Jean Dugrais, meunier à Bouillé-Ménard, s’accorde avec Jean Hentry, 1621

Il s’agit de mon ancêtre, époux de Jeanne Gerard, et ici, il est précisé qu’il ne sait pas signer.
La raison du litige porte sur l’acquêt fait par Jean Dugrais du lieu de Laubrière à Bouillé-Ménard des Hentry, et malheureusement le notaire, en l’occurence Serezin toujours aussi méticuleux, ne précise par le nom du notaire qui a passé l’acte de vente ni d’ailleurs la date.
En tout cas, l’acte précise bien que Jean Dugrais est meunier aux moullins de Bouillé.

    Voir ma famille DUGRAIS
    Voir mes relevés des registres de Bouillé-Ménard
collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le vendredi 23 avril 1621 avant midy, par davant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents et personnellement establis Jean Dugres marchand demeurant aux moullins de Bouillé d’une part,
et Jean Hautry marchand demeurant en la ville de Château-Gontier d’autre part
lesquels du procès prendant entre eulx au siège présidial de cette ville sur l’insignuation et sommation faite par ledit Dugrès audit Cheutry (sic) de la demande que lui fait Pierre Prevost l’aisné marchand demeurant en cette ville se disant créancier de Estienne Houtry (sic) père dudit Jean pour raison de partie du lieu et closerie de Laubrière dite paroisse de Bouillé cy davant acquise par ledit Dugrès tant dudit Hentry que de René Hentry et Jacquine Poiez sa femme et Perrine Hentry femme séparée de biens d’avec Pierre Dumayne,
ont recogneu et confessé avoir par l’advis de leurs conseils fait l’accord et transaction qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Hentry a promis et promet de prendre le fait et cause dudit Dugrès en la demande dudit Prevost et d’icelle l’acquiter tant en principal que despens et pour ainsy le déclare en jugement a constitué procuration à part et hors des présentes et pour les despens que ledit Dugrès pourroit prétendre tant contre ledit Hentry père pour le tout que pour une moitié contre ledit René Hentry, de ladite instance, soit en demandeur ou défendeur,
les parties en ont convenu composé et accordé à la somme de 28 livres 10 sols
et où par l’évenement du procès ledit Dugrès seroit évincé des choses prétendues par ledit Prévost ou de partie d’icelles ledit Dugrès en pourra prétendre contre ledit Jean Hentry aulcun dommages et intérests meme seulement diminution de ce qu’il luy doibt par ledit contrat d’acquest du prix que seront les choses vendues et le remboursement des ventes à la proportion avec les despens
sauf le recours d’iceluy Hentry contre les autres covendeurs dudit lieu et seigneurie de fief, ainsi qu’il verra estre à faire, sans desroger par ledit Dugrès au sollide de ses contrats et exécution desdits jugements contre les autres vendeurs dudit lieu
et par ces mesmes présentes lesdites parties ont recogneu avoir compté ensemblement de ce que ledit Dugrès à payé audit Henrty en desduction du prix dudit contrat montant 425 livres,
savoir 37 livres 30 sols 4 deniers à Jean Guenault en présence et du consentement dudit Henry par acquit du 23 novembre 1619 passé par Popin notaire du Bourg Levesque par une part
27 livres audit Hentru par quittance passée par Delpière notaire dudit Bouillé le 26 janvier 1620
9 livres 5 sols par autre dont y a quittance
et 4 livres par autre pour la nourriture dudit Hentry 5 sepmaines qu’il a esté en la maison dudit Dugrès et des intérests que ledit Dugrès eust peu debvoir à raison de la stipulation faite par ledit contrat jusque à ce jour,
par l’issue duquel compte s’est ledit Dugrès trouvé redevable vers ledit Henry de la somme de 350 livres tz desduction faite de ladite somme de 28 livres 10 sols pour ladite composition de despens cy dessus,
sur laquelle somme de 350 livres ledit Dugres payera et a promis payer audit Hentry la somme de 100 livres dans quinzaine aultre 100 livres dans l’Angevine le tout prochainement venant, sans intérests,
et le surplus montant 150 lives iceluy Hentry a consenty et consent qu’il demeure entre les mains dudit Dugres jusques à ce que ledit procès soit vidé et terminé aussi sans intérests en considération des présentes et de ce que ledit Dugres ne pourra prétendre aulcun recours contre ledit Hentry pour la restitution des jouissances qu’il fera cy après dse choses ou dommages et intérests pour le non jouissance d’icelles, le tout en l’esgard dudit Hentry seulement
laquelle instance ledit Hentry demeure néanmoings tenu faire vider et terminer dedans ung an prochainement venant et où ladite somme de 150 livres tz ne seroit suffisante pour ladite exécution ledit Hentry promet et s’oblige d’y satisfaire sauf son recours
et au surplus demeurent les parties hors de cour et de procès sans aucun despens dommages et intérests, ce qu’elles ont respectivement stipulé et accepté tellement que à tout ce que dessus tenir et au dommage etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Louys Viot sieur de la Chauvière Nicolas Jacob et Jean Granger praticiens demeurant audit Angers tesmoings
lesdites parties ont dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des archives du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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6 réponses sur “Jean Dugrais, meunier à Bouillé-Ménard, s’accorde avec Jean Hentry, 1621

