Nantes,
église de la Madeleine Nantes,
église de La Madeleine, Mission de 1911
Nantes,
église Saint Similien, autel de N. D. de Miséricorde
- Prairie
de la Madeleine Quatrième
arrondissement. Paroisse de la Madeleine. Du pont de la Belle-Croix
au pont de la Madeleine, à l'opposé de file Gloriette, et entre le canal
de Saint-Félix et le bras dit de la Madeleine.
La prairie de la Madeleine est aussi dite Ile-Gloriette. On projeta,
en 1621, d'y établir un jeu de mail, en amont de la chaussée, mais il
ne fut pas exécuté.
- La
rue, la prairie, le pont, le quai, ont emprunté leur nom à la Chapelle
de la Madeleine, qui faisait le coin Est de la chaussée et du quai ;
cette chapelle, siège d'un prieuré fondé le 9 octobre 1119 par le Duc
Conan III, dit le Gros, en faveur de l'Abbaye de Toussaint d'Angers,
comprenait un petit chapitre de chanoines réguliers qui subsista jusqu'au
XVIe siècle. En 1412, une Ecole, où l'on enseignait la musique et la
grammaire, lui était adjointe. A la fin du XVIIIe siècle, ce n'était
plus qu'une chapelle dépendant de Saint-Croix. Elle fut mise en vente
le 4 janvier 1791, et, en 1821, elle servait de magasin et d'habitation.
Démolie en 1865 pour la construction du quai, elle datait du XVe siècle.
C'est en souvenir de cette chapelle que la nouvelle Eglise paroissiale
commencée sur la Prairie au Duc en 1841, et terminée en 1851, a été
nommée « La Madeleine ». (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Place
de l'Oratoire Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Clément. Placis à l'extrémité de la rue du Lycée.
L'ancienne Eglise de l'Oratoire, qui
servit un instant de caserne de gendarmerie (jusqu'en 1845 ou 1846),
qui avait abrité pendant près d'un demi-siècle les richesses du Musée
départemental, qui aujourd'hui est devenue une annexe des Archives du
Département, dépendait du Collège du même nom, lequel avait succédé
en 1617 à celui de Saint-Clément. Commencée en 1651, l'église fut terminée
en 1678 ; des Oratoriens continuèrent d'y enseigner jusqu'en 1793. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Rue
Noire, alias du Général Bedeau. Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue de Rennes, 69,
à la rue des Hauts-Pavés. La rue qui,
au milieu du xvine siècle, n'était qu'un tronçon du chemin de Rennes,
comme le constate un plan manuscrit de 1731, fut modifiée par les travaux
de Cacault et de Ceineray. C'était une voie fort étroite et dont la
viabilité laissait beaucoup à désirer. Elle porta différents noms :
rue Saint-Jacques, rue de la Quintinie, puis rue Noire. En 1816, c'est
encore une rue sans éclairage et très mal pavée. On vient de faire disparaître
la ferme, dite Tenue du Gué Moreau, et plusieurs maisons du XVIe siècle
qui auraient dépendu de l'ancienne léproserie de Saint-Lazare sur les
Hauts-Pavés ; plusieurs ont voulu y voir un hôpital de lépreux, et y
ont rattaché le nom de « rue Noire» (voir aussi rue des Hauts-Pavés).
- En
1903, ce dernier nom disparut et fut remplacé par celui du Général Marie-Alphonse
Bedeau, né à la Robertière, en Vertou, le 19 août 1804, mort dans son
pays natal le 30 octobre 1863.
- Les
travaux entrepris pour la construction du couvent, qui fut occupé par
les Capucins, commencèrent en 1873. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Rue
Saint-Clément Deuxième arrondissement.
Paroisse de Saint-Clément à partir du portail de la Visitation ; au
delà paroisse Saint-Donatien. De la rue de Paris à la place Louis-XVI.
On l'appela, dans le temps, le haut chemin
de Paris, rue Rogatien (pour la partie qui allait de la rue de Coulmiers
à la rue Saint-Clément), rue Démosthène pendant la Révolution, et définitivement
rue Saint-Clément.
- L'église
de ce nom serait très ancienne, tout au moins comme édifice religieux,
puisqu'on la dit bâtie par l'évêque Cerunius, au Ve siècle, mais d'après
certains elle n'aurait été tout d'abord autre qu'une chapelle, détruite
en 1226 par Pierre de Dreux pour y établir la nouvelle enceinte de la
Ville, elle fut reconstruite sur l'emplacement actuel : Enfin, en 1841,
elle fut reconstruite à nouveau (les travaux durèrent de 1841 à 1857),
et la flèche fut élevée en 1874.
