Inventaire des meubles chez Jeanne de Chazé à Montreuil, 1563

J’ai eu un plaisir fou à retranscrire ce texte, mal écrit, et au vocabulaire encore plus vieilli que dans tous les inventaires que j’ai fait à ce jour. Je ne sais où situer cette Jeanne de Chazé, mais elle va vous faire rêver.

    Voir mes travaux sur la famille de Chazé
    Voir d’autres inventaires après décès

L’acte qui suit est extrait des Archives du Maine-et-Loire, série 2E681 fonds famille de Chazé – Voici la retranscsription, dans laquelle j’ai ajouté des alinéas pour faciliter la compréhension, comme je le fais la plupart du temps : Le 11 septembre 1563 inventaire fait par Michel Chataing sergent royal des meuble et appartenances à feu noble homme Jacque ? de Sarcé seigneur de la Haye et damoyselle Jehanne de Chazé son espouse des meubles estant à la maison dudit deffunct à sa maison de Monstreuil et premièrement
26 draps de lict
7 napes
5 douzaines de huict serviettes
3 courmecheulx (je ne sais psa ce que c’est, sans doute une quelconque courtepointe)
8 souilles d’origler (oreiller)
5 chemises à l’usaige de homme
2 saincture (ceinture) d’épée
une pistolle (pistollet) ornée avec le foureau
2 cotillons à usaige de femme l’ung vert et l’autre rouge
ung davant de drap rouge (mais je sais que le devanteau est le tablier)
un collet de drap noyr bordé de velours presque usé
ung manteau de drap rouge
une robe courte de sarge noir à usaige d’homme laquelle est forée (je suppose que forée signifie trouée)
ung manteau de drap noyr bordé de velours
un autre petit manteau presque usé
ung bas de chausses noires usé
une père (paire) de chausses tannées memes
une robe courte de sarge (serge) forée et presque usée
ung chappeau couvert de taffetas
ung colet de cuir usé
une couverte de lict rouge laquelle est doublée
une couverte avec le travers lit couverte de couety
deux origlers (oreillers)
ung charlit avec cognelles garni de courtine avec les rideaulx de toille
une père (paire) de armoyres
une table carrée en poussouer et y a des tirettes
deux coffres et bahuts fermant à clef
deux chaperons de velours
une père (paire) de manchons de velours blanc
un chaperon
deux pères de manchons brun l’une de velours noyr et l’autre de satin noyr
une père de manchons de velours incarnat (j’ai connu pendant la 2e guerre mondiale le manchon, sorte de fourrure en façon de manche courte, dans laquelle on met les deux mains pour les garantir du froid, en fait en 1944 par manque de gants on fabriquait de quoi se réchauffer les mains dans des vieux bouts de manteau)
une père de manchons de velours noyr
une père de manchons de velours cramoysy
une père de petits manchons de satin rouge
une saincture de velours à usaige de homme
quatre sainctures à usaige de femme
deulx pères de patenostres (je pensais que patenôtre était le chapelet, mais je ne comprends par pourquoi par paire, donc cela est surement une autre signitication)
douze chemises à usaige d’homme
quatre aulnes de drap blanc
unze pelotons de brin
sept poupées de lin
dix sept petit pelotons de laine pour faire ouvrage (je ne pense pas au tricot mais à la tapisserie au petit point. Les tapisseries étaient très utilisées autrefois.)
cinq aulnes de toille
deulx pantes de sud de lict faictes et ouvraige de laine (couverture dessus de lit, et l’ouvrage de laine laisse supposer une tapisserie au petit point)
ung careau demy faict à ouvraige de laine
une robe de bannière ? (je n’ai pas trouvé ce que cela signifie) à grand parement
une robe de estamine à usaige de femme
ung bout de velours
ung colet de taffetas à usaige d’homme
une robe de taffetas noyr à usaige de femme
une robe de damas noyr à grand parement
deux davans l’ung de satin noyr et l’autre de velours figuré (on dirait pourtan bien une sorte de tablier)
une robe de satin à grand parement et grandes manches doublé de taffetas
une père de couteaulx
ung trebuchet (petite balance à peser les pièces d’or ou d’argent)
ung escheveau de filet noyr
une père de gans
une père de forces (normalement les ciseaux à tondre les moutons)
une père de botes de mouton
deux tamins à sasser (tamis)
ung flasque de pistolle
une broche de fer
deux landiers de fer
vingt livres de fillet brin et réparon
une espec
une vieille selle de cheval
une couverte de lict avec le traverlict
deux oreglers
une courtine
ung charlit avec cognelles
une aultre petite couverte
ung oregler
ung petit coffre avec une claveure non fermant avec clef
une table ronde avec une chère fonsée servant d’ermoire
une poylle à queue
une cramaillère
ung chauderon moyen
ung langeron
une banselle
ung escabeau
deux vielles bahuts fermantes avec clef
une pippe où il y a deux pippes de vin (sic !)
ung charnier à mettre lardier y en a deux couste de lard
huict platz d’estain
dix escuelles d’estain
dix assiettes d’estain
une salière d’estain
une tasse d’estain (pas d’argenterie !)
ung soufflet
troys mère vaches (les vaches sont des meubles vifs, donc inventoriés dans le mobilier)

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Titres de l’inventaire après décès de Jean Gallichon, Angers, 1598

  • 1ère parenthèse : biographies angevines
  • J’ouvre avec une courte partenthèse. Il m’a été suggéré une bibliographie de mes sources, mais auparavant je voudrais m’assurer que vous connaissez les merveilleuses biographies établies par Sylvain Bertoldi, qui dirige les AM d’Angers :

      Répertoires bibliographiques concernant Angers et l’Anjou (établis par Sylvain Bartoldi, AM Angers)

    Pour les consulter, voyez d’abord son plan, puis choisissez dans la petite fenêtre le thème qui vous convient, et toute la bibliographie sur ce thème se déroule alors. Reste alors à savoir où trouver l’ouvrage et comment.

  • 2e parenthèse : la peste importée par bateau
  • J’ouvre une seconde parenthèse, pour coller à l’actu. Autrefois on a importé la peste (oui, oui, on bougeait déjà, on importait cela aussi déjà !), et connu la pandémie. Pour en savoir plus dans notre région, les Archives Départementales de la Mayenne, service éducatif, ont une brochure relatant 2 épidémies en Mayenne 16e et 19e siècle. Elle est en vente sur leur site, prenez PUBLICATIONS puis DOSSIERS D’HISTOIRE dont voici la page

    Attention, ne me faîtes pas dire que je confonds grippe A et peste, car mon but est seulement de vous rappeler l’histoire d’une pandémie importée, tristement célèbre, voir les méthodes d’isolement, brutales, etc… J’ai étudié plusieurs paroisses touchées par la peste de 1602, voyez Marans par exemple, où un médecin courageux vient du Lion soigner les Marantais.
    Je ferme cette parenthèse et revient aux inventaires après décès.

  • Rareté des inventaires après décès
  • Si vous prenez le site des Archives Départementales du Maine-et-Loire, puis CONSULTATION, puis ITINERAIRES DE RECHERCHE, vous pouvez lire : Pour les actes antérieurs à la Révolution (acte notariés), pensez à consulter les inventaires des titres de propriété et titres de famille (série E), ils comportent parfois les analyses des actes notariés avec mention des noms des parties

    PARFOIS

    J’ai graissé parfois et j’y reviens car je crois que beaucoup d’entre vous ont, ou pourraient avoir, une fausse idée des fonds notariés des Archives, alors que le terme PARFOIS est le plus approprié s’agissant des inventaires après décès.
    En effet, pour qu’un inventaire existe dans les archives notariales, encore faut-il qu’il ait été fait devant notaire, or, dans l’immense majorité des cas il était fait par un sergent royal et les sergents royaux n’ont conservé aucun acte.
    Depuis tant d’années que je suis plongée dans les fonds notariés avant 1650, je peux certifier que les inventaires après décès y sont rares voire même rarisimes. Et, si vous descendez quelque peu l’échelle sociale ils deviennent ultra-rarissimes… voire inexistants.
    Donc, ne rêvez pas, il est illusoire de croire qu’on peut illustrer ses propres ancêtres, et c’est pourquoi ce blog vous offre tout ce que je relève du Haut-Anjou, afin que vous puissiez comprendre comment on vivait généralement, à défaut de trouve ce qui concerne un individu lambda dont vous descendez. Moi même, j’en suis toujours au stade du rarissime concernant mes propres ascendants, et je me contente donc de regarder ce qui se passait là où il existe le peu qui existe, et cela me suffit pour comprendre et extrapoler aux miens.

