des MENARD et j’avais déjà beaucoup sur eux, mais j’ai encore quelques actes non retranscrits les concernant, et je compte bien tout compléter. Ils sont fermiers de la Haute Folie donc ils y demeurent pour la gérer comme le font la majorité des marchands fermiers gérant une terre. J’aime beaucoup faire les inventaires après décès car on entre pleinement dans la vie de nos ancêtres, et j’aime comprendre leur évolution sociale, ainsi par exemple ils ont des napes, des serviettes, des bagues en or, donc ils sont de véritables petits bourgeois, et pour mémoire Jacques Lemesle sait signer, ce qui est aussi un signe de petite bourgeoisie de province. En outre, l’acte donne aussi les titres, et je constate quelques acquêts de pièces de terre. Vous avez un peu de vocabulaire des inventaires sur mon site ainsi que quelques inventaires que j’ai retranscrits.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 1er février 1721,  Inventaire fait à la Haute Folie des meubles et effets restés après décès de Perrine Menard femme de h.h. Jacques Lemesle, appartenant pour 1/2 audit Lemesle et pour l’autre 1/2 à Jacques Lemesle mineur âgé de 15 ans, et à Pierre Lemesle aussi âgé de 12 ans, ledit Lemesle père héritier usufruitier de Perrine Lemesle décédée depuis le décès de ladite Perrine Menard, ce fait à la requête de h.h. François Menard ayeul maternel desdits mineurs, h.h. François Menard marchand demeurant à la Gogandière paroisse de Marans, oncle maternel des mineurs, et Jacques Menard aussi demeurant à Marans oncle maternel desdits mineurs du costé maternel, pour laquelle estimation faire ont respectivement convenu, savoir ledit Lemesle de Jean Allard métayer à la Sablonnière paroisse du Lion d’Angers et lesdits Menard pour lesdits mineurs de Jean Rochepault métayer à Souvenil ? paroisse du Lion d’Angers, et y ont vacqué en leur honneur et conscience, comme cy après s’ensuit, en présence de nous Jacques Bodere notaire royal d’Anjou résidant à Montreuil sur maine. Item un charlit de noyer garni d’une paillasse une couette un traverslit 2 oreillers de plume d’oie ensouillés de couety, un lodier de toile garni de réparon, une (f°2) couverture de melinge, le tout aussi de pareille étoffe estimés ensemble 40 livres – Item un autre bois de lit, aussi garni d’une paillasse, une couette, un traverslit de plume d’oie, un lodier, une mante de mélinge blanc, un demi tour de lit de petit mélinge brun, estimés le tout ensemble 36 livres – Item un bois de couchette garni d’une couette de plume mitlie ? ensouillé de toile, un traverslit de pareille qualité, une couverte de toile estimés ensemble 20 livres – Item une cramaillère, un gril, une broche à rostir, une pelle de feu, une marmite de potin, une cuiller de pot de fer estimés ensemble 3 livres 10 sols – Item une table de noyer, une hayette[1], 2 bancelles estimés 10 livres – Item une paire d’armoires de noyer fermant à 2 battants, avec sa serrure 40 livres – Item 2 coffres de noyer fermant de clef 20 livres – Une huge de chêne et poirier 8 livres – Item une chaise de bois gauchée 1 livres – Item 20 livres de vaisselle d’étain tant creuse que platte estimées 20 sols la livre soit 25 livres – Item 3 poilles chaudières 4 chaudrons moyens, 3 poillons, un écumoire, un rond à dreller, une lampe, un chandelier, le tout d’airain 90 livres – Item un saloir et ce qu’il y a de salé dedans y compris ce qu’il y a de saing 30 livres – Item 2 sas à sasser farine, un rouet à filer, un travoueil et fuseaux de main et de rouet, une baratte, une gide de bois estimés ensemble 10 livres – Item 24 draps de toile de brin et réparon, et étoupe et réparon, estimés 48 livres – Item 8 napes de toile de brin, et brin et réparon, estimés 10 livres – Item 18 serviettes de toile de brin 9 livres – Item 6 essuie mains de toile de loupe 1 livre 10 sols – Item 2 bagues d’or 10 livres – (f°4) Item ce qu’il y a d’habits et linge à usage de ladite défunte Menard 40 livres – Item ce qu’il y a de thil ? de noyer 12 livres – Item un cheval poil brun âge inconnu avec sa selle et bride 55 livres – Item une vache poil rouge 25 livres – Item 2 autres vaches et une thore dont moitié appartient au sieur Jacques Lemelle l’aîné, l’autre moitié audit Lemesle et ses mineurs 35 livres – Item 17 milliers d’angues ? de bled seigle et fourmond 