- Place
Graslin Cinquième arrondissement.
Paroisse de Saint-Nicolas. Débornée par les rues Crébillon, .J.-.J.-Rousseau,
Piron, Voltaire, Racine, Corneille et Molière.
Cette place est le point central du quartier, autrefois coteau abrupte
et peu habité, créé par Jean-Joseph-Louis Graslin; écuyer, avocat au
Parlement de Paris, Receveur-Général des fermes du Roi à Nantes, né
à Tours le 13 décembre 1728, mort à Nantes le 11 mars 1790.
- Il
fut le créateur de toutes les voies comprises entre les abords de la
Fosse et la place Royale ; on lui doit la construction de la salle de
spectacle (1787), qui porte son nom, et l'exécution d'une quantité d'autres
projets, pour lesquels il dut compromettre son repos et engager même
sa fortune.
- Les
délibérations qui ordonnèrent les travaux sont du 13 novembre 1779 et
du 26 février 1780 ; à Mathurin Crucy revient l'honneur du plan des
bâtiments.
- Cette
place fut appelée place de la Comédie, place impériale. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Place
du Port-Communeau Deuxième et troisième
arrondissements. Paroisse de Saint-Pierre. De la rue de Strasbourg au
Pont Morand. On a discuté sur ce nom et on a même voulu l'expliquer
par un jeu de mot, en changeant son orthographe ; tout est possible,
après tout.
- La
place représente l'emplacement de l'ancien couvent des Pénitentes dont
une partie devint plus tard l'Hôtel de Bretagne.
- En
1815, alors que le Gouvernement venait de créer dans chaque Département
un nouveau corps d'infanterie, destiné à renforcer la police et à décharger
les garnisons des villes d'une partie du service de place, on y installa
la compagnie départementale de la Loire-Inférieure, qui se composait
de 100 hommes, dont 3 officiers, et on désigna l'immeuble par le nom
de « Caserne des Pénitentes ». Cette compagnie disparut en 1818.
Elle fut d'abord dénommée place d'Aiguillon, du nom du Duc qui en ordonna
les travaux en 1757, puis place de la Concorde pendant la Révolution
; un arrêté municipal du 13 août 1818 lui rendit son nom actuel.
- Au
moyen-âge, beaucoup de marchandises étaient amenées à Nantes par l'Erdre,
et on les débarquait au Port Communeau, après leur avoir fait passer
la chaussée de Barbin. Le premier projet de marché date de 1745 ; le
12 avril 1777, on y installa les marchands de beurre et de fil, renvoyés
de la place du Pilori, et quelques années après on y transportait également
le marché aux coutils qui se faisait dans la rue de la Salorge. La place
ne fut guère modifiée jusqu'en 1808, où on songe à son embellissement
; mais les projets se succédèrent sans être exécutés, jusqu'en ces dernières
années ; le fond, occupé alors par l'hôtel de Bretagne, disparut pour
l'achèvement de la rue de Strasbourg. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)
- Place
Royale Troisième
arrondissement. Paroisse de Saint-Nicolas. De la rue d'Orléans à la
rue Crébillon, Place Saint-Nicolas, place
Louis XVI, Champ de la Liberté, place de l'Égalité, place Impériale,
tous ces noms pour une place qui n'était encore qu'à l'état de projet
en mars 1790 ; le dernier lui fut appliqué par arrêté du 3 juillet 1852.
- La
porte Saint-Nicolas, percée dans l'enceinte de Pierre de Dreux, et reconstruite
depuis 1144, s'ouvrait entre deux tours dites, celle du Nord : Tour
de Pierre de Bretagne, et celle du Sud : Tour d'Alix de Bretagne. Elle
était couverte extérieurement par un ouvrage avancé, appelé boulevard
Saint-Nicolas, sur lequel fut élevée la place. Cette porte et ses deux
tours furent démolies en 1790.
- On
peut encore apercevoir un fragment de l'ancien mur de ville dans la
rue Duvoisin, dont les machicoulis apparaissent très nettement, vus
des fenêtres des immeubles de la rue de l'Arche-Sèche. En 1736, nous
rencontrons des requêtes des habitants de l'ancienne place qui demandent
à clôturer les terrains (appartenant à la Duchesse du Bary dont ils
se déclarent les fermiers), pour échapper aux malfaiteurs qui y affluent
« depuis que la ville a fait baisser la place Saint-Nicolas, et jetté
les terres dans les douves de Saint-Nicolas et fait faire un chemin
de la Porte Saint-Nicolas à la place Bretagne ».
- Un
acte de 1769 cite un immeuble « situé sur la place Saint-Nicolas, au
joignant l'enseigne du Lion d'Argent ». Un autre de 1782 se rapporte
à une maison « qui doit entrer dans la formation de la rue à ouvrir
pour communiquer du Bouvet à la place Saint-Nicolas », et enfin un de
1780 mentionne « les constructions de la nouvelle place Saint-Nicolas
» en même temps que l'acquisition faite par la Ville « des possessions
du sieur Graslin sur la place Saint-Nicolas » ; puis, à la date du 10
octobre de cette même année, « l'état des noms des locataires et fermiers
des maisons et boutiques, chambres et appartemens sittués tant entre
les portes de Saint-Nicolas que sur la place du même nom, et auxquels
MM. les Maire et Echevins ont fait dénoncer de cesser leur jouissance
à la feste de Saint-Jean-Baptiste de 1789 ». Un des propriétaires présente
ses titres de propriété, parmi lesquels il y a un acte sur vélin du
30 avril 1699 et un du 8 aoùt 1749, accompagnés d'un état des lieux
du 28 février 1787, qui fournit des détails sur cet emplacement de la
place Royale.
- Sur
cette place existe une fontaine dont l'inauguration eut lieu le 16 mars
1865; elle est ornée de génies et de statues en bronze représentant
la Loire, l'Erdre, la Sèvre, le Cher et le Loiret; sur le sommet, est
placée l'image en marbre de la Ville. Toutes ces statues sont ducs au
ciseau d'un nantais M. du Commun du Locle.
- Le
plan de la place est l'oeuvre de M. Crucy. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)