    Enfin, un inventaires de titres peut exister, mais ne rien dire. C’est le cas qui suit, extrait des fonds de famille E2588 aux Archives du Maine-et-Loire. En voici un bel exemple :

  • l’inventaire après décès de Jean Gallichon, 1597 (154 pages)
  • Jean Gallichon sieur de la Roche, marchand de draps de laine, est inhumé aux Jacobins (Ste Croix) à Angers, le 27 juin 1598, époux en 3e noces de Louise Moinard. L’inventaire, conservé aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, titres de familles, cote E2558, est volumineux, puisqu’il comporte pas moins 154 pages, sauf les deux premières, ce qui est fâcheux !

    J’ai tenté de voir si les titres, qui réprésentent pas moins de 65 pages, pourraient présenter un élément filiatif. En fait, il n’en est rien, et à part :

    f°90 – Premier la grosse d’un contrat d’acquest passé par Toublanc vivant notaire en ceste ville le 9 mai 1571 par lequel appert que deffunt Me Pierre Riveron a acquis de Phelippes Cordier et Mathurine Niot sa femme la moitié par indivis de 4 planches de vigne ou cloux de la garranne paroisse sainct Berthelemy pour la somme de 64 livres au pied duquel contrat est la quittance des ventes
    f°91 – Item un acte de congnoissance de retrait lignager expédié au siège de la prévosté de ceste ville le 4 juillet 1571 au dos duquel est l’acte d’exécution dudit retrait faicte par ledit deffunt sur Me Pierre Riveron des choses portées par ledit contrat ci-dessus – Avecq lequel acte est attachée la déclaration des frais et loyalles habondances dudit Riveron, l’acte de prise de possession faite par ledit Riveron et aultres y dénommez desdites choses dudit contrat
    f°92 – Item la grosse d’un autre contrat d’acquest passé par Lory notaire royal audit Angers le 9 octobre 1575 contenant que ledit deffunt Gallichon auroyt acquis de noble homme Magdelon de la Jaille sieur de la Guyonnière ès qualitez qu’il procèdde le lieu et mestairie de la Douaberie paroisse de La Meignanne pour la somme de 4 200 livres au bas duquel est l’acte de prise de possession faite par ledit deffunt Gallichon
    f°93 – Item la grosse d’un autre contract d’acquest faict par ledit deffunt de Pierre Lepelletier et sa femme de la somme de 4 escuz de rente foncière que lesdits Lepelletier et sa femme avoient droit de prendre sur Perrine Riveron veufve de feu Jehan Bertran pour la somme de 71 escuz ledit contrat passé par Lory notaire royal en ceste ville le 30 mai 1581
    f°94 – avecq lequel contract est la copie du bail à rente fait par André Haners et Catherine Chenu sa femme à ladite Perrine Riveron pour ladite somme de 4 escuz sol passé par Callier notaire le 3 novembre 1579 – Item une quittance consentie par ledit deffunt Gallichon à ladite Riveron de la somme de 4 escuz pour le paiement d’une année de ladite rente ladite quittance passée par Bertrand notaire le 26 février 1587
    f°96 – Item la grosse d’unautre contract passé par Moloré notaire royal à Angers le 18 avril 1587 contenant que ledit Gallichon et ladite Moinard sa femme auroient acquis de Jehan Mirleau le lieu et métairie de la Moynerie paroisse de Sainct Martin du Fouilloux pour la somme de 333 escuz ung tiers – Au bas duquel y a acquit des ventes et la prise de possession
    f°97 – Item la grosse d’ung autre contract d’achapt faict par ledit deffunct Gallichon des commissaires députez par le roy pour la vente et allienation de 4 500 escuz de rente sur les tailles, de la somme de 5 escuz sol de rente pour la somme de 60 escuz sol, ledit contrat passé au bureau des finances estably à Tours le 5 mai 1588 – Au pied duquel est coppie de la quittance de Me Ollivier Cuppif recepveur des tailles de ceste ville de la somme de 60 escuz sol – Auquel contrat est attaché l’édit du roy pour procedder à l’aliénation de 4 500 escuz de rente fait audit deffunct Gallichon le 12 mars 1587 de payer ladite somme de 60 escuz
    f°99 – Item ung contrat d’acquest fait par ledit deffunt de Jehan Vannier et Jacquine Gallard et Mathurin Vallée et sa femme et aultres passé par Allain notaire royal en ceste ville le 6 décembre 1596 contenant acquisition faite par ledit deffunct d’une maison et appartenances appellée le Haut d’Herigné en la paroisse de Meurs pour la somme de 100 escuz – Au dos duquel contract est la quittance des ventes et la prise de possession – Avecq lequel contrat est attaché ung procès verbal de la visitation de ladite maison fait par Bigottière sergent du 13 octobre 1596
    f°100 – Lesdictes pièces cy-dessus ont esté remises e ladite armoire laquelle a esté refermée de sa clef par ladite Moynard et avons continué ledit inventaire à demain heure de 7 heures de la matinée
    f°101 – Du vendredi 24 desdits mois et an – A la matinée dudit jour ont comparu lesdits Moinard et Delespine comme dessus, et au regard dudit Jehan Gallichon, il n’a comparu, de quoy avons remis l’assignation à l’après midi de ce jour heure d’une heure
    f°102 – A l’après midi ont comparu lesdites parties comme dessus en présence desquelles avons continué ledit inventaire comme s’ensuit : Premier a esté trouvé en une fenestre qui est en la muraille de la chambre haulte en laquelle décéda ledit deffunt qui s’est trouvée ouverte et dont ladite Moynard a dict ny avoir aucune clef
    f°103 – 21 pièces en parchemin qui sont les contracts anciens et autres pièces qui concernant la maison de Pied de Boullet et les 4 quartiers de vigne d’Herigné lesquelles pièces ont esté attachées ensemble et mises en une liasse cottée par 6
    f°104 – Item a esté trouvé en ladite fenestre du buffet de la salle, la copie d’une obligation passée par Fauveau notaire royal en ceste ville le 13 juin 1589 contenant que vénérables et discrets les doyens chanoines du chapitre de l’église d’Angers et les doyens chanoins du chapite de Saint Martin et aultres collèges de ceste ville et noble homme Me Jacques Jouet sieur de la Saullaye sont obligez payer à ladicte Moynard la somme de 2 000 escuz sol que ladite Moynard a recognue estre de la communaulté dudit deffunct et d’elle et que la vérité y a eu séparation de biens jugée entre elle et ledit défunct son mary a raison des troubles et qui n’a sorty aucun effet
    f°105 – Avecq la grosse d’un jugement donné au siège présidial de ceste ville le 22 novembre 1591 contenant que ledit Jouet est condempné payer à ladite Moynard ladite somme de 2 000 escuz dedans le 13 juing lors ensuivant et payer les interestz à la raison du denier douze et despens – Avecq 4 exploitcz faictz en conséquence de ladite obligation et sentence – Touttes lesquelles pièces ont été attachées ensemble et mise en une liasse cotté par 7
    f°106 – Item la grosse d’une autre obligation passée par Grudé et Lory notaires le 9 octobre 1592 contenant que le révérend evesque d’Angers et aultres sont obligez payer à honorable homme Me Loys Hammonnière advocat en ceste ville d’Angers la somme de 1 458 escuz ung tiers – Au pied de laquelle obligation son les copies des procurations – Item la copie d’une contrelettre passée par lesdits Grudé et Lory le 12 octobre contenant que ledit Hamonnière recognoit et confesse que ladite somme de 1 458 escuz est du propre dudit deffunt Gallichon et de sa femme pour leur profit – Item 2 exploits de Guybert sergent en conséquence de ladite obligation …
    f°109 – Item la coppie d’une transaction passée par René Moloré et Nicolas Detriché notaires royaux en ceste ville le 27 décembre dernier entre ledit deffunct Gallichon et damoiselle Lucresse Legras veufve de deffunct Anthoine de Beaumont vivant escuyer sieur de Luzé contenant que ladite Legras auroys ceddé audit deffunt Gallichon la somme de 2 000 escuz à prendre sur noble et puissant Pierre de Tounnoys pour les causes portées par ladite transcation
    f°110 – Item la grosse d’un contract de vendition passé soubz la court du comté de Maulévrier le 23 décembre dernier contenant vendition faite par ladite Legras audit de Tonnoys sieur de Luzé des choses y mentionnées pour la somme de 4 000 escuz dont le dit de Tournois demeure tenu payer audit deffunct Gallichon en l’acquit de ladite Legras la somme de 2 000 escuz
    f°110 – Item la minute d’une aultre obligation passée par Loys Allain notaire royal en ceste ville le 11 avril dernier contenant que ledit de Tournoys se seroyt obligé payer audit deffunt Gallichon la somme de 100 escuz sol à cause de prest, – lesquelles ont été attachées ensemble et cottées R
    f°111 – Item la grosse d’une transaction passée par devant Grudé notaire le 20 juillet 1591 contenant que Magdelon de La Jaille et Ambroys de La Jaille écuyers sont tenuz de payer audit deffunct la somme de 550 escuz – cottée J
    f°112 – Item une grosse d’obligation passée par ledit Grudé notaire le 12 juillet 1592 contenant que lesdits Magdelon et Ambroys de la Jaille confessent debvoyr audit deffunt la somme de 200 escuz sol – cottée M
    f°112 – Item la grosse de certain marché passé par Bertran notaire royal en ceste ville le 1er octobre 1588 contenant que ledit deffunct Gallichon auroit vendu à Toussaint Creltiné marchand demeurant à Saint Sulpice le nombre de 12 septiers 6 boisseaux de froment et huit vingt dix (170) bouesseaux d’avoine mesure de Brissac pour la somme de 200 escuz 50 sols chacun septier de froment et 8 escuz ung tiers le cent d’avoine – Au pied duquel marché est la quittance
    f°114 – Et a ladite Moynard déclaré que ledit deffunct Gallichon avoyt obtenu sentence au siège présidial de ceste ville portant condemnation conte ledit Cretiné et sa femme de la somme de 55 escuz ou aultre somme en conséquence dudit marché
    f°115 – Item la grosse d’une autre obligation passée par Bertran notaire royal en ceste ville le 12 février 1586
    etc… rien d’autre à voir, uniquement des pièces de ce type