100 livres – Item 5 journaulx de terre ensemancée à présent 50 livres – Une pille (sic, surement pour pipe) de cidre et une busse de vin moitié pleine 30 livres – Item 2 crochets à pécher 4 livres – Item 60 livres de fils fin 120 livres (f°5) Item 40 livres de fils de brin et réparaon blanchi et écru 30 livres – Item 46 livres de poupée que ledit Lemesle a déclaré avoir donné à des fileuses 40 livres – Item un cent de lin en bisaque 30 livres – Item une pelle à bécher, 2 tanches une fourchée l’autre plate, une fourche un crocq une vouge un brocs un hachereau une hache une serpe 7 livres – Item 2 seilles un godet 1 livre – Qui sont tous les meubles et effets trouvés en ladite maison de Haute Folie dépendant de la succession desdits Lemelle et de ladite Menard – Suivent les effets trouvés en la maison du Pillory située au bourg de Chanteussé dépendant de la ferme que tient ledit (f°6) Lemelle appartenant à monsieur Gillot de Boutigné, une fourniture de bled seigle mesure d’Angers 200 livres – Item 4 septiers de bled noir 30 livres – Item 3 busses de vin blanc et la busse 36 livres – Item 60 livres de chanvre et torchon 12 livres – Item estimation des bestiaux des lieus de Chanteussé le Frogery et dudit Pillory dépendants de ladite ferme 1 200 livres dont ledit Lemelle a charge de 1 150 livres et le colon fondé de moitié de 50 livres soit 25 livres – Suivent les dettes actives de ladite communauté – Est dû audit sieur Lemesle par différents marchands de Laval et environs 200 livres – (f°7) Item lui est dû sur son rôle comme collecteur de la taille de la paroisse de Montreuil de l’année 1719 la somme de 200 livres – Item lui est dû par Pierre Lemesle son frère 200 livres – Item ledit Lemesle a déclaré avoir d’argent monnais 129 livres – Suivent les dettes passives de ladite communauté : est dû audit sieur de Boutigné 400 livres pour restes de ferme échue à la Toussaint dernière 400 livres – Item la somme de 100 livres à différents particuliers – Qui sont tous les meubles et effets mobiliers trouvés dépendant de ladite communauté lesquels se sont trouvés monter à 1 500 livres (f°8) moitié de laquelle somme appartient auxdits mineurs … (f°9) … Suivent les titres et papiers trouvés en ladite maison de la Haute Folie dépendant de ladite communauté : Copie du contrat de mariage d’entre ledit sieur Lemesle et ladite Menard de 1704 par lequel ledit François Menard a donné en avancement de droit successif à sadite fille 100 livres, passé devant Bodere notaire royal audit Montreuil – Contrat d’acquêt fait par lesdits Lemesle et Menard d’un pré appelé la Milletière en la paroisse du Lion de Jacques Marion et Anne Pifeteau sa femme pour 320 livres le 7 mars 1714 – Contrat d’acquêt fait par ledit sieur de la Milletière d’une portion de terre contenant environ 3 boisselées aux Ripelières paroisse du Lion pour 200 livres passé devant nous notaire le 7 août 1714 – (f°10) Contrat de constitution au profit dudit Lemesle sur Pierre Lemelle son frère de la somme de 200 livres passé devant Durant et Maugrain notaires royaux Lion d’Angers le 13 novembre 1715 – Contrat d’acquêt fait par ledit Lemesle des sieurs François et Vincent Vienne du Lion d’une portion de terre contenant 2 boisselées située en la grande pièce proche la Haute Folie pour 40 livres passé devant René Durant notaire royal au Lion d’Angers le 14 août 1717 – Item acte fait entre ledit sieur Lemesle établi, Jacques Lemesle son père, Pierre Lemesle et Mathurin Verdon, par lequel apert que ledit Verdon a vendu son droit d’usufruit comme héritier de ses enfants et de Jeanne Lemesle vivant sa femme pour la somme de 450 livres passé par devant nous notaire le 22 mars 1718 – Item contrat d’acquêt fait par ledit Lemesle de Claude Fourmond, Michelle (f°11) Vieron sa femme, de Julien, Michel Burgevin et Marie Ollivier sa femme héritiers en partie de Jacques Ollivier et Charlotte Piquantin d’un cloteau de terre appelé Chauvon paroisse du Lion d’Angers pour 100 livres passé par René Durant notaire le 14 octobre 1718 – Qui sont tous les meubles titres et enseignements trouvés en ladite maison …Fait et passé audit lieu de la Haute Folie en présence desdites parties et encore de h. h. Pierre Ollivier marchand, Jean Aubert menuisier demeurants audit Montreuil tesmoins, le 1er février 1721 »