- A
l'ouest de l'église était un hôpital, dit de Notre-Dame Hors la Ville,
puis de Saint-Clément, où les évêques de Nantes couchaient, la veille
de leur entrée solennelle. Il fut transformé en Collège et confié aux
Oratoriens en 1625. A l'est de l'église, un prêtre fonda, en 1674, une
communauté de prêtres dont les bâtiments furent vendus en 1798 et où
s'installèrent en 1806 les Ursulines. Signalons encore, en face de l'Eglise,
là où est aujourd'hui l'Hôtel du Grand Monarque, une chapelle dite du
Champ fleuri, sûr un terrain contenant un cimetière de ce nom, et que
l'on abandonna après la création de celui dit de la Bouteillerie, en
1774.
- Sur
le terrain, qui plus tard devint le cimetière de la Bouteillerie, s'étaient
installés, eu 1445, dans une chapelle dite Chapelle au Duc, ou Chapelle
des SS. Donatien et Rogatien les Chartreux ; leur monastère, dont les
dépendances étaient considérables, avait son entrée sur la rue Saint-Clément
et s'étendait entre cette rue et la rue du Coudray. Lorsque l'église
eut été vendue, démolie, et qu'on en eut morcelé les dépendances, les
religieuses de la Visitation, dépouillées de leur ancien couvent, vinrent
en prendre possession, vers 1807. Il existe, à la Grande Chartreuse
de Grenoble, une vue à vol d'oiseau de notre établissement ; il serait
à désirer de l'avoir dans les collections nantaises, puisqu'on y retrouve
les moyens de voir le quartier de Saint-Donatien tel qu'il était à cette
époque reculée.
- Plusieurs
noms sont à retenir, nous les avons rencontrés dans les actes de vente
de terrain et nous les citons sans chercher à les dater ou les classer,
c'est la tenue du Champ des Pies, c'est le Jeu de Paume non loin du
Séminaire, c'est la Riveterie, le Pincé, en face le lieu dit Saint-Georges
(il y avait une chapelle de ce nom sur le chemin de Carquefou) etc.,
nous ne citons que les noms disparus aujourd'hui.
- Il
y a dans cette rue, notamment dans la partie qui se rapproche de la
place Louis XVI, et du côté des numéros pairs, de longues cours, très
peuplées, entre autres celle dite Saint-Joseph, 70, la Cour du Chapeau-Rouge,
45, d'autres encore au 49, au 82, au 86. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Rue
Sainte-Croix Troisième arrondissement.
Paroisse de Sainte-Croix. De la place Sainte-Croix à lu nie de la Juiverie.
Toute cette rue est composée de vieilles
maisons dont les amateurs du passé doivent se biller de dessiner les
façades aussi curieuses que dégradées, car elles sont condamnées à une
destruction prochaine et complète.On la dénommait rue Lesueur.
- Petite
rue Sainte-Croix Mêmes arrondissement
et paroisse. A l'angle de la rue précédente,
et en retour sur la basse grande rue, on trouve une toute petite ruelle
composée de quelques immeubles sans grande importance, et qui reçut
sonnom, le 27 octobre 1837, en raison de sa proximité de la rue et de
la place qui ont la même dénomination.
- Place
Sainte-Croix L'ancienne église Saint-Saturnin se trouvait presque
en face de l'église Sainte-Croix et occupait une partie de la place
actuelle et du terrain compris entre la basse grande rue et la rue de
la Poissonnerie : elle remonterait au VIe siècle. En 1784, elle dut
être abandonnée (un procès-verbal du 24 juillet nous dit qu'on décida
de procéder immédiatement à la démolition du clocher, et qu'on exercerait
des poursuites contre le Général de la Paroisse) , et le service fut
transporté aux Carmes ; en 1791, la paroisse était définitivement supprimée
et réunie à Sainte-Croix. C'est avec ses débris que cette même année
on décida d'entreprendre la place actuelle, dont on ne s'occupa sérieusement
qu'en 1821 et même les travaux se prolongèrent ultérieurement.
- L'église
Sainte-Croix (c'est l'ancienne chapelle de Conan le Tors, où le Duc
Alain Fervent et les chevaliers du Comté Nantais se réunirent pour la
croisade en 1096) a été modifiée à plusieurs reprises : le choeur et
la plus grande partie de l'édifice, du côté de l'Orient, datent de la
fin du XVIIe siècle ; la façade et la porte qui avoisine la grande entrée
suivirent de près. En 1793, cette église, bâtie dans le style gothique
de la dernière période, servit de club, puis on y emprisonna les Vendéens.
Abandonnée au clergé schismatique en 1795, elle fut rendue aux fidèles
en 1802, et le culte de N. D. de Bon-Secours, vénérée dans la chapelle
de l'île Feydeau jusqu'à la Révolution, y fut transféré. En 1835, la
Communanté vota des fonds pour aider la fabrique à faire disparaître
les boutiques, avec étages au-dessus, appliquées à la façade ; enfin
en 1840 on la restaura complètement et vingt ans après cette façade
fut surmontée du beffroi municipal, en remplacement de celui du Bouffay.