    Cet inventaire est anormal. Louise Moynard, la veuve, avait eu un premier mari avant Gallichon, qui était Jean Gouyn, de la famille des Gouyn étudiés et publiés par Gilles d’Ambrières « Les cinq premières générations de la famille Gouyn d’Angers ». Mr d’Ambrières précise que Louise Moynard avant quelque peu attendu avant de faire faire l’inventaire, au point qu’elle avait déjà installé son neveu Jacques Tiercé dans la maison, et que l’inventaire ne représente donc plus que les pièces que s’était réservée Louise Moinard.
    Il n’en reste pas moins que les inventaires après décès sont si rares que c’est celui-ci dont Mr d’Ambrières s’est servi pour illustres un intérieur d’époque.

    L’absence de son contrat de mariage dans l’inventaire après décès de 154 pages de son second mariage avec Jean Gallichon, dressé en 1598, est anormale, et, cette anomalie va de paire avec l’abscence de scellés sur les serrures, serrures par ailleurs dont elle dit n’y avoir pas de clef, ce qui est tout aussi anormal.

    Le contrat de mariage, lorsqu’il existe un inventaire après décès d’un époux ou épouse, est le premier titre listé, suivi immédiatement des successions parentales etc… puis seulement les acquêts et dettes actives et passives.

    Louise Moynard, qui savait signer, chose rare pour une femme au 16e siècle, fut manifestement fort habile, au point d’avoir :

      • un premier inventaire après décès de son premier époux, fait longtemps après le décès de celui-ci
      • un contrat de mariage avec son second époux, Jean Gallichon, qui comporte une donation de 2 500 livres, hors normes habituelles
      • un testament de Jean Gallichon, qui s’attarde longuement sur les donations à sa femme, outre le douaire, ce qui tout aussi hors normes habituelles
      • un inventaire après décès de Jean Gallichon, qui ne donne aucun des titres essentiels, à savoir contrats de mariage et successions antérieures.

    et la liste serait encore longue, car elle fut en procès de multiples manières.
    Ajoutez à cela que je le trouve chez le notaire traitant elle-même pour le couple, les affaires, il est clair qu’elle a mené au moins le second ménage, à son profit, et fait disparaître ce qu’elle voulait voire disparaître. Malheureusement pour elle, tous les hérities Gallichon des 3 lits, obtiendront copies directement chez le notaire…

    Ceci était pour illustrer

      la rareté des inventaires de titres
      et même quand ils existent, il peut y avoir eu des disparitions de titres (bien que j’estime ceci plus que rare, car normalement les scellés sont tout de suite apposés)

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen d’éthique des blogueurs, disponible sur le site du Parlement européen.

    Inventaire des meubles d’Armel Saiget, teinturier, Craon, 1690

    L’inventaire qui suit est intéressant,

      par le métier de teinturier, et son matériel,
      mais aussi par les livres, ce qui est rarement présent chez un notable à l’époque. Ceci dit, ne rêvez pas, le contenu de ces ouvrages est édifiant !

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E1/495 – Voici la retranscription de l’acte, avec mes commentaires en italique et en exergue : Le 27 juin 1690 par devant André Planchenault notaire à Craon, inventaire des meubles de †Armel Saiget Marchand teinturier et de Renée Chartier, en la maison où il est décédé au faubourg StPierre de Craon,
    à la requête de vénérable et discret Me Nicolas Chartier prêtre premier chanoine du châpitre de St Nicolas de Craon, curateur pourvu par justice aux personnes et biens de Renée, Marie et Thérèse Saiget filles mineures desdits †Saiget et Chartier leurs père et mère,
    et encore en présence et du consentement de h.h. Joachim Chartier Md, Jean Bucquet marchand potier d’étain mari de h. femme Marie Saiget,
    Laurent Thibault veuf de h. femme Magdeleine Saiget, Jacques Saiget teinturier, et René Thibault marchand tixier demeurant au bourg de Cossé-le-Vivien par pouvoir audit Chartier, tous proches parents paternels et maternels des mineurs,
    lesquels pour faire appréciation ont nommé Catherine Houdemon veuve de Guillaume Gaultier Dt à Craon et Catherine Ragaru femme de Guillaume Leseur hôte au Cheval Blanc au faubourg StPierre de Craon

      Voir ma page sur les hôtelleries du Haut-Anjou, sur laquelle je viens d’ajouter ce Cheval Blanc

    un lit garni d’un charlit de noyer à colonnes rondes, une paillasse, couette, un traverslit et 2 oreillers, le tout ensouillé de coutil, 2 mantes vertes (mentes verddes), dont l’une de peu de valeur, un tour de lit de serge avec un rideau à frange de laine, la tête de soie, et un fond de bois 40 L

    une couchette de noyer, paillasse, couette, traverslit, 2 oreillers le tout de plume ensouillé de coutil, avec une mante verte 10 L

      Pour comprendre la mante et tous les autres termes, voir mon dictionnaire pour les inventaires

    un méchant bois de couchette de peu de valeur avec paillasse 5 s

    un petit coffre de chêne sans serrure (cerure) 5 s

    une table ronde en noyer 2 L 10 s

    une table de noyer fermant à clef avec 2 escabeaux et 2 bancelles 10 L

    un cabinet de noyer à 4 huissets et 2 tirettes fermant à 2 clefs 25 L cumul 89 L

    6 cherres (chaises) enfoncées de jong 1 L 10 s

    une huge (huche) plate en chêne 15 s

    un petit coffre de cuir gansé de clous avec serrure et clef 3 L

    un mirrouer (miroir) à cadre doré 15 s

      Tout le monde n’en possède pas, loin de là, et il faudrait bien qu’un de ces jours je vous fasse une page récapitulant qui pouvait se regarder, privilège rare autrefois !

    un cadre doré avec 2 tablettes 1 L

    un ber avec une bersouere 15 s

    une paire de souliers et une paire de pantouffles 15 s

    89 livres d’étain à 10 s la livre soit 44 L 10 s (il s’agit des assiettes et plats)

    6 chaudrons derrain (d’airain) tenant 2 seaux sauf un tenant demi-seau 10 L

    5 marmittes tant grandes que petites bonnes que mauvaises 1 L 10 s

    un rond à dresser du linge (pour repasser, surtout les cols), un réchaud d’airain, une poîlette d’airain 5 s

    2 coins de fer pesant 16 livres 16 s cumul 169 L 11 s

    2 chandeliers de cuivre ou potin, une lampe et 2 couvercles de marmite d’airain 3 L

    une étouffoire d’airain et son couvercle 1 L

    2 poîlons, une poîle à frire, 2 fricquets, une cuiller de cuivre, un pot de chambre d’airain 4 L 5 s