[1] Petite bêche qui sert à biner l’intérieur des haies pour les nettoyer (M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural, 1997)

Altération des noms de lieux : au Lion-d’Angers (49) la Roche au Fesle curieusement transformée en Roche aux Fées

Au Lion d’Angers vivait au 11e et 12e siècles une famille Fesle, qui possédait le lieu de la Roche et lui donna son nom : la Roche au Fesle

Mais, vers le 19e siècle, on avait depuis longtemps oublié cette ancienne famille, et on se mit à supprimer le L de la famille Fesle. On vit alors apparaître une Roche aux Fées, et certains crurent même apercevoir des fées dans certaine pierre du domaine…

Au cours de mes recherches, j’ai rencontré un grand nombre de fois le terme ROCHE AU FESLE ainsi orthographié, et venant de le tapper encore une Nième fois, je reviens sur ces lieux aux noms déformés au fil des siècles par des cirsonstances malencontreuses… Et ils sont nombreux ces lieux au nom altéré au fil des siècles, citons la Bordagère à Pouancé qui fut la Barbe d’Orgère, etc…

Voici la retranscription d’une vente touchant la Roche au Fesle (AD49-5E5) :

Le 2 mai 1631 après midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers, ont esté présents Mathurin Bourdier boucher et Françoise Gardays sa femme de luy authorisée par devant nous quant à ce demeurant au Lion d’Angers, lesquels establys et deuement soubzmis chacun d’eux seul et sans division confessent avoir vendu vendent quittent cèddent délaissent et transportent promis et promettent garantir de tout trouble hypothèque et empeschement quelconque à noble homme Me Jacques Bernard Sr du Breil greffier en la prévosté dudit Angers y demeurant paroisse St Maurille à ce présent, lequel a achepté pour luy la quatriesme partie en un quart qui est un seizième au total de 5 pièces de terre labourable et d’un petit pré clos chacun à sa part de haye et fossez, le tout tenant et joignant l’un l’autre contenant aussy le tout 7 journaux ou environ sittuez entre le bourg dudit Lion et la Roche au Fesle et joignant d’un costé la pièce de terre et pré appelé le Boucquet et pescheries apartenant audit Sr Bernard et d’autre costé la terre du lieu apellé la closerie du cimetière apartenant à la dame de Lauffensière et la ruette descendant du grand cimetière du Lion à la prée de la Gaignerie abouttant d’un bout ladite prée de la Gaignerye et d’autre bout le ruisseau qui descend du pont de Courgeon à la rivière d’Oudon vers midy comme ladite seizième partie desdites 5 pièces de terre et pré se poursuit et comporte avec ses apartenances et dépendances sans aucune réservation en faire et quelle est escheue et advenue auxdits vendeurs de la succession de deffunt Me Mathieu Bertran prêtre et en tout et tel droit part et portion qui auxdits vendeurs compette apartien en la rente de cent sols deue par ledit acquéreur en l’hérédité dudit déffunt Bertran sur ladite terre du Boucquet par luy acquise de la dame de Montbourcher tenues lesdites choses du fief et seigneurie dont elle relève aux cens rentes charges et debvoirs seigneuriaux et féodaux entiens (anciens) et accoustumez en deniers seulement que les parties adverties de l’ordonnance n’ont peu exprimer lesquels debvoirs ledit acquéreur payera pour l’advenir quitte du passé ceste présente vendition cession delaye et transport faicte pour et moyennant la somme de 87 livres 10 sols payée content au veu de nous notaire par ledit acquéreur auxdits vendeurs qui ont receu ladite somme en pièces de 16 sols et autre monnoye courante suivant l’édit du roy dont ils se contentent et en quittent iceluy acquéreur tellement que audit contrat de vendition cession delaye et transport et ce que dict est tenir et obligent lesdits vendeurs chacun d’eux l’un pour l’autre seul et sans division renonçant au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et postériorité foy jugement condemnation fait audit Angers en nostre tabler en présence de Me Luc Briand et Jan Nepveu praticiens demeurant audit Angers ladite Gardaye a dit ne scavoir signer, soit scellé dans le moys suivant l’édict du roy et vin de marché don proxenette et médiateur des présentes a esté payé content par ledit acquéreur la somme de 60 sols du consentement dudit vendeur.

Et voici un autre acte concernant cette terre. Il s’agit du premier bail fait par Jacques Bernard, venant d’acquérir la seigneurie de la Roche aux Felles
Voici la retranscription intégrale de cet acte qui est un bail à ferme :
Le 15 janvier 1621 après midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers, furent présents