En 1861, la vieille cloche qui provenait du Bouffay y fut placée (cette
cloche pèse un peu plus de 8 000 kilos). (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Place
Saint-Félix Mêmes
arrondissement (1er)
et paroisse (St Félix).
De la rue Colombel à la rue Du fou. Saint
Félix, né à Bourges d'une famille illustre, fut sacré évêque de Nantes,
à l'âge de 37 ans, en 549. Nommé gouverneur de la cité par le roi Clotaire,
il fit de nombreux travaux dans l'Erdre et dans la Loire. C'est lui
qui acheva la cathédrale commencée par Evhemerus et qui en fit la dédicace
le 30 septembre 568. Il mourut en 583.
- La
place reçut cette appellation le 31 décembre 1856. L'église Saint-Félix,
dont le clocher et la façade furent restaurés en 1891, a été bénite
par Mer de Hercé, le 25 février 1844. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Rue
Saint-Jacques Quatrième arrondissement.
Paroisse de Saint-Jacques. De la place de Pirmil à la route de Poitiers.
On disait, tout au moins en 1790, ou rue Saint-Jacques ou rue de Pirmil,
le premier nom a prévalu, c'est du reste la dénomination de l'église
et de l'hospice.
- L'église
serait, dit-on, la plus ancienne de Nantes ; le prieuré de Saint-Jacques
de Pirmil, de l'ordre de Saint Benoit, se rattachait à l'origine à Saint
Martin de Tours ; au XIIe siècle il passa avec l'abbaye sous la dépendance
de Saint Jouin de Marnes. Les Bénédictins de Saint-Maur, qui s'y installèrent
en 1664, se qualifiaient curés primitifs de la paroisse de Saint-Sébastien
d'Aignes ; Saint-Jacques, après avoir été succursale de Saint-Sébastien,
devint paroisse le 25 mai 1791.
- L'hôpital
général, qui est l'ancien prieuré, fut construit en 1831, et le Sanitat
y fut transféré en 1834.
- Un
cimetière était annexé à l'église, puisque en l'an XII le Conseil de
Fabrique demande l'autorisation d'en démolir le mur, d'en ôter les terres
et.de faire déboucher une porte, ce qui ne peut être insalubre, dit
la requête, « attendu que depuis la Saint-Pierre 1793 il n'y a été l'ail
aucun enterrement ». (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Place
Saint-Similien Premier
arrondissement. Paroisse de Saint-Similien. De la rue des Arts à la
rue de Bel-Air. L'église de ce nom, dite
vulgairement Saint-Sembin, a reçu son nom de saint Similien, évêque
de Nantes, vers 330. On reporte sa construction au VIe ou VIIe siècle,
sur les ruines d'un édifice romain ; elle fut rebâtie au XVe siècle.
- Devant
sa façade latérale sud se trouvait la barrière Fouquet, détruite au
milieu du XVIIIe siècle. L'église fut fermée en 1793, transformée en
écurie pour l'armée, puis louée et rendue au culte en 1801. Elle fut
restaurée vingt ans après, et en 1825 on construisit le portique devant
la place, près duquel on éleva la croix de mission (19 avril 1827).
La première pierre de la nouvelle église fut posée le 5 octobre 1873
et l'on construisit le chœur actuel ; les travaux ,de la nouvelle nef
commencèrent en 1894 et durèrent quatre années: elle est orientée vers
le nord et son axe fait une croix avec celui de l'ancienne église orientée
à l'est.
- A
côté, existait un cimetière dont les murs furent relevés en 1768 et
qui fut fermé en 1790. Il s'y trouvait une chapelle très ancienne, rectangulaire,
élevée sur des substructions romaines, dont, une muraille subsiste encore,
au sud-est de la place.
- Dans
un acte de 1771, une maison est citée, d'un côté rue Saint-Similien,
et de l'autre « vis-à-vis le bénitier SaintSimilien ». Cette place nécessita
de grandes réparations, et en 1830, pour en assurer l'exécution, les
propriétaires offrirent à la Ville de les exécuter moyennant une indemnité
: on voulait créer un nouveau quartier en vue d'industries spéciales,
et modifier les rues voisines qui y aboutissaient.
- En
1829, en perçant la rue des Arts, on y découvrit un ancien aqueduc,
creusé vers la fin du XVIe siècle, pour amener à cet endroit l'eau d'une
fontaine située sur les Hauts-Pavés, mais qui ne servit jamais.
- A
l'angle de la place, existait une maison à tourelle, qui fut démolie
lors de l'ouverture de la rue Jeanne-d'Arc. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)