    2 chenets de fer et 2 crémaillères, unepelle à feu, une grille, et une crémaillère, une broche à rôtir, et un garde casse 4 L

    un fusil à tirer 3 L

      Tout le monde ne possède pas d’armes, mais en général tous ceux qui doivent se déplacer pour leurs affaires en ont. Voir ma page qui récapitule tous ceux que j’ai rencontrés dans les inventaires, possédant au moins une arme.

    un crochet à peser 5 s

    une serpe et un marteau 5 s

    un rouet et un trouvoueil 1 L cumul 185 L 6 s

    5 livres de garance propre à teindre en couleur rouge, avec demi-livre d’alun, trois quarterons de tarmelita et fenugrec (plante médicinale mucilagineuse), et 2 livres de bois d’inde (aussi appellé bois de campêche,très utilisé pour son faible coût malgré le manque de solidité, jamais utilisé seul mais pour corriger la galle ou la couperose, pour les couleurs noires) 3 L 16 s

      Pour comprende ce paragraphe, allez voir ma page sur les Teinturiers

    un charnier de terre avec son couvercle contenant du lard fumé à andouilles 4 L

    11 livres de lard à larder 2 L 5 s

    2 grands pots de guerande avec une bouteille et 2 petits pots de terre 8 s

    un fallot de fer blanc avec une lanterne 7 s

    un manchon de peau de chien noir avec un tiret 4 s

    2 paires d’épousettes de bruyère 4 s

    un petit panier pout égoutter les herbes nommé un saladier 3 s

    un écritoire de table avec une tirette et un autre écritoire d’étain 1 s

    2 justaucorps à l’usage du défunt, 3 culottes, 2 paires de bas de laine tant bons que mauvais, un chapeau de peu de valeur 5 L 10 s

    15 livres de fil de chanvre 9 L

    une bague d’or avec 3 pierres et un anneau d’or 5 L (il est rare de voir les bijoux, mais il s’agit là de notables)
    cumul 215 L 18 s
    2 chapelets décorés 1 L

    argent monnaie 22 L 4 s

    un crucifix 10 s

    un saiot propre à faire des anturres 5 s

    un mortier avec son pillon le tout de métal 1 L 10 s

    4 panniers 8 s

    6 cuillers d’étain 12 s

    une paire de gants de cuir 2 s

    69 serviettes 11 L 10 s

    23 draps de lit de 8 aulnes le couple, mi-usés, tant gros que desliés 58 L

    26 chemises à usage du défunt mi usée 5 s

    15 nappes meslées 6 L

    23 souilles d’oreiller plus que mi-usées 7 L cumul 215 L 18 s

    9 essuie-mains mi-usés 1 L

    12 chemises neuves à usage de femme 15 L

    une jupe de hautonne rouge, une d’étamine brune, une de futaine, une d’étamine noire, un manteau d’étamine brune doublé d’étamine barrée, une écharpe de taffetas, 3 coiffes dont 2 de taffetas et une clere, un mouchoir de soie 28 L

    les livres – le tout estimé 5 L dont :
    1. une légende,
    2. un grand livre couvert de parchemin dédié au roi Henri III,
    3. « les merveilles de nature »,
    4. « épitres et évangiles »,
    5. « fleurs dont exemples »
    6. « humanité de Jésus-Christ »
    7. « le sacrement de pénitence »
    8. « le nouveau testament »
    9. « les quatre éléments »
    10. « les odes de Ronsard »
    11. « le voyage de Navarre ? dont ? dédié au roy »
    12. « dictionnaire et collocque François »

    une chartée de gros bois et un demi carteron de fagots 4 L

  • et voici les papiers et titres
  • mémoire des teintures faires par le †Saiget au Sr de Villeneuve Camus 9 L 12 s

    compte entre le †Saiget et son cohéritier devant André Gallais notaire le 13.10.1677

    bail fait au †Saiget par madame l’abesse de Byoiseau de 3 septiers de bled seigle mesure de Craon à elle dû sur la cure de StMartin du Limet devant Jean Lemanceau notaire le 17.4.1683

    mémoire de fournitures de teintures faites par ledit †Saiget pour l’abbesse de Nyoiseau

      voici donc l’utilisation de la teinture noire qui était plus haut en stock, et j’avoue qu’en tappant le stock de colorants j’avais été impressionnée par l’importante présence de colorant noir !

    révocation du bail des 3 septiers de bled seigle ci-dessus, signifié audit Saiget à la requête de l’abbesse de Nyoiseau par Lemée sergent royal le 3 janvier 1688

    mémoire des offices qu’ils auraient ensemble ledit Saiget et le Sr de Laudient Cormier Md à Craon 1687
    contrelettre donnée audit †Saiget par Jacques Saiget son frère au sujet d’une procuration à Marguerite Saiget pour toucher du Sr de la Biltière Gallais de la ville de Changé 100 L au rapport de Guillaume Leseure Nre le 29.11.1684

    ontrat de 18 L 15 s de rente hypothécaire créée au profit de Barbe Gallais par René Saiget pour 300 L de principal pour ustenciles de la boutique de teinturier, Dvt Jean Cheruau Nre le 3.11.1633

    10 pièces concernant la rente de 35 / 15 s due sur la maison

    Contrat de mariage de René Saiget et Jeanne Réalle Dvt Poulain Nre le 15.7.1630

    vieux papiers de comptes, transactions, et vendition de 23 L 4 s de rente par Jullien Réal à René Saiget…

    fondation et jouissance de la chapelle de Faye

    sentence rendue Dvt messieurs les consuls d’Angers au profit de René Saiget contre François Jousselin et Maumusseau sa femme le 7.9.1667

    fin de l’inventaire, total non mentionné

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen d’éthique des blogueurs, disponible sur le site du Parlement européen.

    Titres de la succession de Christophe Fouin sieur des Fuzeaux, 1711

    Parfois, mais pas toujours, les inventaires après décès donnent la liste des titres, c’est à dire des tous les papiers de familles, et dettes passives et actives.
    Ces listes de titres sont souvent précieuses. Elles suivent généralement un ordre bien défini : d’abord le contrat de mariage des parents et/ou leur succession, le contrat de mariage des défunts, ses acquets, puis ses dettes actives et passives.
    Bien sûr, ces listes sont parfois frustrantes, puisqu’elles ne donnent pas les actes eux-mêmes, mais j’ai souvent eu ainsi des pistes les plus sérieuses, avec souvent le nom d’un notaire, qui parfois, et avec beaucoup de chance, est déposé aux Archives, car il avait eu le bonheur de nous conserver son fonds.
    Bref, je vous suggère de ne jamais lésiner sur ce long et minutieux travail.

      Voir mes travaux sur les familles FOUIN

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne série 3E74/27 – Voici la retranscription intégrale de la partie TITRES de cet inventaire, daté de 1711 : Succession de Christophe Fouin Sr des Fuzeaux en présence de nombreux créancier, sa seule héritière hors dons testamentaires est sa soeur Renée Fouin

      je saute sur les biens meubles qui viendront une autre fois, pour aller droit aux titres que j’ai relevés en notant le folio :

    f°29§2 – avons continué à mettre en ordre les titres jusqu’à 7 h du soir

    f°30§1 – le mercredi 28 poursuite de l’inventaire – Ct de mariage du †Sr des Fuzeaux et de Barbe de Lonlay Dvt Buhigné Nre royal à Houssay le 5.2.1685 par lequel ladite de Lonlay donne tout ce qu’il est permis selon la coutume

    f°31§1 – sac de toile des provisions d’office de grenetier au grenier à sel de Craon de Chris-tophe Fouin Sr des Fuzeaux – anciennes provisions d’offices de président et grenetier dudit grenier à Me François et Pierre Chevallier – vente par René Repusseau curateur de l’enfant posthume de Delle Renée Marguerite Lanier la veuve de Pierre Chevallier, de l’office de grenetier tenu par Pierre Chevallier à Christophe Fouin Sr des Fuzeaux pour 5 350 livres Dvt Mathurin Duroger le 16.12.1686 – pièces concernant sa réception en l’office – quittance pour l’affranchissement de l’exemption des tailles ustenciles et autres privilèges de 2 sols pour livre – autres quittances concernant la charge de grenetier

      intéressant car nous donne le montant de l’office, qui est assez élevé

    f°32§1 – instance entre ledit Repusseau et René Fouin au sujet du lieu de la Maisonneuve paroisse de La Chapelle

    f°32§2 – transaction Dvt Jean Gilles Nre à Château-Gontier le 20.3.1680 entre la †dame de Lonlay et n.h. Jean Baptiste Bellier Sr de Placé, au sujet de l’inventaire des effets et meubles de la communauté qui était acquise entre ladite dame de Lonlay et †René Bellier son 1er mari duquel mariage est issu ledit Sr de Placé pour le règlement de son douaire, par laquelle ledit Sr de Placé lui a vendu 16 000 livres

    f°33 §1 – une liasse contenant 14 pièces qui sont des contrats et titres concernant la propriété d’un jardin nommé Palinard paroisse StVénérand et des maisons en la ville de Laval aquises par †Mathurin Leroyer ayeul des Mondières dont est issu le †Sr des Fuzeaux au côté maternel

    f°33 §2 – un sac étiqueté « anciens partages de Cevillé » dans lequel s’est trouvé 8 vieilles pièces qui sont d’anciens partages et contrats de mariages pour les de Cevillé et de fiefs et terres du même nom