  1. J’habite la Reinière de BOUILLE et je pensais que c’était la famille de Kersabiec qui occupait ce manoir, la closerie dont vous faites état devait être entre la grande et la petite Reiniere
    Si un jour vous passez à La REINIERE arrétez-vous
    06 86 57 00 58

      Note d’Odile :

    Mes travaux complètent l’ouvrage de Célestin Port.
    Je suis trop âgée pour circuler, et je me contente des transports en commun
    Odile

  2. Le personnage principal de cet acte est sans doute votre ancêtre Jean Dugrais, mais cela vous intéressera peut être de savoir que des descendants de Jean Hentry apparaissent dans plusieurs de vos études de familles.
    En effet, Jean Hentry est:
    – le père de Michelle Hantery, épouse de Julien Vignais, citée dans votre étude sur la famille Vignais,
    – le grand-père d’Elisabeth Hantery, épouse de Denis Vignais, citée également dans votre étude sur la famille Vignais,
    – le quadriaieul de Françoise Hantrie, épouse de François Mercier, citée dans votre étude sur la famille Huet (son nom y apparait sous la forme Autri).

      Réponse d’Odile :

    Je vous remercie de me signaler ces variantes, qui m’ont interpellée.
    J’ai jetté par ailleurs un bref regard sur ce qu’avaient fait d’autres, et je me suis rendue compte que la confusion était grande partout.
    J’ai même vu qu’un généalogiste, plus apte à copier qu’à chercher, avait une HAUTRY dont le père est HANTRY, et que ni son logiciel ni le logiciel des bases de données où ils se produit ne l’avaient alerté sur cette anomalie.
    Devant ce désastre j’ai pensé qu’en fait vous aviez vous même constaté ce désastre, et que vous en étiez empêtré et me demandiez mon avis.
    Alors je tiens à vous remercier pour la confiance que vous me faîtes et je viens de passer ma matinée à chercher à confronter les actes à lire et je suis occupée à rédiger ma synthèse.
    Je vous donne donc rendez-vous ici, d’ici demain matin avec mon étude du patronyme HANTRY et pourquoi je peux conclure ainsi avec toutes mes preuves, comme je sais le faire.
    Encore une fois, merci de votre intervention et de votre confiance.
    Bien à vous
    Odile