honorables personnes Me Jacques Bernard sieur du Breil et de la terre et seigneurie de la Roche aux Felles sittuée en la paroisse du Lyon d’Angers, greffier de la provosté d’Angers, y demeurant paroisse St Maurille d’une part,
et Jean Leroyer sieur de la Roche marchand demeurant en la paroisse dudit Lyon d’Angers d’autre part, (il s’agit de la famille Leroyer dont je descends, mais j’en descends par une grand mère antérieure à ce Jean Leroyer, qui m’est dont un petit cousin)
lesquelz establiz et deuement soubzmis respectivement confessent avoir fait et font par ces présentes le marché de ferme suivant qui est que ledit sieur du Breil a baillé et baille par ces présentes audit Leroyer ce stippullant audit tiltre et non autrement pour le temps et espace de 2 années de 2 cueillettes entières parfaites et consécutives qui ont commencé au jour et feste de Toussainctz dernière et finiront à pareil jour ledit temps expiré, ladite terre fief et seigneurie de la Roche aux Felles avecq ses appartenantes et déppendances ainsy qu’elle se poursuit et comporte et qu’il l’a acquise sans réservation en faire fors et réservé les ventes honneurs et autres adventures de fief qui pourront estre deus à cause de ladite terre pendant lesdites 2 années, de quoy ledit bailleur disposera a sa volonté ensemble des cens rentes et debvoirs deubz en deniers à ladite terre autres que les rentes en grains d’avoine et poulles qui sont compris au présent bail, et desquelles rentes de grains et poulles ledit preneur jouira seulement, à la charge d’iceluy preneur de jouir user et disposer desdites choses comme un bon père de famille sans rien desmollir ny malverser,
de tenir et entretenir les maisons tant de ladite terre que mestairies closeries qui en déppendent ensemble la fuye à pigeons dudit lieu de la Roche en bonne et suffisante réparation de carreaux terrase et couverture d’ardoise et genetz, et les y rendre à la fin dudit temps d’autant ledit preneur a recognu y estre ja tenu pour avoir cy-devant jouy de ladite terre,
comme à semblablement rendre à la fin dudit temps les réparations de la mestairie et closerie bien et duement faictes luy ayant esté au préalable fait faire et icelles à luy livrées par ledit bailleur,
de payer les cens rentes et debvoirs si aucun sont deubz chacun ans pour raison desdites choses et en fournir les acquictz et quictances audit bailleur à la fin dudit temps, (c’est magnifique, il ne touche pas tout des sujets de la seigneurie, mais doit tout payer au seigneur dont la Roche aux Fesle relève)
de faire faire par les mestayers et closiers de ladite terre les fossez et plantz d’arbres qu’ils sont tenuz faire suivant leurs baux et outre de faire planter durant ledit temps cent plantz d’arbres comme saules et luisetz (luisette : au 18e siècle, sur la Loire, osier poussant sur les grèves. (Lachiver, Dict. du Monde rural, 1997) – luisette : pour osier ; cultivé sur les bords de la Loire. A Blaison, au 16e siècle il y avait 70 nois de luisette (Ménière, Glossaire angevin, 1880)) tant le long de la prée que levée et autres endroictz nécessaires, les moings incommodes que faire ce pourra,
de rendre à la fin dudit temps la mestairie de la Roche ensepmancée de 21 journaux ou autre nombre de terre faczonnée des faczons ordinaires en temps et saison convenable suivant et au désir du bail qui luy avoit esté faict de ladite terre par la damoiselle de la Verroulière cy devant dame de ladite terre, (en d’autres termes, le bailleur vient d’acquérir la seigneurie de la Roche au Fesle de la dame de la Veroullière)
comme aussy rendra ledit preneur la closerie de la Touserie ensemancée de ses sepmances ordinaires et que ledit lieu a acoustumé porter recognoissant lesdites parties que la moitié desdites sepmances appartiennent audit bailleur,
et est fait le présent bail pour en outre les charges cy dessus payer et bailler par ledit preneur audit bailleur en sa maison en cette ville au jour et feste de Nouelle de chacune desdites années la somme de 450 livres tournois, 20 livres de beurre en pots, 6 chappons, le premier paiement pour la première année commenczant au jour et feste de Nouel prochain et à continuer
sans pouvoir ledit preneur oster ne enlever de sur ladite terre aucuns foign pailles chaulmes en autres engres ains y demeuront pour l’ysage d’iceluy,
ne aussy coupper ne abattre ny permettre estre couppé ne abattre sur les apparte-nances de ladite terre aucuns boys fructuaux ne marmentaux par pied branche ne autrement fors les haies et trouées qui ont accoustumé estre couppées et esmondées qui pourront estre couppées et esmondées lors qu’elle seront en couppes et en temps et saison convenable,
et pour le regard des sepmis des boys taillis a esté accordé que ledit pre-neur ne pourra prétendre autre que celles qui courront pendant ledit bail le surplus desquelles sepmis ledit bailleur s’est réservé et quant aux boys qui sont joignant la forêt de Longuenée ledit preneur en aura pareillement les sepmis,
sans pouvoir ledit preneur cedder ne transporter le présent bail à autre sans l’express consentement dudit bailleur,
lequel a recognu par ces présentes que les bestiaux estant sur les lieux de ladite terre ne lui appartiennent pas,
à la charge dudit preneur de faire faczonner les vignes déppendant de ladite terre de leurs faczons ordinaires en temps et saison convenable et y faire faires des provings autant qu’il s’en trouvera de bon à faire,
d’entretenir à son pouvoir les pigeons estant en ladite fuie, et les nourrir au temps d’yver comme l’on a accoustumé tout en laissant aller une vollée de jeunes par chacune année,
tiendra ledit preneur un pappier de recepte des rentes qu’il recepvra durant ledit bail qu’il sera tenu fournir audit bailleur à la fin d’iceluy
comme aussy sera tenu ledit preneur norir ledit bailleur ses gens et chevaux en cas qu’il face quelque voyage à ladite terre de la Roche pendant ledit bail,
sans pouvoir ledit preneur tirer ne permettre estre tiré sur les garennes de ladite terre ne furetter en icelles la dernière année du présent bail,
ne aussi pouvoir demander requérir ne prétendre aucun rabays ou diminution du prix et charges du présent bail soit pour stérilité guerre mort ou autre cas fortuis qui puisse arriver auquel rabays ledit preneur a renoncé et renonce par ces présentes qui aucunement n’eussent eseté faictes ne consentyes par ledit bailleur, et du tout lesdites parties sont demeurées d’accord l’ont ainsy voully consenty accordé tellement que audit bail et ce que dict est tenir faire et accomplir …
fait audit Angers maison dudit notaire présents honorable homme Yves Brundeau sieur de la Gaullerie demeurant an ladite paroisse du Lyon d’Angers, et Me Ambroys Gaudin Sr de la Gaudinaye et René Boutin demeurant audit Angers
Il y avait aussi une clause concernant un éventuel retrait lignager sur le bailleur, auquel cas le bail devenait nul. etc…

Début de l’acte notarié, donnant clairement la Roche aux Felles, voyez ma retranscription ci-dessus. (propriété des Archives Départementales du Maine et Loire)

J’ai des choses sur la famille FESLE, extraites de cartulaires et concernant les 11e et 12e siècles, et je vous en reparlerai une autre fois, car ce billet devient bien long, et moi fatiguée… A+


Cette carte postale est issue de collections privées qui sont publiées sur mon site.

Odile Halbert – Lorsque vous mettez mes travaux sur un autre site ou base de données, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

Les Delahaye, hôteliers au Lion-d’Angers, faisaient surement office de relais de poste sans en avoir le nom.