      Voir mes travaux sur la famille de Cevillé

    f°33 §3 – un paquet de 5 liasses de papiers concernant les contestations entre ledit †Sr de Fuzeaux, les Sr Fouin et Ragareu et autres parents touchant les successions de leurs auteurs, et de Perrine Chevallier ayeule dudit †Sr de Fuzeaux, qu’il acceptait sous bénéfice d’inventaire suivant les lettres du 30.9.1685, au nombre desquels parents sont aussi dans ladite instance Jullien Fournier et Marie Mondières sa femme

    f°33 §4 – la 1ère desdites liasses contenant 23 pièces

    f°33 §5 – la 2e liase contenant 8 pièces touchant le compte requit par ledit †Sr de Fuzeaux et la Delle Renée Fouin sa sœur de la gestion faite de leur curatelle par ladite Delle Chevallier et son testament devant Leroy Nre le 18.3.1685

    f°33 §6 – la 3e liasse sont ventes des meubles de la communauté du †Pierre Mondières vivant Sr de Fuzeaux et de ladite Perrine Chevallier le 15.12.1662, et inventaire des meubles et effets restés après le décès de ladite †Delle Chevallier devant Me Mathurin Duroger Nre le 1.6.1685

    f°33 §7 – la 4e liasse contenant 32 pièces

    f°33 §8 – la 5e liasse contient 27 pièces qui sont toutes procédures et procès entre ledit Sr de Fuzeaux, Fournier, Fouin, Ragareau et autres, le tout reliées ensemble

    f°34§1 – anciens cts de mariage Lefebvre, Mondières, Chevallier

    f°34§2 – anciens partages concernant le lieu du Plessis Domin à La Chapelle

    f°34§3 – vente de la métairie de la Flende à La Chapelle par Marie Toulon épouse de Gédéon de Roujou écuyer à Me Pierre Buchetprêtre Sr de la Paigerie pour 3 375 livres Dvt Chevalllerie Nre royal le 25.10.1618

    f°34§4 – Ct concernant la maison et terre de Vilgrand à La Chapelle vendue par dame Re-née Nepveu et Gabriel de Quesquilin à Jacques Poupart Md pour 5 400 livres Dvt Dolbeau le 30.12.1654

    F°34§5 – pièces concernant la métairie de la Motte Chesnau à Méral donnée à rente foncière par ledit Sr des Fuzeaux à Jean Goussé Nre et Marie Roze de Bazière pour 50 livres et 400 livres de bestiaux, avec promesse dudit Goussé d’amortir sous 3 ans ladite rente

    f°35§1 – propriété du lieu de la Gadelière dont Jean Baptiste Blue Sr de Placé et Marie Le-febvre ? sa femme laissent audit Sr des Fuzeaux la pleine propriété Dvt Mathurin Duroger le 10.10.1704

    f°35§2 – le soir venu, signatures

    f°35§3 – le lendemain continuation

    f°36§1 – sac étiqueté comptes entre le Sr des Fuzeaux et le Sr du Parc Saibouez

    f°36§2 – acquet de 6 livres de rente sur un maison au bourg d’Athée

    f°36§3 – rente de 50 livres due par le †des Fuzeaux à Sébastien Coquereau Sgr de Seillons pour 800 livres de principal

    f°36§4 – rente créée par le †des Fuzeaux pour 2 000 livres Dvt Charles Guerin Nre le 8.5.1694

    f°36§5 – procès pour affaires de famille entre le †des Fuzeaux et les Flouin

    f°36§6 – sentence rendue au présidial d’Angers contre dame Anne De Boul veuve de Me Alexis de Quatrebarbes

    f°36§7 – rentes diverses
    f°37§1 – contrelettre
    f°37§2 – baux
    f°37§3 – quittances

    f°37§4 – transaction Dvt Gilles Nre royal à Château-Gontier le 29.1.1689 entre Me Joseph Trochon controleur au grenier à sel de Pouancé, le †Des Fuzeaux se faisant fort de Pierre Ragareu, René et René Fouin, Perrine et Renée Fouin et de Paul Poupart qui se sont touvés redevables audit Trochon de 1 050 livres pour laquelle ledit Sr des Fuzeaux a créé 52 livres 10 s de rente – amortissement d’icelle

    f°37§5 – compte
    f°37§6 – rente de 8 livres créée par Jean Crosnier sur le jardin Paulinard près la ville de Laval à Perrine Chevallier veuve de Christophe Fouin Dvt Jean Arnoul Nre à Laval le 13.9.1668

    f°38§1 – mémoires
    f°38§2 – quittances des ventes de Villegrand au Sr Robert procureur du fief du bourg de Denazé,
    f°38§3 – rente de 25 livres créée par Perrine Rousseau et les nommés Fouin à Me Ler prêtre à Château-Gontier – autre au profit des religieux de Laval
    f°38§4 – mémoires et fin de journée
    f°39§1 – le vendredi 30 continuation de l’inventaire,
    suivent uniquement des baux et quittances….

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    Inventaire des meubles de la maison seigneuriale de Saulgé-l’Hôpital, 1603

    Cet acte complète les deux actes d’hier, si ce n’est que c’est sans doute l’inverse, ce sont les deux actes d’hier qui complètent cet inventaire. C’est l’horreur. Un vieux château avec des meubles manifestement plus qu’anciens, grands, comme d’ailleurs les cheminées et les chaudrons… J’en grelotte et je revois ma position sur les 9m2 tout confort pour personnes âgées, parce que tout confort ce n’est pas mal non plus !

    J’ai dépouillé beaucoup d’inventaires après décès, mais celui-ci est le plus terrifiant de tous : il atteste un tel degré de pauvreté à l’intérieur d’une maison seigneuriale, c’est à dire un château comme nous disons maintenant ! Mais château et meubles sont en plus qu’usés et en ruines… et lorsqu’il y a un tout petit peu mieux, et encore à peine, c’est l’un des frères qui l’a gagné et cela lui appartient. Il s’agit de René Prevost qui est parti ailleurs travailler dans les Côtes-d’Armor, enfin, au pays de Bretagne comme on disait alors.

    Ajoutez qu’il est écrit à la va vite, sans former aucune voyelle, et mes neurones ont chauffé dur pour le restituer, même si 2 termes m’ont échappé… mais quand bancelle s’écrit avec un N suivi d’un trait plat joignant un vague L suivi d’une vague chandelle, vous comprendrez que ces 21 pages furent laborieuses. J’estime en être venue à bout !

    Bien entendu, de nombreux termes étaient déjà définis dans mon lexique. Je les ai graissés ci-dessous, et allez le consulter.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : L’an de grâce 1603, le 24 octobre à la matinée pour exécution de l’ordonnance en date du jour d’hier donné de monsieur le lieutenant en la sénéchaussée et siège présidial d’Angers sur l’arrest de René Prevost écuyer, nous François Prevost notaire royal audit Angers sommes transportés en la paroisse et maison seigneuriale de Saulge l’Hôpital, auquel lieu présent et nous assistant Me André Aulbineau notaire et sergent de la cour de la commanderie dudit Saulgé, à la requête et présence de René Prevost aisné et de Pierre Prevost écuyer, damoiselles Orphraise et Renée les Prevost tant pour eux que pour damoiselle Charlotte Prévost, tous enfants de défunts Jehan Prevost écuyer sieur dudit Saulgé et damoiselle Françoise Amoureuse vivants demeurants audit lieu seigneurial de Saulgé, avons procédé à l’estimation des meubles demeurés du décès et succession desdits défunts, comparants chacun de Martin Delespine marchand demeurant en la paroisse de la Magdeleine de Noyant près Doué, âgé de 26 ans ou environ, Pierre Lebreton mestayer et marchand âgé de 50 ans ou environ demeurant en ladite paroisse de Saulgé comme ils ont été commis par lesdits enfants pour apprécier lesdits meubles et serment pris etc…

    Dudit vendredy 24 octobre 1603 après midy

  • En la salle basse de la maison seigneuriale de Saulgé l’Hospital
  • Un grand vieil charlit de bois de chesne faczonné à petites quenouilles faczonnées à mermisère ? garni de fond et caroyes 3 L

    Item sur ledit lit 2 couettes de grosse plume ensouillées de toile de lin en réparon avecq un traverslit ensouillé de pareille toile 20 L

    Une couverture de bellinge bigaré de blanc et noir 25 S

    Item une courtine (rideau de lit) de toile de lin fort vieille usée et rompue et par endroits garnie de franges de fil 12 S

      rompu : ici dans le sens de cassé. Dans cet inventaire les qualificatifs sont toujours viel usé mi usé rompu, sauf une fois à la fin, où, miracle, j’ai trouvé l’adjectif neuf.