  3. En remontant l’ascendance de Françoise Hantrie (c’est l’orthographe qu’elle a retenu pour sa signature, du moins quand elle a su signer, car elle ne savait pas encore le faire en 1766, lors de son mariage avec François Mercier) j’ai rencontré de nombreuses variantes. Pour commencer, le père de Françoise Hantrie signait Jean Hantry ; dans les générations précédentes on trouve aussi des signatures Hantery, Hanteris et Hanterie (cette dernière orthographe étant celle de la première signature de la famille, en 1647, par le fils du Jean Hentry de l’acte de vente). Les rédacteurs d’actes ont également mis leur grain de sel avec des Antry et autres variantes. Toutes ces orthographes sont légitimes, puisqu’elles sont équivalentes phonétiquement. Ce n’est pas le cas quand un u remplace le n, mais certains rédacteurs d’actes formant les deux lettres de la même manière, en l’absence d’autres éléments, l’interprétation du transcripteur est un choix à pile ou face. Les signatures de la famille possèdent des n bien formés, ce qui lève toute ambigüité (je peux vous en transmettre des jpeg).
    Bien cordialement

      Note d’Odile :

    Je viens de mettre en ligne mes conclusions et de modifier les fichiers fautifs :

      voir patronyme HENTRY
      voir famille DUGRAIS
      voir famille HUET
      voir table de Bouillé-Ménard en 1582

    Merci de voir ce que je raconte sur le patronyme HENTRY et de dire si cela vous convient.
    Vous pouvez m’envoyer quelques compléments parlants, et je vous citerai, mon adresse est le webmaster suivi de l’arobase et le nom de mon site odile-halbert.com
    Odile

  4. Bonjour Paulin
    Suite à votre envoi, j’ai complété en partie mon document HANTRY en vous citant.
    J’ai un problème avec les Jean Hantery qui signent en 1647 et 1655 car les signatures sont trop différentes pour être un unique personnage, en particulier la forme des E et R
    Merci de revoir le tout, et me mettre ici vos nouveaux commentaires
    Odile

  5. Bonjour Madame,
    Je viens de passer en revue différents actes concernant au premier plan le Jean Hanterie époux d’Élisabeth Martineau que je pense être l’auteur des deux signatures en question. Il s’agit de son acte de mariage (1647) et des actes de baptêmes de ses quatre premiers enfants (1648, 1651, 1653 et 1655 – je vous transmets l’ensemble par mail). Quand je fais défiler les pdf de ces actes, je trouve que les points communs l’emportent sur les différences : la manière de tracer les J et H par lesquels commencent les signatures, leurs tailles, leur côté spectaculaire, la manière de les caler sur la droite du registre… La signature de 1648 est bien la même que celle de 1647, les lettres y sont tracées de la même manière. Ce qui est troublant, c’est le passage au « e » à aigrette dans l’acte de 1651, mais c’est bien le même père qui fait baptiser ses enfants en 1648 et 1651 ! On peut imaginer qu’un amateur de calligraphie comme l’auteur de ces signatures puissent évoluer dans sa recherche de la signature parfaite. Enfin, si je ne fais pas d’erreur dans sa généalogie, ce Jean Hanterie n’avait que 19 ans lors de son mariage ; il n’avait sans doute pas encore stabilisé sa signature.
    Bien cordialement.

  6. Note d’Odile :
  7. Je vais regarder cela demain, mais entre-temps notez que baptême donne très rarement la signature du père, mais surtout celles des parrains et marraines, et que pour avoir la signature du père il faut lire tous les autres actes de baptême pour trouver ceux où il pourrait être parrain.
    Odile

  8. Je suis perplexe et même dans le brouillard.
    Je suis en effet encore très troublée par la différence entre les 2 signatures, et encore plus troublée par le baptême de 1648 où le père est dit « Jean Hantery le jeune », ce qui signifie qu’il y a un autre Jean Hantery vivant à cette date, et que pour les distinguer on l’appele « l’aîné »

    Peut-être qu’un jour vous trouverez d’autres indications ! Je vous le souhaite
    Odile

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