- Rue
du Lycée Deuxième arrondissement. Paroisse
de Saint-Clément. De la rue Stanislas-Baudrg à la rue Henri-IV. Plusieurs
noms ont été attribués à cette rue : elle fut dite rue des Ursules,
rue du Séminaire, rue Pigalle, rue du Lycée, rue du Collège royal, puis,
à nouveau et définitivement, rue du Lycée ; un instant, vers 1788, on
la dénomma aussi rue de l'Aubépin. Les premières appellations rappellent
les divers établissements qui s'y sont succédés.
- Les
Ursulines : les religieuses, qui avaient demandé, en 1626, l'autorisation
de s'établir à Nantes, y vinrent en mars 1627 et bâtirent leur couvent,
à partir de 1629, dans les tenues dites de la Malvoisine, de la Colletrie
et de Bellevue.
- Le
séminaire : tout à côté et à l'ouest de leur couvent on bâtit le séminaire,
nouvellement créé en 1642, reconstruit en 1699 ; Les deux établissements
n'étaient séparés que par une ruelle étroite et tortueuse, dite de Saint-François,
qui allait de cette rue à la rue de Richebourg, les Ursulines à l'est,
le séminaire à l'ouest.
- Le
Lycée : lors de la création du Lycée en 1805, les immeubles des
deux établissements ci-dessus dénommés furent réunis par trois petits
ponts de bois, qui sont demeurés jusqu'à nos jours
presque le seul moyen de communication entre les deux maisons.
- Le
couvent des Ursulines, confisqué en 1791, fut transformé en 1793 en
hôpital, puis en caserne, où l'on mit des colons réfugiés de Saint-Domingue.
En juin 1796, on y plaça l'école centrale, qui devint le Lycée, mais
dont l'ouverture officielle n'eut lieu que le 1er mai 1808. Le jardin
des Ursulines, après avoir été d'abord loué à des fermiers, devint,
en 1807, le Jardin des Plantes : nous avons entendu répéter que le grand
pin, qui s'élève au bord de la grande pièce d'eau, en formait la limite
de ce côté. Le portail du Lycée datait de 1811.
- D'après
un plan manuscrit, dressé le 20 septembre 1792 par Buron, et qui doit
se rapporter à la vente des terrains, la propriété de la communauté
des Ursules contenait 585 108 pieds de surface ; l'estimation faite
à cette époque, sur le taux de 3 sols le pied, portait la valeur de
tout le terrain, avec les bâtiments, à 87 788 francs, 14 sols.
- Sur
ce plan, on voit la chapelle, qui devint celle de l'ancien Lycée; à
côté, à droite, si on se place devant la façade de la chapelle, le cimetière
des Religieuses devenu la conciergerie ; on y voit aussi la cour d'honneur,
avec ses cloîtres, qui ne fut pas modifiée; enfin, entre la chapelle
et la rue actuelle F. Cailliaud, les jardins, les bosquets, les vignes,
une pièce d'eau, etc...
- Des
bâtiments neufs ont remplacé les vieilles bâtisses et on peut admirer,
surtout du Jardin des Plantes, l'étendue des constructions nouvelles
établies et aménagées avec le plus grand soin, grâce à la libéralité
de l'État et de l'Edilité nantaise. L'inauguration du nouveau Lycée
eut lieu le 17 octobre 1892.
- En
1838, la Gendarmerie était installée dans cette rue sur l'emplacement
actuel d'un loueur de voitures.
- En
même temps que l'on élevait les bâtiments du Lycée on y construisit
le Palais splendide destiné à abriter les richesses artistiques, qui
depuis 1830 étaient déposées dans l'ancienne halle aux toiles : ce monument
a été inauguré en juillet 1900.
- On
y a réservé, au rez-de-chaussée, pour la Bibliothèque, un vaste emplacement
avec une entrée particulière sur la rue Gambetta.
- Nous
avons dit qu'en 1788, la rue s'était appelée rue de l'Aubépin, du nom
d'un propriétaire, ayant abandonné une certaine quantité de terrain
pour la formation de la voie. En 1830, son fils, sous-intendant militaire,
s'adressa à la Mairie pour faire rétablir le nom. La Ville, trouvant
sa réclamation fondée, décida que l'appellation serait réservée à la
rue depuis la rue Félix jusqu'à « la nouvelle rue projetée dans le Jardin
des Minimes». Mais le protestataire, ayant renoncé à sa demande, rien
ne fut changé.
- C'est
en 1860 que l'on projeta de redresser cette rue inégale, le projet aboutit
en 1865, les travaux ne commencèrent que quelques années après. (Edouard PIED, Notices sur les rues de Nantes,
1906)