Je viens de ressortir l’ouvrage de Théotiste JAMAUX-GOHIER, « La poste aux chevaux en Bretagne, 1738-1873 », dont je vous ai déjà parlé ici à 3 reprises :

Quid des Messageries de l’Université d’Angers au XVIIème siècle ?

Il vous suffit de tapper JAMAUX dans la case RECHERCHE à droite de mon blog et vous y accédez.

En effet, quand je viens encore vous illustrer la famille DELAHAYE du Lion d’Angers, qui possédaient les 2 hôtels, je suis certaine qu’ils fonctionnaient comme un relais de poste et que chez eux on pouvait changer de cheval lorsqu’on venait de Craon ou de Pouancé ou de Château-Gontier, et même je suis persuadée qu’ils avaient leurs habitués et connaissaient les clients.

Celle qui vous écrit ces lignes, moi, Odile, a beaucoup à vous dire sur le cheval car elle est née « dedans », et ce à la fois des grands parents maternels, qui possédaient 18 chevaux pour livrer jusqu’à Quimper la quincaillerie en gros, que des grands parents paternels, qui fournissaient foin et avoine sur Nantes.

René Delahaye, qui suit, est l’hôte du Lion d’Or, et c’est mon oncle. J’ai déjà beaucoup d’actes notariés le concernant, qui attestent une grande activité en mouvements financiers. Il avait aussi une famille que je dirais nombreuse, ce qui n’était pas rare à l’époque certes, mais qui illustre l’activité débordante de cet hôtelier, que j’insiste pour vous décrire comme en fait ce qu’on appelera plus tard ailleurs RELAIS DE POSTE.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

« Le 9 mars 1641 après midy par davant nous François Delahaye notaire royal tabellion et garde notes à Angers fut présent estably et soubzmis honneste homme Mathieu Cousin marchand Me chapellier en ceste ville y de meurant paroisse de saint Maurille, lequel a céddé et transporté et par ces présentes cèdde et transporte sans garantie à honorable homme René Delahaye marchand demeurant au bourg du Lion d’Angers maison ou pend pour enseigne le Lion d’Or, à ce présent ce stipulant et acceptant la somme de 70 livres tant de ce qu’il a asseuré luy estre justement deu par les enfants et biens tenans de deffunte (blanc) Leriche vivante veufve de deffunt Robert Gallon et François Gallon son fils par obligation passée par devant (blanc) notaire royal en ceste ville le (blanc) 1600 sur laquelle seroit intervenu divers jugements au siège présidial de ceste ville, oultre cèdde ledit Cousin audit René Delahaye les intérests de ladite somme qui en ont coureu jusques à ce jour frais et despens par luy faits au recouvrement de ladite somme en diverses instances, pour par ledit René Delahaye se faire payer de ladite somme intérests d’icelle courus et qui courront cy après frais et despens contre et sur les biens desdits deffunts Leriche et Gallon, et contre eulx faire toutes et telles poursuites à ses frais despens périls et fortunes, soit soubz son nom ou dudit ceddant ainsi qu’il verra estre à faire et à ceste fin l’a mis et subrogé met et subroge en son lieu et place droits d’hypothèque et promis mettre entre mains dudit Delahaye la grosse de ladite obligation, pièces et procédures qu’il peult avoir entre mains, dans 8 jours prochainement venant, la présente cession et transport faite pour et moyennant pareille somme de 78 livres pour le sort  principal et pour les intérests frais et despens en ont présentement les parties composé et accordé à la somme de 30 livres tz faisant lesdites deux sommes ensemble la somme de 100 livres tz quelle somme ledit René Delahaye pour ce deument estably et soubzmis promet payer et bailler audit Cousin en sa maison en ceste ville dans le jour et feste de saint Bertelemy prochain venant, et d’autant que pour avoir payement par ledit cousin de son deub il auroit fait interupter Jehan Huillier et la veufve Georges Levanner pour raison des choses par eulx acquises desdits Leriche et Gallon et Marye Gallon veufve feu Charles Jorret pour ledit Delahaye les poursuivre au déquerpissement desdites choses si bon lui semble ainsi qu’il verra estre à faire sans toutefois que ledit Cousin en soit renu en aulcune façon des poursuites qu’il pourroit faire ; à laquelle cession et transport promesses obligations et ce que dessus tenir etc à peine etc obligent lesdites parties respectivement etc mesmes ledit Delahaye au payement de ladite somme audit terme eulx ses biens etc renonçant etc dont etc fait et passé audit angers en nostre tabler en présence de de Jehan Chevalier et Denis Chartier clercs demeurant audit lieu tesmoins, ledit Cousin a dit ne savoir signer »

Autrefois on lavait le linge à la rivière, quand on en avait une à proximité : sinon covoiturant en charette à boeufs pour faire plusieurs km

Internet fourmille de sites vous expliquant la lessive autrefois. Tous ont un point commun : la rivière.

Alors, comment faisaient ceux qui n’avaient pas de rivière à proximité ? J’ai un acte des archives en série U qui vous relate comment on faisait et je viens vous le commenter.

Donc, en l’absence de rivière à proximité, on se regroupait pour remplir une charette de linge et les femmes par dessus les piles de linge. On pratiquait donc entre particuliers et/ou voisins ce que nous appelons en 2019 le COVOITURAGE. Mieux, on louait ainsi à plusieurs la charette car toutes les métairies ou closeries de l’épopque ne possédaient pas une charette.

