Quittance de François Grimaudet pour la ferme du Petit-Bois, Mayenne 1593

Il gère ici les affaires de sa mère, Guyonne Bonvoisin. Mais le plus curieux en cet acte, assez compliqué, est encore le lien avec la ville de Mayenne.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte par Pierre Grelier et Odile Halbert : Le 1er février 1593 après midy, En la cour du roi nostre sire Angers endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour, personnellement establi noble homme Grançois Grimaudet sieur de la Croiserie, ayant les droits et actions de dame Guyonne Bonvoisin sa mère, demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de saint Pierre,
soumettant etc confesse etc avoir aujourd’hui eu et receu d’honorable homme Guillaume Loyer sieur de la Touche, marchand, demeurant à Mayenne, par les mains de honorable homme Guy Chapelle aussi marchand, étant de présent en ceste ville d’Angers,
la somme de 333 escus ung tiers évaluée à la somme de 1 000 livres pour deux années eschues le 28 novembre dernier des fruits et ferme de la terre du Petit Bois et autres choses vendues à ladite Bonvoisin par noble homme Pierre d’Anthenaise sieur du Port Joullain, René Restif sieur de la Graffinière et Pierre Lemotheux pour la somme de 2 000 escuz sol, par contrat passé par devant nous le 28 mai 1585,
de laquelle somme de 2 000 escus et ferme d’icelle, défunte dame Magdeleine Carel vivant dame de l’Espinay estait tenue et obligée acquiter lesdits d’Anthenaise, Restif et Lemotheux par le contrat de vendition fait par ledit d’Anthenaise à ladite défunte Carel de la terre et seigneurie de la Haye
le paiement de laquelle somme de 333 escuz ung tiers ledit Chappelle a déclaré faire pour ledit Loyer, en l’acquit des héritiers de ladite défunte dame Madeleine Carel
quelle somme de 333 escuz ung tiers pour lesdites deux années des fruits et fermes de ladite terre du Petit Bois et appartenances d’icelle échues le 28 novembre dernier ledit Grimaudet a eue prise et receue en présence et à vue de nous en douzains, quarts d’escuyz et cent francs de 20 sols, le tout au poids et prix et cours de l’ordonnance royale, dont ils s’est tenu à contant et bien payé et en a quicté et quicte lesdits Loyer, d’Anthenaise, Restif, Lemotheux, et tous autres,
sans préjudice des fruits et ferme depuis, si aucuns sont dus faits contre lesdits d’Anthenaise, Restif et Lemotheux en vertu du jugement et exécutoire, et sans desroger tant pour le principal que fruits depuis ledit 28 novembre dernier,
et a ledit Grimaudet quicté cédé délaissé et transporté et par ces présentes quicte cède délaisse et transporte audit Guillaume Loyer en la personne dudit Chapelle ses droits et actions pour le regard de ladite somme de 333 escuz ung tiers par luy payée pour les deux années de ladite ferme pour s’en faire par ledit Loyer payer et rembourser contre et ainsi qu’il verra estre à faire et à ses despends périls et fortunes, et sans que ledit Grimaudet soit tenu en aucun garantage et action ne restitution de prix fors de son fait, ledit Chapelle audit nom, nous notaire stipulant et acceptant pour ledit Guillaume Loyer absent, tout ce que dessus est dit,
à laquelle quittance et tout ce que dessus est dit tenir etc oblige etc renonçant etc foy jugement et condamnation etc fait et passé Angers maison dudit sieur de la Croiserie, en présence de Me Jacques Gohory commis au greffe civil de ceste ville et René Serezin demeurant Angers tesmoins

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A la Saint Jean Baptiste, on payait son loyer

La Saint Jean est un fête, mais c’était aussi un terme pour payer.

    Autrefois on ne payait pas au mois. Plusieurs fêtes de saints étaient des termes.
    Ainsi, la saint Jean Baptiste était un terme souvent utilisé pour les baux à louage, et allait de pair avec le terme de Noël pour les paiements en 2 termes.
    Ici, nous avons le prix d’une maison à Angers, pour 34 livres par an en 1521, ce qui est élevé et atteste une maison de maître.

Le 30 janvier 1521, devant Lefrère Nre Angers, Me Jullien Cormier se faisant fort de Jehan Cormier son frère Sr de la Rinière et Katherine Coural sa femme héritière de †Me Joachim Coural, ledit Me Julien Cormier a promis faire rattifier ces présentes audit son frère, baille à ferme à François Peheu et Mathurin Marseul Dt Angers une maison court jardin et étable sise en la paroisse de Sainte Croix près la porte de St Eloy, ainsi que la tenait ledit †Joachim Coural, pour 5 ans pour 2 termes de 17 livres à St Jean Baptiste et Noël

Le 22 mars 1646 devant Louys Couëffe notaire Angers, Me René Pétrineau, bail à louage à Me René Hiret Sr de la Grand Hée, un corps de logis appartenant audit Pétrineau, dans lequel demeure ledit Hyret, proche iceluy ou demeure ledit Pétrineau, composé d’une salle basse, 2 chambres au dessus un grenier, une cave voustée, à côté de laquelle salle est une petite cuisine à cheminée & un privé, pour 90 livres payables à la St Jean Baptiste. (René Pétrineau, le propriétaire, est le beau-frère de René Hiret, le locataire, qui est mon ancêtre. Tous deux sont avocats à Angers, mais René Hiret a conservé à Senonnes sa maison de famille où il va plusieurs mois par an vivre. Je sais également que cette maison est située sur la place de l’église de Saint Michel du Tertre à Angers. Le prix est le même que celui de la maison précédente, comptetenu des 125 ans qui séparent les 2 loyers, et l’inflation importante de ce siècle précisément, doublant les prix.)

Ces locations de maison de maître à Angers sont d’un prix élevé. Mais n’en concluez pas que le locataire n’a pas de biens immobiliers. En fait, il s’agit de familles qui possèdent des biens immobiliers sur leur lieu de naissance, et les ont conservé, tout en montant travailler à Angers, le plus souvent dans la judicature. Ainsi, on travaillait plusieurs mois à Angers (6 à 8 mois) puis on estivait très longuement sur ses terres. En fait, ce mode de vie des notables est un peu l’ancêtre des résidences secondaires, si ce n’est qu’on estivait bien plus longement que de nos jours.

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