    Item sur ledit lit 2 pantes de courtine de serge rouge fort vieilles et usées garnies de frange de laine de pareille couleur 15 S

    Item le marchepied de bois de noyer fermant à clef et serrure 3 L

    Item une chaire carrée de bois de chesne 5 S

    Item un vieil grand coffre de bois de chesne de longueur de 4 pieds et demi ou environ, fermant à clef et serrure par dehors 1 L

    Item un vieil buffet de bois de chesne garni de 2 liettes et fermant à 2 fenestres avec serrures par dehors 30 S

    Item une bancelle de bois de noyer de 5 pieds et demi de longueur 10 S

    Item une table de bois de noyer de 4 pieds de longueur ou environ aec 2 treteaux de bois de chesne 25 S

    Item un banc de bois de noyer de 6 pieds de long ou environ 15 S

    Item un petit cabinet de bois de chesne fermant à clef et serrure par devant avecq la carie qui le porte de pareil bois en dessous ledit cabinet une liette fermant à clef en ladite carye 3 L

    Item un autre grand charlit de boys de noyer à quenouilles carrées garni de fond et carryes 3 L

    Carrie : diminutif de carrière, de squaratus, quadratus in quadram efformatus. De cateria, de petra. Des habitants de Soulanger habitent une carie, caroil en 1756. En langue romane, aquazie, equazie, pour dire carré. Synonyme de cherrure, en Touraine, qui veut dire carrefour. Carrie du lit. Lagouz, décorée en 1565, à l’occasion de l’entrée du roi à Angers « … des bâtons de sergents et la carrie du poille du roy.» (Charles Menière, Glossaire Angevin, 1880)

    Item la couette de grosse plume ensouillée de toile de brin en réparon avec le traverslit ensouillé de même 10 L

    Item une chaize à pieds tournés 12 S

    Item un vieux pateux ? et une petite bancelle 5 S

    Item 2 landiers de fer à pommelles garnis de 2 rotissoires pesant 20 livres ou environ prisés 35 S

    Item une pelle de fer servant au foyer avec un fer en faczon de fourchette et son baston pour activer le feu 5 S

    Item 2 cramaillères de fer 15 S

    Item un coussin comme paroist de tapisserie de laine fait au gros point et de toile rouge sur l’autre costé 15 S (le coussin est rare, et la marque d’un confort qui reste relatif car tout est si vieux et pauvre !)

  • En la chambre estant au côté de ladite salle
  • Une grande vieille couchette de boys de chesne à laquelle ont esté attachés 3 quenouilles 8 S

    Item une couette de grosse plume ensouillée de grosse toile avec un traverslit 8 L

    Item une autre couette de plume avac un traverslit tout revestu de grosse toile estant sur un charlit de boys de noyer appartenant audit René Prevost écuyer comme il a dit et a esté recognu par sesdits frères et sœurs 8 L

    Une grande bancelle huge de bois de chesne fermant à clef de 7 pieds de longueur ou environ 30 S

    Item une autre petite huge de pareil bois de longueur de 4 pieds et demi fermant à clef 1 L

    Item une paire de landiers garnis chacun de 2 rotissoires pesant ensemble 16 livres ou environ 25 S

    Item une autre paire de landiers de fer crossés par le haut sans rotissoire pesant 13 livres ou environ 1 L

    Item une table de bois de noyer de 5 pieds de long et 3 pieds de largeur ou environ avecq 2 treteaux de bois de chesne 30 S

  • En la cuisine de l’autre costé de ladite salle
  • Un banc de chesne fort vieil et rompu et bien percé de bois au dessus servant d’un hestaut et 2 dressoirs de bois de chesne 5 S

  • Au logis du pressoir estant au coin de la cour de ladite maison seigneuriale de Saulgé
  • Un grand coffre de bois de chesne faczonné par le devant de longueur de 7 pieds ou environ fermant à clef et serrure 3 L

    Item 3 vieux futs de pippe une grande cuve fustière, 3 petits vieux viniers et 2 paires de portouers 2 L

    Item 4 pippes de vin nouvel blanc en fust vieux chacune pippe prisée 10 L cy 40 L

  • Dedans le selier (sic) de la boulangerie
  • Une pippe de vin nouveau blanc aussi en un fust vieux 10 L

  • En ladite boulangerie près l’escurie
  • Une vieille huge de bois de chesne de 6 pieds et demi de lon ou environ fermée à clef et serrure par dehors 12 S 6 D

    Item une autre bancelle huge de bois de chesne de 7 pieds de long ou environ aussi fermante à clef et serrure par dehors 12 S 6 D

  • Au grenier de sur ladite boulangerie
  • Une vieille huge fort usée et vermoulue de 6 pieds de long ou environ fermante à clef et serrure 10 S

    Item 4 pippes de noix nouvelles 15 L

    Item 3 vieux futs de pippe et 2 vieux futs de busse 25 S

    Item un vieil coffre 5 S

  • En l’écurie
  • Une vieille couchette dessous de bois avec une méchante couette et traverslit révestu de toile fort usée 30 S

  • Au plancher dessus l’écurie
  • Une couchette rompue avecq une petite méchante couette et traverslit revestus de grosse toile usée 30 S

  • Au grenier de dessus la salle du logis seigneurial
  • Une vielle huge de longueur de 5 pieds ou environ et 3 vieux futs de pippe 16 S

    Item 5 septiers de bled mesteil mesure de Brissac prisé 7 L chacun setier cy 35 L

    Item ung septier d’orge à ladite mesure 5 L

    Item 150 boisseaux d’avoine à ladite mesure prisés 6 sols chacun boisseau cy 45 L

  • En l’écurie
  • Une vieille couchette dessous de bois avec une méchante couette et traverslit révestu de toile fort usée 30 S

  • Au plancher dessus l’écurie
  • Une couchette rompue avecq une petite méchante couette et traverslit revestus de grosse toile usée 30 S

  • Au grenier de dessus la salle du logis seigneurial
  • Une vielle huge de longueur de 5 pieds ou environ et 3 vieux futs de pippe 16 S

    Item 5 septiers de bled mesteil mesure de Brissac prisé 7 L chacun setier cy 35 L

    Item ung septier d’orge à ladite mesure 5 L

    Item 150 boisseaux d’avoine à ladite mesure prisés 6 sols chacun boisseau cy 45 L

  • Plus a esté représenté en ladite salle basse
  • 3 bahuts qu’ils ont dit appartenir audit René Prevost 2 dans lesquels a esté trouvé le linge qui appartient à ladite succession (donc René Prevost travaille ailleurs et une partie de ce qui est ici est le fruit de son travail)

    5 nappes de toile de brin plus que mi usées chacune de 3 aulnes de long ou environ prisées chacune 40 sols cy 10 L

    2 autres petites nappes de toile de brin plus que mi usées prisées chacune 15 sols cy 30 S

    2 banquetoires de toile de lin plus que mi usées 20 S

      (je ne suis pas parvenue, malgré le nombre impressionnant de dictionnaires consultés, à trouver les banquetoires. Je suppose que ce sont des nappes pour banquet, immenses en longueur. En effet, dans cet inventaire, cette estimation est au niveau du linge contenu dans les bahuts, donc il s’agit bien de linge, et compte-tenu du terme banquet qui est en racine, je j’ai pas d’autre hypothèse, que des nappes spéciales pour banquet. Ironie du sort, les 3 filles, ruinées, n’auront aucun moyen de trouver un mari et donc d’avoir un banquet de noces ! )

    un tablier de toile de lin et … (3 § raturés, et en marge écrit « ont été d’accord que ces 3 tabliers appartiennent audit René Prevost)
    5 autres banquetoires de toile de lin mi ysées ensemble 3 L 15 S