Et encore mieux, comme je vous l’expliquai hier, en Anjou, ce ne sont pas les chevaux qui travaillaient mais les boeufs.

L’acte que je vous mets ci-dessous relate un tragique accident survenu entre Gené, bourg sans rivière, et Le Lion d’Angers, où il y a rivière et lavoirs. Nous sommes en plein hiver le 1er février 1803, à 18 h la charette à boeufs cahote dans les ornières du chemin creux qui rentre du Lion à Gené par la Jaudonnière. Mais une ornière plus profonde qu’une autre fait basculer la charette et 4 des femmes assises tous en haut des piles sont basculées vers l’avant et tombent. La roue de la charette écrase la tête et le bras de l’une d’entre elles, tuée sur le coup.

Parmi les particuliers qui ont envoyé le linge à laver Jean Guillot, marchand fermier, qui possède un cheval, mais ce cheval ne sert qu’aux déplacements personnels, en aucun cas au trait. Et Jean Guillot a envoyé sa servante sur la charette de covoiturage « lessive au Lion d’Angers » depuis Gené.

En résumé :

  • en l’absence de rivière dans le bourg, on doit aller laver le linge parfois à plusieurs km à la rivière la plus proche
  • on se regroupe à plusieurs et on emprunte une charette
  • la charette est tractée par des boeufs
  • Jean Guillot a un cheval pour ses déplacements de marchand fermier mais ne s’en sert pas pour tirer la charette à linge au Lion

Et le covoiturage n’est pas une invention récente, nos ancêtres le pratiquaient même pour la lessive ! Et nul doute que pour aller de la campagne à Angers aux jours fixés par les baux pour apporter chappons, beurre en pot, poulets et fouace, ils pratiquaient aussi le covoiturage et comme nous le voyons dans l’acte que je vous mets ci-dessous, il ne s’agissait pas de charette à cheval mais bien de charette à boeufs.

Gené n’est pas situé sur une rivière. Pour laver le linge il fallait se rendre au Lion sur les bords de l’Oudon, donc à 7 km du bourg. On s’y rendait à plusieurs en charette à boeufs. Le 1er février 1803, Jean Guillot, alors adjoint au maire, envoit sa servante, Marie Rousseau, 22 ans, faire la lessive au Lion d’Angers. Elle rejoint la charette à boeufs de Valennes que Pierre Fessard, sabotier de son métier, a empruntée pour les y conduire. Au retour, il fait déjà nuit  et la charette emprunte le chemin creux qui passe par la Jaudonnière,  lorsqu’une ornière fait basculer vers l’avant la charette, et 4 filles tombent. L’une, la servante de Guillot, est blessée par une roue à la jambe et reste au lit le lendemain, souffrante, et deux autres ont de légères contusions, mais la quatrième, Madeleine Rousseau, est morte, la tête et un bras passés sous la roue. Ses compagnes lui enveloppent la tête dans un tablier, et aidées de Pierre Fessard la remettent sur la charette, pour faire les 6 km qui restent jusqu’à Gené, puis ils la déposent chez Jean Guillot, qui possède la grande maison de la Chouannière au bourg de Gené. C’est là que Louis Vallin, le médecin, vient établir le certificat de décès qu’il remet à Jean Guillot en tant qu’adjoint au maire.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 4U17-12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

