Heureux enfants d’hier, qui ne connaissaient pas l’insécurité !

Noël, heureux enfants !
mais au fait, lesquels ? ceux d’aujourd’hui ? ou ceux d’hier ?

J’ai eu une enfance heureuse, du temps où la voiture n’avait pas envahi les rues. Aînée de 6, j’avais pour mission le samedi après midi, âgée de 12 ans, à mon retour du lycée, d’aller promener tout le monde, dont un landeau à l’ancienne, sur grandes roues.
Pas question de trottoirs, ni de voitures, mais hélas pour moi, la rue était légèrement en pente, et rien de plus amusant pour les autres que de pousser le landeau, histoire de voir comment notre petite soeur roulait toute seule ! Et moi, bien entendu de courir rattraper la jeune soeur qui dévalait !

Qui pourrait imaginer de nos jours une telle scène dans Nantes, car vous avez bien compris, il n’était pas question de trottoirs mais de la rue de mon temps ! Et le seul risque était de passer par dessus le landeau dans la pente ! Nulle voiture et ce, dans Nantes !

L’un de mes beaufs, questionné, m’assure avoir lui-même fait du patin à roulettes sur la rue à Monselet ! C’est dire qu’autrefois nous autres enfants étions libres de mouvements et insouciants de sécurité, l’insécurité ayant été inventée par l’invasion de l’automobile !
Et c’était bon l’insouciance.
Je l’ai redécouvert à travers l’ouvrage : Manifeste pour une enfance heureuse, de Carl Honoré, aux Editions Marabout
A lire absoluement ! à offrir a tous les jeunes parents débutants ! Cet ouvrage stupéfiant dresse le bilan de tout ce qui a changé, et de toutes les méthodes, et ma conclusion est certaine, nos enfants sont-ils plus heureux que ceux d’antan ?

Le bilan que dresse Carl Honoré sur ce que nous a apporté la voiture avec son lot d’insécurité est saisissant :

Beaucoup d’enfants sont maintenus à l’intérieur des maisons comme des poules de batterie. Ils n’ont aucune liberté parce que notre société est obsédée par la sécurité.

Chailland, Mayenne, enfants jouant sur la rue
Chailland, Mayenne, enfants jouant sur la rue
La Haye-Fouassière, Loire-Atlantique, enfants sur la rue
La Haye-Fouassière, Loire-Atlantique, enfants sur la rue

Après les jeux de la rue, les jeux tout court !

Il y a environ 30 ans, voyant un de mes jeunes nièces ronchonner devant la somme délirante de poupées à ranger chaque soir, et il faut dire que c’était du boulot ! j’avais alors exprimé mon bonheur de n’avoir eu qu’une poupée à ranger ! et à aimer !
Et je n’en démords pas, j’ai eu cette chance !
Enfin, je ne l’ai pas eue tout de suite, car il avait fallu faire ceinture pendant la guerre ! Mais elle arriva après la guerre, et son nom fut tout un programme pour une foule de petites françaises comme moi. Elle avait un nom, bien plus joli qu’une certaine B…, car elle portait le nom de Bleuette.

En vous écrivant ce billet, j’ai voulu voir Bleuette sur Internet. Miracle, une foule de Bleuettes, toutes de ma génération. Allez voir celle-ci, j’y retrouve exactement les mains articulées qu’elle avait, je les reconnais…

Joyeux Noël à tous !

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci de laisser un commemntaire sur ce blog si vous souhaitez qu’il vive, faîtes le vivre.

3 réponses sur “Heureux enfants d’hier, qui ne connaissaient pas l’insécurité !

  1. Comme vous avez raison, pour la sécurité comme pour le reste!
    Comme vous, j’ai eu une seule poupée. Ce n’était pas une Bleuette car elle était d’avant la guerre, (privilège de l’âge), mais elle avait également les mains et les genoux articulés.
    Quand à la robe de baptème, nous en avons une dans la famille, brodée par l’arrière grand-mère de ma mère née en 1811. Elle nous a tous baptisés, grands-parents, parents, enfants, petit enfants etc…, soit 59 enfants à ce jour.
    Joyeux Noël à tous et à Odile en particulier.
    Node d’Odile : merci, et voici la photo que vous m’avez envoyée de la robe de baptème

  2. Quelle chose merveilleuse que de posséder un tel objet … encore faut-il n’avoir jamais quitté son coin de terre ! Notre famille venue d’Italie ne nous a guère laissé de telles choses mais uniquement des souvenirs oraux des traditions de Toscane

  3. Comme la poupée de cire des « Malheurs de Sophie », il ne me reste plus que la tête de ma poupée « Josette », sans cheveux, scalpée…, mais ses beaux yeux dorés se ferment encore. Je n’ai plus souvenir de ses mésaventures !, ni pourquoi elle m’est parvenue dans ce piteux état, moi qui était une petite fille soigneuse, mais je garde précieusement ce vestige.

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