Ce bail complète la longue notice donnée par l’Abbé Angot dans le dictionnaire de la Mayenne. Il n’avait pas le prieur en 1594, et pour cause, il demeure alors à Angers, comme beaucoup de prieurs et curés, vivant paisiblement à Angers loin de leurs bénéfices ecclésiastiques et les baillant à ferme.
Outre un paiement de 200 livres par an en argent, le preneur du bail paiera 40 livres de beurre et 20 lvres de poupées de lin par an.
Le lin est partout en Haut-Anjou à l’époque.

(cet acte a des coins mangés et par ailleurs des endroits effacés par humidité)
Le 8 décembre 1594 avant midy, en la cour royale d’Angers, endroit par devant nous François Revers notaire de ladite court, personnellement estably Me (mangé) Danjou prieur du prieuré et chapelle (mangé) prieur de Molières ordre St Augustin paroisse de Chemazé diocèse d’Angers d’une part,
honneste personne Pierre Lemarchant marchand demeurant au bourg de Molière en ladite paroisse de Chemazé d’aultre part,
soubmectant lesdites parties respectivement etc confessent avoir fait et font entre elles le bail à ferme tel que s’ensuit savoir ledit Danjou prieur susdit avoir ce jour d’huy baillé et baille par ces présentes audit Lemarchant qui a prins et accepté audit tiltre de ferme seulement et non aultrement pour le temps de 5 années et 5 cueillettes entières parfaites et consécutives qui ont commencé dès le jour et feste de Toussainctz dernière passée et qui finiront à pareil jour et terme lesdites 5 années finies et révolues
savoir est le temporel fruictz profits revenus prémisses dicmes boys taillis et aultres esmoluements dépendant dudit prieuré avecq le lieu et clouserie de la Grande dépendant dudit prieuré et toutes aultres choses qui en sont et dépendent sans aulcune réservation en faire
pour en jouyr et user par ledit preneur bien et duement pendant ledit temps de 5 années audit tiltre de ferme comme ung bon père de famille sans rien desmolir ne pouvoir abattre par pied branche ne aultrement aulcuns arbes fructuaulx marmentaulx ne aultres sur les choses dudit prieuré et clouserie (effacé) acoustumé d’estre coupés et esmondez qu’il pourra coupper en leur âge et saison
à la charge dudit preneur de faire dire et célébrer par chacune desdites 5 années le service divin deu et acoustumé estre dit à cause dudit prieuré et en acquiter ledit prieur vers tous qu’il appartiendra, de payer par ledit preneur aussi par chacuns ans les décymes ordinaires deues à cause dudit prieuré et en fournir audit prieur à la fin de chacuns ens les quittances et acquits
et mesmes des debvoirs cens ou rentes deubz à cause dudit prieuré que ledit preneur demeure tenu de payer par chacuns
et pendant ledit temps donner l’aumosne aux pauvres ainsi que ledit prieur est tenu à cause dudit prieuré
les maisons duquel prieuré et de ladite clouserie ledit preneur demeure tenu tenir et entretenir pendant le présent bail et les rendre à la fin d’iceluy en bonne et suffisante réparation comme elles luy seront baillées par ledit prieur ou aultres pour et de par luy
aussi à la charge dudit preneur de payer par chacuns ans audit prieur en ceste ville d’Angers le nombre de 40 livres de beurre bon loyal et marchand avecq 20 livres de bonnes poupées de lin
et est fait le présent bail pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur par chacun desdits 5 ans oultre les charges susdites la somme de 66 escuz deux tiers valant 200 livres franche et quite en la maison dudit prieur en ceste ville d’Angers paiable aux jours et festes de Pasques et Toussaint le premier paiement commenczant au jour et feste de Toussaint prochainement venant et lesdites poupées et beurre au Caresme prenant le premier paiement commenczant au C aresme prenant prochainement venant et à continuer
tout ce que dessus accepté et accordé par lesdites parties respectivement et le présent bail et tout ce que dessus est dit tenir etc obligent etc à prendre etc dont etc
fait Angers maison de noble homme Abraham Chalopin conseiller du roy en l’élection d’Angers en présence de Maurice Baudin praticien demeurant audit Anges temoins ledit preneur a dit ne savoir signer
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Il y avait aussi ,des curés qui devaient s’ennuyer ferme dans leur cure…et qui cherchaient une vie plus pimentée. (Angers ou Le Mans « by night » ne leur suffisaient pas)
En 1744,les habitants d’Assé le Bérenger traitent avec un ptre habitué à St Georges/Erve pour leur dire une première messe fêtes et dimanches…à leurs frais. « Lesquels pour l’absence de Mr le curé de ce lieu qui est aumosnier du régiment de sa Majesté, n’ont qu’une grande messe ,festes et dimanches et désirant une première messe basse, se seroit présenté Me Nicolas Hugeron ptre habitué en l’église de St Georges/Erve … »
dans »Questions fabriciennes » E.Laurain -Bulletin…de la Mayenne 1916-
Il s’agissait de la ferme de la Grange de Molières qui appartenait au prieur. Vraisemblablement elle lui servait d’entrepôt pour ses dîmes.