 Le 1er brumaire XI (1er février 1803) nous Claude Mathurin Jérôme Faultrier juge de paix et officier de police judiciaire du canton du Lyon d’Angers, assisté de notre greffier, sur l’avis à nous donné par Jean Guillot adjoint du maire de la commune de Gené par sa lettre de ce jour qu’environ 6 h du soir du jour d’hier plusieurs femmes montées sur une charette revenant du Lyon d’Angers laver la lessive, en descendant un chemin près la Jaudonnière dite commune du Lyon, 45 d’entre elles tombèrent par une secousse par le devant de la charette, que la fille Magdeleine Rousseau se trouvant la tête sous une des roues en fut écrasée et resta morte, en conséquance de ce nous sommes transporté audit Gené maison dudit cité Guillot où le cadavre était déposé accompagné de Louis Vallin officier de santé audit Lyon d’Angers, où étant avons trouvé ledit cadavre sur un lit dans une chambre servant de boulangerie audit Guillot, examen fait dudit cadavre par ledit Vallin, il résulte que la cause de la mort a été occasionnée par la fracture du pariétal droit, et d’une partie du coronnal, fait par la pression de la roue de la charette qui comprimant le cerveau a donné le coup de mort, de plus a reconnu ledit Vallin que l’humerusse (sic) droit à sa partie supérieure était fracturé totalement, et qu’il n’a rien reconnu de plus sur les autres parties du corps, et de suite sont comparus sur notre demande les cy après témoins de l’avènement : 1/ Marie Chatelain femme de Sébastien Huau commune de Gené âgée de 43 ans, a déclaré que le jour d’hier environ 6 h du soir, revenant du Lyon laver la lessive de Pierre Fessard, étant sur une charette avec plusieurs autres, dans un chemin creux près la Jaudonnière une secousse fit tomber plusieurs d’entre elles au nombre desquelles était Madeleine Rousseau, qu’elle entendit qu’aussitôt le conducteur fit arrêter les boeufs, qu’elles descendirent toutes pour les secourir, qu’elles en trouvèrent plusieurs avec des meurtrissures, et ladite Rousseau morte ayant au bras fracassé et la tête, et morte, qu’elles lui enveloppèrent la tête avec un tablier et la remirent dans la charette qui la ramena audit Gené… – 2/ Marie Durand femme de Pierre Fessard sabotier audit Gené, âgée de 50 ans, a déclaré que le jour d’hier environ 6 h du soir revenant du Lyon laver la lessive et montée sur une charette avec plusieurs autres une pente occasionna une secousse qui en fit tomber 4 d’entre elles par le devant de la charette, qu’aux cris qu’elles firent le bouvier arrêta ses boeufs et descendirent pour les secourir, que 3 furent meurtries seulement, et ladite Rousseau morte sur la place la roue luy ayant passé sur un bras et sur la tête, qu’on la remit dans la charette qui l’amena à Gené … 3/ Perrine Provost veuve de François Gagneux, âgée de 50 ans, journalière, a déclaré que le jour d’hier environ 6 h du soir revenant de laver la lessive pour Fessard et montée sur une charette avec plusieurs autres, 4 d’entre elles tombèrent pas le devant de la charette dans un chemin creux, qu’elles firent arrêter les boeufs et descendirent pour voir s’il y avait du mal, elle y trouvèrent ladite Rousseau morte ayant un bas et la tête fracturés par l’effet de la roue qui avait passé dessus, qu’elles la relevèrent et la mirent dans la charette qui la ramena à Gené … 4/ Nicolas Rousseau, fils de Pierre Rousseau et Perrine Guillery, serrurier demeurant audit Gené, âgé de 12 ans, a déclaré que le jour d’hier étant allé audit Lyon séparément avec sa soeur Magdeleine, ils montèrent tous les deux sur une charette chargée de lessive qui se rendait à Gené, que sur les 6 heures du soir, un cahot en avait fait tomber plusieurs des femmes qui étaient dessus, que la charette étant arrêtée il est descendu et trouva sadite soeur Magdeleine morte ayant un bras et la tête fracturés par une roue de la charette… /5 Marie Huau fille de Sébastien Huau grêleur audit Gené, et de Marie Chatelain, âgée de 23 ans, a déclaré que le jour d’hier revenant de laver la lessire au Lyon d’Angers et montée sur la charette qui revenait de la lessive avec plusieurs autres, sur les 6 h du soir environ, passant dans un chemin creux un saut en fit tomber 4 d’entre elles, qu’elle en fut meurtrie à la hanche et à un pied, et que Magdeleine Rousseau tombée avec elle la tête dans l’ornière une roue passa dessus et la tua… /6 Marie Rousseau, fille à gage chez ledit Guillot, fille de René Rousseau journalier et Mathurine Thierry, âgée de 22 ans, a déclaré que le jour d’hir revenant de laver du linge audit Guillot et montée avec plusieurs autres sur une charette qui emmenait à Gené la lessive de plusieurs particuliers, elle déclarante étant sur le timon, que sur les 6 h du soir dans un chemin creux près la Jaudonnière un saut en fit tomber 3 de dessus la charettte, que Magdeleine Rousseau la plus proche d’elle l’ayant pris par la main la fit tomber comme les autres, mais qu’elle resta sous la charette ou une pierre et une froisseur ? de la roue lui a occasionné une douleur considérable au côté gauche, qui la retient au lit où l’avons trouvée, et que ladite Magdeleine Rousseau qui l’avoit pris par la main atant tombé la tête la première, la tête roula dans l’ornière où une roue la fracassé ainsi qu’un bras… 7/ Pierre Fessard sabotier audit Gené, âgé de 30 ans, a déclaré que le jour d’hier conduisant le harnois du lieu de Valennes ramenant des lessives à différents particuliers passant sur les 6 h du soir dans un chemin creux près la Jaudonnière, entendant crier vit en se détournant des femmes tombées de la charette, sauta de suite entre ses boeufs pour les arrêter, qu’il ne le put dans l’instant vu que la charette était chargée, mais que sitôt qu’il put le faire fut de suite voir, qu’il y avait 3 relevées et vit ladite Magdeleine Rousseau qu’on venait de relever de l’ornière sans vie, la tête fracassée et un bras cassé, qu’il la prit avec une autre femme et la mirent dans la charette et la ramena à Gené… – De tout quoi nous juge de paix susdit et soussigné avons fait et dressé le présent procès verbal par lequel appert qu’il n’y a eu aucune mauvaise volonté dans cet évenement malheureux »

NON SEULEMENT LE CHEMIN ETAIT CREUX MAIS IL FAISAIT NUIT ET JE ME DEMANDE COMMENT LE BOUVIER POUVAIT CONDUIRE SES BOEUFS DANS LE NOIR car le 1er février le jour ne dure que 9 h 20 et  la nuit est déjà tombée à 18 h

 

 

Acte de notoriété constatant l’abscence de Pierre Hamelin, assassiné en 1794 : Le Lion d’Angers

