Chrysostome Aubert, Morannes

Chhrysostome Aubert portait un joli prénom qui signifie en grec bouche d’or. Chrysostome n’est pas le nom d’un saint, mais le nom d’un saint Jean surnommé Bouche d’Or

Benoît XVII a rendu hommage à Saint Jean Chrysostome dans son audience générale le 26 novembre 2007, à l’occasion du 16e centenaire de sa mort.

  • Après avoir lu le magnifique texte de Benoît XVII, vous pouvez aussi lire la biograhie de Saint Jean Chrysostome (G. Beleze, Dict. des noms de baptême, Paris, 1863) :
  • Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, Père de l’église aux 4e et 5e siècles, honoré le 27 janvier
    Jean, que son éloquence a fait surnommer Chrysostome, c’est-à-dire bouche d’or, naquit vers l’an 344, dans la ville d’Antioche.
    Il faut élevé dans la foi chrétienne par sa mère, et reçut les leçons des plus habiles maîtres. Il était jeune encore, lorqu’un ami chrétien, zélé comme lui, voulut l’entraîner dans un désert de la Syrie, où quelques solitaires pratiquaient la pénitence. Ce projet ne fut combattu dans le cœur de Chrysostome que par la résistance et les regrets de sa mère. Il faut l’entendre lui-même raconter cette scène touchante :
    « Lorsque ma mère, dit l’apôtre chrétien, eut appris ma résolution de me retirer dans une solitude, elle me prit par la main, me conduisit dans sa chambre, et, m’ayant fait asseoir auprès d’elle sur le même lit où elle m’avait donné naissance, elle se mit à pleurer, et me dit ensuite des choses encore plus tristes dans ses larmes. »
    Rien d’égale, dans le récit de Chrysostome, la plainte naïve de cette mère désolée qui, depuis son veuvage, avait éprouvé bien des peines et des embarras.
    « Mon fils, dit-elle, ma seule consolation, au milieu de ces misères, a été de te voir sans cesse et de contempler dans tes traits l’image fidèle de mon mari qui n’est plus. Ne me rends pas veuve une seconde foit ; attends au moins le jour de ma mort. Quand tu auras réuni mes cendres à celles de ton père, entreprends alors de longs voyages, personne ne t’en empêchera ; mais, pendant que je respire encore, ne t’ennuie pas de vivre avec moi. »
    Chrysosstome n’eut pas le courage d’affliger sa mère, et renonça pour le moment au projet d’un lointain voyage. Ne pouvant fuir au désert, il se fit une solitude au milieu du monde, vivant avec Dieu, avec sa mère et quelques amis. Cependant il n’avait jamais cesser de nourrir des pensées d’une retraite plus profonde, et, quelques années après, quand il eut rendu les derniers devoirs à sa pieuse mère, il se retira parmi les anachorètes qui habitaient les montagnes voisines d’Antioche. Ce fut là que, revêtu d’un habit grossier, le corps ceint d’un cilice, il passa six ans dans les exercices de la plus austère pénitence. Obligé de revenir à Antioche, parce que les veilles et les mortificaitons avaient profondément altéré sa santé, il fut élevé au sacerdoce par saint Flavien et chargé d’instruite le peuple de la parole de Dieu, fonction qu’il remplit avec d’autant plus de succès, qu’à une éloquence touchante et persuasive il joignait des vertus vraimenet célestes. La ville d’Antioche comptait alors 100 000 chrétiens parmi les habitants ; ils chérissaient leur vénérable pasteur ; aussi, lorsque l’empereur Honorius voulut élever Chysostome au siège de Constantinople, on eut recours à la ruse pour l’y attirer.
    Chrysostome, conduit hors de la ville sous prétexte de visiter les tombeaux des martyrs, se vit tout à coup saisi et confié aux soins d’un officier, qui l’accompagna à Constantinople, où il fut sacré évêque par le patriarche d’Alexandrie.
    Enflammé d’un saint zèle, il commença son espiscopat par la réforme des abus qui s’étaient glissés dans l’église de Constantinople. Il fonda plusieurs hôpitaux, et tous ses revenus furent consacrés au soulagement des pauvres. Il ne portait jamais de riches vêtements, et de tout son palais il ne voulait qu’une cellule, où il étudiait et priait sans cesse. En même temps, fidèle à la voix de sa conscience, incapable de transiger avec le pouvoir, il s’élevait dans ses prédications contre l’orgueil et les violences des grands de l’empire ; la cour même éprouva les effets de son zèle.
    La vigueur épiscopale de Chrysostome lui suscité de puissants ennemis, au nombre desquels était surtout l’impératrice Eudoxie, qui croyait voir des reproches directs de sa conduite dans les discours du saint évêque. N’écoutant que ss haine, elle le fit exiler. Mais, la nuit suivante, un violent tremblement de terre s’étant fait sentir à Constantinople, Eudoxie, effrayée, courut suppliser l’empereur de rappeler Chrysostome. Le vénérable évêque, reçu aux acclamations de tout le peuple, heureux de revoir son pasteur, fut conduit en triomple dans la ville et reprit les fonctions de son ministère.
    Mais le calme ne fut pas de longue durée. Huit mois après, une statue, qu’on avait élévée devant l’église de Sainte-Sophie en l’honneur de l’impératrice, donna lieu à des réjouissances mêlées de superstitions extravagantes, dont les chants et les cris troublaient le service divin. Le pontife, avec sa liberté ordinaire, blâma hautement des désordres. Eudoxie en conçut une haine plus furiseuse contre le saint évêque, qui fut déposé une seconde fois et exilé à Cucuse, petite ville d’Arménie, dans les déserts du mont Taurus.
    Chrysostome, après 70 jours de marche sous un ciel brûlant, arriva au lieu de son exil, où il supporta courageusement toutes les rigueurs de la persécution, dont il était dédommagé par le respect et l’amour de tous les chrétiens. Le pape, indigné, réclama vainement contre cette inique détention. La vengeance des ennemis du saint évêque n’était pas encore satisfaite, et l’empereur ordonna qu’il fût transféré sur les bords du Pont-Euxin, à Pityonte, ville située aux derniers confins de l’empire.
    Les soldats qui l’escortaient eurent si peu d’égards pour son grand âge, que ses forces étaient épuisées quand il arriva à Comane. On voulut le contraindre à continuer sa marche ; mais sa faiblesse devint si grande, que ses gardes, malgré leur cruauté, se virent obligés de le ramener à Comane. Il fut déposé dans l’oratoire de saint Basilisque, martyr ; là, après avoir reçu la communion, il adressa à Dieu sa prière, qu’il termina, selon sa coutume, par ces paroles :
    « Dieu soit glorifié de tout ! » et il expira le 14 septembre de l’an 407. L’église perdit en lui un de ses plus saint évêques et son plus illustre docteur. Les écrits de saint Jean Chrysostome ont fait l’admiration de tous les âges.

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