J’ai encore un pesalteur (sic) prêtre, à Saint-Nicolas de Craon en 1639. J’ai 2 hypothèses, bien que je penche pour le chantre de psaumes, comme on le fait encore (eh oui ! fort beaux à entendre a capella, hommes et femmes à l’église Saint-Gervais par exemple, retransmis chaque jour sur KTO)
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Mon Larousse de l’ancien français : Moyen-Âge, dit :
psalterion du latin psalterium du grec, intrument de musique. – psalterionner : jouer du psalterion
Ici, il s’agit de la constitution d’une obligation ou rente obligataire dite rente annuelle et perpétuelle. Et l’affaire se passe à Craon, donc tout ne se fait pas à Angers, mais je m’empresse de préciser que Craon avait un chapitre, c’est à dire des chanoines, et qu’un chanoine n’est jamais pauvre (c’est un euphémisme !)
Donc, un chanoine avait parfois de l’argent à prêter, et voici François Crannier prêtant 450 livres.
L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E1-460 – Voici la retranscription de l’acte : Le 31 décembre 1639 après midy devant nous Pierre Hunault notaire royal en Anjou résidant à Craon fut présent en sa personne establie et duement soumise et obligée honorable femme Renée Lanier dame de la Bonnelière veuve de defunt Me Julien Marpault vivant sieur de la Bonnelière demeurant en cette ville de Craon
laquelle a volontairement ce jourd’huy vendu créé et constitué et par ces présenes vend et constitu promet garantir et faire valoir tant en principal que cours d’arrérages à vénérable et discret Me François Crannier prêtre chanoine en l’église de Saint Nicolas de Craon demeurant en ceste ville à ce présent stipullant et acceptant qui a acheté pour luy ses hoirs et ayant cause
les sommes de 25 livres tz de rente hypothéquaire que la venderesse promet et s’oblige payer audit acquéreur franchement et quittement en cette ville de Craon par chacun an à pareil jour et dabté des présentes le premier payement commençant d’huy en un an et à continuer à perpétuiré jusqu’à l’amortissement d’icelle que la venderesse pourra faire à ung seul paiement avec les arrérages si aucuns sont dus toutes fois et quante que bon luy semblera
et est faire la présente vendiiton création et consitution de rente pour le prix et somme de 450 livres soldée et payée par l’acquéreur à ladite venderesse scavoir 200 livres en notre présence vu et su de nous et le surplus montant 250 livres auparavant ce jour ainsi que ladite venderesse l’a reconnu et confessé et de toute ladite somme de 450 livres elle s’est tenue contente et bien payée et en a quicté ledit acquéreur ses hoirs avec puissance d’en faire faire assiette par l’acquéreur à ladite venderesse sur un ou plusieurs de ses lieux sans que le spécial déroge au général ni le général au spécial,
auquel contrat de création et constitution de rente et tout ce que dessus est dit tenir olige ladite venderesse tous et chacuns ses biens à prendre vendre faute de paiement et continuation de ladite rente renonçant à contrevenir à ce que dessus dont l’avons jugée de son consentement
fait et passé audit Craon maison de ladite venderesse en présence de vénérable et discret Me René Hallopeau chapelain de Saint André et Me René Renaudier prêtre pesalteur audit St Nicolas demeurant audit Craon paroisse de Saint Clément de Craon témoins avertys de scellé suivant l’édit.
Signé Renée Lanier, R. Halopeau, R. Renauldier, P. Hunault
Le 17 octobre 1643 après midy, devant nous Jean Meullevert notaire de Craon et y demeurant a esté présent estably et soumis vénérable et discret Me François Crannier prêtre, chanoine de l’église collégiale monsieur St Nicolas dudit Craon et demeurant audit Craon lequel a vendu quitté cédé et transporté par ces présentes et promet garantir et faire valoir à Me Mathurin Paulinard sieur de la Malvallière aussi demeurant audit Craon ce présent et stipullant etc la somme de 25 livres tz de rente hypothéquaire qui estait due chacun an audit Crannier par honorable femme Renée Lanier dame de la Bonnelière comme appert par le contrat de l’autre part passé par defunt Me Pierre Hunault notaire le dernier jour de décembre 1639 pour se faire par ledi Paulinard payer servir et continuer par ladite Lanier, ses hoirs etc de ladite rente de 25 livres au temps à venir audit jour dernier décembre jusqu’à l’amortissement d’icelle conformément audit contrat et ce dès le terme qui eschera du dernier décembre prochain venant en un an ladite cession faite par ledit Crannier audit Paulinard pour et moyennant la somme de 450 livres par luy cy-devant payée en espèces d’or et d’argent du cours et prix de l’ordonnance royale audit Crannier qui l’a ainsi reconnu s’en est contenté et en a quitté ledit Paulinard auquel il a délivra et mis présentement entre mains la grosse dudit contrat passé par ledit Hunault pour luy servir de tiltre avec ces présentes pour ladite rente de 25 livres cy-dessus, dont etc par jugement et condamnation etc
fait et passé à notre tablier en présence de vénérable et discret Me René Hiret prêtre chanoine de St Nicolas et Me Mathurin Harangot apothicaire demeurant à Craon témoins à ce requis et appelés
Émile Littré, Dictionnaire de la langue française (1872-1877)
PSALLETTE (psa-lè-t’) s. f. Terme vieilli. Lieu où l’on exerce des enfants de choeur. – Réunion des enfants de choeur dont se compose une psallette. – On dit aujourd’hui maîtrise. – ÉTYMOLOGIE – En grec, pincer les cordes d’un instrument – PSAUME vient du lat. psalmus, qui vient d’un terme grec dérivé du verbe signifiant pincer les cordes d’un instrument. Le grec tient au verbe gratter, et se rattache au toucher des cordes avec le plectre. Palsgrave, p. 21, remarque qu’on écrit psalme, et qu’on prononce salme.