Voici la carte IGN qui donne le moulin de Saint Hénis, et il a certainement été tué dans cette zone, mais je ne suis pas parvenue à trouver les noms qui sont indiqués dans l’acte qui suit.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 3U5-12– Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 22 février 1810 devant nous Mathurin Jérôme Faultrier juge de paix du canton du Lyon d’Angers assisté de Richard Delavigne greffier, est comparu dame Françoise Hamelin épouse de Mr Victor Coudret capitaine au 34e régiment d’infanterie de Ligne, demeurant ville et commune du Lyon d’Angers, laquelle nous a dit qu’e le sieur Pierre Hamelin, allant à Segré pour ses affaires, profita d’une troupe de militaires républicains, se rendant audit Segré, que cette troupe fut attaquée par les chouans près le moulin de Saint Thénis en la commune d’Andigné, et en s’en revenant fut tué près le pont d’amvurelet dans la commune du Lyon d’Angers, qu’il fut enterré sur les lieux avec plusieurs autres qui perirent dans cette rencontre, qu’étant sans connaissance des affaires elle ne prit aucune précaution pour faire porter son décès sur les registres de l’état civil, que demoiselle Marie Hamelin sa soeur étant sur le point de contracter mariage ne peut y parvenir sans prouver le décès dudit Hamelin sonpère, ou produire un acte de notoriété publique qui constate le décès dudit Hamelin, mais que ne pouvant trouver de témoins en nombre compétent pour prouver le décès dudit Hamelin elle se résout à demander un acte de notoriété publique qui constate l’absence dudit Hamelin son père qui a eu lieu en décembre 1794 ou janvier 1795, pouquoi s’est pourvue devant nous en demande, que en conformité de l’article 155 du code Napoléon, et a requis de nous un acte de notoriété passé pour constater le décès ou l’absence dudit Pierre Hamelin son père, et pour prouver la sincérité de ses dires, nous a présenté les 4 témoins cy après et ne sait signer. De suite sont comparu lesdits 4 témoins par nous indiqués (f°2) savoir François Voisine métayer au lieu de la Bintière âgé de 45 ans, Joseph Boulay métayer au lieu de la Gasillonnais, âgé de 38 ans, Pierre Pasquier marchand âgé de 36 ans et Jean Bruneau marchand tous en la commune du Lyon d’Angers, lesquels après serment prêté en nos mains de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, ont fait séparément leurs déclarations comme il suit. 1/ Ledit François Voisin a déclaré que dans le temps sus évocqué il vit passer avec le détachement de troupe républicaine qui allait à Segré ledit Pierre Hamelin, qu’au retour de la troupe au Lyon il ne l’aperçu point, qu’il apprit qu’il avait été tué proche Andigné dans le même jour lors de la rencontre de ladite troupe et les chouans, qu’il avait entendu dire qu’il avait été enterré avec plusieurs autres dans la chataigneraie des Vaux au dessus du pont d’Amouvelle en la commune du Lyon d’Angers, et qu’il ne l’a pas vu réaparaître depuis… 2/ Ledit Joseph Boulay a déclaré qu’à l’époque cy dessus nommée faisant partie de la troupe chouanne, que étant embusqué près le moulin de Saint Thénis attaquèrent la troupe républiquaine qui était dispersée, qu’il la firent reculer en la poursuivant jusque autour de la chataigneraie des Vaux, qu’après avoir dépassé le pont d’Amourette il vit et reconnu ledit Pierre Hamelin étendu mort … 3/ Ledit Pierre Pasquier a déclaré que dans le temps cy dessus nommé il était pareillement dans la bande des chouans, mais qu’il n’était point avec eux dans cette rencontre, mais qu’il sut le lendemain par d’autres chouans que ledit Pierre Hamelin fut tué dans la rencontre qui eut lieu entre lesdits chouans et la troupe républicaine, (f°3) que lesdits chouans dont il le tenait l’avaient vu et reconnu étendu mort entre le pont d’Amourette et la chataigneraie des Vaux en la commune du Lyon d’Angers, qu’il apprit aussi que le lendemain ou le surlendemain de l’affaire il fut enterré dans la susdite chataigneraie des Vaux et qu’il ne l’a pas revu depuis…. 4/ Ledit Jean Bruneau a déclaré que dans l’heure de 1794-1795 après Noël sans se rappeler précisément l’époque, il demeurait à Andigné et y était, qu’il y eut une rencontre entre les troupes du gouvernement et une harde de chouans, que la plupart des militaires étant dispersés, furent attaqués près le moulin de Saint Thénis en ladite commune d’Andigné, et éconduit jusqu’à la chataigneraie des Vaux près la Quinollais en celle du Lyon d’Angers, qu’au premier coup de fusil il partit d’Anditné et vint au Lyon avec un nommé Boureau prenant un chemin abandonné, mais qu’il sut dès ce jour par différentes personnes qui se trouvaient dans cette recontre que ledit Pierre Hamelin père de la requérante avait été tué entre ledit pont  d’Amourette ? et ladite chataigneraie des Vaux, que le jour suivant il apprit qu’il avait été enterré dans ladite chataigneraie et qu’il ne l’a pas vu reparaître depuis cette époque. Et est tout ce qu’il dit savoir … Sur tout quoi nous juge de paix susdit et soussigné avons donné acte à ladite dame Coudret de sa réquisition et avons fait et rédigé le présent acte de notoriété publique constatant que le sieur Pierre Hamelin son père a disparu du pays peu de temps après Noël 1794 et qy’uk a été tué dans une rencontre qui eut lieu à cette époque entre les troupes du gouvernement et les insurgés connus sous la dénomination de Chouans, en allant à Segré sous la protection de la troupe du gouvernement, et qu’il fut enterré dans la chataigneraie des Vaux sur les confins de la commune du Lyon d’Angers     voir mon blog