Noces d’Edouard HALBERT et Madeleine ALLARD : fêtes à bord du train du Petit-Anjou, 1907

les noces d’Edouard 2° Halbert et Madeleine Allard

Avec le poême humoristique d’Etienne Chauvet Fils, 1907

Le 24  novembre 1907 eurent lieu à La Pouëze (Maine-et-Loire), les festivités du mariage de Madeleine Allard, fille du pays, avec Edouard 2° Halbert, marchand de grains et fourrages route de Clisson à Nantes.

Quelques années auparavant, sa sœur, Marguerite Allard, avait épousé Paul Martinetty, droguiste à Nantes.

Les parents Allard quittèrent ensuite La Pouëze pour se rapprocher de leurs 2 filles, et firent contruite à Nantes la maison de la rue Saint-Jacques.

Pour le mariage à La Pouëze, la bande d’amis d’Edouard Halbert, ainsi que Paul Martinetty et sa femme, firent en train trois virées mémorables : le mariage, le retour de noce, et le gueuleton à la Chebuette, payé par les indemnités de la panne de train durant un retour de noce.

La bande, loin de s’ennuyer, créa alors l’Orphéon de Bouzy-les-Melons.

Un orphéon est une société dont les membres pratiquent le chant, sans accompagnement d’instruments.

Le train, dit « du Petit-Anjou » passait à Saint Sébastien, à la gare du Petit Anjou, actuellement lieu d’exposition municipal, puis continuait au sud de la Loire.

Etienne Chauvet Fils (E.C.F.), l’un des participants, nous a laissé un joyeux poême. Un siècle est passé, et il est difficile de décripter totalement ce poême plein d’humour, dont voici quelques clés  :

  1. Pont-Rousseau : y habitent les REFFÉ et les GARCON
  2. La Pouèze : y habitent les parents ALLARD
  3. Vern : y habitent des collatéreux des ALLARD
  4. Chazé : y habitent des collatéreux des ALLARD
  5. Le directeur : Etienne CHAUVET  père, boulanger
  6. Héliotrope : Lucie MOUNIER, épouse COGNARD, tante maternelle du marié
  7. Pétillante Adèle : Marie GARCON mère
  8. Rigolo l’exentrique : Gustave CASSIN
  9. Vive St Sébastien : Edouard GUILLOUARD, ami du marié, rue St Jacques
  10. Son Frère : Charles GUILLOUARD, ami du marié
  11. Joseph : Joseph GARCON, épicier à Pont Rousseau
  12. Famille du Tuffeau : René REFFÉ, marchand de matériaux à Pont-Rousseau en Rezé, et sa femme Marie
  13. Chef d’orchestre : MARTNETTY, droguiste à Nantes, beau-frère de la mariée
  14. Le Grand Auguste : Auguste MOREAU de Montjean, vigneron, ex-clerc de notaire à Paris, oncle de la mariée

L’Orphéon de Bouzy-les-Melons

poême humoristique d’Etienne Chauvet Fils, 1907

Quel est donc ce bruit ce matin dans la plaine ?
Depuis Saint-Sébastien jusqu’à Basse-Goulaine
On entend des cris, des rires, des chansons,
C’est une cacophonie de voix sur tous les tons.
C’est une réunion où la gaieté frétille :
Habitants de Pont-Rousseau, d’autres de la ville
Se trouvèrent à la Pouèze et à cette occasion
Fondèrent l’Orphéon de Bouzy-les-Melons.
Dès les premiers jours les affaires furent dures,
L’ Orphéon tomba presque en déconfiture :
Grâce à Monsieur Allard et son succès complet
L’Orphéon évita la danse devant le buffet.
Il se composait pourtant de grands artistes ;
Inutile maintenant de vous donner la liste ;
Ils se firent connaître, le temps changea les choses
Maintenant L’ Orphéon voit son apothéose,
Les bis, les rappels il ne les compte plus ;
Les croix, les diplômes sont maintenant superflus ;
La Pouèze, Vern, Chazé toutes des médailles d’or
Ainsi que la Chebuette sont au tableau d’honneur.
On lui offre vin blanc banquets et tout le reste
Et même une subvention de la Compagnie de L’Ouest.
Alors l’Orphéon après toutes ses victoires
Ne veut pas malgré ça s’arrêter dans la gloire ;
Il fonde un cirque, un music-hall enfin
Et sa troupe se compose d’artiste des plus fins.
D’abord le directeur, un homme recommandable
Très bien en boulanger fut encore mieux à table,
De méchantes langues disent que sa grosse bedaine
S’engraissa à mettre du coton dans la laine.
Dans sa tâche accablante l’aident de tout leur zèle
La splendide Héliotrope, la pétillante Adèle.
Puis vint le jeune premier, Rigolo l’excentrique
Elève du directeur, tout à fait comique
Fait le clown, le lutteur, le chanteur;
Il refait même les poches des clients.
Après lui arrive celui qui en impose,
Il se fait reconnaître car il dit peu de chose,
Sa devise à lui est « Chanter peu mais chanter bien » :
Son succès est connu c’est « Vive Saint-Sébastien ».
Il a son frère aussi dont la voix si pure
Se volatilisa en tombant de voiture.
Joseph la voix basse chantante, l’homme à la face pâle,
Quand il chante tout se tait tout vibre dans la salle.
A son métier d’artiste il y joint son épicerie.
Pur des pruneaux d’Agen vend des Californie
Le succès de la trompe, la famille du Tuffeau
Lui a répertoire gai et en tous points très beau.
Et sa charmante épouse la divette sans pareil
Se surpasse dans Carmen ainsi que dans Mireille.         
Puis le Chef d’orchestre qui fonda l’Orphéon,
Traducteur de Bouzy, le chanteur des melons.
Avec sa voix superbe dont l’a doué la nature,
A ses moments perdus il s’occupe de peinture
De brosses, verres à vitres mastic, ripolin
Et par son oriflamme inonde le genre humain.
Dans l’énumération j’aurais été injuste
Si j’avais oublié le Grand Auguste,
Grand vigneron, lutteur, comique de gala.
Son plus joli morceau c’est « La Can… à Canada ».
Du cirque fait parti votre humble serviteur.
Au patron celui-ci réclame ses droits d’auteur ;
Tout petit faire des vers c’était sa maladie ;
Maintenant qu’il est grand c’est sa douce manie.
Plusieurs autres Messieurs font parti du cirque.
Quelques uns disent rien et ne font que critique.
Quand à toutes les dames que l’Orphéon s’en vante,
Sans en oublier une elles sont toutes charmantes.

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