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Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.
Magnifique !!!!!
Ce n’est pas la première fois que vous nous citez un psalteur, et merci de nous en avoir donné une définition;
Sur votre site dans l’étude que vous avez fait sur la famille Moride, on trouve un Pierre Moride 1er prêtre psalteur de St Nicolas de Craon cité 2 fois comme parrain d’un enfant Moride;
On trouve également toujours sur votre site le décès de Louise femme de Jean Bouvier servante de Mr René Renaudin psalteur en l’église St Nicolas de Craon.
Il y en a peut-être d’autre, votre site est si riche en information que je ne prétends pas avoir tout lu!
Que tous ceux qui lisent ce blog aillent très souvent y faire un tour, on y trouve toujours des choses passionnantes! Mais ne pas oublier si vous vous servez d’un renseignement trouvé sur ce site d’en indiquer la source.
Je m’étonnais de trouver à Guérande, près de la collégiale, la place de la Psalette et j’ai appris que ce nom était donné en raison de la petite chaire extérieure d’où les prêtres récitaient les psaumes !
Quant à la richesse du site … Richesse et travail de bénédictin, j’ai toujours l’impression qu’une vie n’y suffirait pas et quelle générosité de partager via Internet
Note d’Odile : merci pour la psallette de Guérande, et je viens d’ajouter la définition, qui relie bien psaume et psalterion et psallette car le tout vient de psaume venu du grec qui signifie faire grincer les cordes
Tout comme le cloître de la Psalette à la cathédrale de Tours qui doit son nom à l’ensemble vocal du chapitre dont les répétitions avaient lieu dans une de ses salles au Moyen Age.
Ce qui suit est extrait de l’ouvrage Iconographie de Nantes, Musées départementaux de Loire-Atlantique, Musée Dobrée, 1978, page 30 :
« Au sud de la Cathédrale (de Nantes), près de la rue Saint-Laurent, se dresse encore le petit logis dit de la Psalette. Il serait plus juste de le désigner sour le nom de Maison de l’Archidiaconné de la Mée. En effet, elle servit de résidence à l’archidiacre chargé par l’évêque d’administrer la vaste circonscription de la Mée qui comprenait tout la partienord du diocèse de Nantes, de l’Erdre à la Vilaine jusqu’à l’Océan. En 1637, l’évêché racheta cette demeure pour y installer la Manécanterie. Fondée en 1413 par l’évêque Henri le Barbu, la Psalette de la Cathédrale était une institution chargée de former les jeunes enfants aux principes de l’art musical, pour le service de l’Eglise. Etabli place saint-Pierre, la bâtiment de l’ancienne Psalette avait été reconstruit en 1677 par l’architecte Jacques Caris et était encore connu au 19e siècle sous le nom de maison du Chapitre »
Le logis de l’archidiaconné de la Mée fut construit vers la fin du 15e siècle. Une tour hexagonale à sa base puis carrée dans les étages est accolée au bâtiment principal. Sa porte d’entrée, en anse de panier, est surmontée d’une double fenêtre à colonettes prismatiques et les armes de Bretagne sont sculptées sur le mur. L’escalier à vis comporte encore quelques éléments de sculpture. La tourelle d’angle en encorbellement est supportée par un cul de lampe décoré de corbeaux fleuris. L’escalier qu’elle abrite a la particularité d’avoir un axe central déformé. Dans la salle principale du deuxième étage se trouve une grande cheminée dont le manteau arrondi est décoré de semis d’hermine et, en son centre, d’une petite niche gothique. Ce logis, malgré quelques restaurations, est le témoignage de l’art des constructeurs du 15e siècle qui osèrent parfois certaines fantaisies architecturales.
Vous pouvez la voir sur le site des Archives Départementales de Loire-Atlantique, Archives en ligne, Cartes postales, Nantes, puis dans la fenêtre qui s’ouvre, vous allez à Psallette
Et un cas pour Angers : « Venerable et discret maître Michel Riviers maître de la psalette de l’eglise d’Anger » parrain au baptême de Perrine Mallet à Saint-Maurice d’Angers le 6 septembre 1632.
merci pour votre explication du mot « psalteur » que je trouve sur un acte (sépulture du 18 juin 1662 au Fief-Sauvin)
« ensépulturée en l’église de Villeneuve par Mre Jean BRETELOT, psalteur en l’église de Saint-Pierre-Montlimart…suivi de quelques mots en latin, où il est question de reposer en paix !
une acharnée de la généalogie