    10 souilles d’oreillers de toile de lin mi usées 3 L

    6 couvre-chefs de toile de lin mi usés 30 S

    9 serviettes de toile mi usées 4 L

    3 douzaines de serviettes de toile de lin presque le tout hors d’usage, dont 2 douzaines mi usées prisées 12 L

    Item 3 draps neufs de toile de lin de 10 aulnes le couple 6 L (les draps sont plus grands que dans les autres inventaires, et je suppose que les vieux lits de cette maison seigneuriale sont donc plus grands que des lits de métayers)

    Item 4 draps de toile de lin délié dont 3 mi usés et l’autre vieil et plus qu’usé en aucuns endroits contenant chacun 7 aulnes et demie de toile ou environ, estimés ensemble 14 L

    Item 4 autres draps de toile de lin mi usés contenant 10 aulnes le couple 12 L

    Item 3 autres draps de toile de brin presque mi usés contenant 10 aulnes le couple ou environ 6 L

    Item 2 autres draps de grosse toile presque mi usés 3 L

    Item une couverture de chevet de lit de toile de lin contenant une aulne et demie de toile ou environ 15 S

      J’ouvre ici un petit commentaire. Les inventaires après décès sont parfois écrits à la manière rapide d’un greffier rapide, oubliant parfois voire souvent de former les lettres. Cet inventaire est le pire que j’ai jamais rencontré, c’est de la véritable sténo.

      Ainsi, pour BANCELLE on devine un B suivi d’un trait de liaison, sans aucune lettre formée, à ce qui ressemble à un L puis une chute sans lettre formée.

      Je vous mets ici, un § plus lisible que les autres, afin que vous jugiez. Même le brin et le lin sont difficiles à distinguer, mais ici je suis certaine que c’est le brin, etc…


    4 vieilles chemises à user (usage) de femme, fort usées et rompues, de toile de brin prisées ensemble 1 L

    10 vieilles nappes de grosse toile de brin fort usées et toutes prisées ensemble 50 S

    3 vieux essuie mains ( ?) 3 S

    Aussi a eté representés en ladite salle
    69 livres d’escuelles et vaisselle d’étain plate à 13 sols la livre cy 10 L 7 S (si les comptables voulaient bien vérifier, je n’ai pas le sentiment que le compte est bon, mais c’est ce qui est écrit)

    Item 18 livres de pintes et autres vaisseaux creux d’étain à 13 sols 3 deniers la livre cy 58 S 4 D

    Item une poisle d’airain contenant 5 seillées d’eau ou environ 5 L

    Item une autre poisle d’airain contenenant 3 seillées d’eau ou environ 4 L

    Item un chaudron d’airain contenant 2 seillées d’eau ou environ 3 L

    Item un autre chaudron d’airain contenant une seillée d’eau ou environ 30 S

    Item un autre petit chaudron contenant 2 seillées d’eau ou environ 12 S

    Item un grand port de fer contenant 2 seillées d’eau ou environ 1 L

    Item 2 pots de fer et une marmitte de mesme grandeur 30 S

    Item 3 autres petits pots de fer avec leur ( ?) 12 S

    Une bassine de cuivre 15 S

    2 chandeliers de cuivre de haulteur de plus d’un pied 1 L

    3 autres petits chanceliers de cuivre 1 L

    2 chaises usées et rompues couvertes de toile de lin 1 L

    Une pièce contenant 2 pantes de courtine de reseul de tout au plus 13 aulnes et demie de longueur ou environ 4 L

    Réseau (raiseaux, raizeaux, réseul, rézeau) évoque le mot « rets », filet de chasse, et l’étoffe imite la guipure ou le filet. Au 15e siècle, on trouve le mot « réseul » parmi les tissus d’ameublement. (Elisabeth Hardouin-Fagier, Les Étoffes, dictionnaire historique, ISBN : 2-85917-418-4 aux Éditions de l’Amateur)

    Une autre pante de rezeul de pareille longueur 30 S

  • Ce fait et attendu la basse heure avons requis lesdites parties continuer le présent demain à 7 heures … Du sabmedy 25 octobre an que dessus, avant midy, continuant ledit inventaire … en ladite salle de la maison seigneuriale de Saulgé
  • 7 aureillers (oreillers) 2 de duvet les autres de grosse plume revestus chacun d’une souille 4 L

    Une barate 5 S

    3 oyes 7 S

    3 poules et un coq 12 S

    3 cannes et un canard 10 S

    Plus a esté représenté en la cour de ladite maison de Saulgé une truie goronnière avecq 6 cochons de lait agés de 2 mois ou environ 11 L

    goronnière, truie goronnière : truie que l’on conserve pour la reproduction (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)

    Item un porc gras 12 L

    4 bœufs de harnois en poil rouge 150 L

    une charte ayant les roues ferres et l’essieu de fer 36 L

    Item une charte fustière non ferrée ayant l’essieu de fer 10 L

  • Item en la basse cour
  • 2 charues 2 paires de roelles un ayreau 3 socs un coultre une prellière ? une hauerer, 2 joings, 4 couroies, et autres ustancilles de labourage 10 L

    coutre : espèce de couteau en fer, à lame courte, à tranchant mouse, à dos épais, fixé à l’age de la charrue, en avant du soc, servant à fendre la terre verticalement (Lachiver, Opus cité)

    Item 20 chefs de bergail 20 L

    Item une aulge de pierre dure en ladite basse cour 5 S

    Item la pressoir de la maison seigneurial de Saulgé avecq la roue et corde dudit pressoir 30 L

    Outre lesdites parties nous ont déclaré que au lieu de la Saullaye y a un pressoir à roue que lesdits experts ont dit valoir la somme de 27 L

    Un méchant charlit rompu et une méchante couette et 2 traverslits 3 L

    Un petit coffre 10 S

    une petite table de bois de chesne avecq 2 treteaux 1 L

    tréteau : autrefois les tables étaient montées sur tréteau et non sur pieds de table fixés à la table et j’ignore à partir de quand on les a fixé à la table en Anjou (note d’Odile).

    Item 16 pippes de vin nouvel en futs neufs 1 400 L

    Item lesdites parties ont déclaré que au lieu seigneurial de la Foye ? y a un coffre de bois fermant de clef 45 S

    Un grand coffre et 2 petits au lieu de Vernusson et un petit bahut vieil et rompu vallant le tout 2 L

    Item a esté représente une dollouère (doloir) 1 L

    Item une hache, une sye (scie), et 2 crocs de fer 30 S

    Item 2 petits clavereulx (clavereau) 5 S

    Item 4 septiers mesure de Brissac de bled seigle et un septier de froment et un septier d’orge à ladite mesure, que lesdites parties ont dit estre provenues de l’année présente sur les lieux de Saulgé et la Saullaye prisés 18 livres le septier de seigle, 7 livres 5 sols le septier de froment et 100 sols le septier d’orge cy 36 L 5 S

    Tous lesquels meubles cy dessus inventoriés dont l’appréciation se monte somme toute 823 livres 9 sols 3 deniers sauf erreur sont demeurés en la possession desdites parties qui nous les ont monstrées et ont dit appartenir auxdits défunts Prevost et Amoureuse et que les meubles de la succession de Claude et François Prévost leurs frères et Ysabeau leur sœur décédés depuis le décès dudit Jean Prevost leur père auparavant le décès de ladite Amoureuse qui les aurait retenus

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Inventaire de teinturier, Craon, 1687

    Ce site-blog donne le métier de teinturier à travers divers inventaires après décès :

    Angers, 1612
    Craon, 1633

    • bibliographie
      1. VINÇARD Auguste, l’

    Art du teinturier-coloriste sur laine, soie, fil et coton, suivi d’une concordance chimico-tinctoriale,

      1. Paris 1820 termes expliqués, bibliographie (n), iconographie en 1820 selon A. Vinçard (4)

    HELLOT M., l’Art de la teinture des laines et des étoffes de laine en grand et petit teint, 1750, Pissot & Herissant libraires Paris

    Secrets concernant les arts et métiers, nouvelle édition, Bruxelles, 1766, tome 2 (concerne uniquement la teinture)

    LACHIVER Marcel, « Dictionnaire du monde rural, les mots du passé« , Fayard, 1997

    atelier de teinturerie
    VINÇARD A. l’Art du teinturier-coloriste sur laine, soie, fil et coton Paris 1820

    Une famille a tenu longtemps à Craon le métier de teinturier, celles des Saiget, et bien qu’on retrouve le même métier portant le même patronyme à Laval, et à Angers, nous ne sommes parvenus à ce jour à établir le lien, car selon moi, il est plus que probable : un teinturier autrefois devait apprendre longtemps son métier, compte-tenu de la diversité des étoffes, et des colorants naturels.
    Voir ma page sur Craon.

