Non, ce qui suit n’est pas un poisson d’avril.
Donc, hier, mon ancêtre Jean Denis s’est noyé en faisant boire son cheval, et le PV alors dressé nous donnait des détails sur ses vêtements. Entre autre, il portait une culotte de tricot.
Née avant guerre, j’ai longtemps porté des culottes de tricot, et croyez moi à l’époque la laine était poil à gratter. Pire c’était des culottes boufantes, comme celle qui suit où vous me voyez déjà grandinette toujours en culotte boufante pendant toutes les vacances.
Quand on sortait de l’eau, cela n’était pas terrible : cela pendait, collait partout à la peau et dégoulinait d’eau ! Et le temps pour sécher !!!
Mais oublions les mailles du tricot, car je vous emmême découvrir la culotte de Tricot.
Au fait, pourquoi un T majuscule ?
Alors, que voyez-vous au centre de cet extrait de la carte de Cassini de l’Oise (oh ! pardon ! des Hauts de Seine maintenant)
Eh oui, il existe une commune TRICOT dans les Hauts de Seine. Elle a même donné son nom à un tissu.
Selon le Dictionnaire historique des étoffes, d’Elisabeth Hardouin-Fugier & Coll. Les Editions de l’Amateur, 2005
Tricot (Oise). Cité proche d’Amiens qui donne son nom à une serge en laine foulée, utilisée pour doubler les draps et pour les culottes de soldat, 0,73 m. Cette cité recueille les serges de tout le pays, en particulier Guiry-en-Vexin (Val-d’Oise), qui en produit d’énormes quantités (Laine, 1780). (Markovitch, industrie laine)
D’ailleurs vous pouvez aller lire les ouvrages de Markovitch sur la laine car ils sont en ligne.
La serge était donc très variée, et celle-ci toute particulière pour les soldats. Vous avez déjà plusieurs articles sur le serger en Anjou, et pour les trouver sur ma base de données, vous tappez
serger
dans la case recherche, et vous avez immédiatement mes articles sur la serge et les sergers. Attention tapper bien serger et non serge sinon vous allez aussi avoir le sergent. Testez, vous allez voir comme ma base de données est rapide.
Maintenant que nous savons que la culotte de mon ancêtre n’était pas de maille tricotée, se pose la question de savoir ce qu’il faisait avec une culotte de soldat.
En effet, marié jeune il en est à sa 3ème épouse, et je lui connais des enfants des 2 premières qui attestent qu’il n’a pas été soldat.
Il faut donc supposer, qu’à cette époque où rien ne se perdait, et les hardes (nos frusques d’aujourd’hui) s’achetaient volontier d’occasion. Un soldat aura vendu sa culotte en Anjou.
Comme vous le savez, je suis une grande tricoteuse, mais dans la maille. Et je suppose que tout le monde pense à mailles lorsqu’on parle de tricot aujourd’hui. Même les nombreux sites qui traitent de l’histoire du tricot ne parlent que de la maille ! pourtant ils remontent loin, aussi loin que les recherches archéologiques l’ont permis, donc aux Romains etc… Bref, la maille est ancienne.
Mais la culotte de Tricot n’a rien à voir avec la maille !
-Jolie petite baigneuse…
Bonjour Madame
J’ai des souvenirs épouvantables des culottes bouffantes en tricot, surtout au sortir de l’eau et des longues heures de séchage sur la peau.
Odile