    Voici l’un de ces inventaires Saiget, malheureusement, ils n’avaient trouvé aucun autre teinturier dans le voisinage et l’inventaires des ustenciles et vaisseaux de teinturerie n’est pas chiffré.
    D’ailleurs, cette remarque, relative à l’absence de teinturier pour venir aprécier, montre que les plus proches étaient à Laval et Angers.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E1 – Voici la retranscription de l’acte, dvt André Planchenault Nre de Craon : Inventaire et appretiation ont été faicts des meubles et effets après le décès d’honorables personnes Jacques Saiget vivant marchand teinturier demeurant au faubourg saint-Pierre de cette ville de Craon, et Marguerite Mabille sa femme, à la requeste et présence de l’advis d’honorable homme Jean Buguet marchand potier d’estain demeurant audit faubourg saint-Pierre, curateur à la personne et biens de Joseph Saiget, fils mineur desdits Saiget et Mabille, Marguerite Saiget fille mineure usant de ses droits, Jacques, Laurent et Françoise les Saiget tous enfants desdits Saiget et Mabille, procédant sous l’autorité de Me Jacques Guilloteau avocat en cette ville leur curateur aux causes, lesquels ont convenu d’experts pour faire l’appréciation savoir au regard des meubles meublants d’honorable femme Catherine Rayer femme de Guillaume Lefrère, hoste au Cheval Blanc, et Jacquine Thibault veuve deu Jean Chesneau demeurant à l’Escu de Bretagne, le tout au faubourg Saint Pierre dudit Craon, et à l’égard de la boutique, vaisseaux et ustenciles servant à la teinture, ils ont esté inventoriés en quantité et qualité sans en avoir fait appréciation faulte d’avoir pu trouver d’experts et gens à ce connaissant à l’appréciation desquels meubles meubles a esté vacqué comme s’ensuit par devant nous André Planchenault notaire de Craon y demeurant
    Du 28 juillet 1687 après midy
    Un lit garny d’un charlit de bois de noyer et paillasse, une couette, un traverslit et 2 oreillers de plume ensoullés de couettis (coutil), une mantaut (mante qui est une couverture) double de catalogne blanche, un tour de lit de sarge sur estain (attention, il s’agit de l’estaim pour lequel j’ai fait un article), et les rideaux de sarge roze (rose) et rouge avecq du passement, le tout mi usé estime ensemble 40 L

    Item un autre lit foncé de bois avec son charlit de bois de noyer une paillasse, une couette ensouillée de couettis, un traverslit ensouillé de toile et 2 orillers ensouillez de couetiz (coutil) avec un méchand tour de lit rouge presque usé estimé ensemble 25 L

    Item une couchette garnie de son bois, paillasse, couette ensouillée de couettiz, un traverlit ensouillé de toille, et un oriller ensouillé de couetis avecq une mante jaulne et un lodier le tout presque usé estimé ensemble 10 L

    Item un tabler (table) fermant de clef avecq deux banselles (bancelles) le tout de bois de nouyer (noyer) avecq 2 bancelles sur quoy appyuye les pieds le tout mi usé estimé 6 L

    Item un petit coffre de bois de nouyer (noyer) fermant de clef contenant environ 3 boisseaux estimé 4 L

    Item un grand vieil coffre couvert de cuir enrichy de clouds (enrichi de clous) avecq un cerrure (une serrure) contenant environ 4 boisseaux estimé avec les 2 supports 3 L

    Item un petit coffre couvert de cuir ferment de clef garny de clouds avecq les 2 supports contenant environ un boisseau estimé 2 L

    Item une huge (huche) de bois de chesne (chêne) contenant environ 4 boisseaux estimée 2 L

    Item un rouet à filer avec un travoueil le tout de peu de valeur estimés 15 S

    Item 4 cheses (chaises) enfoncés de jong (il s’agit de nos chaises empaillées) presque usées estimées 10 S

    Item 3 marmites l’une contenant environ 2 seaux la segonde contenant environ 5 ou 6 escullées et la petite environ 4 escullées le tout estimé ensemble avec un méchant couvercle et une cuiller de fer 3 L (l’écuellée est le contenu d’une écuelle, servant de mesure de capacité elle vaut le plus souvent en Poitou le 1/12e d’un boisseau, selon le Dict. du Monde Rural, de Lachiver, 1997)

    Item une poisle à frire avecq un petit poislon de peu de valeur estimés ensemble 1 L 5 S

    Item une lampe et un chandelier de cuivre estimés 1 L 10 S

    Item une perre (paire) de chenets, une broche à routir (rôtir), une grisle (grille) et un petit trépied, le tout de peu de valeur estimé 1 L 10 S

    Item un fuzil (fusil) et un vouge (serpe à long manche) emmanché de bois de chesne estimés 7 L

    Item 37 livres d’étain estimé à 10 sols la livre revenant à 18 L 10 S

    Item un escabeau avecq un poix (poids) à peser estimés 5 S

    Item 12 draps de brin de 7 aulnes le couple, presque usés, estimés 12 L

    Item 2 petites nappes et 6 souilles d’orillers le tout presque de nulle valeur estimées 1 L 5 S

    Item 12 serviettes de peu de valeur estimées 2 L 10 S

    Item un métier à faire des étoffes avecq une lame le tout estimé 6 L
    Item 2 paonnes de terre à faire la laissifve (pannes à faire la lessive) avecq un treteau le tout de peu de valeur estimé 3 L

    Item les vaisseaux et ustanciles de la bouticque de tainturerie concistant en une grande chaudière d’erain (airain) contenant environ 2 pippes d’eau, une aultre chaudière d’erain contenant environ une busse, une cuve de bois servant à la teinture, la praisse à praissier les estoffes avecq les tableaux et le casble pour mettre les estoffes, 3 tours de bois pour desmeller (déméler) les estoffes sur lesdites chaudières, 3 tonneaux et une rondelle en quoy on met la teinture, une table sur laquelle on met lesdites étoffes, un boyard à porter les étoffes mouillées avecq un attifouer de fer et un chenet avecq une méchante table et une huge qui sont en la chambre où est ladite presse, et 2 crochets avecq quoy on met les estoffes dans ladite cuve, un sercle (cercle) de fer pour soutenir lesdites estoffes dans ladite cuve, un tour qui est dans une chambre haulte avecq quoy on dresse les estoffes, 2 ettoubles (ce mot m’échappe, malgré tous les ouvrages de teinturerie anciens consultés),

    Grâce à Yves Brun, 8 ans après cette publication, j’ai l’explication (cf commentaire ci-dessous), et je constate qu’autrefois, en 2010, je n’avais pas pensé à ouvrir mon Dictionnaire du Monde Rural de Michel Lachiver, car il donne bien en effet ETOUBLE, dans la Manche, le chaume qui reste en terre quand on a coupé le blé. ETEULE chaume qui reste sur place après la moisson. 

    Cependant, je ne comprends toujours pas ce que fait ce chaume dans l’inventaire du teinturier.

     

    une hache aussy servant à ladite bouticque, avec un cent et demy de carte à presser lesdites étoffes, et la moitié de laquelle bouticque dépend de le succession desdits Saiget et Mabille icelle moitié estimée à la somme de (blanc)
    et ont lesdites parties déclarer n’avoir aucuns tiltres pièces ny papiers journaux qui puissent servir
    Tous lesquels meubles mentionnés au présent inventaire sont demeurés en la maison où sont décédés lesdits Saiget et Mabille et où sont demeurant lesdits les Saiget enfants desdits Saiget et Mabille sise au faubourg Saint-Pierre dudit Craon, en laquelle a été fait le présent inventaire, desquelles meubles ladite Marguerite Saiget s’est chargée, et promis iceux représenter quand besoin sera, et calcul faute de ceux dont appréciation n’a esté faite se sont trouver monter la somme de 153 livres dont nous l’avons jugée,
    fait et arresté le présent inventaire en la maison susdite présents Jean Rocher et Jaen Thibault arquebusiers demeurant audit faubourg saint Pierre témoins à ce requis et appelés, lesdites appréciatrices et lesdits Joseph et Françoise les Saiget ont dict ne scavoir signer

    Craon
    Craon

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